Salmigondis gloubi-boulga et tohu-bohu


Je sais que tout le monde en a plus qu’assez d’entendre parler et parler encore du Covid-19 : dans ce salmigondis, organiser un concours où gagnerait celui qui relève le plus de contradictions, de mensonges au-delà de l’indécence et de bouffonneries, même cela serait lassant.

I know that everyone is more than tired of hearing talking and talking again about Covid-19: in this hodgepodge, organizing a competition where the one who reveals the most contradictions, the most lies beyond indecency and the most antics would win, even that would be boring.

J’espère cependant que vous lirez avec intérêt ce texte d’Attac, dont vous pouvez signer la pétition en cliquant ici.
However, I hope that you will read with interest this text of Attac, whose petition you can sign by clicking here.

Comment justifier de demander des efforts aux « premières et premiers de corvée », aux chômeurs·euses, aux mal logé·e·s, aux retraités·e·s, alors que la fortune des milliardaires français a augmenté de 175 milliards d’euros de mars à décembre 2020 ?
Que des multinationales comme Amazon ou Netflix ont vu leurs bénéfices exploser grâce au confinement ?
Que des grandes entreprises, évadées fiscales, versent des dividendes à leurs actionnaires ou licencient alors qu’elles bénéficient d’aides publiques ?
Il est inacceptable de demander à celles et ceux qui souffrent de la crise de se serrer encore la ceinture, tandis que les plus fortunés, les multinationales et leurs actionnaires s’enrichissent.
How to justify asking for efforts from the « first of corvee* », the unemployed, the poorly housed, the retirees, when the fortune of French billionaires increased by 175 billion euros from March to December 2020?
When multinationals like Amazon or Netflix have seen their profits explode thanks to containment?
When large companies, tax evaders, pay dividends to their shareholders or lay off when they receive public aid?
It is unacceptable to ask those suffering from the crisis to tighten their belts even more, while the wealthy, multinationals and their shareholders get richer.
*corvee: a day’s unpaid labor owed by a vassal to his feudal lord.

Vous pouvez suivre en cliquant ici un affichage fait par des militants d’Attac dans la station de métro Bercy en présence de la députée communiste Elsa Faucillon et du député insoumis Ugo Bernalicis.
You can follow by clicking here a display made by Attac militants in the Bercy metro station in the presence of Communist MP Elsa Faucillon and rebellious MP Ugo Bernalicis.

Avant de passer enfin à autre chose, je vous laisse apprécier la brillante démonstration de Castex qui publie des chiffres rassurants pour prouver que « le pic de la 3ème vague semble derrière nous. » Il présente la courbe des nouveaux cas en oubliant la France…
Before finally moving on, I let you appreciate the brilliant demonstration of Castex which publishes reassuring figures to prove that « the peak of the 3rd wave seems behind us. » He presents the curve of new cases, forgetting France …

Oubli réparé :
Omission remedied:


Pire encore ? On me raconte que les courbes sont parfois modifiées – mensonges, mensonges, encore et toujours. Comment ne serions-nous pas en colère ?
Even worse ? I am told that the curves are sometimes modified – lies, lies, again and again. How can we not be angry?

 

 

Autre chose, ou plutôt autre personne, tout à l’opposé, une belle personne, remarquable, attachante, profondément humaine. Il s’agit de Raymond Gurême. Les hasards du web (et l’aide de Paul) me font découvrir l’homme, décédé cela va faire un an. Sans que s’agitent les médias. Je découvre aussi « Le Paria », une revue que je vais suivre de près.
Something else, or rather somebody else, quite the opposite, a beautiful person, remarkable, endearing, deeply human. This is Raymond Gurême. The chances of the web (and Paul’s help) made me discover the man, who died a year ago. Without the media fussing. I also discovered « Le Paria », a magazine that I will follow closely.



« Raymond Gurême était manouche. Né en 1925, il fut interné au camp de Linas-Montlhéry durant la Seconde Guerre mondiale. Acrobate, il s’en évada, fut repris, s’en évada encore. Enfermé dans un établissement de redressement pour mineurs, il en détourna, au profit du maquis, un camion de ravitaillement, ce qui lui valut d’être déporté dans un camp de travail en Allemagne. Il s’en évada aussi, retourna en France pour rejoindre les rangs de la Résistance.
Il a dix-neuf ans lors de la Libération de Paris. Il a été décoré de la Légion d’Honneur et a passé sa vie à combattre le racisme. En 2014, il a de nouveau été passé à tabac par la police française : pour les voyageurs, les choses n’ont pas beaucoup changé en un siècle.
Raymond Gurême est mort hier.
Repose en paix » — Le Paria
« Raymond Gurême was a gypsy. Born in 1925, he was interned at the Linas-Montlhéry camp during the Second World War. Acrobat, he escaped, was caught, escaped again. Locked in a correctional facility for minors, he hijacked a supply truck for the benefit of the maquis, which led to him being deported to a labor camp in Germany. He also escaped, returned to France to join the ranks of the Resistance.
He was nineteen when Paris was liberated. He was decorated with the Legion of Honor and has spent his life fighting racism. In 2014, he was again beaten up by the French police: for travelers, things haven’t changed much in a century.
Raymond Gurême died yesterday.
Rest in peace » — Le Paria

 

« Le Paria » précise :
« Les politiques n’ayant jamais abandonné la technique séculaire du bouc-émissaire, les voyageurs restent les citoyens français les plus discriminés. Quelque 400.000 Français voient leurs droits quotidiennement bafoués. Raymond Gurême est l’un des rares survivants d’une page occultée de l’histoire de France: celle de lʼinternement sur le sol français de familles “nomades”, de 1940 à1946. Son combat contre l’intolérance, le rejet et la bêtise reste malheureusement d’actualité. »
« Le Paria » specifies:
« Politicians have never abandoned the age-old technique of the scapegoat, travelers remain the most discriminated against French citizens. Some 400,000 French people see their rights violated on a daily basis. Raymond Gurême is one of the rare survivors of a hidden page in the history of France: that of the internment on French soil of “nomadic” families, from 1940 to 1946. Unfortunately, his fight against intolerance, rejection and stupidity remains relevant today. »

Je me suis plongée avec grand intérêt dans tout ce que j’ai trouvé sur cette personnalité si attachante . Eh bien… je reviendrai vous en parler, il y en a à dire bien plus que le format de mes petits textes…
I immersed myself with great interest in everything I found about this endearing personality. Well … I will come back to tell you about him, there is much more to say than the format of my little texts …

Pendant que Paul jardine, tond et arrose, je fais « mes exercices ». J’ai décidé d’arrêter les séances de kiné fin avril alors que la rééducation doit se prolonger pendant deux mois de plus : je la ferai moi-même à la maison, les trois kinésithérapeutes qui me soignent sont d’accord à condition que je n’abandonne pas.
While Paul gardens, mows and waters, I do « my exercises ». I decided to stop the physiotherapy sessions at the end of April when the rehabilitation must last for two more months: I will do it myself at home, the three physiotherapists who treat me agree on condition that I do not give up.

Je me suis encore fait plaisir…
Je vous ai déjà parlé du groupe « Les Goguettes » (en trio mais à quatre) et je n’en ai pas fini, ils renouvellent sans arrêt leurs parodies. « C’est la chenille qui redémarre » de la bande à Basile est devenue « c’est la Covid qui redémarre ».
I still had fun …
I have already told you about the group « Les Goguettes » (in trio but in four) and I am not finished, they are constantly renewing their parodies. « C’est la chenille qui redémarre » from la bande à Basile has become « c’est la Covid qui redémarre ».

Beaucoup plus sérieux, du plaisir quand même, ô comment !
Nous allons parfois sur le site des Mutins de Pangée.
Nous avons regardé « Je m’appelle humain », un film documentaire sur Joséphine Bacon, poète innu remarquable.
« Je n’ai pas la démarche féline » dit-elle, « j’ai le dos des femmes ancêtres, les jambes arquées de celles qui ont portagé, de celles qui accouchent en marchant (…). C’est dans le Nutshimit qu’on trouvait notre identité, notre culture. »
Elle a pourtant été privée de l’affection des siens, encore une !, volée à sa famille pour être scolarisée pendant des années et des années. À cause de cela, elle ressent en elle « un vide » dit-elle, et elle a le regret permanent de ce vide qui l’a empêchée sans doute d’aimer suffisamment ses enfants. Pourtant, cette belle femme est pétrie d’amour et d’humanité. Écouter cette voix pleine de sagesse et de bonté me fait une impression profonde. Elle est pour moi comme une amie de toujours.
Much more serious, fun all the same, oh how!
We sometimes go to the site of les Mutins de Pangée.
We watched « Je m’appelle humain », (« my name is human »), a documentary film about Joséphine Bacon, a remarkable Innu poet.
« I don’t have the feline gait, » she says, « I have the backs of ancestor women, the arched legs of those who have carried forward, of those who give birth while walking (…). It’s in the Nutshimit that we found our identity, our culture. »
Yet she has been deprived of the affection of her family, another!, stolen from her family for schooling for years and years. Because of this, she feels « an emptiness » inside of her, she says, and she constantly regrets this emptiness which has probably prevented her from loving her children enough. Yet this beautiful woman is steeped in love and humanity. Listening to this voice full of wisdom and kindness makes a deep impression on me. She is like a lifelong friend to me.

Nous allons regarder aussi « warrior women », la lutte des femmes amérindiennes. ll y aura à l’évidence des points communs, mais ce sera sans doute une histoire bien différente.
We are also going to watch « warrior women », the struggle of Native American women. There will obviously be some commonalities, but it will undoubtedly be a much different story.

D’après mes sources, que vous trouverez peut-être, que je vous donnerai une autre fois, salmigondis gloubi-boulga et tohu-bohu sont des synonymes, je trouve cela extrêmement étonnant !
According to my sources, which you may find, which I will give you another time, salmigondis gloubi-boulga and tohu-bohu are synonyms, for me this is extremely surprising!

Photos : trouvées sur le web (merci aux Mutins de Pangée et au Paria), ou dans les archives de notre voyage 2009 au Portugal.
Photos: found on the web (thanks to les Mutins de Pangée and Le Paria), or in the archives of our trip to Portugal, year 2009.

Yellow symphony

J’avais à peine publié mon texte la semaine dernière que François réagissait sur l’idée que notre société est malade. Moi, je pensais plutôt à la maladie mentale : dépressions, suicides, violences générées par les interdits. Car depuis le temps que l’on parle de toutes ces maladies dites « de civilisation », diabète, obésité, mais aussi cancers liés au tabac, à l’alcool, à une mauvaise alimentation – à des causes innombrables -, mais aussi parfois à pas de chance, depuis le temps c’est tellement présent que je n’y pensais même pas !
I had barely published my text last week when François was reacting to the idea that our society is sick. I, I thought rather of mental illness: depression, suicides, violence generated by prohibitions. Because since the time that one speaks about all these diseases known as « of civilization », diabetes, obesity, but also cancers related to tobacco, to alcohol, to a bad diet – to innumerable causes -, but also sometimes to no luck, since time it is so present that I did not even think about it!



Et voilà que François me fait découvrir la notion de syndémie, « qui va avec ». « Le Covid-19 n’est pas une pandémie », affirmait Richard Horton, le rédacteur en chef de The Lancet. Cette revue a précisé : « L’interaction du Covid-19 avec la hausse mondiale continue ces trente dernières années des maladies chroniques et de leurs facteurs de risques, dont l’obésité, l’hyperglycémie et la pollution atmosphérique, a créé les conditions d’une tempête, alimentant le nombre de morts du Covid-19. »
And now François makes me discover the notion of syndemias, « which goes with it ». « Covid-19 is not a pandemic, » said Richard Horton, editor-in-chief of The Lancet. This review clarified: « The interaction of Covid-19 with the continued global increase over the past thirty years in chronic diseases and their risk factors, including obesity, hyperglycemia and air pollution, has created the conditions for ‘a storm, fueling the death toll from Covid-19. »


Voilà qui est clair : notre société est malade, plus précisément la santé d’un grand nombre se dégrade inexorablement. On le sait sans le savoir tout en le sachant : à mon niveau, je n’ai pas toujours envie de penser aux choses les plus désagréables. À l’échelle politique, c’est un problème qu’il est nécessaire d’occulter, alors on le minimise…
This is clear: our society is sick, more precisely the health of a large number is inexorably deteriorating. We know it without knowing it even though we know it: at my level, I don’t always want to think about the most unpleasant things. Politically, this is a problem that needs to be covered up, so it is minimized …

Je n’ai pas envie d’en dire long aujourd’hui. Je pense que la planète entière est en danger (enfin… la planète s’en fout, c’est une espèce dominante et consciente qui est en danger. La planète, elle, elle continue à tourner sur son axe et à trimballer ses passagers). Je pense que les sombres desseins et les stupides jeux des politiques n’arrangent pas la situation. Je crois à l’entraide, à la fraternité, au partage. L’Autre ne doit pas être suspect, il doit être un partenaire. C’est dire si on est mal barrés.
I don’t want to say much today. I think the entire planet is in danger (well… the planet doesn’t care, it’s a dominant and conscious species that is in danger. The planet itself continues to spin on its axis and carry around its passengers). I think dark designs and stupid political games are not helping the situation. I believe in mutual aid, in brotherhood, in sharing. The Other must not be suspect, he must be a partner. It is to say if we are in bad shape.

 

Plutôt que de développer ces réflexions, je vous fais profiter des fleurs jaunes : l’an dernier, j’ai illustré toute une chronique avec du blanc, aujourd’hui c’est le jaune qui explose.
Rather than developing these thoughts, I make you enjoy yellow flowers: last year, I illustrated a whole column with white, today it is yellow that is exploding.


– À la semaine prochaine !
– Mais… c’est fini fini ?
– Oui, c’est tout pour aujourd’hui. J’apprends à faire court.
– See you next week !
– But… is it finished finished?
– Yes, that’s it for today. I’m learning to keep it short.

Chambouliboula

Arc en ciel invisible
clic sur l’image pour l’agrandir !

Invisible rainbow
click on the image to enlarge!

La semaine dernière, j’ai publié une quantité de photos prises dans le parc, mais… il y a plus de dix ans! Les habitués reconnaîtront peut-être des arbres bien grandis aujourd’hui ! Pour Paul, c’était un peu mitigé : la rocaille n’est plus aussi belle… Quand tu crées un massif, il est parfait. Après, tu dois le remettre en état. Et si tu as quelques milliers de mètres carrés à entretenir, tu n’as pas le temps d’être assez assidu sur ta rocaille…
Last week I posted a number of photos taken in the park, but… over ten years ago! Regulars may recognize some well-grown trees today! For Paul, it was a bit mixed: the rock garden is not so beautiful anymore … When you create a massif, it is perfect. Then you have to fix it up. And if you have a few thousand square meters to maintain, you don’t have time to be diligent enough on your rock garden …

Nous avons passé de belles heures un dimanche de mars auprès de la petite famille. La nouvelle piscine va être encore plus grande et plus solide que les précédentes, comme d’habitude Dom passe beaucoup de temps sur ce nouveau chantier.
We spent beautiful hours on a Sunday in March with the little family. The new pool is going to be even bigger and stronger than the previous ones, as usual Dom spends a lot of time on this new site.


Séb donne un sérieux coup de main en passant le motoculteur sur la zone piétinée, sur laquelle du gazon va être semé.
Séb gives a serious helping hand by passing the tiller over the trampled area, on which grass will be sown.

Doris a une superbe bulletin de notes. Elle passe des heures à danser, en regardant des vidéos, pas de problèmes de distance !
Doris has a superb report card. She spends hours dancing, watching videos, no distance problems!

J’accompagne Lou-Anne pour une séance d’aikido en extérieur. Elle a suivi des cours par visio-conférence, aujourd’hui quelques élèves se donnent rendez-vous au bord du Rhône, sous un soleil radieux : les autres enfants ne sont pas venus – organiser une activité sportive de nos jours est devenue mission impossible ! Lou-Anne participe à la séance en affrontant les adultes avec le plus grand sérieux. Le long échauffement ne lui semble pas fastidieux, elle reste attentive et concentrée et moi… je découvre l’aikido avec beaucoup d’intérêt. Je suis un peu jalouse de voir tous les mouvements que je ne peux pas encore faire avec mes articulations trop raides.
I’m accompanying Lou-Anne for an outdoor aikido session. She took lessons by videoconference, today a few students meet on the banks of the Rhône, under a radiant sun: the other children did not come – nowadays organizing a sports activity has become a mission impossible! Lou-Anne takes part in the session by confronting the adults with the utmost seriousness. The long warm-up doesn’t seem tedious to her, she remains attentive and focused and I… I am discovering aikido with a lot of interest. I’m a little jealous of all the moves I can’t do with my stiff joints yet.


Lou-Anne retrouvera les enfants de son groupe dès que ce sera possible.
Cette rencontre se tient au bord du Rhône, d’ailleurs la viarhona y passe et les cyclistes sont nombreux. On peut acheter des boissons, des glaces, des crêpes… Le paysage est beau et paisible.
Lou-Anne will be reunited with the children in her group as soon as possible.
This meeting is held on the banks of the Rhône, moreover the viarhona passes there and cyclists are numerous. You can buy drinks, ice cream, pancakes… The landscape is beautiful and peaceful.

Dom et Lydie ne souhaitent pas que les photos de leurs filles soient publiées ici ou là, je partage ce principe ; c’est pour cela que vous ne voyez pas leur visage.
Dom and Lydie do not want their daughters’ photos to be published here or there, I share this principle; that’s why you can’t see their faces.

Après de fortes chaleurs en mars, excessives parfois pour la saison, l’hiver revient en avril : le 8, la température descend à -6°C, et depuis nous constatons les dégâts du gel : pour les pommiers, il y a un petit espoir, si pas de gel comme annoncé dans les jours qui viennent, les fleurs ne sont pas encore bien ouvertes. Un poirier a échappé au désastre, et le cognassier n’avait pas encore ouvert ses bourgeons. Mais il n’y aura pas de cerises cette année, ni de ces délicieux nashis que nous avons découverts l’année dernière. Sous un tunnel de plastique, les pommes de terre précoces sont cuites par le gel. Ici et là, des bourgeons à peine ouverts se dessèchent, beaucoup d’érables accusent le coup.
After strong heat in March, sometimes excessive for the season, winter returns in April: on the 8th, the temperature drops to -6 ° C, and since then we have noticed the damage from frost: for apple trees, there is a small hope, if no frost as announced in the coming days, the flowers are not yet open. A pear tree escaped disaster, and the quince had not yet opened its buds. But there won’t be any cherries this year, nor those delicious nashis pear we discovered last year. Under a plastic tunnel, the early potatoes are cooked by freezing. Here and there, barely opened buds wither, many maples are damaged.

à moitié gelée - half frozen

 

complètement gelée - completely frozen

Cela met Paul de mauvaise humeur. Bien sûr, rien n’est plus changeant que le climat, à petite échelle et au jour le jour. À plus grande échelle on sait maintenant que les périodes glaciaires succèdent aux périodes de réchauffement, l’étude des carottages a donné d’innombrables informations non seulement sur le climat, mais aussi sur le caractère anormal de son évolution actuelle.
This puts Paul in a bad mood. Of course, nothing is more changeable than the climate, on a small scale and day to day. On a larger scale, we now know that ice ages follow periods of warming, the study of cores has yielded innumerable information not only on the climate, but also on the abnormal nature of its current evolution.

Chambouliboula – Nous sommes persuadés que l’activité humaine contribue au dérèglement climatique. Je me souviens d’images tournées sur les hauts plateaux des Andes : la paysanne racontait comment les conditions se dégradent, la pluie attendue, qui pendant des années, des siècles, finissait par arriver dans une fourchette de temps connue, ne tombe plus comme avant. Ou bien il y en a trop. Les semis souffrent de la sècheresse, puis vient l’inondation ! L’existence même des paysans hauts-andins est menacée. Pour nous, c’est seulement le budget alimentation qui est concerné, et nous le regrettons quand même – rien n’est si bon qu’une cerise mangée sur l’arbre !
Upsety-upseta – We are convinced that human activity contributes to climate change. I remember images shot in the highlands of the Andes: the peasant woman told how the conditions deteriorate, the expected rain, which for years, centuries, ended up arriving in a known time range, no longer falls as before. Or there is too much. The seedlings suffer from drought, then comes the flood! The very existence of the High Andean peasants is threatened. For us, it’s only the food budget that is concerned, and we regret it anyway – nothing tastes so good as a cherry eaten off the tree!

C’était prévu depuis longtemps : Paul a acheté plusieurs thermomètres qui mémorisent les températures minimum et maximum. C’est très intéressant de constater les variations. Autrefois, les anciens cultivaient le terrain le plus loin possible de la maison, on a toujours pensé que c’est à cause du sol, plus léger. Mais peut-être avaient-ils remarqué ce micro-climat plus favorable. Nous constatons que les températures sont toujours un peu plus élevées à cet endroit. Déception : la serre a été installée dans la zone la plus froide !
It had been planned for a long time: Paul bought several thermometers that memorize the minimum and maximum temperatures. It’s very interesting to see the variations. Formerly, the ancients cultivated the land as far as possible from the house, we always thought that it was because of the soil, which was lighter. But perhaps they had noticed this more favorable micro-climate. We note that the temperatures are always a little higher there. Disappointment: the greenhouse was installed in the coldest area!

Cette année, c’est une vraie catastrophe qui a frappé une grande partie des arboriculteurs du sud de la France.
This year, it was a real disaster that struck a large part of the arborists in the south of France.

Nous protégeons les plantes les plus fragiles par un voile alors qu’elles sont installées sous la serre. Le soir nous déroulons le voile, le matin nous le posons sur le côté.
We protect the most fragile plants with a veil while they are installed in the greenhouse. In the evening we unroll the veil, in the morning we put it on the side.


L’année dernière, j’ai passé un temps infini à nettoyer le sol autour des framboisiers : comme toutes les cultures qui restent en place pendant des années, le sol se durcit, la végétation indésirable se fait envahissante. J’avais recouvert le sol d’une épaisse litière de paille. Il y a quelques jours, le nettoyage de printemps ne m’a demandé que quelques minutes, à ma grande surprise.
Last year I have spent endless amounts of time cleaning the soil around raspberries: like all crops that stay in place for years, the soil hardens, unwanted vegetation gets overwhelming. I had covered the floor with a thick litter of straw. A few days ago, the spring cleaning took only a few minutes, much to my surprise.

Séb a apporté des modifications à son Chamion : il avait une cuisinière et pas de four, il s’en débarrasse et s’équipe avec cuisinière et four. Qu’il inaugure : gâteau, pizza… Miam ! De passage, Gaëlle aussi fait un essai concluant, des petits gâteaux au chocolat très appréciés.
Séb made changes to his Chamion: he had a stove and no oven, he gets rid of it and equips himself with stove and oven. That he inaugurates: cake, pizza … Yum! In passing, Gaëlle also made a conclusive test, very popular chocolate cakes.

Paul va au marché bien régulièrement chaque dimanche, moi pratiquement jamais. Ce dimanche, je décide de l’accompagner. Beaucoup de forains n’ont plus le droit de travailler – les vêtements, il paraît que ce n’est pas essentiel : alors pourquoi ne pas faire nos emplettes tout nus ? Les vêtements ne seraient pas essentiels ? Si j’osais…
Paul goes to the market quite regularly every Sunday, I hardly ever. This Sunday, I decide to go with him. Many fairground people are no longer allowed to work – clothes, it seems, is not essential: so why not shop naked? Clothing is not essential? If I dared …

Au marché, nous rencontrons Armelle, peut-être a-t-elle acheté des champignons elle aussi. Ils sont vendus par un producteur, et tellement frais que j’ai juste envie de les dévorer tout crus. Armelle nous demande si nous hébergeons des helpers en ce moment. Comme nous le voudrions !
At the market, we meet Armelle, maybe she bought some mushrooms too. They are sold by a producer, and so fresh that I just want to eat them raw. Armelle asks us if we are hosting helpers at the moment. As we would like!

Un peu plus loin nous croisons Christine qui part assez souvent pour des trekkings au loin : je l’envie mais je n’ai pas ses capacités !
A little further on, we meet Christine who leaves quite often for trekkings in the distance: I envy her but I don’t have her abilities!

Nous parlons des bienfaits de l’argile : non, je n’ai pas eu de cataplasmes d’argile sur mon épaule, et je le regrette. Mais enlever et remettre le tee-shirt était un geste médical aussi longtemps que je ne devais pas du tout bouger le bras, et je n’ai même pas imaginé de demander au médecin une ordonnance pour ce soin particulier.
We’re talking about the benefits of clay: no, I haven’t had any clay poultices on my shoulder, and I regret it. But taking off and putting on the T-shirt was a medical act as long as I didn’t have to move my arm at all, and I never even imagined asking the doctor for a prescription for this particular treatment.

Coucou Armelle et Christine ! Je suis bien contente de vous avoir croisées. Et d’avoir échangé quelques mots avec vous sur mon blog, que vous appréciez, c’est toujours un grand plaisir pour moi.
Hello Armelle and Christine! I am very happy to have crossed paths with you. And to have exchanged a few words with you on my blog, which you appreciate, it is always a great pleasure for me.

 

Un peu de lecture ?
Je ne sais plus quand j’ai découvert Zola, j’étais sans doute au lycée. Je m’étais mise alors à dévorer tous les Rougon-Macquart qui me tombaient sous la main. Le style d’écriture de Zola est excellent. Pourtant, à la longue, une gêne s’est installée : j’ai compris que tous les personnages chutaient, inexorablement. On parle de l’écriture réaliste de Zola, je me suis mise à dire que ce n’était pas réaliste, car dans la vraie vie cette fatalité absolue, aveugle, n’existe pas.
Some reading ?
I don’t remember when I discovered Zola, I was probably in high school. I then began to devour all the Rougon-Macquart that I could find. Zola’s writing style is excellent. However, in the long run, an embarrassment set in: I understood that all the characters were falling, inexorably. We are talking about Zola’s realistic writing, I started to say that it was unrealistic, because in real life this absolute, blind fatality does not exist.

C’est dire combien ça m’a fait plaisir de découvrir Raphaël Romnée, un homme presque de mon âge : on a traversé les mêmes événements, mais pas la même existence. Il se raconte à la troisième personne, classant par chapitre des événements qui se recoupent parfois, dans son autobiographie, « Les couleurs troubles de l’enfance ». Il y raconte comment il a acquis en lisant Zola « la conviction que son destin est scellé, que, par hérédité, il est menacé, condamné ; un jour, comme sa mère, il perdra la tête, il deviendra fou.  » Selon Zola, l’origine des tares qui frappe tous ses personnages sans exception « est à rechercher dans un déterminisme social et psychologique implacable. Pour Gervaise, Jacques Lantier, Nana, les jeux sont faits dès la naissance, leurs destinées sont écrites une fois pour toutes, toute tentative pour s’extraire du chemin tracé est vouée à l’échec. »
This is to say how much pleasure it gave me to discover Raphaël Romnée, a man almost of my age: we went through the same events, but not the same existence. He tells himself in the third person, classifying sometimes overlapping events by chapter, in his autobiography, « Les couleurs troubles de l’enfance ». He tells how he acquired by reading Zola « the conviction that his destiny is sealed, that, by heredity, he is threatened, condemned; one day, like his mother, he will lose his mind, he will go mad. » According to Zola, the origin of the defects which strike all his characters without exception « is to be found in an implacable social and psychological determinism. For Gervaise, Jacques Lantier, Nana, the game is set from birth, their destinies are written once and for all, any attempt to get out of the way is doomed to failure. »

Cependant, toujours grâce à ses lectures, en particulier son étude de Sartre et l’existentialisme, Raphaël Romnée échappera à cette loi soi-disant implacable. « Ce sont les actes d’un être humain qui forment l’essence de la vie, la voie obligatoire d’un itinéraire programmé n’est pas inéluctable. Une nouvelle fois c’est dans la littérature qu’il trouve des réponses décisives, qu’il extrait une légitimité à sa propre existence. Seul, l’enfant, victime filiale de la maladie mentale de sa mère, victime ignorée et insoupçonnée, a trouvé les chemins d’un équilibre, de son équilibre, fût-il précaire. »
However, still thanks to his readings, in particular his study of Sartre and existentialism, Raphaël Romnée will escape this supposedly implacable law. « It is the actions of a human being that form the essence of life, the obligatory path of a programmed route is not inevitable. Once again it is in literature that he finds decisive answers, that he extracts legitimacy from his own existence. Only the child, a filial victim of his mother’s mental illness, an unknown and unsuspected victim, has found the paths to balance, to his balance, however precarious it may be. »

Son éditeur, les éditions « Plein Chant » disent ceci dans la présentation de l’ouvrage : « C’est le triomphe de la difficulté contre celui de la vie facile » je suis entièrement d’accord.
His publisher, « Plein Chant » editions says this in the presentation of the book: « It is the triumph of difficulty over that of easy life » I fully agree.

Merci, Raphaël, d’avoir exprimé bien mieux que moi ce que je ressens depuis si longtemps. J’avais été tout autant soulagée de ne pas trouver ce déterminisme en lisant « le pain quotidien » de Henri Poulaille, un autre romancier du peuple (« souvent considéré comme le créateur du courant de la littérature prolétarienne » nous dit-on sur le site « les univers du livre actualités »).
Thank you, Raphael, for expressing what I have felt for so long better than I have. I had been equally relieved not to find this determinism by reading « le pain quotidien » by Henri Poulaille, another popular novelist (« often considered as the creator of the current of proletarian literature » we are told on the site « les univers du livre actualités »).

Sur Babélio, il n’y a guère que mon homme qui se soit intéressé à Poulaille, quel dommage ! Heureusement que Paul en a parlé pour le faire sortir un peu de l’oubli injuste dans lequel il se trouve !
On Babélio, almost only my man was interested in Poulaille, what a pity! Fortunately Paul spoke about him to get him out of the unjust oblivion in which he finds himself!

Je tente un enchaînement audacieux en passant de la bonne santé mentale (par la lecture) à la bonne santé physique : comment allez-vous ? Sous-entendu : êtes-vous allés vous faire vacciner ? Moi, je me laisserai vacciner quand les labos ne seront plus cotés en bourse et que tout le personnel touchera le SMIC (y compris les postes les plus élevés bien sûr). Dans la foulée, Macron se sera fait remplacer par une collégiale, un gouvernement qui consultera le public, et les lois protégeant la police auront été abolies : il faut bien regagner notre confiance.
I try a daring sequence from good mental health (through reading) to good physical health: how are you? Implied: did you go to be vaccinated? I will let myself be vaccinated when the labs are no longer listed on the stock market and all the staff will receive the minimum wage (including the highest positions of course). In the process, Macron will have been replaced by a collegiate group, a government that will consult the public, and the laws protecting the police will have been abolished: they must regain our confidence.

Pour moi, c’est la société qui est malade. Je n’arrive pas à prendre conscience de la réalité d’une autre maladie, multiforme, qui s’est installée et fait des ravages, le Covid-19. La réponse excessivement répressive de nos dirigeants altère ma perception du problème, et cela même si j’ai rencontré ici ou là des personnes qui ont été très gravement malades.
For me, it is society that is sick. I fail to realize the reality of another disease, multifaceted, that has taken hold and is wreaking havoc, Covid-19. The excessively repressive response from our leaders alters my perception of the problem, even though I have met people here and there who have been very seriously ill.

Ne me dites pas que j’ai la chance d’être épargnée, car la question n’est pas là.
Do not tell me that I am lucky to be spared, because that is not the question.

Moi, je ne vois que la société malade. Malade de son propre isolement, de son égoïsme (même si quantité de gens de valeur sont au contraire altruistes). Je ne vois qu’une société de plus en plus policière. On n’éduque pas, on ordonne et on sanctionne. La carotte et le bâton. Ce n’est pas comme ça qu’on peut mener les gens.
I only see sick society. Sick of its own isolation, of its egoism (even if many valuable people are on the contrary altruistic). I only see an increasingly police society. They do not educate, they order and they sanction. The carrot and the stick. This is not how you can lead people.

Il n’y a pas de petit plaisir : cherchez « Danser encore », la chanson créée par HK et les saltimbanques, et qui donne lieu un peu partout à d’innombrables flashmob.
There is no such thing as a little fun: look for « Danser encore », the song created by HK et les saltimbanques, which gives rise to countless flashmobs everywhere.

Et ne ratez pas « les Goguettes », leur dernier opus est encore une fois excellent !
And don’t miss « les Goguettes », their latest opus is once again excellent!

J’allais oublier Chanson Plus Bifluorée ! Pfizer ou astrazeneca, lequel est le meilleur ?
I was about to forget Chanson Plus Bifluorée! Pfizer or astrazeneca, which is better?

En suivant le cacatoès

Notre quotidien est tellement semblable à lui-même d’un jour à l’autre qu’il n’y a rien de bien palpitant à raconter : je supporte tant bien que mal le changement d’heure, Paul jardine. Il est passé à l’heure d’été comme une lettre à la poste, moi pas. Nous voilà de nouveau confinés, pourtant il faudrait que je revois mon père, trop isolé.
Our day-to-day life is so similar to itself from day to day that there is nothing very exciting to say: the clocks are changing again and I bear it as best I can, Paul is gardening. He switched to daylight saving time easily, I didn’t. Here we are again confined, yet I would have to see my father again, too isolated.

Paul a planté des kiwaï il y a quelques années, ils n’ont encore rien donné mais ils courent et ils courent (les tiges peuvent dépasser quinze mètres de long !). Laurent a complété le grillage posé par Paul, en ajoutant une structure en métal en forme de dôme et une deuxième rangée de piquets pour leur donner de l’espace. Et faire aussi pousser de nouveaux plants.
Paul planted kiwai a few years ago, they haven’t given anything yet but they run and they run (the stems can be over fifteen meters long!). Laurent completed the wire mesh set by Paul, adding a dome-shaped metal structure and a second row of stakes to give them space. And also grow new plants.

Moins connu que le kiwi, le kiwaï (actinidia arguta) fait partie de la famille des actinidia, j’ai piqué sur Wikipédia la photo comparant la taille du kiwi (le plus gros) et du kiwaï.
Less well known than the kiwi, the kiwai (actinidia arguta) is part of the actinidia family, I took a photo on Wikipedia comparing the size of the kiwi (the largest) and the kiwai.

Séb a fait plusieurs séances de bûcheron avec Claude, nous voilà avec un beau tas de bois pour l’hiver prochain.
Séb did several lumberjack sessions with Claude, here we are with a nice pile of wood for next winter.

Je lis beaucoup, je vais vous en dire plus sur « L’appel du cacatoès noir » de John Danalis, un ouvrage remarquable dont je vous ai donné le titre il y a quelques temps. Paul et moi en avons parlé sur Babélio, je reprends presque intégralement le texte que nous avons rédigé.
I read a lot, I will tell you more about « Riding The Black Cockatoo » by John Danalis, a remarkable book which I gave you the title some time ago. Paul and I spoke about it on Babélio, I take almost the entire text that we wrote.

Blanc, Australien, l’auteur a fort peu côtoyé les Aborigènes pendant une quarantaine d’années sans connaître à leur sujet autre chose que des clichés. C’est presque par hasard, ce hasard auquel il ne croira plus, à force, qu’il décide de restituer aux siens un crâne que son collectionneur de père avait exposé dans le salon familial et que John a toujours connu.
White, Australian, the author had little contact with the Aborigines for forty years without knowing anything about them other than stereotype. It is almost by chance, this chance that he will no longer believe, by force, that he decides to return to his family a skull that his collector father had exhibited in the family living room and that John has always known.

Avant la prise de conscience que va faire John Danalis, la présence du crâne exposé chez ses parents le laissait indifférent.
Before the realization that John Danalis is going to make, the presence of the exposed skull in his parents left him indifferent.

Cette restitution du crâne, l’imposante cérémonie qu’elle va générer, de nouvelles amitiés avec les Aborigènes vont modifier en profondeur l’existence de John. Il prend conscience de la richesse de leur culture et se met à l’étudier avec passion.
This restitution of the skull, the imposing ceremony it will generate, new friendships with the Aborigines will profoundly change John’s existence. He realizes the richness of their culture and begins to study it with passion.

Cela change sa vision du monde.
It changes his view of the world.

À titre de comparaison, il nous suggère de définir ce qu’est l’Europe en quelques paragraphes : mission impossible, le sujet est trop riche et complexe. La culture aborigène est tout autant riche et complexe, et elle permet [p 215] « de cohabiter simultanément dans les monde rationnel et spirituel. »
By way of comparison, he suggests that we define what Europe is in a few paragraphs: mission impossible, the subject is too rich and complex. Aboriginal culture is just as rich and complex, and it allows to coexist simultaneously in the rational and spiritual world.

Ce beau récit autobiographique se lit comme un roman, bien écrit, bien structuré, à l’issue duquel on n’est plus la même personne : ce qui est vrai pour John Danalis, au terme d’une véritable quête initiatique, peut le devenir pour vous ou moi.
You read this beautiful autobiographical story like a novel, well written, well structured, at the end of which we are no longer the same person: what is true for John Danalis, at the end of a real initiatory quest, can become so, for you or me.

Pour moi, ce livre est bien plus qu’une occasion de se distraire, ou même de se cultiver. C’est un ouvrage d’une grande importance, il pousse à une prise de conscience et il doit nous ouvrir l’esprit, suivant en cela la démarche de John Danalis. Tous les lecteurs de ce livre ne vont pas nécessairement émigrer en Australie, ni même étudier à fond la culture aborigène, mais peut-être allons-nous manifester plus d’attention bienveillante à l’égard de l’Autre, l’étranger, l’inconnu.
For me, this book is more than a chance to have fun, or even to cultivate myself. It is a work of great importance, it raises awareness and it should open our minds, following the approach of John Danalis. Not all readers of this book will necessarily emigrate to Australia, or even study Aboriginal culture in depth, but perhaps we will show more benevolent attention to the Other, the stranger, the unknown.

Car nous avons tant à apprendre des Aborigènes. Mais, au contraire, les Européens, imbus de leur soi-disant supériorité, n’ont pas cherché à connaître les « sauvages » quand ils ont exploré l’Australie ; ils ont décidé que leur niveau d’intelligence était fort bas, que le leur était largement supérieur. Aussi valait-il mieux élever les enfants aborigènes en les coupant de leur milieu d’origine.
Because we have so much to learn from the Aborigines. But, on the contrary, the Europeans, imbued with their so-called superiority, did not seek to know the « savages » when they explored Australia; they decided that their intelligence level was very low, that theirs was much higher. So it was better to bring up Aboriginal children by cutting them off from their background.

En janvier 2020, j’avais parlé du vol légal d’enfants pratiqué dans d’innombrables pays : Groënland, Canada, l’Espagne de Franco ou le Chili de Pinochet, Guatemala, Suisse, Angleterre, et bien sûr France et Australie. Ce ne serait pas surprenant de découvrir que cette pratique existe encore ici ou là.
In January 2020, I spoke about the legal theft of children practiced in countless countries: Greenland, Canada, Franco’s Spain or Pinochet’s Chile, Guatemala, Switzerland, England, and of course France and Australia. It would not be surprising to find that this practice still exists here and there.

Pour John Danalis, le fait d’enlever de force les enfants aborigènes à leur famille est un [p118] « génocide culturel et spirituel. »
For John Danalis, forcibly removing Aboriginal children from their families is a cultural and spiritual genocide.

La suffisance, l’arrogance du Blanc, John ne manque pas de la rencontrer. Alors que les Aborigènes occupent un lieu sacré qu’on veut leur confisquer, une chaîne de télévision privée s’installe en espérant avoir du « bien saignant » à filmer. Les militants gardent difficilement leur sang-froid alors qu’on les couvre d’insultes et de moqueries afin de filmer une séquence sensationnelle.
The complacency, the arrogance of the White, John does not fail to meet it. As the Aborigines occupy a sacred place that they want to confiscate, a private television station sets up, hoping to have « bleeding good » to film. The activists find it difficult to keep their cool as they are showered with insults and mockery in order to film a sensational sequence.

L’auteur compare le comportement de ses nouveaux amis et celui des citadins stressés dont l’existence se poursuit entre nourriture industrielle, embouteillages, course permanente contre la montre. Avec humour et second degré, il reconnaît lui-même combien il a été surpris à tel ou tel moment par les Aborigènes : non, ils ne vivent pas dans des taudis, non ils ne mangent pas des larves d’insectes…
The author compares the behavior of his new friends with that of stressed city dwellers whose existence continues between junk food, traffic jams, and a constant race against time. With humor and second degree, he himself recognizes how much he has been surprised at such and such a moment by the Aborigines: no, they do not live in slums, no they do not eat insect larvae …

 

J’éprouve moins d’enthousiasme pour « Wanda », le récit fort conventionnel de Madeleine Mansiet-Berthaud : Wanda est une muda muda, une métisse. Ce long roman, une fiction, est extrêmement documenté, assez réaliste. Une partie se passe en France alors que c’est surtout le personnage de Wanda qui m’intéresse.
I am less enthusiastic about « Wanda », the very conventional story of Madeleine Mansiet-Berthaud: Wanda is a muda muda, a mixed race. This long novel, a fiction, is extremely documented, quite realistic. Part of it takes place in France when it is mainly the character of Wanda that interests me.

L’auteur de Wanda ayant publié les ouvrages de référence qui lui ont été utiles, je vous les signale à mon tour, si le sujet vous intéresse, mais je ne connais pas ces ouvrages :
Since the author of Wanda has published the reference books that have been useful to her, I point them out to you in turn, if the subject interests you, but I am not familiar with these books:
– « le chemin de la liberté » de Doris Pilkington (éditions Autrement) livre à l’origine d’un docu-fiction au même titre, de Phillip Noyce.
– « En terre aborigène » de François Giner aux éditions Albin Michel
– « Message des hommes vrais au monde mutant » de Marlo Morgan aux éditions Albin Michel
– « Australian lady » de Barbara Wood, aux éditions Presses de la Cité
Internet a changé ma façon de lire : maintenant je pose souvent mon livre pour faire une recherche sur ceci ou cela, sur celui-ci ou celui-là. C’est pourquoi je peux vous proposer ces photos de Gary Murray, cet aîné du groupe des Wamba Wamba, vêtu de la fameuse cape en peau d’oppossum largement décrite par John.
The Internet has changed the way I read: now I often put my book down to do research on this or that, this one or that one. That’s why I can bring you these photos of Gary Murray, the elder of the Wamba Wamba group, wearing the famous opossum-hide cloak widely described by John.

Les anglophones peuvent lire ici le récit que cette photo accompagne. Une publication de novembre 2018
English speakers can read the story that this photo accompanies here. A November 2018 publication

 


Cette photo accompagne une interview de Gary Murray d’octobre 2005.
This photo accompanies an interview with Gary Murray from October 2005.

Voici le portrait fait par Craig Ruddy de David Gulpili, chanteur et danseur : ce portrait a tenu compagnie à John, figurant en bonne place dans la chambre d’ami lors de son séjour à Melbourne.
Here is Craig Ruddy’s portrait of singer and dancer David Gulpili: this portrait kept John company, featured prominently in the guest room while in Melbourne.

 

John a cessé de croire au hasard et il le précise tout au long de son texte. Je ne sais pas s’il faut croire au hasard au sujet du cheminement qui a fait tomber son livre dans ma boîte aux lettres. Hasard ou pas, je vous invite vivement à découvrir cet ouvrage et à le faire connaître autour de vous.
John has stopped believing in chance and he specifies it throughout his text. I don’t know if we are to believe in luck about the path that caused his book to fall into my mailbox. Chance or not, I strongly invite you to discover this book and make it known to those around you.

Pour aller plus loin, d’autres sites anglophones.
To go further, other English-speaking sites.

Avec un récit de la restitution et une photo de John Danalis (page 12).
With an account of the restitution and a photo by John Danalis (page 12).

Peut-être même (si j’ai bien compris) un accès libre au livre de John Danalis.
Maybe even (if I understood correctly) free access to John Danalis’ book.