Sans queue ni tête

Que peut-il se passer dans le cerveau tordu d’un homme dont la planète entière écoute la moindre éructation, lorsque, sans être médecin, il donne des conseils de santé qui tueraient assurément ceux qui les suivraient ? Et qui, le lendemain, aggraverait encore son cas en prétendant avoir fait de l’humour ?
What can happen in the twisted brain of a man whose whole planet listens to the slightest belching, when, without being a doctor, he gives health advice that would certainly kill those who follow them? And who, the next day, would make his case even worse by pretending to have been humorous?

Je ne vais cependant pas lui laisser beaucoup de place et ce sera ma seule dénonciation cette fois, car par  hygiène mentale et à défaut de pouvoir agir sur la situation, il vaut mieux rire pour se sortir la tête de tout ça. Même si mes colères ne s’apaisent pas ! Rire, c’est excellent pour la santé, alors voici une excellente chanson du groupe (confiné comme tout le monde) « les Goguettes » que Paul connaissait déjà, sur l’air de « Vesoul » (Jacques Brel), à écouter ici, et qui résume vraiment bien la situation :
However, I will not leave him much room and this will be my only denunciation this time, because by mental hygiene and failing to act on the situation, it is better to laugh to get this out of one’s head. Even if my anger does not calm down! Laughter is great for your health, so here is an excellent song from the (confined like everyone else) group « les Goguettes » that Paul already knew, singing on the melody of « Vesoul » (Jacques Brel), that you can listen here, and who sums up the situation really well:

T’as voulu voir le salon et on a vu le salon
T’as voulu voir la chambre et on a vu la chambre
T’as voulu voir le placard et on a vu le placard
T’as voulu voir la fenêtre et on a vu la fenêtre
T’as voulu voir les chiottes et on a vu les chiottes
J’ai voulu voir le balcon on n’avait pas de balcon
Ouais c’est con
You wanted to see the living room and we saw the living room
You wanted to see the bedroom and we saw the bedroom
You wanted to see the cupboard and we saw the cupboard
You wanted to see the window and we saw the window
You wanted to see the toilets and we saw the toilets
I wanted to see the balcony we had no balcony
Yes it’s idiot

Jérôme a noté dans les paroles de cette chanson « un paradoxe dont bizarrement il n’est jamais fait écho dans les médias. »
« Pour pas se contaminer, il faut se confiner. Mais pour se déconfiner, faut être immunisés, pour être immunisés faut se faire contaminer, pour se faire contaminer il faut se déconfiner. »

Jerome noted in the lyrics of this song « a paradox that weirdly has never been echoed in the media. »
« In order not to contaminate yourself, you have to confine yourself. But to deconfine, you have to be immunized, to be immune you have to get contaminated, to get contaminated you have to deconfine yourself. »

Ça fait du bien de rire, pourquoi pas sur un sujet aussi grave, et les occasions ne manquent pas de faire sans arrêt de nouvelles trouvailles.
It’s good to laugh, why not on such a serious subject, and there are plenty of opportunities to make new discoveries all the time.

On l’aimait notre planète asphyxiée. On l’aimait, notre consommation frénétique de trucs inutiles. On l’aimait, notre existence d’avant le confinement.
We loved our asphyxiated planet. We loved our frantic consumption of useless stuff. We loved our existence before confinement.

On rêve (quand même un peu aussi) de reprendre la même existence dès qu’on pourra, mais en sachant que certaines habitudes devraient changer. Chacun ayant sa propre vision du changement (produire encore plus, comme des fous, ou arrêter toutes les fabrications inutiles – oui, mais c’est quoi, « utile » ou « inutile », je n’utilise pas de savon à barbe, indispensable pour d’autres, et c’est pareil pour les Rolls… Si l’on se risque sur ces considérations, on attrape le vertige)…
We dream (even a little too) of resuming the same existence as soon as we can, but knowing that certain habits should change. Everyone with their own vision of change (produce even more, like crazy, or stop all unnecessary manufacturing – yes, but what does « useful » or « useless » mean, I do not use beard soap, essential for others, and it’s the same for the Rolls… If you listen to these considerations, you get dizzy)…

Allons-nous renoncer à…? À quoi faudrait-il renoncer ?
Are we going to give up to …? What should we give up?

Ce sont toujours les plus démunis qui sont le plus privés, il s’agit d’abandonner les pratiques qui ont trop d’impact sur la santé de la planète.
Always the poorest are the most deprived, it is about giving up practices that have too much impact on the health of the planet.

Dans son livre « aux frontières de l’Europe », Paolo Rumiz déplore avec un ami de rencontre « l’état de siège des éleveurs arctiques, chassés des bases de sous-marins nucléaires sur la mer de Barents, poussés vers le sud-est par les mines de nickel, coupés du lac Imandra par la voie ferrée, privés de la toundra par les installations industrielles de Montchegorsk, spoliés de leurs rivières par les pêcheurs de saumon américains qui ont obtenu une concession de vingt-cinq ans sur la moitié de la péninsule. Et puis il y a la Iokanga, le plus beau de tous ces cours d’eau, envahi par les villas des nouveaux riches russes ; les entreprises suédoises qui ont loué des montagnes entières pour se livrer à l’extraction de l’or. Sans parler du vol des mousses et des lichens, aliment vital pour les rennes, emportés en Occident par centaines de tonnes pour décorer les tombes des riches. » Rumiz constate qu’« aujourd’hui tout ce qui est nomade entrave la culture de l’exploitation. » Il déplore encore les massacres de rennes dont on ne prend que les bois, les beuveries, les déprédations. Les visiteurs fortunés « braconniers, touristes, nouveaux riches, automobilistes, agents des multinationales » sont équipés de « motoneiges, vêtements thermiques, GPS, téléphones portables, fusil au laser », faisant du territoire des Samis (Lapons) un « terrain de chasse pour les riches. »
In his book « aux frontières de l’Europe », Paolo Rumiz deplores with a friend he meets « the state of siege of Arctic breeders, chased from the bases of nuclear submarines on the Barents Sea, pushed towards the southeast by the nickel mines, cut off from Lake Imandra by rail, deprived of the tundra by the industrial installations of Montchegorsk, robbed of their rivers by the American salmon fishermen who obtained a concession of twenty-five years over half of the peninsula. Then there is the Iokanga, the most beautiful of all these rivers, invaded by the villas of the new wealthy Russians; Swedish companies that have rented entire mountains to mine for gold. Not to mention the theft of mosses and lichens, a vital food for reindeer, taken to the West by hundreds of tonnes to decorate the graves of the wealthy. » Rumiz notes that « today everything that is nomadic hampers the culture of exploitation. » He still deplores the massacres of reindeer from which they take only antlers, binge drinking, depredation. The wealthy visitors « poachers, tourists, new wealthy, motorists, agents of multinationals » are equipped with « snowmobiles, thermal clothing, GPS, mobile phones, laser rifle », making the territory of the Sami (Lapps) a « hunting ground for the rich. »

Ce sujet sensible n’est malheureusement qu’un exemple parmi des milliers d’autres de ce à quoi il faudrait réfléchir pour infléchir le cours des choses.
This sensitive subject is unfortunately only one example among thousands of others of what one should think about to turn things around.

De quoi sommes-nous prêts à nous passer ? La pandémie aura donné une soudaine importance aux petits producteurs locaux. Pourvu que ça continue. On ne les applaudit pas, eux, qui se battent depuis des décennies contre la production de nourriture bourrée de poison. Ils sont souvent isolés, méprisés… Ils ont du mal à tenir. Certains abandonnent, je pense à une exploitation qui s’est montée à Bourgoin et a connu deux années trop difficiles, excès d’eau, manque d’eau, excès de chaleur, que sais-je… Il y a un moment où on doit manger, où on baisse les bras quand ça veut pas…
What are we ready to do without? The pandemic will have given sudden importance to small local producers. As long as it continues. We do not applaud them, who have been fighting for decades against the production of food stuffed with poison. They are often isolated, despised … For them it’s hard to hold on. Some give up, I think of an operation that went up in Bourgoin and experienced two too difficult years, excess water, lack of water, excess heat, who knows … There is a moment when you have to eat, when you give up when it’s so difficult.

Et si tout était gratuit ? J’achète des denrées sans payer, le commerçant achète lui aussi ce dont il a besoin. Sans payer. Le Gébé de l’An 01 avait proposé cette idée.
What if everything was free? I buy food without paying, the shopkeeper also buys what he needs. Without paying. When he invented « year 01 », Gébé proposed this.

On découvre aussi de petits avantages au confinement : j’ai pris conscience d’avoir de (petites) connaissances pour me soigner : j’ai réussi à me débarrasser d’un début d’abcès dentaire à l’aide d’huiles essentielles et d’argile. Ensuite, j’ai attrapé un rhume, et savoir que j’allais passer des jours à avoir encore plus de mal à respirer m’a sérieusement stressée. Mais un traitement énergique a arrêté aussi cette petite infection désagréable, et j’en suis encore étonnée.
We also discover small advantages with confinement: I became aware of having (small) knowledge to treat myself: I managed to get rid of a beginning of dental abscess using essential oils and clay. Then I got a cold, and knowing that I was going to spend days getting harder to breathe put me under serious stress. But vigorous treatment also stopped this unpleasant little infection, and I’m still amazed.

Une autre fois, je suis allée acheter une bouteille de gaz : respectant les consignes de distance, et les demandes du magasin, je l’ai portée moi-même sur quelques mètres pour la mettre dans la voiture, et j’ai bien cru m’être fait une déchirure musculaire… Il faut dire que je n’ai pas de force dans les bras : cet effort assez violent a eu des suites très désagréables. Pendant la première nuit, je n’ai trouvé aucune position confortable… et je n’ai presque pas dormi. Un anti-inflammatoire par-ci, un massage (merci à Paul) par là n’ont pas changé grand-chose, mais heureusement c’est rentré dans l’ordre avec une semaine de repos.
Another day, I went to buy a gas bottle: respecting the distance instructions, and the requests of the store, I carried it myself for a few meters to put it in the car, and I really thought having made a muscle tear … It must be said that I have no strength in my arms: this fairly violent effort had very unpleasant consequences. During the first night, I did not find any comfortable position … and I hardly slept. An anti-inflammatory here, a massage (thanks to Paul) there didn’t change much, but luckily it got back on track with a week of rest.

Je n’ai pas l’habitude de venir me plaindre de ces désagréments, j’en parle toujours en lien avec le confinement qui provoque des changements de nos comportements.
I am not used to coming to complain about these annoyances, I only talk about them in connection with the confinement that causes changes in our behavior.

Cependant, ici, le temps continue de couler à son rythme tranquille sous un ciel le plus souvent bleu, et une chaleur supérieure aux moyennes saisonnières.
However, here, time continues to flow at its leisurely pace under an often blue sky, and heat above seasonal averages.

Si je vous raconte notre existence au Charbinat, j’ai l’impression que vous allez mourir d’ennui, avec la répétition des activités du jardin : semer, sarcler, désherber, arroser, récolter…
If I tell you about our existence at Charbinat, I feel that you will die of boredom, with the repetition of the activities of the garden: sowing, weeding, watering, harvesting …

Je vais de-ci de-là, avec mon outillage dans une brouette pour ne manquer de rien. En passant devant le cognassier, je vois une armée de chenilles en train de le boulotter. Si je coupais la feuille envahie, je détruirais d’un seul coup toute l’invasion : je préfère surveiller le travail des chenilles, en espérant que les oiseaux viendront s’en occuper. Et même s’ils ne viennent pas, si l’arbre ne souffre pas trop, je n’interviendrai pas, dans l’espoir que quelques papillons écloront dans quelques jours.
I go from here to there, with my tools in a wheelbarrow so as not to miss anything. Passing the quince, I see an army of caterpillars working on it. If I cut the overgrown leaf, I would destroy the whole invasion at once: I prefer to monitor the work of the caterpillars, hoping that the birds will come to take care of them. And even if they do not come, if the tree does not suffer too much, I will not intervene, in the hope that some butterflies will hatch in a few days.

L’arbre de Judée — il y en a deux dans le parc, un « sauvage », récolté par mon père je ne sais où, un autre acheté en pépinière : ce dernier était couvert l’an dernier de cochenilles. Ou de je ne sais quoi… Nouvelle invasion non identifiée cette année. Une photo avec objectif macro et agrandie au maximum sur l’écran montre de drôles de minuscules chenilles… Paul réussit à identifier des Cacopsylla pulchella, moi j’ai cherché en vain.
The Judas tree – there are two in the park, a « wild » one, harvested by my father I don’t know where, another bought in the nursery: the latter was covered last year with mealybugs. Or I don’t know what … New unidentified invasion this year. A photo with macro lens and enlarged to the maximum on the screen shows strange tiny caterpillars … Paul succeeds in identifying Cacopsylla pulchella, I searched in vain.

Samedi - Saturday


Dimanche - Sunday

Notre rhubarbe est opulente, les arrosages de Jean-Pierre et de Paul lui font le plus grand bien, et j’ai déjà fait deux récoltes que j’ai transformées en compote. Pour les feuilles toxiques, j’ai préparé le fameux purin de rhubarbe, une infusion, réputée répulsive pour les limaces et insecticide, mais les sales bêtes en rigolent encore.
Our rhubarb is opulent, the watering of Jean-Pierre and Paul makes it the greatest good, and I have already made two harvests which I have transformed into compote. I prepared the famous « rhubarb manure », with the toxic leaves: an infusion, reputed repellent for slugs and insecticide, but the dirty beasts still laugh.

J’ai donc pulvérisé une préparation à base de pyrèthre, vite avant la pluie qui s’annonce pour bientôt, j’espère sauver l’arbre de Judée qui n’est pas au mieux de sa forme.
So I sprayed a preparation with pyrethrum, soon before the rain – if it comes! I hope to save the poor unhealthy Judas tree.



Une belle surprise : Angelo et Lauriane (père et fille) dédient le merveilleux bolero « Silencio » à toutes celles et ceux qui souffrent de l’absence des êtres qui leur sont chers…
A nice surprise: Angelo and Lauriane (father and daughter) dedicate the wonderful bolero « Silencio » to all those who suffer from the absence of their loved ones …



Et pour conclure cette chronique un peu décousue, je soumets à votre réflexion un autre passage du livre cité plus haut de Paolo Rumiz :
« Écoute. Il n’y a que les fous pour croire encore que la politique part de la base. Nous vivons dans une oligarchie totalitaire où la démocratie n’a aucune part. On ne vote plus : on se contente de coopter ce qui a été décidé par un petit nombre. »

And to conclude this somewhat disjointed chronicle, I submit for your consideration another passage from the book cited above by Paolo Rumiz:
« Listen. There are only crazy people who still believe that politics starts from the bottom. We live in a totalitarian oligarchy where democracy has no part. We no longer vote: we just co-opt what has been decided by a small number. »

Détricotage

Là où tu as le plus de mal, c’est pour trouver le début. Le fil conducteur. Après, ça va tout seul. Ça se tricote  point après point, mot après mot. Parfois il faut défaire un rang ou rattraper une maille perdue, mais c’est parti, te voilà lancée…
The most difficult is to find the beginning. The conducting wire. After that, it goes by itself. You knit point after point, word after word. Sometimes you have to undo a row or make up for a lost stitch, but it’s gone, here you go …

Tu te promets de ne pas parler du sujet qui nous obsède tous…
enfin de ne pas trop en parler…
enfin d’en parler le minimum…
enfin de ne rien dire si tu n’as rien à ajouter – la semaine dernière tu en as proposé une approche qui n’avait à ta connaissance pas encore été faite.
You promise to yourself not to talk about the subject that obsesses all of us …
finally not to talk about it too much…
finally to talk about it the minimum …
finally say nothing if you have nothing to add – last week you proposed an approach that probably hadn’t been done yet.

Ce qui n’interdit pas de laisser la parole aux artistes, pour le plaisir des écoutes amicales.
This does not mean that artists should not be allowed to speak, for the pleasure of friendly listening.

C’est comme si rien n’avait changé
Y’a un soleil presque d’été
Le chat qui ronronne au matin
Cette impression que tout va bien
(…)
Le président a dit « C’est la guerre »
Tiens pour une fois, il fait pas l’fier
(…)
Les médecins disent : « On manque de tout
On pourra pas t’nir longtemps l’coup »
(…)
Dans l’hôpital qui traîne ses grèves
On donne sa vie pour pas qu’on crève
Même si pas plus tard qu’hier
On matraquait les infirmières
(…)

It’s like nothing has changed
There is an almost summer sun
The cat that purrs in the morning
This feeling that everything is fine
(…)
President said « It’s war »
Well for once, he isn’t proud
(…)
Doctors say, « We lack everything
We won’t be able to hold out long »
(…)
In the hospital dragging its strikes
One gives one’s life for other not die
Even if not later than yesterday
The nurses were clubbed
(…)

Merci à toi, Éric, pour ton « ennemi invisible », j’espère que d’autres t’écouteront, ici.
Thank you, Eric, for your« ennemi invisible », I hope others will listen to you here.

Elles se battent pour les autres
Ils se battent pour les autres
Elles se dévouent pour les autres
Ils se dévouent pour les autres
Pour leur honneur et pour le nôtre

Voilà enfin
venu le jour
Où on les applaudit
(…)
Que leur vocation
Ne soit plus
La cause de leurs souffrances  

They fight for others
They fight for others
They are devoted to others
They are devoted to others
For their honor and for ours

Here finally
the day is coming
When we applaud them
(…)
May their vocation
No longer be
The cause of their suffering

Merci, HK et les saltimbank, pour ce « pour les autres », déjà beaucoup écouté depuis le 15 avril. Accessible ici.
Thank you, HK and the saltimbank, for this « pour les autres », already listened to since April 15. Accessible here.


Les artistes sont innombrables à enregistrer, se regroupant techniquement sans quitter leur lieu de confinement. Ils sont je crois plus de quarante à interpréter « la tendresse » — symphonie confinée.
There are countless artists to record, gathering technically without leaving their place of confinement. I believe there are more than forty to interpret « la tendresse » — symphonie confinée.

Nous venons de découvrir John Prine, mort du Covid-19. Heureusement, nous pourrons l’écouter ! Joan Baez lui a rendu hommage. Elle enregistre je crois chaque jour une nouvelle chanson, chez elle. Elle a rendu hommage aux Français en chantant « la chanson pour l’Auvergnat ».
We just discovered John Prine, died of the Covid-19. Fortunately, we can listen to him! Joan Baez paid tribute to him. She records a new song every day, at home. She paid tribute to the French by singing « la chanson pour l’Auvergnat ».

Revenus au Charbinat au tout début du confinement, nous reprenons nos paisibles activités agricoles. Gaëlle continue ses études en télé-travail, et Séb revient d’Espagne « à bride abattue ». En Suisse, ça n’a pas traîné, Dom est déjà en télé-travail.
Returned to Charbinat at the very beginning of confinement, we resume our peaceful agricultural activities. Gaëlle continues her studies in teleworking, and Séb returns from Spain « like greased lightning ». In Switzerland, it has not dragged on, Dom is already on telework.

La météo d’avril est d’une douceur exceptionnelle. Paul travaille souvent en tee-shirt.
The weather in April is exceptionally mild. Paul often works wearing a t-shirt.

Jean-Pierre et Chantal sont confinés chez eux. Leur rythme de vie agité change brusquement. Ils trouvent enfin le temps de faire ce qu’ils rêvaient de faire depuis qu’ils ont aménagé. Jean-Pierre décide d’aider tous les jours à l’arrosage du jardin. Chantal aussi donne de sérieux coups de mains. Tous les deux finissent de transporter les feuilles mortes que j’aurais dû porter moi-même à l’automne !
Jean-Pierre and Chantal are confined in their home. Their restless lifestyle suddenly changes. They finally have the time to do what they dreamed of doing since they moved in. Jean-Pierre decides to help watering the garden every day. Chantal also gives serious help. Both of them finish transporting the dead leaves that I should have carried myself in autumn!

Jean-Pierre utilise la tondeuse et apprend à se servir du rotofil. Après leur passage à tous les deux, on sait que le travail sera fait et bien fait ! Quand il utilise la tondeuse, Jean-Pierre fait les finitions avec la pioche : c’est un travail plus pénible mais bien plus efficace.
Jean-Pierre uses the mower and learns to use the weedwacker. After both of them come, we know that the job will be done and done well! When he uses the mower, Jean-Pierre does the finishing with the pickaxe: it is more arduous but much more efficient work.

J’avais commencé un gros travail sur le pommetier : il était envahi de plantes indésirables, ronces, clématites sauvages, lierre, chèvrefeuille… J’avais taillé très sévèrement le rosier à côté, puis je m’étais attaquée à l’arbre… Pour détruire ses envahisseurs, il m’a fallu le tailler lui aussi, et le résultat est bizarre : quand il aura bien repoussé sa silhouette devrait être intéressante.
I had started a big job on the crabapple: it was invaded by unwanted plants, brambles, wild clematis, ivy, honeysuckle… I had cut the rose very severely next to it, then I had attacked the tree… For to destroy its invaders, I had to cut it too, and the result is weird: when it has regrown its silhouette should be interesting.

La situation avant de commencer - à droite sur la photo. The situation before to start - right on the photo.




Au moment le plus beau de sa floraison, comme je n’étais pas motivée pour faire des photos… il n’y en a pas, alors qu’elle a été magnifique.
At the most beautiful moment of its flowering, as I was not motivated to take photos … there is none, when it was magnificent.

Je taille aussi les framboisiers. Un arbre mort est tombé dans les groseilliers l’année dernière, là aussi il y aura un long travail pour permettre à Paul de couper l’arbre à la tronçonneuse. Jean-Pierre et Chantal terminent le nettoyage de cet emplacement.
I also prune the raspberries. A dead tree fell in the gooseberries last year, there too there will be a long labor to allow Paul to cut the tree with the chainsaw. Jean-Pierre and Chantal finish cleaning this place.

Un cornouiller a été abimée par la seule chute de neige de l’hiver. Pour celui-là, pas de pitié : Paul le coupe presque à ras.
Il y a des branches coupées partout, Paul utilise le broyeur pendant des heures…
Trois semaines après, des branches minuscules annoncent sa reprise : il semble survivre à ce que nous lui avons fait subir.

A dogwood tree was damaged by the only snowfall in winter. For this one, no pity: Paul cuts it almost to the brim.
There are cut branches everywhere, Paul uses the wood chiper for hours…
Three weeks later, tiny branches announce its recovery: it seems to survive what we did to it.

Paul n’apparaît pas beaucoup dans ces paragraphes, pourtant c’est lui qui passe le plus de temps au jardin : il arrose, il sème, il bine, et déjà il récolte radis, salades, de temps en temps de l’oseille ou les dernières feuilles de blette avant que les plants montent en graine. Il surveille la croissance des pommes de terre précoces. Il a de nouvelles pratiques surprenantes et efficaces : semer les haricots dans des godets, quand on les met en pleine terre, déjà vigoureux, ils ne seront pas attaqués au début de leur croissance.
Paul does not appear very much in these paragraphs, yet it is he who spends the most time in the garden: he waters, he sows, he hoes, and already he harvests radishes, salads, occasionally sorrel or the last chard leaves before the plants go to seed. He monitors the growth of early potatoes. He has new surprising and effective practices: sow beans in pots, when they are placed in the ground, already vigorous, they will not be attacked at the beginning of their growth.

Je l’aide à repiquer cent vingt pieds de tomates dans des godets plus grands – beaucoup de ces tomates étaient destinées à des échanges, interdits maintenant par le confinement.
I help him transplant one hundred and twenty feet of tomatoes into larger pots – many of these tomatoes were used for trade, now prohibited by containment.

Paul surveille la pluie qui ne vient pas, le gel qui fait un peu de dégât…
Paul watches over the rain that doesn’t come, the frost that does a bit of damage…

Une fois revenu d’Espagne, une fois le Chamion garé, Séb prend le temps de laisser mûrir de nouveaux projets. Il aime travailler le bois, le voilà parti à fabriquer une table de jardinier pour Paul, une table à pique-nique pour nous tous, sans oublier une expédition pour rapporter d’énormes morceaux de chêne – j’avais raconté le début de l’aventure mi-janvier. Il invente un tamis qui permet à Paul de passer de la terre sans se faire mal au dos. Il commence à construire une mezzanine pour la cabane au fond du parc, mais les magasins sont fermés et pour le moment, impossible d’acheter le plancher nécessaire.
Once back from Spain, once the Chamion is parked, Séb takes the time to let new projects ripen. He likes to work with wood, here he goes to make a gardener table for Paul, a picnic table for all of us, without forgetting an expedition to bring back huge pieces of oak – I had told the beginning of the adventure mid-January. He invents a sieve which allows Paul to pass from the soil without hurting his back. He begins to build a mezzanine for the cabin at the back of the park, but the stores are closed and for the moment, it is impossible to buy the necessary floor.

banc réglable ! - adjustable bench!




Gaëlle est surchargée de travail. Quand elle a un peu de temps, elle prépare un humous (excellent), pour Pâques elle cuisine des biscuits délicieux. Je l’accompagne de temps en temps pour une courte marche.
Gaëlle is overworked. When she has few time, she prepares a humous (excellent), for Easter she cooks delicious cookies. I accompany her from time to time for a short walk.

Saskatoon la chatte est montée dans l’arbre, effrayée par les chats des environs, et n’a pas su redescendre. Je n’ai pas pris de photo de nos expéditions diverses en haut d’une échelle pour essayer en vain de l’attirer. L’aventure a duré deux jours. Elle a fini par apparaître un matin à la porte de la maison, après avoir vaincu son appréhension…
Saskatoon the cat climbed into the tree, frightened by nearby cats, and was unable to descend. I didn’t take a picture of our various expeditions at the top of a ladder to try in vain to attract her. The adventure lasted two days. She finally appeared one morning at the door of the house, after having overcome her apprehension …

Le muguet fleurit en avance, ce n’est pas la première fois… J’ai déjà cuisiné de la rhubarbe, je peux recommencer. L’oseille qui pousse dans les bacs de Paul nous vient de mes grands-parents, cette plante aurait plus de 70 ans. J’en parle à mon père (je continue à lui téléphoner tous les jours) et nous échangeons nos souvenirs, Nîmes, j’avais quatre ans, mes cousines. Le village de Larnas où j’ai vécu jusqu’à huit ans, toujours prête avec ma sœur à faire des bêtises quand nous partions explorer les environs. Le village est méconnaissable, soixante ans plus tard !
Lily of the valley flowers in advance, this is not the first time … I’ve already cooked rhubarb, I can start over. The sorrel that grows in Paul’s tub comes from my grandparents, this plant would be over 70 years old. I talk to my father about it (I keep calling him every day) and we exchange our memories, Nîmes, I was four years old, my cousins. The village of Larnas where I lived for up to eight years, always ready with my sister to make foolery when we left to explore the surroundings. The village is unrecognizable, sixty years later!


 

Sortir du confinement – the end of confinement

Je n’ai pas réussi à boucler ce texte dans les délais habituels. Il me faut plus de temps pour exprimer des opinions que pour raconter des événements. Chaque jour, par ailleurs, je consacre du temps par téléphone à mon père et à une de mes sœurs, tous les deux très isolés. Je n’ai pas attendu que les médias le suggèrent, il était évident que le contact doit être maintenu avec les proches.
Publier de façon très régulière c’est pourtant la seule façon pour continuer. Mes journées sont bien remplies, et elles continuent à bien se passer dans ce contexte dément.
I have failed to complete this text within the usual time frame. It takes me longer to express opinions than to tell events. Every day, moreover, I devote time by telephone to my father and one of my sisters, both are very isolated. I didn’t wait for the media to suggest it, it was obvious that contact should be maintained with loved ones.
However, posting on a regular basis is the only way to continue. My days are full, and they continue to go well in this insane context.

Le 24 mars j’ai remarqué du blanc, partout. Alors ce texte sera illustré par du blanc.
On March 24 I noticed white everywhere. Then this text will be illustrated by white.

Je me sens comme aveugle, ou comme au pied d’un mur de dimension infinie, à cause de mon inquiétude quand à la sortie du confinement.
I feel like blind, or like at the foot of a wall of infinite dimension, because of my anxiety when confinement will end.

Il va y avoir un moment charnière, quand nous retrouverons notre liberté de déplacement. Je ressens une urgence. Il y aura affrontement, il y aura colère. On va respirer un grand coup, mais que va-t-il se passer ?
There will be a turning point, when we will regain our freedom of movement. I feel an emergency. There will be confrontation, there will be anger. We’re going to take a deep breath, but what’s going to happen?

Y aura-t-il un jour J, un instant I ?
Y aura-t-il comme cela s’est fait à la Libération une foule délirante dans la rue ?
Ou bien, plus probable, sortira-t-on du confinement en plusieurs fois ? Sous prétexte de permettre aux gens de travailler ? Histoire de laisser à ceux qui nous gouvernent toute latitude pour continuer à peser lourdement sur notre chère liberté ?
Will there be a day D, an instant I?
Will there be, as happened at the Liberation, a delirious crowd in the street?
Or, more likely, will we break out of containment in several stages? Under the pretext of allowing people to work? In order to leave to those who govern us any latitude to continue to weigh heavily on our dear freedom?

Est-ce qu’on va tous se ruer dans nos bagnoles pour rattraper le temps perdu ? Est-ce que le fameux jour Un du déconfinement tous les moteurs se mettront à rugir ? Sous une épaisse couche de pollution instantanément retrouvée ?
Are we all going to rush into our cars to make up for lost time? Will the famous day One of the deconfinement all engines start to roar? Under a thick layer of pollution instantly coming back?

Ceux qui travaillent vont-ils travailler deux fois plus, jusqu’à épuisement, pour rattraper le temps perdu ? Les dépenses de santé vont-elles être réduites de façon drastique, histoire de faire enfin des économies sur le dos des patients ? Les prix vont-ils grimper en flèche pour rattraper l’argent perdu ?
Will those who work work twice as much, until exhaustion, to make up for lost time? Will health spending be drastically reduced, just to save money on the backs of patients? Will prices soar to make up for lost money?

Surveillez les mots de nos dirigeants. On parle de reprise du travail après des vacances, comme si l’entassement d’une famille ayant peu de moyens de se reposer et de se détendre pouvait être des vacances. Comme si l’augmentation des violences familiales (estimée à trente pour cent !) n’était pas à prendre en compte.
Watch the words of our leaders. They talk about going back to work after a vacation, as if the crowding of a family with very few to rest and relax could be a vacation. As if the increase in domestic violence (estimated at thirty percent!) was not to be taken into account.

Je ne parle pas pour ceux qui, comme moi, ont un jardin, de l’espace, et peuvent rester au grand air toute la journée sans se soucier des sacro-saints papiers ni de l’heure ni d’autre chose que leur bon plaisir.
I do not speak for those who, like me, have a garden, space, and can stay in the open air all day without worrying about sacrosanct papers or the time or anything other than their good pleasure.

Nous sommes très inégaux devant le confinement, selon si nous avons de l’espace et des moyens matériels. Ou pas. Mais tout est fait pour nous rendre le confinement désagréable, pour nous culpabiliser de notre oisiveté, une attitude à la mauvaise réputation.
We are very unequal in terms of confinement, depending on whether we have space and enough money. Or not. But everything is done to make us unpleasant confinement, to make us feel guilty for our idleness, an attitude with a bad reputation.

Prendre son temps. Arrêter de courir. Ne pas avoir sur le dos en permanence le chef ou la montre.
Taking time. Stop running. Not always having the chief or the watch on your back.

Ce sont les soignants qui sont culpabilisés dans les terribles drames de leur quotidien, mais pas nos dirigeants qui, eux, devraient l’être…
The caregivers are made to feel guilty in the terrible dramas of their daily lives, but not our leaders who, themselves, should be …

La sirène d’alarme des Greta Thunberg devrait hurler encore plus fort.
The Greta Thunbergs’ alarm siren should sound even louder.

Aurons-nous le « procès de Nuremberg » du Covid-19 ?
Will we have the Covid-19 « Nuremberg trial »?

Le confinement aura abruti certains, pendant que d’autres auront eu le temps de se poser des questions : rien n’est plus dangereux pour un pouvoir liberticide que quelqu’un qui réfléchit. Mais est-ce que cela va changer quelque chose, et quoi ?
Confinement will have stupefied some, while others will have had time to ask questions: nothing is more dangerous for a liberticide* power than someone who thinks. But is it going to change anything, and what?
*liberticide : that kills freedom

Je l’ai sur le bout de la langue, l’Idée, celle qui s’enflammera comme une traînée de poudre et contaminera tous ceux qui luttent afin de changer le monde. Je l’ai sur le bout de la langue, mais elle n’est pas encore là, il faut que tu m’aides à la trouver. Ou à trouver plein de petites idées à saupoudrer. Nous sommes innombrables à voir les choses de ce point de vue, mais le libéralisme ressent la même urgence pour ne pas changer les choses.
I have it on the tip of my tongue, the Idea, the one that will ignite like wildfire and contaminate all those who are fighting to change the world. I have it on the tip of my tongue, but it’s not there yet, you need to help me find it. Or find lots of little ideas to sprinkle. We are countless to see things from this point of view, but liberalism feels the same urgency not to change things.

Je le disais dans une publication précédente : Macron a une feuille de route et il ne s’en écarte pas d’un iota, son imagination se bornant à chercher les moyens d’imposer les changements. La casse de tous les services a commencé bien avant lui, pourquoi s’arrêterait-il ?
I said in a previous post: Macron has a track record and he doesn’t stray from it a bit, his imagination is limited to looking for ways to force change. The breakdown of all services started long before him, why would he stop?

Y a-t-il quelque chose de plus haïssable que l’arrogance et le mépris de nos dirigeants ?
Is there anything more hateful than the arrogance and contempt of our leaders?

Renato m’a envoyé le lien pour écouter un texte intéressant. Julien Wosnitza s’y adresse à Macron : « Lors de votre allocution télévisée vous avez dit que toutes les conséquences seraient tirées de cette crise sanitaire financière et économique ». Julien Wosnitza a monté une association, « Wings of The Ocean », les Ailes de l’Océan, pour combattre la prolifération des plastiques dans les océans (source : babélio).
Renato sent me the link to listen to an interesting text. Julien Wosnitza addresses Macron there: « During your televised address you said that all the consequences would be drawn from this financial and economic health crisis ». Julien Wosnitza has set up an association, « Wings of The Ocean », les Ailes de l’Océan, to combat the proliferation of plastics in the oceans (source: babélio).

L’idée de Julien Wosnitza est de financer des micro-fermes bio pour nourrir les Français et d’arrêter l’industrie aéronautique polluante dont le personnel serait recyclé dans ces fermes. Petite remarque, on ne s’improvise pas paysan. Il est plus facile de pratiquer l’agriculture industrielle consistant à épandre des intrants, il est extrêmement délicat de faire pousser fruits et légumes en leur assurant les conditions nécessaires de bon développement. L’agriculture, ça demande de vraies connaissances, une vraie formation. Être paysan, c’est un peu, tiens, comme être mère/éducatrice et médecin des plantes.
Julien Wosnitza’s idea is to finance organic micro-farms to feed the French and to stop the polluting aeronautical industry whose staff would be retrained on these farms. Small note, you can’t improvise as a peasant. It is easier to practice industrial agriculture consisting of spreading inputs, it is extremely delicate to grow fruits and vegetables by ensuring them the necessary conditions for good development. Agriculture requires real knowledge, real training. Being a farmer, well, is kind of like being a mother / educator and plant doctor.

 

J’aime le mot « paysan » dans lequel j’entends « pays », je n’y mets aucune notion de ce mépris qu’on y trouve habituellement.
I like the word « paysan-peasant » in which I hear « pays-country », I don’t put any notion of this contempt that we usually find there.



Cette proposition de Julien Wosnitza, et les autres, toutes ces propositions, innombrables, plus ou moins farfelues, le déchaînement de nos imaginations confinées, il faut les écouter, y réfléchir, faire le tri : en faire notre miel.
This proposition by Julien Wosnitza, and the others, all these innumerable, more or less eccentric propositions, the unleashing of our confined imaginations, we must listen to them, reflect on them, sort them out: make our honey with them.

Il n’y a pas de complot, il y a tout simplement le libéralisme : une religion qui vénère le Dieu Argent, n’est-ce-pas, Yago ? Quand tu nous avais raconté cela, tu étais encore bouleversé qu’on puisse émettre de telles  inepties ! Et c’est un de vos cadres qui avait proféré cette énormité…
There is no conspiracy, there is simply liberalism: a religion that worships the  God Money, is it not, Yago? When you told us about it, you were still upset that one could make such nonsense! And it was one of your  animators who had proffered this enormity …

L’argent ne doit pas produire de l’argent. Toute richesse doit être le fruit d’un travail, production d’objets, de nourriture, partage de savoirs… J’en oublie peut-être ?
Money should not produce money. All wealth must be the fruit of a work, producing objects, food, sharing knowledge … I forget perhaps?

Le libéralisme produit du profit, de l’argent, et rien d’autre. Il ne s’agit pas de nous procurer du confort, il s’agit de s’enrichir. J’ai souvent entendu dire que l’argent est une maladie. J’ai souvent entendu dire que nos dirigeants sont des psychopathes, des autistes.
Liberalism produces profit, money, and nothing else. It’s not about providing comfort, it’s about getting rich. I have often heard that money is a disease. I have often heard that our leaders are psychopaths, autistic.

Comme tant d’autres, je suis persuadée que le libéralisme, passant par la casse des acquis sociaux, en plus des dégâts que la pandémie met en évidence, ne peut que continuer à détruire des équilibres naturels  fragiles et dont les mécanismes sont encore trop peu connus. La seule conséquence en l’absence de changement pourrait être à terme la survie d’une population très réduite soumise à la plus terrible dictature. Le libéralisme est la pire catastrophe qui puisse nous arriver.
Like so many others, I am convinced that liberalism, passing through the breakage of social gains, in addition to the damage that the pandemic highlights, can only continue to destroy fragile natural balances and whose mechanisms are still too few known. The only consequence in the absence of change could ultimately be the survival of a very small population subjected to the most terrible dictatorship. Liberalism is the worst catastrophe that can happen to us.

Dans sa vidéo Julien Wosnitza dit encore que la crise du coronavirus va faire perdre un gros pourcentage du PIB mondial. « C’est une catastrophe économique certes, mais c’est aussi le rattrapage de notre retard sur les accords de la Cop 21. » dit-il. « Ce virus et notre réaction nous laissent une chance de sauver le climat. »
In his video Julien Wosnitza also says that the coronavirus crisis will cause a large percentage of global GDP to be lost. « It is an economic disaster, of course, but it is also catching up on our backlog on the Cop 21 agreements, » he said. « This virus and our reaction leave us a chance to save the climate. »

Le 21 janvier, je vous parlais de Pierre Fournier. Je me permets de reproduire ce paragraphe, d’une brûlante actualité :
On January 21, I was telling you about Pierre Fournier. I allow myself to reproduce this paragraph, of a burning topicality:

« Pendant qu’on nous amuse avec des guerres et des révolutions qui s’engendrent les unes les autres, en répétant toujours la même chose, l’homme est en train, à force d’exploitation technologique incontrôlée, de rendre la terre inhabitable, non seulement pour lui mais pour toutes les formes de vie supérieure qui s’étaient jusqu’alors accommodées de sa présence. Le paradis concentrationnaire qui s’esquisse et que nous promettent ces cons de technocrates ne verra jamais le jour parce que leur ignorance et leur mépris des contingences biologiques le tueront dans l’oeuf. La seule vraie question qui se pose n’est pas de savoir s’il sera supportable une fois né, mais si, oui ou non, son avortement provoquera notre mort. » — Pierre Fournier, années 70
« While they give us fun with wars and revolutions which generate each other, always repeating the same thing, man is going, by dint of uncontrolled technological exploitation, to make the earth uninhabitable, not only for him but for all the higher forms of life which had hitherto been accommodated by his presence. The paradise concentration camp that is emerging and that these idiots of technocrats promise us will never be created because their ignorance and their contempt for biological contingencies will kill it in the bud. The only real question that arises is not whether it will be bearable once born, but whether or not its abortion will cause our death. » — Pierre Fournier, years 70

Mon blog est sans prétention, il a un tout petit lectorat. Mais pour une fois, je voudrais que vous fassiez connaître les personnes que voici :
My blog is unpretentious, it has a very small readership. But for once, I would like you to make the following people known:

31 mars

Tout d’abord Lionel Petitpas dont l’épouse est décédée du Covid-19, et qui s’inquiète pour sa fille, infirmière au CHU de Reims. Son message aux responsables politiques a déplu, trop violent ! En voici des extraits :
First of all, Lionel Petitpas, whose wife died from Covid-19, and who worries about his daughter, a nurse at the Reims University Hospital. His message to political leaders displeased, too violent! Here are some abstracts:

photos du 14 avril - pictures of April 14

« Comment voulez-vous garder une once de crédibilité ? Comment pouvez-vous imaginer qu’après cela les citoyens français puissent observer la moindre consigne ? Comment pensez-vous que l’on puisse vous octroyer la moindre confiance ? Il n’y a rien de plus dangereux et de plus contre-productif qu’un peuple défiant… Comment voulez-vous qu’il en soit autrement ?
HONTE A VOUS !
L’heure est grave.
Le temps viendra où chacun de vous sera jugé sur ses actes et sur ses manquements. Le jour viendra où vous devrez expliquer au peuple de France la mesure de notre impréparation.
Les premiers de cordée n’ont pas équipé la voie et c’est votre responsabilité qui est engagée. »
« How do you want to keep an ounce of credibility? How can you imagine that after that French citizens can observe the slightest instruction? How do you think you can be trusted in any way? There is nothing more dangerous and more counterproductive than a defiant people … How do you want it to be otherwise?
SHAME ON YOU !
The situation is serious.
The time will come when each of you will be judged on your actions and on your failings. The day will come when you will have to explain to the people of France the extent of our lack of preparation.
The first ropers did not equip the track and it is your responsibility which is engaged. »

Dans une interview de Lionel Petitpas je relève ceci :
« J’ai écrit ce courrier en tant que victime mais aussi en tant que simple citoyen, effaré par le laxisme de notre actuel gouvernement et celui des précédents. Les morts actuels (…) sont la conséquence directe des restrictions de budget, des fermetures de services et de lits dont a souffert l’hôpital public ces dernières années. »
In an interview with Lionel Petitpas I note this:
« I wrote this letter as a victim but also as a private citizen, frightened by the laxity of our current government and that of the previous ones. The current deaths (…) are the direct consequence of budget restrictions, closings of services and beds which the public hospital has suffered in recent years. »

Merci à la personne qui m’a envoyé une vidéo de Hervé Féron : c’est un plaisir de découvrir cet homme politique, anciennement éducateur spécialisé et artiste (dans le domaine de la chanson et du théâtre). Il est maire de Tomblaine en Meurthe-et-Moselle.
Thank you to the person who sent me a video of Hervé Féron: it is a pleasure to discover this politician, formerly specialized educator and artist (in the field of song and theater). He is mayor of Tomblaine in Meurthe-et-Moselle.

J’insiste pour que vous découvriez son blog : descendez jusqu’au lundi 30 mars, écoutez ou lisez son texte qui commence par « Bonjour je suis en colère ».
I insist that you discover his blog: go down to Monday March 30, listen or read his text which begins with « Hello I am angry ».

« Il est notoire que les premiers qu’on abandonne sont toujours les plus vulnérables » dit-il.
« It is common knowledge that the first to be abandoned are always the most vulnerable, » he said.

Il m’est impossible de tout traduire, beaucoup des raisons de sa colère sont d’ailleurs les mêmes que les miennes. Mais les maires ont des responsabilités que je n’ai pas comme « le service de proximité, la cohésion sociale, les secours d’urgence ». J’espère que vous suivrez les publications d’Hervé Féron.
It’s impossible for me to translate the whole, many of the reasons of his anger are the same as mine. But mayors have responsibilities that I don’t have like « community service, social cohesion, emergency aid ». I hope you will follow Hervé Féron’s publications.

Une dernière citation avant de vous quitter :
« Ce n’est plus une République, c’est un grand business organisé. Le gouvernement et les dirigeants dans ce pays ont failli à leur devoir de bienveillance et de protection des populations. »
One last quote before to leave you:
« It is no longer a Republic, it is a big organized business. The government and leaders in this country have failed in their duty of caring and protecting people. »

On prépare gilets jaunes et blouses blanches ? Et la robe noire des avocats ?
Can we prepare yellow vests and white coats? And the lawyers’ black dress?

Luberon (troisième et dernier…)

Les scandales se multiplient : livraison de masques périmés, inutilisables… Tandis qu’Airbus en acquiert de la meilleure qualité en quantité suffisante. Trafic de masques sur les tarmacs, un avion arrive, sa cargaison est payée plus cher par un autre pays — l’avion repart. « Le président philippin a demandé aux forces de l’ordre d’abattre toute personne à l’origine de troubles. » Je reçois ce message : « Le groupe pétrolier (Total) a versé 1,8 milliard d’euros de dividendes à ses actionnaires ce mercredi 1er avril, tout en se félicitant de mettre à disposition jusqu’à 50 millions d’euros de bons d’essence pour le personnel hospitalier. » L’arbitraire des procès verbaux pour non respect du confinement passe toutes les limites.
Bolsonaro refuse de prendre au sérieux la pandémie, le roi de Thaïlande se confine dans un hôtel des Alpes avec son harem… Un homme politique meurt du Covid 19 et a droit a des hommages appuyés.
Scandals are multiplying: delivery of expired masks, unusable … While Airbus acquires better quality in sufficient quantity. Mask traffic on the tarmacs, a plane arrives, its cargo is paid more by another country – the plane leaves. « The President of the Philippines has asked law enforcement to shoot anyone causing trouble. » I receive this message: « The oil group (Total) paid 1.8 billion euros in dividends to its shareholders this Wednesday, April 1, while being pleased to make available up to 50 million euros in vouchers gasoline for hospital staff. » The arbitrariness of the reports for non-compliance with confinement goes beyond all limits.
Bolsonaro refuses to take the pandemic seriously, the king of Thailand confines himself in an Alpine hotel with his harem… A politician dies from the Covid 19 and is entitled to strong tributes.

Pendant que les médecins contaminés au service des malades meurent dans l’indifférence de nos dirigeants…
While the infected doctors serving patients die in the indifference of our leaders …

J’ai une indigestion de ces horreurs. Je viens de vous en faire une liste incroyable, ahurissante, et je suis complètement dégoûtée ; je continue bien sûr à m’informer, mais je tourne la page et je vous parle d’autre chose…
I have an indigestion of these horrors. I just gave you an incredible, mind-boggling list, and I’m completely disgusted; I of course continue to keep informed, but I turn the page and tell you about something else …

J’avais perdu de vue Emma pendant quarante ans exactement, et je l’ai retrouvée cela fait déjà cinq ans par le plus grand des hasards à Pourchères, loin de chez moi, loin de chez elle. Plus récemment, j’ai retrouvé aussi sa sœur Badette et Paul a eu le plaisir de faire la connaissance de l’une et de l’autre.
I had lost sight of Emma for exactly forty years, and I found her five years ago already by the greatest chance in Pourchères, far from my home, far from her home. More recently, I also found her sister Badette and Paul had the pleasure of getting to know the one and the other.

Un autre hasard tout aussi extraordinaire nous a conduits directement, Paul et moi, devant la maison où habite l’amie de Badette à Viens. Prévenue par Badette, Huguette a lu ma chronique précédente et a apprécié son côté « guide bleu » — j’en suis très flattée ! Mais j’ignorais que le jardin pour lequel Paul a eu le coup de foudre est aussi le jardin d’Huguette ! Alors hop, encore un petit tour à Viens, le dernier sans doute de ma série dans le Vaucluse !
Another equally extraordinary coincidence led us, Paul and I, directly to the house where Badette’s friend lives in Viens. Warned by Badette, Huguette read my previous column and appreciated its « blue guide » side – I’m very honored! But I didn’t know that the garden for which Paul fell in love was also Huguette’s garden! So hop, another little trip to Viens, the last probably in my series in the Vaucluse!

Paul et moi avons vraiment eu de la chance en choisissant les dates de notre bref séjour dans le Luberon. Une grande bouffée d’oxygène sans savoir qu’on allait en être privés en quelque sorte.
Paul and I were very lucky in choosing the dates for our brief stay in the Luberon. A big breath of oxygen without knowing that we were going to be deprived of it in some way.

Le samedi 14 mars, nous avons passé pas loin de trois heures à visiter le marché d’Apt ! Halte dans une librairie d’occasion comme on en trouve parfois, un bijou, un trésor… Le commerçant nous fait une remise conséquente, un geste toujours apprécié même si ce n’est pas notre raison d’acheter !
On Saturday March 14, we spent nearly three hours visiting the Apt’s market! Stop in a secondhand bookstore as we sometimes find, a jewel, a treasure … The shopkeeper gives us a substantial discount, a gesture that is always appreciated even if it is not our reason to buy!

Ce fonds de commerce est immense et il faudrait une échelle pour en avoir une idée plus complète. En restant au niveau du sol, nous faisons de belles découvertes : la voiture n’est pas loin, nous n’hésitons pas à charger le sac à dos…
This business is immense and it would take a scale to get a more complete idea. By staying at ground level, we make great discoveries: the car is not far away, we don’t hesitate to load the backpack …

Le marché se tient sur une place, continue sur une autre, dans les ruelles qui les relient… Quand nous croyons arriver au bout, ça repart de l’autre côté. Les commerçants installés à l’ombre sont chaudement vêtus, alors qu’au soleil une douce chaleur commence à monter.
The market is held in one place, continues in another, in the alleys that connect them … When we think we are at the end, it starts on the other side. The merchants in the shade are warmly dressed, while in the sun a gentle heat begins to rise.

On a déjà beaucoup entendu parler de confinement, mais les gens circulent dans une ambiance détendue. En première page du journal, un titre, « la France à l’arrêt », est en contraste complet avec l’image des personnes attablées en terrasse.
We have already heard a lot about confinement, but people circulate in a relaxed atmosphere. On the front page of the newspaper, a title, « France stopped », is in complete contrast with the image of people seated on the terrace.

L’après-midi, expédition en vélo jusqu’à Bonnieux. Nous passons par le fameux pont Julien : ce pont romain était situé sur la Via Domitia qui reliait Narbonne à Turin. Une fois franchi le cours d’eau (le Calavon, j’ai toujours envie de dire Cavalon) la route monte en pente douce jusqu’à Bonnieux. Arrivés là, nous ne tardons pas à prendre une route plus directe vers Apt. Or la voie cyclable en direction d’Apt est extrêmement dégradée. C’est par là que nous aurions dû monter jusqu’à Bonnieux si nous n’avions pas manqué le carrefour sans savoir comment. Une chance finalement, nous ne serions peut-être même pas allés jusqu’à Bonnieux en prenant dans l’autre sens un tel itinéraire, vraiment inconfortable.
In the afternoon, bike expedition to Bonnieux. We pass by the famous Julien bridge: this Roman bridge was located on Via Domitia which linked Narbonne to Turin. Once you have crossed the river (Calavon, I always want to say Cavalon — « cavaler » means « run ») the road climbs gently up to Bonnieux. When we got there, we quickly took a more direct route to Apt. The cycle path towards Apt is extremely degraded. This is where we should have gone up to Bonnieux if we had not missed the crossroads without knowing how. Luckily, we might not even have gone as far as Bonnieux if we had taken such a route, which was really uncomfortable.

Plus tard dans l’après-midi, nous apprenons qu’Ariane et Renato viennent d’arriver au gîte, près d’ici, dans le cœur du village. Nous nous donnons rendez-vous pour passer le dimanche ensemble, comme nous l’avions prévu depuis longtemps.
Later in the afternoon, we learn that Ariane and Renato have just arrived at the lodge near here in the heart of the village. We are meeting to spend Sunday together, as we had planned for a long time.

Tout heureux de nous retrouver le lendemain (mais pas de baiser, pas de serrement de main), nous nous dirigeons vers Rustrel et le « Colorado provençal » : des carrières d’ocre.
Very happy to meet again the next day (but no kiss, no shake hand), we head towards Rustrel and « le Colorado provençal »: ocher quarries.

Il s’agirait d’une sorte de banc de sable d’une taille incroyable, comme le précise la rubrique « histoire géologique » du site :
It would be a kind of sandbank of incredible size, as specified in the « histoire géologique » section of the site:

« On retrouve actuellement ce gisement sur plus de 100km de longueur, quelques dizaines de kilomètres de large et une soixantaine de mètres d’épaisseur. Il s’étire aujourd’hui du sud de l’Ardèche (07) vers le Var (83). »
« We currently find this deposit over 100km in length, a few dozen kilometers wide and around sixty meters thick. Today it stretches from the south of the Ardèche (07) to the Var (83). »

L’évolution géologique a produit de la bauxite aux Baux-de-Provence, de l’ocre dans les environs d’Apt :
Geological evolution produced bauxite in Baux-de-Provence, ocher in the vicinity of Apt:

« Le gisement d’ocre du pays d’Apt s’étend sur une bande de territoire de 25 km d’ouest en est, entre les villages de Roussillon et de Gignac en passant par Rustrel. »
« The ocher deposit of the Pays d’Apt extends over a strip of territory 25 km from west to east, between the villages of Roussillon and Gignac via Rustrel. »

Sédimentation, oxydation, cristallisation… Il a fallu des centaines de millions d’années pour former ce lieu magique.
Sedimentation, oxidation, crystallization … It took hundreds of millions of years to form this magical place.

« Le minerai d’ocre est donc en quelque sorte une argile chargée d’oxyde de fer, associée à une très forte proportion (80 à 90%) de sable. »
« The ocher ore is therefore in a way a clay loaded with iron oxide, associated with a very high proportion (80 to 90%) of sand. »

« L’âge d’or de l’exploitation industrielle de l’ocre durera de 1890 à 1930. La crise de 1929, l’apparition des colorants synthétiques et la fermeture de certains marchés provoqueront un déclin inéluctable. »
« The golden age of the industrial exploitation of ocher lasted from 1890 to 1930. The crisis of 1929, the appearance of synthetic dyes and the closure of certain markets led to an inevitable decline. »

De nos jours, maintenant que l’exploitation industrielle est terminée, plusieurs sites permettent d’apprécier cette fabuleuse beauté naturelle, principalement ceux de Rustrel et de Roussillon.
Nowadays, now that the industrial exploitation is finished, several sites allow to appreciate this fabulous natural beauty, mainly those of Rustrel and Roussillon.

Le balisage est parfait.
The markup is perfect.

J’attends en vain que quelqu’un tombe à l’eau…
I wait in vain for someone to fall into the water …

De jaunâtre, le chemin devient orange.
The path turns from yellowish to orange.

Un arbre retient de ses racines le sol qui va bientôt lui faire défaut.
A tree retains with its roots the soil which will soon be lacking.


Chaque fois qu’un arbre a réussi à tenir le coup, il a à son pied une butte plus ou moins grande, qui ralentit l’effet de l’érosion.

Whenever a tree has managed to hold out, it has a more or less large mound at its foot, which slows down the effect of erosion.

On croirait des inondations toxiques avec émanations pestilentielles, mais non, c’est tout propre, tout naturel, des sables de toutes les couleurs.
It looks like toxic floods with pestilential fumes, but no, it’s all clean, all natural, sands of all colors.

Incroyables, ces racines !
Incredible roots!

Quand nous avons bien profité du circuit, nous nous installons pour pique-niquer à la terrasse déserte d’une buvette provisoirement abandonnée.
When we have made the most of the circuit, we settle down for a picnic on the deserted terrace of a provisionally abandoned refreshment bar.

Nous reprenons la route en direction de Joucas-en-Luberon. J’ai trouvé par hasard « le labyrinthe d’art » de Marion (Mieke) Heybroek et Ulysse Plaud : les œuvres sont créées à quatre mains. Déjà sur l’écran de mon ordinateur, les personnages fantastiques de ce labyrinthe m’ont frappée.
We take the road towards Joucas-en-Luberon. I I found by chance « le labyrinthe d’art » of Marion (Mieke) Heybroek and Ulysse Plaud: the works are created with four hands. Already on my computer screen, the fantastic characters in this labyrinth struck me.

Que dire quand nous entrons dans les salles d’exposition ! Le mot-clé de Marion, c’est émotion. Je relève sur leur site les mots d’Ulysse qui correspondent précisément à mon ressenti :
What to say when we enter the exhibition halls! Marion’s keyword is emotion. I note on their site the words of Ulysses which correspond precisely to my feelings:

« Si on regarde notre travail, on pourrait dire que nous n’avons fait qu’un seul homme toute notre vie. Il est notre messager. Nous avons constamment tenté de le dégager, le détacher de l’emprise qui l’empêche de respirer. Il est notre miroir, son cas est le nôtre. On se suit de près. »
« If you look at our work, you could say that we have made only one man all our life. He is our messenger. We constantly tried to get him out, to detach him from the grip that keeps him from breathing. He is our mirror, his case is ours. We follow each other closely. »

Ci-dessus, « la pensée »
Above, « la pensée »

Je ne fais pas de photos de ces personnages tourmentés, j’aurais l’impression de déranger ! Ils sont plus grands que nature, rien ne vaut la visite pour les voir en vrai et rencontrer Marion et Ulysse.
I do not take pictures of these tormented characters, I would seem to disturb! They are larger than life, nothing beats the visit to see them for real and meet Marion and Ulysse.

Les deux artistes sculptent, peignent, et travaillent aussi les terres et les fibres. Les matériaux sont variés, l’émotion si j’ose dire est « resserrée » : d’une œuvre à l’autre, même s’il y a des différences, il reste quelque chose en commun, un lien très fort, un fil rouge, comme si Marion et Ulysse n’avaient conçu « qu’un seul homme ».
The two artists sculpt, paint, and also work with clay and fibers. The materials are varied, the emotion if I dare say is « tight »: from one work to another, even if there are differences, there remains something in common, a very strong bond, a thread red, as if Marion and Ulysse had conceived « only one man ».

Nous sommes tous les quatre très impressionnés par cette découverte.
The four of us are very impressed by this discovery.

Nous avions prévu de visiter aussi le « sentier des ocres » à  Roussillon, le site est fermé – le confinement est encore laissé à l’arbitraire de chacun apparemment. Alors nous retournons à Saignon suivre un chemin balisé.
We also planned to visit the « sentier des ocres » in Roussillon, the site is closed – the confinement is apparently still left to the arbitrariness of everyone. So we return to Saignon following a marked path.


Forbidden to trot horses in the interior of the village.

J’aime beaucoup ce portail…
I really like this gate…


Brilliant castle – or François-René de Chateaubriand?
slave club of the Luberon
Direction

gatekeeper cat
gatekeeper dog in early retirement

…et je ris encore plus quand je vois ceci sur la porte voisine (c’est la même propriété) !
…and I laugh even more when I see this on the next door (it’s the same domain)!

Mur en fin de vie
Wall at end of life

Notre séjour en Luberon touche à sa fin. Lundi 16 mars, nous allons faire nos provisions à Apt où les gens commencent à respecter les distances de sécurité. Nous partons jusqu’au magnifique village d’Oppedette, magnifique mais les balades sont trop vertigineuses pour nous ! Nous nous contentons d’explorer un très beau village. Nous faisons notre dernière balade à Buoux.
Our stay in the Luberon is coming to an end. Monday March 16, we are going to stock up on supplies in Apt where people are starting to respect the safety distances. We leave to the magnificent village of Oppedette, magnificent but the walks are too dizzying for us! We just explore a very beautiful village. We make our last trip at Buoux.


Nous avons prévu de rentrer « tranquillement » demain : il est question de confinement à partir de mardi soir. Mais lundi soir, nous apprenons que cette mesure sera effective à partir de midi ! À 22 heures 53 exactement nous recevons un SMS du gouvernement… Que je remercie de nous avoir tirés du sommeil, comme si c’était nécessaire !
We plan to return « quietly » tomorrow: there is talk of confinement from Tuesday evening. But Monday evening, we learn that this measure will be effective from noon! At exactly 10.53pm we receive an SMS from the government … Thank you for getting us out of sleep, as if it were necessary!

Mardi 17 mars, nous faisons à regret nos adieux aux propriétaires du gîte. Nous n’avons pas eu à raccourcir notre séjour… Nous partons tôt pour 321 kilomètres… Sur l’autoroute, en roulant vers le nord, nous ne croisons pas une seule caravane ou un camping-car, mais nous doublons des véhicules de touristes allemands, suisses, hollandais, belges. Nous sommes chez nous à midi moins le quart où Gaëlle nous attend. C’est pour nous le début du confinement.
Tuesday, March 17, we regretfully say goodbye to the owners of the lodge. We did not have to shorten our stay… We leave early for 321 kilometers… On the motorway, driving north, we do not see any caravan or motorhome going south, but German , Swiss, Dutch and Belgian tourist vehicles are going north. We are at home at quarter past twelve where Gaëlle is waiting for us. This is the beginning of confinement for us.