Méli-mélo

Quand au hasard des jours
je m’en vais faire un tour
à mon ancienne adresse
je ne reconnais plus
ni les murs ni les rues
qui ont vu ma jeunesse
When haphazardly
I’m going for a ride
to my former address
I no longer recognize
neither the walls nor the streets
that saw my youth
Charles Aznavour — La Bohème

En 1960 mes parents ont déménagé à Bourg-Saint-Andéol, au bord du Rhône : sur le large trottoir, les commères du quartier installaient leur siège, sortaient leur tricot et activaient leur langue.
In 1960 my parents moved to Bourg-Saint-Andéol, on the banks of the Rhône: on the wide sidewalk, the neighborhood tattletale installed their seats, took out their knitting and activated their tongue.

Sans doute parlaient-elles de cette vieille femme fatiguée qui passait et passait encore, allant remplir ses arrosoirs à la fontaine, revenant à pas lents. Je n’ai jamais su quel crime elle avait pu commettre, je n’ai jamais su ce que nos voisines avaient dit ou fait à son encontre, mais elle se vengeait de toutes les tricoteuses en faisant tomber de l’eau devant leur porte. Nous ne connaissions rien de l’histoire, nous respections cette femme — juste le minimum, en lui disant un vague bonjour — et devant chez nous il n’y avait pas une goutte d’eau.
No doubt they were talking about this tired old woman who was passing and still passing, going to fill her watering cans at the fountain, returning slowly. I never knew what crime she may have committed, I never knew what our neighbors said or did against her, but she took revenge on all knitters by dropping water outside their door. We knew nothing about the history, we respected this woman – just the minimum, saying a vague hello – and outside our house there was not a drop of water.

En 1973 je me suis installée avec Paul dans la ferme que ses ancêtres avaient construite. De notre côté de la petite route, cinq propriétés, en face deux autres, toutes agricoles. Parmi elles, deux, de part et d’autre de la route, étaient devenues des résidences secondaires. Les autres, occupées par les anciens, ont été vendues à leur mort, et le paysage en a été complètement transformé. Il y a même eu une brève période pendant laquelle Paul et moi étions les seuls habitants d’un hameau déserté.
In 1973 I settled with Paul in the farm that his ancestors had built. On our side of the small road, five properties, opposite two others, all agricultural. Among them, two, on either side of the road, had become second homes. The others, occupied by the ancients, were sold when they died, and the landscape was completely transformed. There was even a brief period during which Paul and I were the only inhabitants of a deserted hamlet.

Presque cinquante ans plus tard, le paysage est méconnaissable. J’ai connu les noyers le long de la route et la haie le long du « chemin des prairies », mais tout a été arraché pour laisser le maximum de place au maïs.
Almost fifty years later, the landscape is unrecognizable. I have known the walnut trees along the road and the hedge along the « chemin des prairies », but everything has been ripped out to leave the maximum room for corn.

Les pâtures sont devenues des parcelles constructibles – combien y a-t-il d’habitants maintenant au Charbinat ? Nous connaissions tout le monde, ce n’est plus le cas. Entre dix et douze maisons ont agrandi le hameau.
The pastures have become building plots – how many inhabitants are there now in Charbinat? We knew everyone, this is no longer the case. Between ten and twelve houses have enlarged the hamlet.

C’était un hameau, c’est un lotissement. Chacun chez soi. Ici et là, des portails électriques évitent la tâche fastidieuse, pourtant ô combien bonne pour assouplir nos articulations, de sortir de sa voiture en rentrant chez soi. C’est pareil plus loin à la salle de musculation où personne ne vient en vélo ou à pied – sauf Ariane qui faisait cela, mais elle n’habite plus ici et ne peut pas faire mentir mes statistiques.
It was a hamlet, it is a subdivision. Each in his own home. Here and there, electric gates avoid the tedious task, however oh so good to soften our joints, to get out of his car on the way home. It is the same further down in the weight room where nobody comes by bike or on foot – except Ariane who did that, but she no longer lives here and can not lie my statistics.

Quant aux voisines de mon enfance, elles ne sont plus assises sur leur seuil, près de la rue du bord du Rhône, pas plus que leurs enfants qui auraient pu à leur tour s’installer dehors avec un siège et un tricot : ces habitudes ont disparu.
As for the neighbors of my childhood, they are no longer sitting on their doorstep, near the « rue du bord du Rhône », any more than their children who could in turn have settled outside with a seat and a knitted fabric: these habits have faded away.

Quand je pense à la vieille dame aux arrosoirs, j’espère qu’elle est arrivée dans un pays de fraternité, dans une petite maison blanche avec un patio où l’eau chante dans une vasque : il lui suffit d’y plonger un gobelet et elle boit une longue rasade d’une délicieuse eau fraîche.
When I think of the old lady with the watering cans, I hope that she has arrived in a country of brotherhood, in a small white house with a patio where the water sings in a basin: it is enough for her to plunge a goblet and she drinks a long swig of delicious fresh water.

Mon point de vue de minuscule petite personne parmi des milliards d’autres couvre une cinquantaine d’années. J’observe ce long passé comme si c’était un paysage à examiner ou des pages à lire. Ou une langue à apprendre : bien sûr quand on commence à aligner les décennies, on a le regret de la jeunesse. Mais je ne suis pas la seule à prendre de l’âge, la planète aussi a vieilli en même temps et je ne suis pas non plus la seule à m’inquiéter beaucoup des changements auxquels nous assistons.
My view of a tiny little person among billions of others spans fifty years. I observe this long past as if it were a landscape to examine or pages to read. Or a language to learn: of course when you start to align the decades, you regret the youth. But I’m not the only one getting older, the planet has also aged at the same time, and I’m not the only one worried about the changes we’re seeing.

Je suis née peu de temps après la fin de la deuxième guerre mondiale qui succédait à la der des der. La der des der, oh, ce n’était pas le premier conflit meurtrier, l’histoire est remplie de longues pages de massacres perpétrés y compris quand l’ennemi était à genoux. On ne va pas s’envoyer des chiffres pour dire que ma guerre est pire que la tienne. Il y a eu une évolution technologique que je ne nommerai pas « progrès » dans ce cas, qui a permis de tuer davantage. Parfois bien sûr le sens de l’honneur était présent, mais ce n’était pas le cas toujours et partout, loin de là.
I was born shortly after the end of the second world war which followed « la der des der », « la dernière des dernières », the last of the last. La der des der, oh, this was not the first deadly conflict, history is filled with long pages of massacres perpetrated even when the enemy was on their knees. We are not going to send each other numbers to say that my war is worse than yours. There has been a technological development which I will not call « progress » in this case, which has made it possible to kill more. Sometimes, of course, a sense of honor was present, but it was not always and everywhere, far from it.

En me tournant vers mon passé, j’ai du mal à l’analyser, à distinguer ce qui est la suite logique et acceptable de ce qu’il aurait fallu impérativement empêcher. Qu’est-ce qui explique que la tragédie environnementale en cours ne fasse pas bouger les gens ? Je veux dire tous les gens ?
As I watch my past, it’s difficult to analyze it, to distinguish what is the logical and acceptable result from what should imperatively have been prevented. What explains why the current environmental tragedy does not move people? I mean all people?

D’autres questions me harcèlent : pourquoi le travail a-t-il perdu de son intérêt pour de plus en plus de gens ? Il y a toujours eu des gens malheureux au travail, mais cela se généralise et de plus en plus de gens autour de moi vont travailler « à reculons », uniquement  : on ne travaille plus pour vivre, on vit pour travailler. Que s’est-il passé ?
Other questions harass me: why has work lost interest for more and more people? There have always been unhappy people at work, but this is becoming general and more and more people around me go to work « backwards », only: we no longer work to live, we live to work. What happened ?

Je viens de lire un petit roman de Marion Zimmer Bradley, « La Vague montante », qu’elle a écrit en 1955 (étant alors âgée de vingt-cinq ans). C’est un réquisitoire contre la technologie, ou plutôt contre l’usage excessif de la technologie.
I just read a short novel by Marion Zimmer Bradley, « The climbing Wave », which she wrote in 1955 (when she was twenty-five years old). It is an indictment against technology, or rather against the excessive use of technology.

Il n’est pas intéressant de se demander si « c’était mieux avant ». À l’époque de la vieille femme aux arrosoirs, j’avais huit ans, je ne lisais pas encore de science-fiction. Mais déjà des écrivains visionnaires nous prédisaient des mondes glaçants et je peux mesurer à quel point ils avaient raison, même s’ils se sont parfois trompés. Dans l’ensemble, la déshumanisation se fraie son chemin. Nous prenons lentement conscience du fait que nous sommes des pions, des nombres, des statistiques.
It is not interesting to wonder if « it was better before ». At the time of the old woman with watering cans, I was eight years old, I was not yet reading science fiction. But already visionary writers predicted freezing worlds and I can measure how right they were, even if they were sometimes wrong. Overall, dehumanization is making headway. We are slowly becoming aware of the fact that we are pawns, numbers, statistics.

En réponse à cette inquiétude au sujet des relations que nous entretenons les uns avec les autres, on voit émerger des SEL (Système d’Échange Local) et se développer l’habitat participatif, plein de choses se passent, et le salon Primevère qui s’annonce aura son lot de bonnes idées parmi d’autres parfois stupides. On a brisé le lien social, et la fraternité devient une denrée rare, mais je ne crois pas qu’il soit possible de la faire disparaître totalement.
In response to this concern about the relationships that we maintain with each other, we see the emergence of SEL (Local Exchange System) and the development of participative housing, lots of things are happening, and the Primevère show that will take place will share good ideas among others sometimes stupid. The social link has been broken, and fraternity is becoming a rare commodity, but I do not believe that it is possible to make it disappear completely.

Pour essayer d’aller plus loin, je me plonge dans « Murray Bookchin — l’écologie sociale et libertaire » de Vincent Gerber et Floréal Romero. Murray Bookchin propose une nouvelle vision politique et philosophique du rapport entre l’être humain et son environnement, et une nouvelle organisation sociale.
To try to go further, I immerse myself in « Murray Bookchin — l’écologie sociale et libertaire » by Vincent Gerber and Floréal Romero. Murray Bookchin offers a new political and philosophical vision of the relationship between humans and their environment, and a new social organization.

Je n’ai pas encore eu le temps de lire ce livre, de m’en imprégner et de le digérer, mais il faut que je le fasse, non seulement pour m’en nourrir, mais aussi pour pouvoir ensuite vous en parler.
I have not yet had time to read this book, to absorb it and digest it, but I must do it, not only to feed myself, but also to be able to speak to you about it.

J’ai encore une fois la preuve que mes petites réflexions peuvent rejoindre celles de vrais grands penseurs. Je n’ai pas leurs connaissances pour étayer mes idées, je leur laisse volontiers la place. Mais c’est très plaisant pour moi de me trouver face à des gens dont j’apprécie la vaste intelligence.
I have once again proof that my little thoughts can join those of real great thinkers. I do not have their knowledge to support my ideas, I gladly give way to them. But it’s very pleasant for me to be faced with people whose vast intelligence I appreciate.

Pour la semaine prochaine, vous me ferez une dissertation sur ce sujet pas clairement défini, je vous en remercie.
For next week, you will give me a dissertation about this not clearly defined subject, thank you.

Pour une fois, les photos que je propose sont un méli-mélo venu de tous les horizons. Sauf que, malheureusement… Mais regardez plutôt…
For once, the photos I offer are a mishmash from all walks of life. Except, unfortunately … But look rather …

En août dernier, j’avais le grand plaisir de passer du temps à écouter les guêpiers, à regarder leurs magnifiques couleurs, à tenter de faire des prises de vue pas trop floues.
Last August, I had the great pleasure of spending time listening to the bee-eaters, watching their magnificent colors, trying to take pictures that were not too blurry.

Mais le 12 février, à l’occasion de notre première sortie à vélo, nous passons devant la carrière en suivant la viarhona. J’étais inquiète car je savais que la carrière devait s’agrandir.
Cette horrible montagne a rempli la carrière.

But on February 12, on our first bike ride, we pass the quarry following the viarhona. I was worried because I knew that the career was going to grow.
This horrible mountain has filled the quarry.

Pauvres oiseaux, que vont-ils devenir ? Eux non plus ne reconnaîtront « ni les murs ni les rues » de leur cités d’oiseaux en revenant des pays chauds… Comment s’adapteront-ils ? Les autres guêpiers leur feront-ils une place ? Comme chez les humains, ces migrants ne seront peut-être pas bien accueillis…
Poor birds, what will become of them? They will not recognize « neither the walls nor the streets » of their bird cities when they return from hot countries … How will they adapt? Will the other bee-eaters make room for them? As with humans, these migrants may not be welcomed…

Je viens d’accumuler beaucoup de kilomètres ces jours-ci. Je reviens au Charbinat sous un soleil radieux. Paul a gentiment préparé un repas. Ariane et Renato viennent manger. Puis s’en vont, dans quelques heures ils signeront la vente de leur maison.
I’ve been driving a lot of miles these days. I return to le Charbinat under a bright sun. Paul has kindly prepared a meal. Ariane and Renato come to eat. Then leave, in a few hours they will sign the sale of their house.

Voilà déjà plusieurs mois qu’ils sont installés à La-Ciotat, et ils ne regrettent pas ce grand changement. Mais ce n’est pas sans un serrement de cœur qu’ils ont repris le volant.
They have been living in La-Ciotat for several months now, and they do not regret this big change. But it was not without a pang of heart that they got behind the wheel.

Une page se tourne, elle a duré des dizaines d’années.
A page turns, it has lasted for decades.

Interlude

Je suis partie dimanche 16 chez mon père et revenue juste à temps pour poster ce nouveau billet. Alors je vous invite à m’accompagner dans le parc où je me suis baladée le 5 février.
I left Sunday 16 at my father’s and returned just in time to post this new chronicle. So I invite you to join me in the park where I went for a walk on February 5.

On l’appelle à tort pommier du Japon, il s’agit d’un cognassier du Japon.
It is wrongly called Japanese apple tree, it is a Japanese quince tree.


Un peu partout, les oiseaux ont abandonné une plume. Je fais une nouvelle collection.
Almost everywhere, the birds have abandoned a feather. I make a new collection.

Je récolte aussi quelques diamants…
I also collect some diamonds…

 …qu’il faut regarder de très près.
… that you have to watch very closely.

…puis de loin…
… then from afar…

Bête comme chou !
As stupid as a carbadge!

érable-canelle, arbre de Judée, framboisier à contre-jour
maple-cinnamon, Judas tree, raspberry against the light


 

arbre de Judée



Les fraisiers seront nettoyés.
The strawberries will be cleaned.

Les framboisiers seront taillés.
The raspberries will be pruned.

Les oeillets d’Inde ne sont plus décoratifs.
Indian carnations are no longer decorative.

L’oseille est minuscule.
The sorrel is tiny.

La rhubarbe commence à poussser.
The rhubarb begins to grow.

Le fenouil aromatique aussi.
The aromatic fennel too.

 Parfois le gris d’hiver se colore.
Sometimes winter gray is colored.


Il n’y a plus de neige (une seule fois le 15 novembre, avec pas mal de dégâts), les perce-neige sortent de terre, pas du fameux manteau blanc. Les jonquilles ne tardent pas.
There is no more snow (only once on November 15, with a lot of damage), the snowdrops come out of the ground, not of the famous white coat. The daffodils are not long in coming.



La mouche c’est un coup de chance, je ne l’ai même pas vue en l’emprisonnant dans la boîte !
The fly is a stroke of good fortune, I have not even seen it trapped in the box!
Il a neigé encore une fois sur Innimont.
It snowed again on Innimont.

Bientôt le printemps…
Soon spring…

Par-ci par-là — Here and there


Par-ci — Here

Si je continue à raconter nos séances de bûcheron, mes lecteurs vont s’endormir d’ennui… Je souhaite quand même vous montrer la technique de Claude. Quand j’essaie de refendre le bois, je vise soigneusement, et paf ! la hache tape à côté. J’ai toujours évité de la recevoir sur le pied, mais je ne réussis jamais à taper où je veux… Alors j’admire Claude, mais aussi Paul et tous ceux qui sont capables de taper correctement.
If I go on telling about our lumberjack sessions, my readers will fall asleep from boredom … I still wish to show you Claude’s technique. When I try to split the wood, I aim carefully, and wham!, the ax hits next to it. I always avoided getting it on the foot, but I never managed to beat where I want … So I admire Claude, but also Paul and all those who are able to beat correctly.

Voici comment Paul affûte sa goyarde (c’est presque une serpette). Il déclenche un tout petit tout joli feu d’artifice.
This is how Paul sharpens his « goyarde » (it’s almost a pruning hook). It sets off a tiny little firework.


par-là — and there
Juste avant la manifestation que j’ai racontée en détail il y a deux semaines, j’avais un rendez-vous post-opératoire avec le chirurgien. C’était l’occasion de faire une visite à Bernadette, et pour Paul de parler généalogie avec sa sœur ; les générations suivantes s’y intéressent, cela réveille l’enthousiasme de Paul et Bernadette. Profitant de ce court séjour à Grenoble, c’était l’occasion aussi de revoir Badette et Emma, perdues de vue pendant quelques décennies et retrouvées, nos rencontres nous font toujours un grand plaisir !

I had a post-operative appointment with the surgeon just before the protest that I described in detail two weeks ago. It was an opportunity to visit to Bernadette, and for Paul to talk about genealogy with his sister; the following generations are interested in it, it awakens the enthusiasm of Paul and Bernadette. Taking advantage of this short stay in Grenoble, it was also an opportunity to see Badette and Emma, lost for several decades and found, our meetings are always a great pleasure!

L’heure de mon rendez-vous approche, alors je côtoie dans le TAG (tramway de Grenoble) des gens repliés sur eux-mêmes. Je m’intéresse au paysage : il doit bien y avoir des photos à faire…
The time for my rendez-vous is approaching, and I meet people who are withdrawn on themselves in the TAG (Grenoble tramway). I’m interested in the landscape: there must be photos to take …

Je trouve toujours une occasion d’échanger quelques mots, mais la majorité des passagers restent isolés. Ce n’est pas mieux à la campagne d’ailleurs. Pas besoin de tramway pour montrer un visage fermé.
There is always an opportunity to exchange a few words, but the majority of passengers remain isolated. It’s not better in the countryside. No tram needed to show a closed face.



La visite avec le chirurgien se passe bien, tout va parfaitement du côté de ma main opérée et je peux poser toutes mes questions. Nous passons plus de temps à refaire le monde : les inquiétudes environnementales reviennent toujours dans les discussions avec les uns ou les autres.
The visit with the surgeon is going well, everything is going perfectly on the side of my operated hand and I can ask all my questions. We spend more time remaking the world: environmental concerns always come up in discussions with one or the other.

Au retour la nuit n’est pas loin.
When I come back night is not far away.

Par-ci — Here
Trois jours plus tard, nous allons chez Arlette et Bernard écouter un concert. On est serrés dans leur salle à manger, dans une ambiance vraiment plaisante. Mex, un gars du coin, est accompagnée par Marie Pouvesle, et dépanné à la guitare par Raphaël pendant que le bras cassé de Mex finit de se réparer.
Three days later, we go to Arlette and Bernard’s house to listen to a concert. We are tight in their dining room, in a really pleasant atmosphere. Mex, a local guy, is accompanied by Marie Pouvesle, and helped on the guitar by Raphaël while Mex’s broken arm finishes repairing itself.

Nous avions entendu Mex à Rives en janvier il y a un an, huit artistes au programme, cela ne lui avait pas laissé beaucoup de temps. Il avait repris la fameuse chanson de Brassens adressée à un cambrioleur : Mex a écrit la réponse du monte-en-l’air, je la reconnais avec plaisir.
We had heard Mex in Rives in January an year ago, eight artists on the program, that had not left him much time. He had wrote again the famous Brassens song addressed to a burglar: Mex wrote the answer of the robber, I recognize the song with pleasure.

Par-là — and there
La Compagnie « le Petit Bastringue » a joué « l’homme qui plantait des arbres » de Jean Giono. Ce n’est pas une pièce de théâtre. L’acteur et metteur en scène Michel Durantin en a « avalé » les trente pages et a mis en scène ce récit de façon remarquable. Sa sœur, Véronique Durantin, artiste peintre, lui donne la réplique par des illustrations qu’elle projette avec un vidéo-projecteur. Le narrateur parfois se tourne vers ces illustrations, des formes ébauchées mais très parlantes, qui m’ont le plus souvent laissé une impression paisible.
The Theatre Company « le Petit Bastringue » played « l’homme qui plantait des arbres » by Jean Giono. It is not a play. The actor and director Michel Durantin « swallowed » the thirty pages and staged this story in a remarkable way. His sister, Véronique Durantin, painter, replies with illustrations that she projects with a video projector. The narrator sometimes turns to these illustrations, rough but very meaningful shapes, which most often left a peaceful impression on me.

Un musicien du groupe électro La Reine Mab sonorise le spectacle par une musique d’ambiance, des chants d’oiseaux… Il se déchaîne quand le récit en arrive à la première guerre mondiale, et mon voisin trouve qu’il se lâche un peu trop : je lui réponds que c’est la guerre.
A musician from the electro group La Reine Mab sounds to the show with background music, birdsong… He is unleashed when the story comes to the First World War, and my neighbor says that he lets go a little too much : I answer him that it is war.

Je n’en dirai pas plus pour vous laisser la chance de découvrir ce spectacle si l’occasion se présente, lisez ou relisez le petit livre plein de sagesse de Giono, guettez le calendrier du Petit Bastringue et visitez le site de Véronique, une artiste sensible qui fait de fort belles choses.
I will say no more to give you the chance to discover this show if the opportunity arises, read or reread the little book full of wisdom by Giono, watch the calendar of Petit Bastringue and visit the website of Véronique, a sensitive artist  who does very beautiful things.

Le texte de Giono a été repris de façons fort diverses, je trouve l’interprétation par le Petit Bastringue vraiment excellente.
Giono’s text has been interpreted in very different ways, for me the interpretation by Le Petit Bastringue  is really excellent.

Par-ci — Here
En Chine le corona virus fait des ravages. Plus occupées au départ à traquer le lanceur d’alerte (décédé maintenant) qu’à lutter contre la maladie, les autorités ont perdu un temps précieux. Je me demande ce que va donner l’hôpital de Leishenshan construit en dix jours et qui couvre 21.9 hectares.
In China the corona virus is wreaking havoc. Busier initially tracking down the whistleblower (now deceased) than fighting the disease, authorities have lost precious time. I wonder how it will be going with the Leishenshan Hospital that has been build in ten days and covers 21.9 hectares.

Faudra-t-il « essuyer les plâtres » de cet hôpital ? Je vais parfois sur le site « expressio » qui décortique l’origine des expressions françaises : sur « essuyer les plâtres », je copie ceci :
Should they have to « wipe the plaster » of this hospital? I sometimes go to the site « expressio », which dissects the origin of French expressions: on « wipe the plasters », I find this:

Claude Duneton cite en effet un certain Louis-Sébastien Mercier qui dans “Tableau de Paris”, en 1783, évoque les nombreux inconvénients attribués alors au plâtre frais comme “des influences meurtrières, des paralysies et autres maladies” ; au point d’ailleurs que les maisons neuves étaient d’abord occupées par des filles publiques (car on se moquait bien de ce qu’elle pouvaient attraper, en plus des maladies vénériennes), dont Théophile Gautier rappelle qu’on les surnommait aussi des “essuyeuses de plâtres”.

Year 1783, Mercier talked about serious disadvantage due to fresh plasters. They were considered as so dangerous that new houses were first inhabited by prostitutes (because they made fun of what could happen to them, in addition to venereal diseases). Théophile Gautier reminds us they were also called « plaster wipers ».



Les hôpitaux ne sont pas des lieux où l’on se plaît, je n’aimerais vraiment pas me retrouver dans celui-ci en particulier, alors que toutes sortes de produits chimiques s’évacuent sans doute des matériaux…
Hospitals are not fun places, I really wouldn’t want to be in this one in particular, when all kinds of chemicals are probably leaking out of materials …

par-là — and there
Pendant ce temps, c’est à peine si on parle de la fièvre de Lassa au Nigéria.
Meanwhile, it’s barely talking about Lassa fever in Nigeria.

Partis là-bas — Left there
Je parlais d’enfants légalement maltraités. Je regarde peu la télé, quand je le fais je regarde Arte (je devrais regarder plus souvent aussi La Chaîne Parlementaire). Au hasard de ses émissions, je découvre un nouveau scandale, et je vais illico chercher plus de détails sur le web, précisément sur FranceInfo :
I was talking about legally abused children. I don’t watch often TV, when I do I watch Arte (I should watch La Chaîne Parlementaire more often too). Randomly from its shows, I discover a new scandal, and immediately I look for more details on the web, specifically on FranceInfo:

« Le roi Manuel du Portugal à la recherche de financements pour son expansion coloniale décida également d’imposer de lourds impôts aux juifs, qu’ils devaient acquitter immédiatement. Lorsqu’il s’avéra que la majorité ne parvenait pas à les payer, le roi exila leurs jeunes enfants à São Tomé et à Principe en représailles.
Ainsi, 2000 jeunes enfants de moins de huit ans furent séparés de leurs parents et déportés dans ces îles où la plupart périrent de faim ou de maladie. »
« King Manuel of Portugal in search of funding for his colonial expansion also decided to impose heavy taxes on the Jews, that they had to pay immediately. When it turned out that the majority were unable to pay them, the king exiled their young children to São Tomé and Principe in retaliation.
As a result, 2,000 young children under the age of eight were separated from their parents and deported to these islands where most died of hunger or illness. »

Vous me direz que cela s’est passé à la fin du XVè siècle mais pourquoi y aurait-il prescription ?
You will tell me that it happened at the end of the 15th century but why would there be a prescription?

Suite de l’histoire sur l’île de Sao Tomé, il ne s’agit plus d’enfants déportés, mais ce n’est pas mieux.
The story continues on the island of Sao Tome, these are no longer deported children, but this is no better.

Avec l’introduction de la canne à sucre et du cacao dont la culture demandait beaucoup de main d’œuvre, « la déportation de juifs et de proscrits portugais n’étant plus de mise, les bras ne pouvaient provenir que de la main-d’œuvre africaine. »
With the introduction of sugar cane and cocoa, the cultivation of which required a lot of workforce, « the deportation of Jews and Portuguese outlaws being no longer appropriate, workforce could come only from Africa. »

Je vous invite vivement à lire l’article de Wikipédia concernant Sao Tomé-et-Principe — j’espère que les anglophones pouront trouver eux aussi des informations sur ce sujet. Les besoins en esclaves étaient tels (on fait venir chaque années près de 4 000 captifs sur Sao Tomé depuis les côtes du royaume du Kongo) qu’au XVè siècle, le roi Alphonse 1er du Kongo « écrit au roi Jean III du Portugal pour dénoncer les abus de la traite, vaine tentative car la traite négrière est désormais indispensable à l’économie coloniale. »
I urge you to read the Wikipedia article on Sao Tome and Principe – I hope English speakers can find information on this too. The need for slaves was such (each year nearly 4,000 captives are brought to Sao Tome from the coasts of the kingdom of Kongo) that in the 15th century, King Alfonso I of Kongo « wrote to King John III of Portugal to denounce abuses of the slave trade, vain attempt because the slave trade is henceforth essential to the colonial economy. »

Aujourd’hui, on nous dit que la réforme des retraites est indispensable à l’économie macronienne. Je sais, les enjeux n’ont rien à voir, mais la façon de faire passer l’innacceptable reste la même — non ?
Today we are told that pension reform is essential to the Macron economy. I know, the stakes have nothing to do with it, but the way to get across the unacceptable remains the same – right?

Par la fenêtre

On me dit que la corruption, l’injustice, ça a toujours existé. Que ce soit dans mon village ou à l’échelle des puissances grandes ou petites. On me le dit — expression d’un profond découragement ? — en laissant entendre qu’il n’y a rien à faire. En laissant entendre que c’est normal puisque ça a toujours existé. En laissant entendre que ça existera toujours. Alors oui, bien sûr, les exemples ne manquent pas pour confirmer cette triste situation.
I am told that corruption, injustice, has always existed. Whether in my village or on the scale of big or small powers. I’m told – an expression of deep discouragement? – hinting that there is nothing to do. Hinting that this is normal since it has always existed. Hinting that it will always exist. So yes, of course, there is no shortage of examples to confirm this sad situation.

Pourtant, s’il n’y avait partout que corruption et injustice, toute la planète vivrait alors sous le joug de dictatures diverses, non ? Ces propos trop fatalistes nient la réalité et l’efficacité des luttes sociales, même si aujourd’hui elles en sont presque réduites à ralentir la perte de nos acquis.
However, if there were only corruption and injustice everywhere, the whole planet would then live under the yoke of various dictatorships, wouldn’t it? These overly fatalistic remarks deny the reality and the effectiveness of social struggles, even if today they are almost reduced to slowing down the loss of our gains.

Je ne suis pas optimiste, raison de plus pour rester dans la lutte coûte que coûte, il y a trop à perdre.
I am not optimistic, all the more reason to stay in the fight at all costs, there is too much to lose.

On vient d’assister de gré ou de force aux commémorations de la libération du camp d’Auschwitz. Une bonne chose cette libération, je ne dirai jamais le contraire. (Je ne parle plus ici de corruption et d’injustice, ces deux termes deviennent trop faibles quand on évoque le nazisme.) Mais si les camps de la mort ont existé, la responsabilité en incombe aussi aux hommes politiques qui ont laissé faire Hitler : sans que personne ne l’en empêche, il a violé le traité de Versailles en commençant par rétablir le service militaire obligatoire, puis il a créé des forces navales et aériennes, et il a pris le pouvoir à l’issue d’une ascension qui aurait été « résistible ». Tout en tenant des discours pacifistes… Cela lui a pris un certain temps qui n’a pas été mis à profit pour tenter de le contrecarrer.
We have just attended, willingly or by force, the commemorations of the liberation of the Auschwitz camp. A good thing about this release, I will never say the opposite. (I no longer speak here of corruption and injustice, these two terms become too weak when we talk about Nazism.) But if the death camps existed, the responsibility also falls on the politicians who let Hitler do it: without anyone preventing him, he violated the Treaty of Versailles by first restoring compulsory military service, then he created naval and air forces, and he took power after an ascent which would have been « resistible ». While taking pacifist speeches … It took him a while that was not taken advantage of in an attempt to thwart him.

Bien sûr c’est facile aujourd’hui de dire « on aurait dû »… « il aurait fallu »… Mais je ne m’explique pas les erreurs des dirigeants d’alors à qui il suffisait que Hitler fasse un discours aimable pour qu’ils lui mangent dans la main… Étaient-ils aussi stupides qu’ils le paraissent ?
Of course it is easy today to say « we should have » … « it should have » … But I can not understand the mistakes of the leaders at the time who just had Hitler make a kind speech so that they eat in his hand … Were they as stupid as they seem?

Aujourd’hui, nos édiles paradent à Auschwitz en proclamant « plus jamais ça », évitant d’évoquer la collaboration sous Pétain, pendant que des malheureux se noient dans la Méditerrannée, pendant que des familles sont démembrées par les expulsions…
Today, our world leaders parade in Auschwitz by proclaiming « never again », avoiding mentioning collaboration under Pétain, while unfortunates drown in the Mediterranean, while families are dismembered by the expulsions …

Cherchez l’erreur
Il faut s’armer pour ne pas être victime de personnnes armées : voilà la logique du lobby des armes qui tient ce discours chaque fois qu’un nouveau meurtrier commet une série d’assassinats aux États-Unis.
Find the mistake
You have to arm yourself so as not to fall victim from armed people: that’s the logic of the gun lobby that speaks out every time a new murderer commits a series of murders in the United States.

Trump propose un plan de paix qui s’aligne sur les exigences d’Israël sans tenir compte des Palestiniens, et ils osent appeler ça un plan de PAIX. Comme le dit Le Monde, il s’agit d’ « attribuer à un obligé une souveraineté sur un territoire qui n’est pas le sien. »
Trump is proposing a peace plan that aligns with Israel’s demands regardless of the Palestinians, and they dare to call it a PEACE plan. As Le Monde says, it is a question of « attributing to a obligee sovereignty over a territory which is not his. »

Plus loin, je lis que « les Emirats arabes unis, qui se sont discrètement rapprochés d’Israël ces dernières années du fait de leur hostilité commune à l’Iran, ont salué “une initiative sérieuse ”… La diplomatie est une science bien trop complexe pour moi. Ceux qui me connaissent bien me diront que ce n’est pas le domaine où je brille le plus…
Further on, I read that « the United Arab Emirates, which have discreetly moved closer to Israel in recent years due to their common hostility to Iran, hailed “a serious initiative”… » Diplomacy is a far too complex science for me. Those who know me well will tell me that this is not the area where I shine the most …

J’ai déballé en vrac mon stock de colères hebdomadaires. J’arrête là et je vous ramène dans mon chez-moi où il fait bon vivre, et tant pis pour le manque d’enchaînement, il pleut trop et j’ai la cervelle qui rouille!
I unpacked my stock of weekly anger in bulk. I stop there and I take you back to my home where life is good, and too bad for the lack of sequence, it is raining too much and my brain is rusting!

Ma journée commence toujours ici, dans la salle de bain, avec vue sur Innimont.
My day always starts here, in the bathroom, overlooking Innimont.


Depuis cette fenêtre, je vois parfois des manifestations de vie sauvage, d’autant plus appréciées qu’elles restent rares. J’ai même assisté à un fantastique ballet de lièvres fous qui faisaient des cabrioles. J’ai vu passer tout un troupeau de chevreuils. J’ai vu un héron se percher en haut du noyer qui n’est plus là et j’ai vu parfois un écureuil dans ce même noyer.
From this window, I sometimes see manifestations of wild life, all the more appreciated that they remain rare. I even witnessed a fantastic ballet of crazy hares making antics. I saw a whole herd of deer pass by. I saw a heron perching on top of the walnut tree which is no longer there and I sometimes saw a squirrel in this same walnut tree.

Le noyer, ici — walnut, here
Le débardage, là — skidding, there

Plus près, il y avait même cet oiseau fou qui, en se voyant dans la vitre, se croyait agressé par un concurrent. C’est aussi par cette fenêtre que j’ai entrevu une bondrée apivore : après son envol, je m’étais aperçue que le nid de guêpes souterrain que nous avions repéré avait été complètement détruit. Je n’ai pas su identifier l’oiseau en fuite, mais l’anéantissement du nid de guêpes valait toutes les signatures.
Closer, there was even this mad bird who, seeing itself in the window, thought he was attacked by a competitor. It was also through this window that I caught a glimpse of a honey buzzard: after it took off, I noticed that the underground wasp nest we had spotted had been completely destroyed. I could not identify the fleeing bird, but the wasp nest’s destruction was worth all the signatures.

Nous avons eu la visite de faisans, que j’ai vus depuis la fenêtre : exceptionnellement j’ai pris quelques photos mais elles ne sont pas de bonne qualité. Je suis sortie en petite tenue, pieds nus dans mes baskets, et j’ai tenté de les retrouver : ils arpentaient tranquillement le parc. En m’approchant, je les ai mis en fuite.
We had the visit of pheasants, which I saw from the window: exceptionally I took some photos but they are not of good quality. I went out almost naked, barefoot in my sneakers, and I tried to find them: they were quietly roaming the park. As I approached, I fled them.

 

Cherchez bien…
Search Well …

Malheureusement, la vie sauvage excite les chasseurs…
Claude, lectrice régulière de ce blog, me raconte qu’elle voyait régulièrement une femelle chevreuil et ses deux petits en 2016. « Je les ai vus grandir, puis changer de couleur en automne prenant un ton brun comme camouflage, ca me rendait heureuse pour toute la journée. » Malheureusement, tous ont disparu à l’ouverture de la chasse. Claude s’inquiète pour les deux chevreuils que nous avions vus le 14 janvier dans notre parc. Le 25, elle s’est crue sur un terrain en guerre, même son chien ne voulait plus avancer à cause des coups de feu !
Elle souhaite que nos salades continuent à se faire dévorer… et moi aussi.
Unfortunately, wild life excites hunters …
Claude, regular reader of this blog, tells me that she regularly saw a female deer and her two young in 2016. « I saw them grow, then change color in autumn taking a brown tone as camouflage, it made me happy for all day. » Unfortunately, all of them disappeared when the hunt started. Claude is worried about the two deer we saw on January 14 in our park. On the 25th, she believed herself on land at war, even her dog did not want to move any more because of the gunfire!
She wants our salads to continue to be devoured … and me too.

Depuis la fenêtre, en regardant en bas, je remarque un chemin à peine visible : ce sont les chats qui l’ont tracé. Ils aiment se prélasser sur les tuiles quand le soleil le permet, et ils sont nombreux à circuler par là. Saskatoon les attaque parfois, parfois elle laisse faire.
Looking down from the window, I notice a barely visible path: the cats have traced it. They like lounging on the tiles when the sun allows it, and many of them circulate there. Saskatoon sometimes attacks them, sometimes it lets it go.

Ce matin, c’est trop mouillé pour prendre le chemin des chats. Celui-ci arpente la murette, hésite, fait demi-tour.
This morning, it is too wet to to walk on the cat’s path. This walks the wall, hesitates, turns around.




Je vais dehors maintenant que j’ai fini ce petit travail.

La plante est une clématite, variété « ville de Lyon » : j’ai écrit le nom à l’encre de Chine sur un caillou que j’ai habillé avec un brin de laine.
Paul me dit que la laine cache le nom : j’espère bien que les visiteurs la toucheront pour bien voir !
I’m going outside now that I’ve finished this little job.

The plant is a clematis, variety « ville de Lyon » : I wrote the name with Indian ink on a pebble that I dressed with a bit of wool.
Paul tells me that the wool hides the name: I hope that visitors will touch it to see well!

Je remercie vivement Angelo, parce qu’il participe à toutes les manifestations avec Èvelyne. C’est courageux et généreux. Je le remercie aussi pour ce qu’il me dit :
« J’espère que de nombreux étrangers, puisque vous prenez la peine de traduire en anglais, suivent votre blog. »
Alors je constate que j’envoie le petit message que j’appelle « piqûre de rappel » à une quinzaine de personnes anglophones. Parmi les quinze, combien me lisent ? Mais combien me lisent aussi sans que je le sache ? N’hésitez pas à poster l’adresse autour de vous, si vous pensez que cela peut intéresser vos proches.
I thank Angelo very much, because he takes part in all the protests with Èvelyne. It’s courageous and generous. I also thank him for what he says to me:
« I hope that many foreigners, since you take the trouble to translate into English, read your blog. »
So I see that I am sending the little message that I call « reminder prick » to about fifteen English-speaking people. How many of these fifteen read me? But how many read me too without me knowing it? Do not hesitate to post the address around you, if you think it may interest your loved ones.