Mensonges — Lies

En décembre 1988, une dizaine de paysans guatémaltèques, tous du même village, ont été assassinés. Je me trouvais dans ce pays où nous avions rencontré la consul de France pour un tout autre motif, mais bien entendu nous avions évoqué avec elle ce crime sordide. La police accusait une des factions les moins radicales des guérilleros d’en être les auteurs, et j’avais demandé à notre aimable interlocutrice pourquoi. La technique d’assassinat était celle utilisée couramment par l’armée, qui accusait les guérilleros, tout ça était facile à comprendre, mais pourquoi les moins violents de tous.
In December 1988, a dozen Guatemalan peasants, all from the same village, were murdered. I was in this country where we had met the French consul for a completely different reason, but of course we had discussed this sordid crime with her. The police were accusing one of the less radical factions of the guerrillas of being the perpetrators, and I had asked our amiable interlocutor why. The assassination technique was the one commonly used by the army, which accused the guerrillas, all that was easy to understand, but why the least violent of all.

Elle nous avait traduit le message : « Vous savez que nous sommes les coupables, mais vous devez faire comme si nous disions la vérité. » C’était une façon de faire la preuve de leur pouvoir totalitaire. De terroriser une population déjà écrasée. Le message était d’autant plus fort si on accusait des guérilleros peu portés sur les actions violentes.
She translated the message for us: « You know we’re the culprits, but you have to act like we were telling the truth. » It was a way of demonstrating their totalitarian power. To terrorize an already crushed population. The message was all the stronger if they accused guerrillas with little interest in violent actions.

Avant que nous quittions son bureau, elle nous avait instamment priés de parler, de raconter ce qui se passait dans ce pays, par ailleurs si beau. « Nous, ici, nous ne pouvons rien faire » et ses yeux brillaient bien trop fort.
Before we left her office, she had urged us to talk, to tell what was happening in this otherwise beautiful country. « Here, we can’t do anything » and her eyes were shining way too brightly.

Au moment où j’écris, Serge Duteuil-Graziani est toujours dans le coma, « blessé à la tête lors du rassemblement “antibassines” de Sainte-Soline le week-end dernier. »
As I write, Serge Duteuil-Graziani is still in a coma, « wounded in the head during the Sainte-Soline “antibassines” rally last weekend. »

Un fait divers comme tant d’autres. Je résume : on utilise des armes de guerre contre les manifestants, un homme est blessé gravement (coma, pronostic vital engagé), le commandant des forces de l’ordre a interdit aux secours d’intervenir, alors que c’était possible car le calme était revenu (je simplifie). L’affaire fait du bruit, la Ligue des Droits de l’Homme, présente sur les lieux, témoigne. Je ne vais pas détailler une affaire qui me semble bien médiatisée.
A news story like so many others. To summarize: they use weapons of war against the demonstrators, a man is seriously injured (coma, vital prognosis involved), the commander of the security forces forbade the emergency services to intervene, when it was possible because the calm had returned (I’m simplifying). The case makes noise, the League of Human Rights, present on the spot, testifies. I’m not going to detail a case that seems to me to be well publicized.

Je ressens depuis des années comme une montée de la violence policière en parallèle avec l’instauration de lois liberticides.
Vous me direz que la situation en France est très différente, on ne peut pas comparer avec la France un pays avec une culture tellement différente, avec un fort pourcentage d’illettrés, situé dans une zone que le gendarme mondial veut à tout prix contrôler. Un pays avec je crois une criminalité plus forte que chez nous.
Oui, c’est en effet très différent.
I have felt for years like an increase in police violence in parallel with the establishment of draconian laws.
You will tell me that the situation in France is very different, we cannot compare with France a country with such a different culture, with a high percentage of illiterates, located in an area that the world policeman wants to control at all costs. A country with I believe a higher criminality than at home.
Yes, it is indeed very different.

Mais quand j’entends des ministres mentir effrontément, que ce soit au sujet de Serge ou à l’occasion d’innombrables autres événements, je crois les entendre dire : « Vous savez que nous sommes les coupables, mais vous devez faire comme si nous disions la vérité. »
But when I hear ministers lying outright, whether it’s about Serge or countless other events, I think I hear them say, « You know we’re the culprits, but you have to act like we were telling the truth. »

Les mensonges ne sont pas anodins. On nous ment. Et ça me fait peur.
Lies are not trivial. We are being lied to. And that scares me.

Les uns et les autres — One and the other

Notre intestin a longtemps été considéré comme un tube très ordinaire, qui se remplit d’un côté et qui, de l’autre, produit des excréments, des choses considérées comme sales, que l’on évite d’évoquer si ce n’est chez le médecin.
Cependant, depuis quelques années, cet organe a pris une grande importance et a conquis ses lettres de noblesse.
Parmi les innombrables ouvrages qui font l’éloge de ce deuxième cerveau, comme il est devenu de bon ton de l’appeler maintenant, je n’ai lu que celui de Giulia Enders, « le charme discret de l’intestin », et l’ai trouvé passionnant.
Our intestine has long been considered a very ordinary tube, which fills on one side and which, on the other, produces excrement, things considered dirty, which we avoid mentioning except at the doctor.
However, in recent years, this organ has taken on great importance and won its letters of nobility.
Of the countless books praising this second brain, as it has become fashionable to call it now, I only read Giulia Enders’, « Gut : the inside story or our body’s most underrated organ », and found it fascinating.

Trouvé sur Babélio
Selon Giulia Enders, l’intestin est un système d’organes aussi complexe et enchevêtré que le cerveau. Au cours de votre journée, votre intestin travaille dur pour décomposer les aliments, fournir des nutriments à votre corps et même entraîner votre système immunitaire à combattre les infections.
Found on Babelio’ site
According to Giulia Enders, the gut is a system of organs as complex and intricate as the brain. As you go about your day, your gut is hard at work breaking down food, delivering nutrients to your body, and even training your immune system to fight infection.

Caprice de l’informatique ?
Impossible de coller le lien sur mon texte, vous pouvez le copier ci-dessous :
https://www.babelio.com/livres/Enders-Le-charme-discret-de-lintestin–Tout-sur-un-orga/708966#!
IT quirk? Unable to paste the link on my text, you can copy it below:
https://www.babelio.com/livres/Enders-Le-charme-discret-de-lintestin–Tout-sur-un-orga/708966#!

Notre tube digestif joue un des rôles les plus importants pour notre santé, puisque si nous mangeons, dans des conditions relaxantes, des repas sains et équilibrés, alors la nourriture nous fournit de l’énergie, tout ce dont nous avons besoin pour grandir ou maintenir en bon état tout notre organisme. Sans oublier la bonne humeur, induite par le plaisir des papilles, et, cerise sur le gâteau, la joie d’être à plusieurs quand c’est le cas.
À l’inverse… Mais vous le savez, on a même inventé le terme de « malbouffe ».
Si on mange trop vite une nourriture de qualité médiocre et mal cuisinée, on en ressent les conséquences.
Peut-être ferez-vous la grimace si je vous parle de flatulence (parmi d’innombrables autres manifestations désagréables), c’est pourtant mon propos de ce jour : elles sont dues parfois à des maladies, mais pour la majorité des gens à des aliments qui ne leur conviennent pas.
Our digestive tract plays one of the most important roles for our health, since if we eat, in relaxing conditions, healthy and balanced meals, then food provides us with energy, everything we need to grow or maintain in good condition all our organism. Without forgetting the good mood, induced by the pleasure of the taste buds, and, icing on the cake, the joy of being with others when this is the case.
Conversely… But you know, we even coined the term « junk food ».
If we eat poor quality and badly cooked food too quickly, we feel the consequences.
You may cringe if I tell you about flatulence (among countless other unpleasant manifestations), but that’s what I’m talking about today: they are sometimes due to illnesses, but for the majority of people foods that are unsuitable for them.

J’en arrive aux vaches, accusées de produire des gaz à effet de serre, pauvres bêtes déjà si souvent maltraitées ! En réalité, ce sont des herbivores à qui on fait manger du soja ou du maïs (on a arrêté de les nourrir de farines animales avec les crises de la vache folle et de la tremblante du mouton). Les vaches nourries comme elles devraient l’être à l’herbe (ou au foin) sur des pâturages qui ne sont pas ré-ensemencées toutes les années… ne pètent pas autant que les malheureuses victimes de l’industrie agro-alimentaire.
I come to the cows, accused of producing greenhouse gases, poor beasts already so often abused! In reality, they are herbivores who are made to eat soybeans or corn (we stopped feeding them with animal meal with the mad cow and scrapie crises). Cows fed as they should be on grass (or hay) on pastures that are not re-seeded every year… do not fart as much as the unfortunate victims of the food industry.

Cela fait cinquante ans que je lis des ouvrages de Claude Aubert. À l’époque, cet ingénieur agronome qui a consacré son existence à défendre l’agriculture biologique, prévoyait déjà les crises sanitaires qui n’ont pas manqué de se produire, par exemple l’encéphalopathie spongiforme bovine ou la tremblante du mouton, autre forme d’encéphalopathie spongiforme, appelée aussi « gratte » ou « scrapie » (de l’anglais « to scrape »).
I have been reading works by Claude Aubert for fifty years. At the time, this agronomist who devoted his life to defending organic farming, was already foreseeing the health crises which inevitably occurred, for example bovine spongiform encephalopathy or scrapie in sheep, another form spongiform encephalopathy, also called « gratte » or « scrapie » (from English « to scrape »).

Dans son dernier ouvrage, « qui veut la peau des vaches ? », Claude Aubert fait la différence entre des vaches prisonnières, mal nourries et stressées, et des vaches élevées à l’herbe, dans des prairies « durables » si je peux dire : il s’agit d’entretenir des pâturages dans des zones où il est impossible de faire pousser des céréales ou des légumes, parce que le sol est trop pauvre, le climat défavorable, ou encore le relief inaccessible aux machines. Les vaches produisent un engrais naturel qui nourrit le sol, la flore se diversifie avec le temps, les vaches ont donc accès à une nourriture variée (et savez-vous qu’elles croquent aussi sauterelles ou autres insectes qui leur tombent sous la dent ?). Ces bêtes ont une santé bien meilleure que celles qui ne voient jamais la lumière du jour. Depuis quelques temps, j’entends parler de cercle vertueux : les vaches en liberté dans les prairies en représentent un.
Je laisse la parole à Claude Aubert :
« Ne l’oublions pas, les prairies sont de fabuleuses réserves de biodiversité et séquestrent du carbone dans le sol. »
« Les vaches qui pâturent contribuent très peu, voire pas du tout, au réchauffement climatique. »
In his latest book, « qui veut la peau des vaches ? », « Who Wants Cowhide? » Claude Aubert makes the difference between cows that are prisoners, malnourished and stressed, and cows raised on grass, in « sustainable » meadows if I can say so: it is a question of maintaining pastures in areas where it is impossible to grow cereals or vegetables, because the soil is too poor, the climate unfavorable, or the terrain inaccessible to machines. Cows produce a natural fertilizer that nourishes the soil, the flora diversifies over time, so cows have access to a variety of food (and did you know that they also crunch grasshoppers or other insects that come their way?) . These beasts have much better health than those that never see the light of day. For some time now, I’ve been hearing about a virtuous circle: the cows roaming the grasslands are one.
I leave the floor to Claude Aubert:
« Let’s not forget, grasslands are fabulous reserves of biodiversity and sequester carbon in the soil. »
« Grazing cows contribute very little, if at all, to global warming. »

Pourquoi s’intéresser aux travaux de Claude Aubert ?
Parce que je pense que l’industrie agro-alimentaire, en plus de piller les ressources non renouvelables de la planète, favorise l’apparition d’innombrables pathologies, nous empoisonne à petit feu.
« Le pire ennemi de la bio, c’est la bio industrielle » dit encore Claude Aubert. Il est inquiétant de constater que l’agriculture bio est aujourd’hui en recul et malheureusement souvent trop chère (pas toujours). Bien entendu, ceux qui se sont lancés dans l’aventure pour profiter des aides d’état et sans véritable formation ont abandonné rapidement.
Why care about the work of Claude Aubert?
Because I think that the agri-food industry, in addition to plundering the non-renewable resources of the planet, promotes the appearance of countless pathologies, poisoning us little by little.
« The worst enemy of organic is industrial organic, » says Claude Aubert. It is worrying to note that organic farming is now in decline and unfortunately often too expensive (not always). Of course, those who embarked on the adventure to take advantage of state aid and without any real training gave up quickly.

Je vous conseille vivement de lire ce livre qui rétablit une vérité trop souvent occultée. Pour conclure, je laisse la place à quelques mots pris dans la quatrième de couverture :
« Élevées sur des pâturages ou dans les estives, les vaches émettent moins de méthane et favorisent largement la recapture du CO2, tout en enrichissant le sol (…). La présence de bétail dans les prairies (…) préserve la biodiversité. »
I urge you to read this book which restores a truth that is too often overlooked. To conclude, I leave room for a few words taken from the back cover:
« Raised on pasture or in the mountain pastures, cows emit less methane and greatly promote the recapture of CO2, while enriching the soil (…). The presence of livestock in the grasslands (…) preserves biodiversity. »

Difficile enchaînement qui vous fera peut-être retrouver le sourire…
Je vous ai parlé du concert de Lolo et Nanath chez nous en décembre.
J’avais parlé de Quentin, ingénieur du son, venu enregistrer le spectacle : avec l’accord de Lolo et Nanath, il a produit un joli petit bijou que l’on peut écouter sur youtube. Je retrouve dans ce bref extrait l’ambiance si drôle qui a régné ce soir-là. Parlez-en autour de vous, le spectacle « c’est si bon » mérite d’être connu !
Difficult sequence that may make you smile again…
I told you about the Lolo and Nanath concert at our house in December.
I had mentioned Quentin, sound engineer, who came to record the show: with the agreement of Lolo and Nanath, he produced a nice little gem that you can listen to on youtube. I find in this brief extract the funny atmosphere that reigned that evening. Talk about it, the show « it’s so good » deserves to be known!

Le lien
The link
https://www.pasassezdetemps.com/?p=12536
Youtube
https://www.youtube.com/watch?v=mzswC82wyBw

Encore un enchaînement un peu particulier. Il faut dire que notre existence est de nouveau bien routinière, entre les salades qui grossissent sous la serre et un printemps en forme de douche écossaise. Nous continuons à faire des balades sans ambition, la pluie menace, les primevères sont de toute beauté. Pas de quoi vous tenir en haleine avec des récits palpitants.
C’est pourquoi je vous invite à écouter un récit étonnant au lieu de vous raconter les péripéties répétitives de notre quotidien.
Another somewhat unusual sequence. It must be said that our existence is again very routine, between the salads which grow in the greenhouse and a spring in the form of a Scottish shower. We continue to walk without ambition, the rain threatens, the primroses are absolutely beautiful. Not enough to keep you going with thrilling stories.
This is why I invite you to listen to an amazing story instead of telling you about the repetitive adventures of our daily lives.

Manwei est une amie depuis longtemps. Elle est discrète, je la connaissais peu, je l’appréciais pourtant et j’avais deviné qu’elle a une volonté peu commune.
Elle joue du violon au conservatoire de Bourgoin. Elle a été interviewée sur une radio locale et j’ai pu écouter le récit de sa vie, de son enfance en Chine, à l’époque de la révolution culturelle, de sa passion pour le violon.
Quand elle a dit à ses parents qu’elle voulait être violoniste, son père le lui a interdit, craignant qu’elle soit punie de prison pour ce crime anti-révolutionnaire.
Pendant ce temps-là, en France, je côtoyais des collègues, militants maoïstes purs et durs (pratiquement des fanatiques) pour qui Mao Tse Toung était le sauveur de l’humanité !
Manwei raconte comment, à cette époque, elle a réussi à se procurer un violon et à en jouer, en cachette et sans recevoir aucun enseignement. Elle dit qu’elle y a pris de mauvaises habitudes, qu’ils ont bien du mal au conservatoire pour l’aider à s’en débarrasser.
Manwei has been a friend for a long time. She is discreet, I knew her little, yet I liked her and I had guessed that she has an unusual will.
She plays the violin at the conservatory of Bourgoin. She was interviewed on a local radio and I was able to listen to the story of her life, of her childhood in China, at the time of the cultural revolution, of her passion for the violin.
When she told her parents that she wanted to be a violinist, her father forbade her, fearing that she would be punished with prison for this anti-revolutionary crime.
Meanwhile, in France, I rubbed shoulders with colleagues, die-hard Maoist militants (virtually fanatics) for whom Mao Tse Toung was the savior of humanity!
Manwei tells how, at that time, she managed to get a violin and play it, in secret and without receiving any teaching. She says she picked up bad habits there, that they have a hard time at the conservatory to help her get rid of them.

Mais ce violon est chinois !
But this violin is Chinese!

Quand Manwei joue du violon chez nous, j’aurais bien du mal à lui trouver des défauts. Bien sûr, je ne suis pas violoniste, mais je suis capable d’apprécier une belle interprétation.
Cette interview a fait du bien à Manwei, mais a réveillé en même temps le regret de son pays.
When Manwei plays the violin with us, I would have a hard time finding fault with her. Of course, I am not a violinist, but I am able to appreciate a beautiful interpretation.
This interview did Manwei good, but at the same time aroused her country’s regret.

Je lui ai dit que je me sens moi aussi déracinée (un peu). Mais quand je rêve de l’Ardèche, il me revient un frais matin d’été où j’étais allée m’assoir sur les rochers au bord de la rivière – le soleil n’avait pas encore pénétré tout en bas dans les gorges. De fines rides couraient à la surface de l’eau, clapotant contre les rochers : cela n’existe plus, ni mon enfance, ni le camping sauvage dans les gorges de l’Ardèche.
I told her that I too feel uprooted (a little). But when I dream of the Ardèche, I come back to a cool summer morning when I had gone to sit on the rocks by the river – the sun had not yet penetrated far below in the gorges. Fine ripples ran on the surface of the water, lapping against the rocks: that no longer exists, neither my childhood, nor the wild camping in the gorges of the Ardèche.

Je sais bien que ça n’a pas grand-chose à voir, quitter la Chine pour la France ou aller vivre à deux cents kilomètres de sa région d’origine. Il aura fallu beaucoup de courage, d’énergie et de détermination à Manwei pour accepter un tel changement, et je l’admire d’avoir fait cela.
I know very well that it has little to do with leaving China for France or going to live two hundred kilometers from your region of origin. It took a lot of courage, energy and determination for Manwei to accept such a change, and I admire her for doing this.

Au mois de mars

Merci à notre président
méprisant
menteur
voleur
et à ses sbires.
Merci au Grand Capital, aux fortunes indécentes, aux actionnaires, à tous ceux qui font que notre monde se porte si mal.
Si j’étais tombée malade il y a 20 ou 30 ans, ça n’aurait pas traîné, j’en ai la certitude, j’aurais été soignée sans délai.
Le médecin généraliste m’a dit en toute honnêteté qu’il ne connaissait pas ma pathologie. Il m’a adressée à un ORL qui n’a pas donné suite, malheureusement il m’a fallu attendre… son absence de réaction et j’ai perdu du temps. Le généraliste m’a soigné comme il a pu.
Chance, ça a marché.
Comme un coup de poker.
Il y a 20 ou 30 ans, la santé ne se jouait pas au poker. Les médecins n’étaient pas introuvables comme aujourd’hui.
Il y a 20 ou 30 ans, nous descendions dans la rue pour réclamer des améliorations de nos conditions de vie, maintenant, et depuis longtemps, nous descendons dans la rue dans l’espoir de ralentir la détérioration de nos existences.
Thank you to our contemptuous
lying
thieving
president and his minions.
Thank you to Big Capital, to indecent fortunes, to shareholders, to all those who make our world do so badly.
If I had fallen ill 20 or 30 years ago, it would not have dragged on, I am sure of it, I would have been treated without delay.
The general practitioner told me in all honesty that he did not know my pathology. He sent me to an ear specialist who did not follow up, unfortunately I had to wait… his lack of reaction and I wasted time. The GP took care of me as best he could.
Luck, it worked.
Like a gamble.
Twenty or 30 years ago, health was not played in poker. The doctors were not untraceable like today.
Twenty or 30 years ago, we manifested to demand improvements in our living conditions, now, and for a long time, we manifeste in the hope of slowing down the deterioration of our lives.

Mon problème de santé a retardé d’un mois une visite à mon père que j’avais prévue depuis longtemps. Je reviens donc de chez lui, pendant ce temps la France se couvre de ridicule en pratiquant une non-démocratie qui scandalise même les plus modérés…
My health problem delayed a long-planned visit to my father by a month. So I’m back from his place, during this time France covers itself with ridicule by practicing a non-democracy which scandalizes even the most moderate…

Mon père a l’habitude de regarder TF1, une des pires chaînes de TV – je dois préciser qu’il y regarde la météo et les titres des infos… Sans doute rien d’autre. Chez lui, je ne peux pas échapper à la pub, même s’il n’allume le téléviseur que quelques minutes avant la météo.
Je partage avec vous l’horreur concernant les « maisons de vacances », un organisme de location. Leur publicité est basée sur le fait que lorsque tu loues une maison, ta famille et toi vous en êtes les seuls occupants. « Parce que c’est pas tout à fait une maison de vacances si vous devez la partager avec des inconnus. »
Et nous, qui avons reçu plus de 80 personnes inconnues en dix ans ! Cette pub n’est ni raciste ni xénophobe, mais elle te fait savoir que l’«inconnu », c’est pas bien. C’est à vomir.
My father is used to watching TF1, one of the worst TV channels – I must point out that he watches the weather forecast and news headlines there… Probably nothing else. At his house, I can’t escape the pub, even if he only turns on the television a few minutes before the weather.
I share with you the horror of « holiday homes », a rental agency. Their advertising is based on the fact that when you rent a house, you and your family are the only occupants. « Because it’s not quite a vacation home if you have to share it with strangers. »
And we, who have received more than 80 « strangers » in ten years! This advertising isn’t racist or xenophobic, but it does let you know that « unknown » is bad. It is to vomit.

Heureusement le téléviseur est bientôt éteint. Voici un résumé de mon bref séjour en Ardèche.
Marché de Pierrelatte
Luckily the TV is soon turned off. Here is a summary of my brief stay in Ardèche.
Pierrelatte Market

Une salade composée intéressante au « Médiéval », à Saint-Montan
An interesting mixed salad at the « Médiéval », in Saint-Montan

Un amandier en fleur
An almond tree in bloom

Un bel arbre au bord de l’Ardèche avec au loin vue sur le pont routier, direction Pont-Saint-Esprit
A beautiful tree on the banks of the Ardèche with a view of the road bridge in the distance, direction Pont-Saint-Esprit

Un pont cassé
A broken bridge

Après le pont cassé, nous continuons jusqu’au pont routier, le pont du chemin de fer est encore plus loin, à une centaine de mètres. Les piles du pont routier sont espacées de plus de vingt mètres, papa veut voir quel mécanisme permet à ces énormes pièces de métal de bouger au besoin (par températures plus chaudes, par exemple).
After the broken bridge, we continue to the road bridge, the railway bridge is even further, about a hundred meters. The road bridge piers are spaced more than twenty meters apart, dad wants to see what mechanism allows these huge pieces of metal to move as needed (in warmer temperatures, for example).

Ce sont des cylindres, pris dans le système d’amarrage, mais pas bloqués.
They are cylinders, caught in the docking system, but not blocked.

Mon père vient d’avoir 96 ans, quel dommage que sa vue soit si mauvaise ! Il est encore presque autonome.
My dad just turned 96, what a pity his eyesight is so bad! It is still almost autonomous.

Pour fêter mon retour, Paul et moi avons sorti les vélos. Nous sommes retournés encore une fois aux étangs de la Save.
To celebrate my return, Paul and I took out the bikes. We returned once again to the
« étangs de la Save ».

Eric et Benoît

Heureusement, j’étais (à peu près) guérie pour le concert.
Fortunately, I was (almost) cured for the concert.

Nous avons reçu Éric FRASIAK en duo acoustique avec Benoît DANGIEN au piano, et nous avons passé une soirée extraordinaire. Il faut être là pour comprendre, vibrer à chaque nouvelle chanson. Je suis incapable de vous faire partager avec mes mots sans musique ce que les chansons nous ont apporté.
We received Éric FRASIAK in an acoustic duet with Benoît DANGIEN on the piano, and we had an extraordinary evening. You have to be there to understand, to vibrate with each new song. I am unable to share with you with my words without music what the songs have brought us.

There is a beginning for everything.

Éric nous fait partager de l’émotion pure, Benoît l’accompagne à la voix, au piano, avec lui aussi un immense talent.
Eric shares pure emotion with us, Benoît accompanies him on the voice, on the piano, he too has great talent.

Je suis contente car il y avait beaucoup de nouvelles personnes dans l’assistance : nous ne voulons pas devenir un petit groupe de toujours les mêmes copains, nous voulons partager avec un maximum de gens nos soirées décontractées mais avec des artistes de grand talent.
I’m happy because there were a lot of new people in the audience: we don’t want to become a small group of always the same friends, we want to share with as many people as possible our relaxed evenings but with artists of great talent.

Et puis, quand on croyait que c’était l’heure de se dire au revoir, Eric a repris sa guitare et Benoît s’est remis au piano pour quelques chansons. Un cadeau qu’ils nous ont fait là. C’est le moment où j’ai tiré leur portrait, instantanés d’un moment magique. Merci à vous deux…
And then, when we thought it was time to say goodbye, Eric picked up his guitar and Benoît went back to the piano for a few songs. A gift they gave us there. This is when I shot their portrait, snapshots of a magical moment. Thanks to you two…

Je parle souvent de chansons à texte, chansons de paroles, Eric m’a fait remarquer que cette précision ne devrait pas être nécessaire : par définition, la chanson, c’est un texte… Les (vrais) amateurs de (vraie) chanson déplorent les produits de l’industrie du disque avec des textes insipides servis par des accords, toujours les mêmes, indéfiniment répétés.
Mais ces (vrais) chanteurs, où seront-ils demain ? J’aimerais tant que leur talent soit reconnu et qu’il y ait beaucoup plus de public pour les découvrir.
I often talk about songs with texts, songs with words, Eric pointed out to me that this clarification shouldn’t be necessary: by definition, the song is a text… (Real) lovers of (real) song lament the products of the record industry with insipid texts served by chords, always the same, indefinitely repeated.
But these (real) singers, where will they be tomorrow? I would love for their talent to be recognized and for them to be a lot more people to discover them.

A part ça ? On dirait bien que je suis guérie, mais mon ordinateur ne l’est toujours pas. Par chance, j’ai récupéré sur celui de Paul les données qui me permettent de sortir ce blog de son assoupissement. Pour faire simple, j’écris court et pour les photos, il y a de la fantaisie…
Other than that? It looks like I’m cured, but my computer still isn’t. Luckily, I recovered from Paul’s the data that allows me to get this blog out of its slumber. To put it simply, I write short and for the photos, there is fantasy…

Voilà donc quelques mots non chantés pour vous dire qu’ici, l’aventure continue.
So here are a few words not sung to tell you that here, the adventure continues.