Comme un adieu provisoire ? Like a temporary farewell?

Montagne de Lure – merci Paul !

Je vais vous faire faire des économies : en effet, je vous engage vivement à courir ne pas acheter un livre.
Je le convoitais depuis longtemps. Depuis des années. Il n’est pas tombé du ciel, il était juste coincé entre le lit et la cloison, quand j’ai déplacé le lit (plus facile à faire que la cloison), j’ai entendu boum, un petit boum : quelqu’un avait dû s’endormir dessus (pas sur un boum, mais sur ces pages soporifiques) et l’avait glissé vite fait par-dessus sa tête où par la suite il l’a oublié. Ce que je conçois aisément.
Ça s’appelle « les quatre accords toltèques », ça te donne des conseils pour réussir ta vie, suivre le bon chemin…
Inutile de t’y plonger, c’est archi-nul ! L’auteur nous explique comment nous subissons dès notre naissance un processus de domestication à coup de récompenses et de punitions qui finissent par faire de nous des peureux. Mes parents ne m’ont pas dressée ni domestiquée, il m’ont éduquée, même si aujourd’hui encore je ne les approuve pas entièrement. Et je parie que la majorité de mes lecteurs n’a pas le sentiment d’avoir subi un processus de domestication.
Et ça viendrait de la sagesse des chamans toltèques ? Parce que « toltèque », ça sonne bien, c’est vendeur ? Pauvres Amérindiens ! Voilà qu’ils servent d’argument de vente.
I’ll save you some money: indeed, I urge you to run not to buy a book.
I coveted it for a long time. For years. It didn’t fall out from the sky, it was just stuck between the bed and the partition, when I moved the bed (easier to do than the partition), I heard boom, a little boom: someone must have fallen asleep on it (not on a boom, but on these soporific pages) and quickly slipped it over his head where he subsequently forgot it. Which I easily understand.
It’s called « les quatre accords toltèques » « the four Toltec agreements », it gives you advice to succeed in your life, to follow the right path…
No need to dive into it, it sucks! The author explains to us how we undergo from our birth a process of domestication with rewards and punishments that end up making us fearful. My parents did not train or domesticate me, they educated me, even if even today I do not entirely approve of them. And I bet the majority of my readers do not feel that they have undergone a process of domestication.
And that would come from the wisdom of the Toltec shamans? Because « Toltec » sounds good, it sells? Poor Native Americans! That’s what they serve as a selling point.

Pourquoi j’ai le vertige ?
Parce que!
Why am I dizzy?
Because!
L’ombre de mes bras étirés au maximum, pour ne pas m’approcher du vide !
The shadow of my arms stretched to the maximum, so as not to approach the void!

Cela fait maintenant bien longtemps que nous sommes revenus de Provence, mais je souhaite partager encore quelques moments en picorant ceci ou cela ici ou là. Y compris ce drôle de chargement sur un camion énorme qui a réussi à en croiser un autre aussi gros et chargé tout autant.
It’s been a long time since we came back from Provence, but I want to share a few more moments by picking up this or that here or there. Including this funny load on a huge truck that managed to cross another one just as big and loaded just as much.

Lors de notre séjour du mois de mars, j’avais demandé à la librairie La Carline des nouvelles de Pierre Lieutaghi : il réside à deux pas, et je rêvais de le rencontrer. Mais la libraire me l’avait déconseillé, il est très âgé, très fatigué.
During our stay in March, I had asked the La Carline bookstore for news of Pierre Lieutaghi: he lives close by, and I dreamed of meeting him. But the bookseller advised me against it, he is very old, very tired.

Pierre Lieutaghi

Nous sommes les heureux propriétaires d’un de ses premiers ouvrages dans son édition originale chez Robert Morel, « le Livre des arbres, arbustes et arbrisseaux ». Il est possible que Paul l’ait acheté avant que je le connaisse (Paul, pas Robert). Robert Morel a édité plusieurs ouvrages d’une grande beauté, à la couverture en toile. « Le livre des boissons » comporte même un bouchon !
Robert Morel se trouvait à le-Revest-saint-Martin où nous sommes passés en mars et en octobre. L’éditeur et l’auteur habitaient à petite distance l’un de l’autre, bien pratique pour travailler ensemble.
We are the proud owners of one of his first works in its original edition at Robert Morel, « le Livre des arbres, arbustes et arbrisseaux », « the Book of trees, shrubs and bush ». It’s possible that Paul bought it before I knew him (Paul, not Robert). Robert Morel has published several books of great beauty, with a canvas cover. « Le livre des boissons », « the book of drinks » even has a cork!
Robert Morel was in Le-Revest-Saint-Martin where we went in March and October. The publisher and the author lived a short distance from each other, which was very convenient for working together.

Ce livre des arbres, arbustes et arbrisseaux parle de botanique et d’ethnobotanique, il est bourré d’information mais reste accessible à un large public, et il est très vite devenu un outil de référence. La liste des végétaux étudiée va de l’abricotier jusqu’à la viorne tin.
This book of « arbres, arbustes et arbrisseaux » talks about botany and ethnobotany, it is full of information but remains accessible to a wide audience, and it quickly became a reference tool. The list of plants studied goes from the apricot tree to the tin viburnum.

Abbaye de Salagon

La présence de Pierre Lieutaghi est très forte dans les beaux jardins de Salagon et dans le musée. La présence de Pierre Martel qui a fondé l’association Alpes de Lumière y est très forte aussi. « Pierre Martel est à l’origine du grand mouvement d’étude des constructions en pierre sèche provençales conduit dans les années 1960 » nous dit Wikipédia. L’association Alpes de Lumière « a pour objet l’étude, la sauvegarde et la mise en valeur du patrimoine bâti, naturel et culturel de la Haute-Provence. »
The presence of Pierre Lieutaghi is very strong in the beautiful gardens of Salagon and in the museum. The presence of Pierre Martel, who founded the Alpes de Lumière association, is also very strong there. « Pierre Martel is at the origin of the great movement of study of Provençal dry stone constructions led in the 1960 » Wikipedia tells us. The Alpes de Lumière association « aims to study, safeguard and enhance the built,  natural  and  cultural  heritage  of  Haute-Provence. »

Je ne résiste pas au plaisir de vous montrer ces photos d’un verre réparé. On commence à bien s’éloigner de la botanique cette fois ! D’ailleurs, ethnobotanique, ça veut dire quoi ? Et l’ethnologie, c’en est un morceau, c’est à côté, c’est dedans ? Carole Brousse a publié une « Ethnographie des ethno botanistes de Salagon » et ça commence par me faire rire. Mais elle évoque « la précarité dans laquelle exercent certains ethnobotanistes professionnels, » et moi dès que j’entends « précarité », mon attention est réveillée, au cas où il faudrait faire quelque chose : son travail est à prendre au sérieux – mais il concerne qui ?
I can’t resist the pleasure of showing you these photos of a repaired glass. We’re starting to stray far from botany this time! By the way, what does ethnobotany mean? And ethnology, is it a piece of it, is it beside it, is it inside? Carole Brousse published an « Ethnography of the ethno botanists of Salagon » and it starts by making me laugh. But she mentions « the precariousness in which some professional ethnobotanists operate, » and when I hear « precariousness », my attention is aroused, in case something needs to be done: her work is to be taken seriously – but it concerns who ?

Patched stemmed glass
Glass used at the Lombard café in Banon whose broken foot was replaced by a Phoscao brand chocolate breakfast box lid. The lack of means forced the peasants to take advantage of everything. Pierre Martel had succeeded in attracting attention to these « little objects », deemed worthy of integrating the collections of a museum.

De mon côté, je ne m’étais pas posé la question de ce que signifie « ethnobotaniste », estimant vaguement qu’il y a là-dedans de l’ethnologie, de la botanique, et les relations entre les deux, non ? Ça n’a pas l’air si simple.
For my part, I had not asked myself the question of what means « ethnobotanist », vaguely believing that there is ethnology, botany, and the relations between the two, right? It doesn’t look that simple.

jardin en trou de serrure
keyhole garden

« Déjà le mot “ethnobotanique” n’est pas évident
mais ce que ça peut recouvrir
ça reste un peu mystérieux. »
Caroline Carrat, jardinière et participante au séminaire

« Already the word “ethnobotany” is not obvious
but what it can cover
remains a bit mysterious. »
Caroline Carrat, gardener and participant in the seminar

Salagon

Carole a enquêté auprès de vingt-six personnes pour rédiger ce rapport. Je vous en parle avant de l’avoir lu, peut-être ne me sera-t-il d’aucun intérêt, après tout je ne suis pas en train de chercher un boulot à la sortie de l’université. Si je me suis perdue dans cette notion encore peu connue, à cause de ses significations multiples, tout a commencé parce que « ethnobotaniste », c’est LE mot qui s’attache au nom de Pierre Lieutaghi.
Carole surveyed twenty-six people to write this report. I’m telling you about it before reading it, maybe it won’t be of any interest to me, after all I’m not looking for a job after university. If I got lost in this still little-known notion, because of its multiple meanings, it all started because « ethnobotanist » is THE word that attaches to the name of Pierre Lieutaghi.

Aubergine d’Éthiopie — Eggplant from Ethiopia

Quittons la montagne de Lure et Salagon, retour à Valsaintes
Let’s leave the mountain of Lure and Salagon, return to Valsaintes

Je ne pouvais pas non plus faire ces adieux provisoires à la Provence sans reparler de l’abbaye de Valsaintes. D’abord, les boulinettes. Ce sont des boules, sans doute ce qui reste quand la roche autour a disparu : vous pouvez d’ailleurs assister à la naissance d’une boulinette : à mon avis ça se mesure en durée géologique, je veux dire que la naissance ne sera pas terminée demain.
Nor could I make these temporary farewells to Provence without mentioning the abbey of Valsaintes. First, the « boulinettes ». These are balls, probably what remains when the rock around has disappeared: you can also witness the birth of a boulinette: in my opinion it is measured in geological time, I mean that the birth will not be finished tomorrow.

Birth of a boulinette

C’est à peine si j’ai évoqué le jardinier de l’abbaye, Jean-Yves Meignen. Dans les quelques notes que j’ai prises pendant sa conférence, il est question de plantes, de molécules. La lavande compterait au moins trois cents molécules différentes. De ceci découle une évidence : les huiles essentielles de synthèse efficaces, c’est mission impossible. Il a parlé aussi de chromatographie : arrêtez-moi si je dis une connerie, la chromatographie sert, entre autre, à identifier les substances présentes par analyse des couleurs. Or, une plante a autant de couleurs qu’elle compte de molécule (ça doit faire joli !) et les insectes perçoivent ces couleurs. Est-ce la raison pour laquelle il suffit que tu sortes un plat de nourriture pour que toutes les guêpes du pays viennent participer au festin ? Sans doute que Lavande avec un L majuscule saurait répondre à mes questions. Moi, j’en reste à rêver d’être une abeille qui voit plus de trois cents couleurs dans un brin de lavande…
I barely mentioned the gardener of the abbey, Jean-Yves Meignen. In the few notes that I took during his lecture, it is a question of plants, of molecules. Lavender would have at least three hundred different molecules. From this follows the obvious: effective synthetic essential oils are mission impossible. He also talked about chromatography: stop me if I’m talking nonsense, chromatography is used, among other things, to identify the substances present by color analysis. However, a plant has as many colors as it has molecules (it must be pretty!) and insects perceive these colors. Is that why it is enough you bring out a dish of food and all the wasps in the land come to join in the feast? No doubt that Lavande with a capital L would be able to answer my questions. Me, I keep dreaming of being a bee that sees more than three hundred colors in a sprig of lavender…

Alors que Jean-Yves Meignen maîtrise son sujet, moi j’en capte ces petits détails épars, on ne peut pas parler d’information. Quand la poésie vient se nicher dans la science, les ignorantes de mon espèce ne gardent que la poésie et en font leur miel, pourquoi pas ?
While Jean-Yves Meignen masters his subject, I capture these small scattered details, we cannot speak of information. When poetry comes to nest in science, ignoramuses of my kind keep only poetry and make their honey, why not?

Je vais laisser la parole à ce grand tableau qui vous racontera bien mieux que moi l’histoire du chêne remarquable. Cependant, je n’ai pas réussi à voir ni la racine dans la faille du rocher, ni l’empreinte de boulinette, en étant sur place, alors ne vous fatiguez pas trop à les chercher !
Quant à ce terme surprenant, « marcescent », il veut dire « qui se flétrit sur la plante sans s’en détacher ». Paul et moi avons observé cette particularité des feuilles de chênes bien avant de connaître le nom scientifique de la situation.
I will leave the floor to this large board which will tell you much better than me the story of the remarkable oak. However, I didn’t manage to see either the root in the crack in the rock, or the print of the « boulinette », while being there, so don’t bother looking for them!
As for this surprising term, « marcescent », it means « which withers on the plant without detaching itself from it ». Paul and I observed this peculiarity of the leaves of oak trees long before we knew the scientific name of the situation.

Arbre remarquable – Remarkable tree
Le label « arbre remarquable » a été décerné en décembre 2011 à ce chêne blanc tri centenaire « Quercus Pubescens », arbre marcescent aux feuilles persistantes en hiver.
The label « remarkable tree » was awarded in December 2011 to this tricentenary white oak « Quercus Pubescens », a marcescent tree with evergreen leaves in winter.

Cet arbre raconte une longue histoire et nous fait entrevoir la force de la nature. Né d’un simple gland, il y a des centaines d’années, il a profité d’une fissure pour ancrer ses racines à même la roche. Elles descendent lentement au plus profond afin de trouver de l’eau pour ensuite développer tronc et branches. La croissance aérienne est très lente lors des premières années.
This tree tells a long story and gives us a glimpse of the force of nature. Born from a simple acorn, hundreds of years ago, it took advantage of a crack to anchor its roots to the rock itself. They descend slowly to the depths in order to find water to then develop trunk and branches. Aerial growth is very slow during the first years.

Ce rocher de grès se faille, au fil du temps, il se casse par blocs. Nous pouvons supposer que ce phénomène s’est produit au pied de ce chêne. La roche s’est brisée sous la pression des racines et des infiltrations d’eau. L’arbre s’est alors retrouvé en bascule vers le bas, le tronc plongeant à la verticale. Bien accroché, il a résisté pour se redresser ensuite vers le soleil.
Nous pouvons observer une racine dans la faille du rocher et, sur la droite, l’empreinte d’une « boulinette » libérée lors des mouvements de la roche.
This sandstone rock fissures, over time, it breaks in blocks. We can assume that this phenomenon occurred at the foot of this oak tree. The rock broke under the pressure of roots and water infiltration. The tree then found itself tilting downwards, the trunk plunging vertically. Well hung, it resisted to then straighten up towards the sun.
We can observe a root in the fissure of the rock and, on the right, the imprint of a « boulinette » released during the movements of the rock.

Au fil des années, les hommes ont préservé ce chêne. Peut-être devait-il être, comme pour nous, un symbole de résistance et de résilience au temps qui passe. Il poursuit sa vie en trouvant eau et nutriments au plus profond de la roche mère.
Over the years, men have preserved this oak tree. Perhaps it should be, as for us, a symbol of resistance and resilience to the passage of time. It continues its life by finding water and nutrients deep in the source rock.


Je voulais vous montrer d’autres vues de la montagne de la Lure, voici les couleurs automnales que nous y avons trouvées.
I wanted to show you other views of the Lure mountain, here are the fall colors we found there.

Lectures

monastère de Ganagobie
Je n’y suis pas rentrée, j’ai pris les photos de derrière une vitre
Ganagobie Monastery
I didn’t go in, I took the pictures from behind a glass

Gaëlle m’a fait découvrir « Causette », mensuel féminin français. J’ai de la sympathie pour ce magazine qui couvre de nombreux sujets. J’avais été alertée par le dossier « des plantes pas si vertes » car les conditions de production et de vente des plantes d’appartement sont loin d’être green et sont néfastes à l’environnement et à la santé nous dit cette publication. Nos plantes d’intérieur proviennent le plus souvent de l’étranger (Pays-Bas, 72% Kenya, Colombie…). Les Néerlandais les font pousser dans des serres chauffées, à coups de pesticides et de grandes quantités d’eau, de façon de plus en plus intensive à cause d’une demande croissante et pour proposer des prix toujours plus bas aux pays dits « du nord ». Une autre partie des cultures est délocalisée dans des pays chauds où les producteurs achètent à bas prix les terres, versent de très bas salaires et font utiliser les produits chimiques en doses massives.
Gaëlle introduced me to « Causette », a French women’s monthly. I have sympathy for this magazine which covers many subjects. I had been alerted by the « not so green plants » file because the conditions for the production and sale of houseplants are far from green and are harmful to the environment and health, this publication tells us. Our indoor plants most often come from abroad (the Netherlands, 72% Kenya, Colombia, etc.). The Dutch grow them in heated greenhouses, with pesticides and large amounts of water, more and more intensively because of growing demand and to offer ever lower prices to the so-called « northern countries ». Another part of the crops is relocated to hot countries where producers buy land at low prices, pay very low wages and use chemicals in massive doses.

Mais Causette nous dit que de nombreux labels se créent pour garantir des plantes durables, et on voit une évolution de ces labels vers la protection de l’environnement.
Le label « plante bleue » permet à des producteurs de faire connaître leurs efforts pour réduire les traitements, éviter d’exposer les salariés…
À l’origine, le label « Fleurs de France » garantissait l’origine française des productions. Depuis 2017, il faut en outre être engagé dans une démarche éco-responsable pour le mériter.
« Si vous ne trouvez pas la plante de vos rêves sous une certification française, la filière horticole néerlandaise, elle, s’est dotée du label environnemental MPS (« Milieu Programma Sierteelt »). Il s’appuie sur des critères similaires à ceux de Plante Bleue et concerne 3500 producteurs dans près de cinquante pays. Il y aura bien sûr l’empreinte carbone du voyage jusqu’à votre salon, mais les condition de production seront au moins responsables. »
But Causette tells us that many labels are being created to guarantee sustainable plants, and we see an evolution of these labels towards environmental protection.
The « plante bleue » label allows producers to publicize their efforts to reduce treatments, avoid exposing employees…
Originally, the « Fleurs de France » label guaranteed the French origin of productions. Since 2017, you must also be committed to an eco-responsible approach to deserve it.
« If you can’t find the plant of your dreams under French certification, the Dutch horticultural industry has the environmental label MPS (« Milieu Programma Sierteelt »). It is based on criteria similar to those of Plante Bleue and concerns 3,500 producers in nearly fifty countries. There will of course be the carbon footprint of the trip to your living room, but the production conditions will be at least responsible. »

la tortue de Ganagobie
Ganagobie’s turtle

Bien sûr, pour ne pas nous sentir complices, nous pouvons échanger, donner, bouturer des plantes, ce n’est pas grand-chose, c’est toujours ça…
Je n’ignorais pas les dangers des produits phytosanitaires, ni leur utilisation encore plus massive dès que la plante n’est pas destinée à la consommation. Khaoula Toumi est allée plus loin dans sa thèse de doctorat, présentée en 2018 à l’université de Liège, et dont Causette donne l’intitulé : « exposition des travailleurs aux résidus de pesticides sur les fleurs coupées et sur les produits horticoles » (en tapant ces titre vous pouvez télécharger ce long texte). L’auteure veut « évaluer les risques d’exposition de deux catégories de travailleurs indirectement exposés aux résidus de pesticides (composés parents et métabolites) : les fleuristes belges et les travailleurs maraîchers tunisiens. »
Of course, so as not to feel complicit, we can exchange, give, take plant cuttings, it’s not much, that’s always it…
I was not unaware of the dangers of phytosanitary products, nor of their even more massive use as soon as the plant is not intended for consumption. Khaoula Toumi went further in her doctoral thesis, presented in 2018 at the University of Liège, and whose Causette gives the title: « exposition des travailleurs aux résidus de pesticides sur les fleurs coupées et sur les produits horticoles » – « exposure of workers to pesticide residues on cut flowers and horticultural products » (in typing these title you can download this long text). The author wants to « evaluate the exposure risks of two categories of workers indirectly exposed to pesticide residues (parent compounds and metabolites): Belgian florists and Tunisian market garden workers. »

Le vieux mur de Viillevieille (sur le plateau de Ganagobie) est plus solide que l’autre, car les pierres sont alignées horizontalement.
The old wall of Villevieille (on the plateau of Ganagobie) is stronger than the other, because the stones are aligned horizontally.

Les fleurs sont fortement contaminées par d’innombrables pesticides, certains n’étant pas autorisés chez nous. Il arrive que les quantité dépassent le dosage admissible*.
*AOEL Acceptable Operator Exposure Level — Niveau d’exposition acceptable pour l’opérateur
The flowers are heavily contaminated with countless pesticides, some of which are not allowed here. It happens that the quantities exceed the admissible dosage*.
*AOEL Acceptable Operator Exposure Level

fontaine aux oiseaux — bird fountain

La thèse est en partie en français, en partie en anglais, francophones et anglophones peuvent tous y piocher de précieuses informations.
Brève citation de Khaoula Toumi :
« Selon la classification CLP, la majorité des substances actives détectées présentent une toxicité aiguë et/ou chronique avec des effets rapportés tels que : irritation ou corrosion cutanée ou oculaire, sensibilisation cutanée, suspicion d’être cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction ou encore d’avoir une toxicité spécifique pour certains organes cibles (exposition unique et répétée) non négligeable. Certaines substances actives retrouvées sur les fleurs (acéphate, méthiocarbe, méthomyl, deltaméhrine) agissent sur le système nerveux. »
The thesis is partly in French, partly in English, French and English speakers can all draw valuable information from it.
Brief quote from Khaoula Toumi:
« According to the CLP classification, the majority of the active substances detected exhibit acute and/or chronic toxicity with reported effects such as: skin or eye irritation or corrosion, skin sensitization, suspicion of being carcinogenic, mutagenic or toxic for reproduction or yet to have a non-negligible specific toxicity for certain target organs (single and repeated exposure). Some active substances found on the flowers (acephate, methiocarb, methomyl, deltamehrine) act on the nervous system. »

Les fleuristes représentent donc une catégorie de travailleurs à risque, mais non informée.
La Toussaint approche, un des trois pics de danger pour les fleuristes avec la Saint-Valentin et la fête des mères. Et voilà que Paul et moi invitons des amis pour faire la fête un dimanche, et ce jour-là nous recevons en cadeau plusieurs plantes ou compositions florales : elles sont tellement jolies ! J’adore les plantes, il suffit de se savonner les mains après les avoir touchées…
Florists therefore represent a category of workers at risk, but not informed.
All Saints’ Day is approaching, one of the three peaks of danger for florists along with Valentine’s Day and Mother’s Day. And then Paul and I invite some friends to party on a Sunday, and that day we receive several plants or flower arrangements as gifts: they are so pretty! I love plants, just wash your hands after touching them…


Fin de la balade sur le plateau de Ganagobie…
End of the walk on the Ganagobie plateau …

…avec vues sur la montagne de Lure…
…with a views of the Lure mountain…

…et sur la plaine de la Durance — … and on the plain of the Durance

Ce joli bouquet comme intermède.
This pretty bouquet as an interlude.

Il est constitué uniquement d’ossements de petits mammifères.
It consists solely of bones of small mammals.

Manosque

Les employés de Camaïeu disent adieu à leur clientèle.
Camaïeu employees say goodbye to their customers.

Juste avant notre dernier départ en Provence, Paul a appris la publication d’un livre et nous l’avons cherché partout, au Bleuet, à la Carmine, (il venait d’être acheté), pour le trouver finalement « au petit pois » à Manosque. Nous avons dévoré avec grand enthousiasme cet ouvrage remarquable : « Plutôt nourrir* — l’appel d’une éleveuse » co-écrit par Clément Osé et Noémie Calais. Tana éditions — nouveaux récits
*Tout le monde aura reconnu le clin d’œil à l’expression « plutôt mourir ». Mais les anglophones ?
Just before our last departure to Provence, Paul learned of the publication of a book and we looked for it everywhere, at Bleuet, at La Carmine, (it had just been bought), to finally find it « au petit pois » in Manosque. We devoured with great enthusiasm this remarkable book: « Rather feed * – the call of a breeder » co-authored by Clément Osé and Noémie Calais. Tana éditions — nouveaux récits
*Everyone will have recognized the nod to the phrase « rather die ». But English speakers?

Sortie de science-po, Noémie Calais, électrosensible, se reconvertit dans l’élevage de cochons, des porcs noirs,
[p 136] « Mes coûts de production sont donc au minimum dix fois plus élevés que ceux du porc rose classique (…). Je fais tout moi-même (…). Préserver la diversité du vivant (…). La génétique des races rustiques concourt à l’indépendance alimentaire de nos territoires (…). [p 137] Si j’élève des porcs noirs, c’est aussi pour préserver la diversité des saveurs face à la tristesse de la standardisation des goûts. » Noémie rêve qu’en changeant de région, vous trouviez des saveurs différentes, dues à des races animales spécifiques. Certains lui conseillent de s’adresser à des boutiques, restaurants, épiceries de luxe, mais elle estime que les animaux qu’elle élève appartiennent au terroir gersois. Ses prix sont plus élevés que la moyenne, mais ses clients peu fortunés se font un petit plaisir une fois par mois. Il n’est pas nécessaire de consommer de grandes quantités de viande. Elle-même d’ailleurs en consomme très peu, n’en prépare que pour recevoir des invités.
Graduated from science-po, Noémie Calais, electrosensitive, converts to pig farming, black pigs, [p 136] « My production costs are therefore at least ten times higher than those of the classic pink pig (…). I do everything myself (…). Preserve the diversity of life (…). The genetics of rustic breeds contribute to the food independence of our territories (…). [p 137] If I raise black pigs, it is also to preserve the diversity of flavors in the face of the sadness of the standardization of tastes. » Noémie dreams that by changing regions, you will find different flavors, due to specific animal breeds. Some advise her to go to boutiques, restaurants, luxury grocery stores, but she believes that the animals she raises belong to the Gers region. Her prices are higher than average, but her less wealthy customers indulge themselves once a month. It is not necessary to consume large amounts of meat. She herself consumes very little, only prepares it to receive guests.

De son côté, Clément étudie la catastrophe à venir du modèle industriel :
[p 153] « La prolongation du mode de production agro-industriel répond à des logiques mercantiles déconnectées des réalités physiques et relève d’un court-termisme frisant le suicide.
Relocaliser l’agriculture, généraliser le bio et les pratiques agroécologiques n’est pas juste une lubie d’écolo nostalgique du bon vieux temps, c’est la seule option durable que nous ayons.
J’ai repensé aux animaux dans ce contexte. Si nous voulons faire de l’agriculture, il n’est pas dit que les humains en aient fini de travailler avec les bêtes. »

Plus loin, Clément rappelle avec humour que [p 176] « L214 prend rarement la défense des lombrics, qui ont pourtant un rôle central dans la fertilité des sols où pousse l’alimentation végane. »
For his part, Clément studies the coming catastrophe of the industrial model:
[p 153] « The extension of the agro-industrial mode of production responds to mercantile logics disconnected from physical realities and is a matter of short-termism bordering on suicide.
Relocating agriculture, generalizing organic and agroecological practices is not just a nostalgic green fad from the good old days, it is the only sustainable option we have.
I thought about animals in this context. If we want to do agriculture, it is not said that humans are done working with animals. »
Further on, Clément humorously recalls that [p 176] L214 rarely takes up the defense of earthworms, which nevertheless have a central role in the fertility of the soils where vegan food grows. »

Chez Jean Giono – Jean Giono’ home

[ p 178/179] « Je refuse de me laisser emmener dans ce discours manichéen qui rangerait les éleveurs du côté des méchants, des tueurs, des sans-cœur, et les urbains véganes du côté des gentils qui respectent la vie. Le vivant, justement, est plus complexe que cela. Choisir la vie, c’est choisir la mort (…). Les produits non animaux, issus de circuits longs, conventionnels, industriels, portent aussi leur lot de mort, celle qu’ils occasionnent au sol, à la biodiversité, à leur écosystème, et la mort de nos idéaux : les inégalités, les monopoles de rente, le désastre social qui advient lorsqu’on demande à quelques-uns de nous nourrir tous.
[p 180] Je ne sais pas si tous les éleveurs ressentent la même chose, mais je ne pourrai plus côtoyer la mort de mes animaux en conscience que si elle est occasionnelle, révérée et nécessaire. » Noémie
[ p 178/179] « I refuse to let myself be taken into this Manichaean discourse that would put breeders on the side of the bad guys, killers, the heartless, and urban vegans on the side of the good guys who respect life. The living, precisely, is more complex than that. To choose life is to choose death (…). Non-animal products, from long, conventional, industrial circuits, also bear their share of death, that which they cause to the soil, to biodiversity, to their ecosystem, and the death of our ideals: inequalities, monopolies of rent, the social disaster that occurs when we ask a few to feed us all.
[p 180] I don’t know if all breeders feel the same way, but I will no longer be able to deal with the death of my animals in conscience unless it is occasional, revered and necessary. » Noemie

Jean Giono

Il me faudra trouver le temps de prendre des notes dans une trentaine de pages de l’ouvrage. Il soulève des questions très importantes : les auteurs voient surtout dans les mesures prises contre les épizooties une volonté d’éradiquer le petit élevage. Par exemple sur 500 contaminations, 3 sont imputables à la faune sauvage, [p 190]
« l’immense majorité des cas se déclare dans des élevages intensifs parmi des animaux aux défenses immunitaires affaiblies par l’entassement, le stress, les carences alimentaires, le manque d’air frais et de ventilation naturelle. » Noémie
I will have to find the time to take notes in about thirty pages of the book. It raises very important questions: the authors see above all in the measures taken against epizootics a desire to eradicate small livestock farming. For example, out of 500 contaminations, 3 are attributable to wildlife, [p 190] « The vast majority of cases occur in intensive farms among animals whose immune defenses are weakened by overcrowding, stress, nutritional deficiencies, lack of fresh air and natural ventilation.» Noemie

Je pourrais continuer longtemps ! Je souhaite longue vie à ce livre et surtout qu’il aide à des prises de consciences, bien nécessaires. Clément et Noémie sont des lanceurs d’alerte, j’espère qu’on ne le leur fera pas payer au prix fort !
Comme d’habitude voici une page où tout se mélange, j’espère que vous n’êtes pas trop perdus.
I could go on for a long time! I wish this book a long life and above all that it helps to raise awareness, which is much needed. Clément and Noémie are whistleblowers, I hope they don’t have to pay a high price!
As usual here is a page where everything is mixed together, I hope you are not too lost.

Un plaqueminier remarquable, presque mort et couvert de fruits.
A remarkable persimmon, nearly dead and covered with fruit.

Quelques mots qui justifient aisément mon estime pour Giono.
A few words that easily justify my esteem for Giono.

Rencontres

lever de soleil rituel — ritual sunrise

Le Café Associatif de Saint-Étienne-les-Orgues vient de déménager dans les quartiers anciens du village, près des autres commerces. Pour consommer, tu dois d’abord adhérer à l’association à un prix conscient, minimum un euro, et tu payes ta boisson à un prix conscient, minimum un euro.
Nous nous sentons en phase avec les responsables présents aujourd’hui et nous les encourageons dans leur beau projet. J’aime voir ces initiatives, elles ne fleurissent pas autour de chez nous ou alors trop discrètement, et c’est bien dommage…
Nous y avons rencontré la-Dame-dont-nous-ne connaissons-pas-le-nom : nous avons sympathisé, bien discuté, et parmi d’autres sujets, nous nous sommes vraiment intéressés à sa fille qui en ce moment étudie à Lyon les teintures sur tissu, avec des colorants naturels. Le sujet est passionnant, et, telle mère telle fille, nous éprouvons de la sympathie pour cette étudiante. Nous ferions volontiers sa connaissance en lui proposant comme nous aimons tant à le faire un week-end de détente.
The Associative Cafe of Saint-Étienne-les-Orgues has just moved to the old quarters of the village, near the other shops. To consume, you must first join the association at a conscious price, minimum one euro, and you pay for your drink at a conscious price, minimum one euro.
We feel in tune with the leaders present today and we encourage them in their beautiful project. I like to see these initiatives, they don’t flourish around us or else too discreetly, and that’s a shame…
We met the-Lady-whose-we-don’t-know-the-name: we got on well, had a good chat, and among other things, we got really interested in her daughter who is currently studying in Lyon fabric dyes, with natural dyes. The subject is exciting, and like mother like daughter, we feel sympathy for this student. We would gladly get to know her by offering her, as we like so much to do, a weekend of relaxation.

Dame inconnue, si vous me lisez, n’hésitez pas, contactez-nous et transmettez à votre fille les informations que je vous ai laissées, adresse etc… Pour nous, habitués à héberger des voyageurs venus de partout sur la planète, toute nouvelle rencontre est un enrichissement.
Unknown lady, if you read me, do not hesitate, contact us and send your daughter the information I left you, address etc… For us, accustomed to hosting travelers from all over the planet, any new encounter is an enrichment.

Carline ?

Nous avons fait d’autres rencontres, peu nombreuses mais variées.
À Saint-Étienne-les-Orgues, nous sommes allés voir la Compagnie Cassandre, compagnie de théâtre lyonnaise, jouer la pièce « Aime-moi » (« love me » sur leur site…), « l’enjeu étant de faire le tour de la question, depuis Adam et Eve, jusqu’à une analyse sociologique de l’impact des sites de rencontres (…) »
Il s’agit d’une série de sketches choisis par le public. Les acteurs jouent sur des textes d’auteurs, le premier de la soirée étant le poème « Je, d’un accident ou d’amour » de Loïc Demey, une découverte pour nous. Ce poète contemporain écrit ce texte sans verbe et les remplace, c’est un procédé étrange et une très belle écriture.
Même les non-francophones peuvent l’écouter lire sur son site, pour la musique des mots.

We made other encounters, few but varied.
In Saint-Étienne-les-Orgues, we went to see the Compagnie Cassandre, a theater company from Lyon, play the play « Aime-moi » (« love me » on their website…), « the challenge being to go around of the question, from Adam and Eve, to a sociological analysis of the impact of dating sites (…) »
This is a series of sketches chosen by the public. The actors perform on texts by authors, the first of the evening being the poem « Je, d’un accident ou d’amour » by Loïc Demey, a discovery for us. This contemporary poet writes this text without verbs and replaces them, it is a strange process and a very beautiful writing.
Even non-French speakers can listen to him read on his site, for the music of the words.

Salagon

Coup de chapeau à la librairie Carline à Forcalquier pour avoir trouvé le nom de ce poète avec les très peu d’indications que je lui ai données.
Hats off to the Carline bookstore in Forcalquier for having found the name of this poet with the very few indications that I gave them.

fleur de lin — flax flower

Autre librairie, autre rencontre, nous avions passé un très long moment chez un bouquiniste à Apt en mars 2020. Nous avons à nouveau parcouru la ville et son immense marché, nous avons exploré toutes les vieilles rues jusqu’à retrouver les « Soleils de Philippe » librairie d’occasion tenue par un homme vraiment sympathique et qui nous laisse visiter tous les coins et recoins de son immense domaine.
Another bookstore, another meeting, we had spent a very long time at a secondhand bookseller in Apt in March 2020. We once again traveled through the city and its huge market, we explored all the old streets until we found the « Soleils de Philippe » second-hand bookstore run by a really nice man who lets us visit every nook and corner of his huge estate.

comme chez nous ! —like at home !

Nous avons rencontré des passionnés de jardin, à la fête des jardins de Forcalquier dans les jardins du Couvent des Cordeliers, ou encore juste à côté dans le musée Artémisia, qui dans le cadre de la valorisation du végétal aromatique et cosmétique nous parle des usages traditionnels des plantes dans la montagne de Lure, récoltes, distillation etc. Ça continue pour notre plus grand plaisir à l’abbaye de Valsaintes et au prieuré de Salagon que nous avions déjà visité au mois de mars.
Mention spéciale à une jeune femme de 89 ans, Jacqueline Robert, qui m’a expliqué comment sa passion pour les arts (sculpture en argile ou en matériaux naturels, peinture, poésie) l’empêche de dormir, si nombreuses sont les idées qui la hantent.
Elle m’a donné l’adresse de son site et celui-ci m’a déçue : ses poupées de maïs et autres matériaux très variés sont originales, extraordinaires et très expressives, mais on ne les voit pas bien sur le site ; le plus simple pour vous sera donc de vous rendre dans le village des Mées pour retrouver Jacqueline Robert et admirer ses œuvres.
We met garden enthusiasts at the Forcalquier garden festival in the gardens of the Couvent des Cordeliers, or just next door in the Artémisia museum, which, in the context of promoting aromatic and cosmetic plants, tells us about traditional uses plants in the Lure mountain, harvests, distillation etc. It continues for our greatest pleasure at the abbey of Valsaintes and the priory of Salagon which we had already visited in March.
Special mention to a young 89-year-old woman, Jacqueline Robert, who explained to me how her passion for the arts (sculpture in clay or in natural materials, painting, poetry) prevents her from sleeping, so many are the ideas that haunt.
She gave me the address of her site and it disappointed me: her corn dolls with other very varied materials are original, extraordinary and very expressive, but you don’t see them well on the site; the easiest way for you will therefore be to go to the village of Les Mées to find Jacqueline Robert and admire her works.

Musée Artémisia — Artemisia museum
Une fée bleue et des bulles dans les jardins du Couvent des Cordeliers
A blue fairy and bubbles in the gardens of the Couvent des Cordeliers
jardin de l’Abbaye de Valsaintes — garden of the Abbey of Valsaintes

Nous ne connaissions ni l’abbaye de Valsaintes, ni son jardinier, Jean-Yves Meignen : mieux vaut visiter sa roseraie en période de floraison, cette belle collection retrace l’histoire de cette fleur prestigieuse depuis son ancêtre, le modeste églantier. Jean-Yves Meignen est chroniqueur jardin sur France Bleue Vaucluse, Drôme Ardèche et Gard Lozère, conférencier, et il collabore au magazine Rustica.
Nous avons écouté sa conférence sur l’usage des huiles essentielles pour soigner les plantes : passionnant et très documenté. J’ai acheté son livre. Mes tentatives en phytothérapie n’ont pas eu de résultat évident, alors pourquoi pas l’aromathérapie ?
We did not know either the abbey of Valsaintes nor its gardener, Jean-Yves Meignen: it is better to visit his rose garden during the flowering period, this beautiful collection traces the history of this prestigious flower from its ancestor, the modest rosehip. Jean-Yves Meignen is a garden columnist on France Bleue Vaucluse, Drôme Ardèche and Gard Lozère, lecturer, and he collaborates with the magazine Rustica.
We listened to his lecture on the use of essential oils to heal plants: fascinating and very well documented. I bought his book. My attempts at herbal medicine didn’t have any obvious results, so why not aromatherapy?

Valsaintes

Jean-Yves Meignen et Éric Petiot sont des pionniers, tous les jardiniers ont à apprendre d’eux. Il me semble intéressant et très important de participer à cette recherche alors qu’on nous parle de dérèglements climatiques, de pollutions et qu’une des premières urgences sur la planète est de nourrir huit milliards d’habitants. Je n’ai pas l’ambition de nourrir beaucoup de gens, mais peut-être pouvons-nous être des passeurs d’expériences dans ce domaine ?
Sur ce questionnement, nous quittons l’abbaye pour retrouver le beau village de Viens.
Jean-Yves Meignen and Éric Petiot are pioneers, all gardeners have something to learn from them. It seems interesting and very important to me to participate in this research when we are being told about climate change, pollution and that one of the first emergencies on the planet is to feed eight billion inhabitants. I don’t have the ambition to feed a lot of people, but maybe we can be carriers of experience in this area?
On this question, we leave the abbey to go to the beautiful village of Viens.

Last but not least – il y en a tant à raconter !
De découvertes en retrouvailles, ce voyage a parfois des allures de pèlerinage, de retour aux sources.
En mars 2020, rappelez-vous, juste avant le premier confinement, nous avions visité Viens. Vous pouvez relire l’histoire mais en descendant directement sur l’arbre fantôme que je reproduis ici.
Last but not least – there is so much to tell!
From discoveries to reunions, this trip sometimes feels like a pilgrimage, a return to the sources.
In March 2020, remember, just before the first confinement, we visited Viens. You can re-read the story but by descending directly to the ghost tree that I reproduce here.

Ça explique pourquoi nous nous invitons chez Huguette que nous n’avons jamais vue. Le café est excellent, la conversation passionnante, mais bientôt nous n’y tenons plus et mettons à l’ombre nos personnes et le chocolat. Il est temps de découvrir le village, nous partons pour une longue balade.
That explains why we invite ourselves to Huguette, whom we have never seen. The coffee is excellent, the conversation fascinating, but soon we can’t stand it any longer and put our people and the chocolate in the shade. It is time to discover the village, we leave for a long walk.

Les belles façades habilement restaurées ne sont pas toujours anciennes. Le village y gagne en cachet, peut-être pas en authenticité ?
The beautiful, skilfully restored facades are not always old. The village gains in cachet, perhaps not in authenticity?

Huguette nous fait découvrir le travail considérable de l’association « les amis de Viens » qui a commencé en 2016 à remonter les murs en pierre sèche (pour ceux qui ont perdu leur calculette ça fait six ans). Alors voilà : tu construis un mur très large (souvent 1.20 mètre) sans mettre un gramme de ciment. Les pierres doivent être agencées ici ou là, pas partout. Ça veut dire qu’il faut les associer un peu comme un puzzle, sans quoi le mur n’est pas solide. La rangée extérieure, celle qui est visible, doit être agencée parfaitement. Sauf erreur de ma part, contre cette rangée il y en a une autre tout pareil. Et pour atteindre la largeur réglementaire, le reste est rempli de « tout venant », de petits cailloux, qui, eux, sont jetés sans tenir compte de leur forme.
Huguette introduces us to the considerable work of the association « les amis de Viens » « Viens’ friends » which began in 2016 to reassemble the dry stone walls (for those who lost their calculator six years ago). So here it is: you build a very wide wall (often 1.20 meters) without putting a gram of cement. The stones must be arranged here or there, not everywhere. That means you have to put them together like a puzzle, otherwise the wall isn’t solid. The outer row, the one that is visible, must be arranged perfectly. Unless I am mistaken, against this row there is another just the same. And to reach the regulation lenght, the rest is filled with « all comers », small pebbles, which are thrown without taking their shape into account.

mur restauré — restored wall
renfoncement (épaisseur du mur visible) — recess (the thickness of the wall is visible)

Ce travail long et difficile a un but : quand il pleut (si si, ça se produit parfois), quand il pleut très fort (une spécialité provençale), l’eau se répand entre toutes les pierres du mur. Son élan est bien freiné. Au lieu de couler en cascade, elle s’écoule plus lentement et je suppose que si une partie continue de ruisseler, une certaine quantité a le temps de s’enfoncer dans le sol. Dans le bas du village nous dit Huguette, là où on a détruit ces murailles pour construire un lotissement, celui-ci se trouve inondé dès qu’il pleut.
D’où viennent ces pierres ? Pour les travaux en cours, ils font un mur neuf avec les pierres du mur qu’ils réparent, il y en a suffisamment.
This long and difficult work has a purpose: when it rains (yes, it happens sometimes), when it rains very hard (a Provençal specialty), the water spreads between all the stones of the wall. His momentum is well curbed. Instead of cascading, it flows more slowly and I guess if some of it continues to trickle, a certain amount has time to sink into the ground. At the bottom of the village, Huguette tells us, where these walls were destroyed to build a housing estate, it is flooded as soon as it rains.
Where do these stones come from? For the work in progress, they are making a new wall with the stones of the wall they are repairing, there are enough of them.

Depuis 2016, des bénévoles redonnent vie à cet espace devenu communal : débroussaillage, plantations, taille, remontage de murs, fabrication de mobilier…
Merci de le respecter.
Since 2016, volunteers have been bringing this now communal space back to life: clearing brush, planting, pruning, reassembling walls, making furniture…
Please respect it.

Nous pénétrons dans une propriété où la propriétaire s’entretient avec deux muraillers : leur métier est de reconstruire ces murailles. L’association s’entoure ainsi de personnes compétentes qui permettent d’éviter les erreurs.
Comme souvent, j’évite de photographier les gens…
We enter a property where the owner talks to two wall builders: their job is to rebuild these walls. The association thus surrounds itself with competent people who make it possible to avoid errors.
As often, I avoid photographing people…

Nous n’avons pas terminé ! « Les amis de Viens » ont rouvert des chemins abandonnés et placé des signalisations. Huguette nous fait faire le tour des « bories » qu’on appelle « capitelles » en Ardèche. Enfin, le tour… Ils en ont répertorié plusieurs centaines ! J’ai toujours aimé ces beaux abris. Eux aussi sont construits en pierre sèche. Ils sont donc indestructibles tant que la végétation ne s’en approche pas. Mais si la branche d’un arbre commence à se frotter régulièrement contre l’assemblage de pierre, la catastrophe n’est pas loin.
We’re not done! « Les amis de Viens » reopened abandoned paths and placed signs. Huguette takes us on a tour of the « bories » called « capitelles » in Ardèche. Finally, the tour… They listed several hundred of them! I have always loved these beautiful shelters. They too are built of dry stone. They are therefore indestructible as long as the vegetation does not approach them. But if the branch of a tree starts rubbing regularly against the stone assembly, disaster is not far away.

Le début de la fin — The beginning of the end
En danger, mais encore très belle — In danger, but still very beautiful

Les bories sont donc très nombreuses sur la commune, pourtant je vois bien que le cœur de Huguette se serre quand elle voit que telle ou telle petite bâtisse ne sera bientôt plus qu’une ruine. Elle a mille fois raison. Je ne suis pas passéiste, je ne crois pas que « c’était mieux avant », mais je crois encore moins à la technologie actuelle, à la fabrication de choses fragiles, peu durables, et dont la fabrication puis la destruction polluent. Il faut respecter le travail des anciens qui avaient beaucoup réfléchi, expérimenté, et mis au point. Leur savoir-faire doit se transmettre, merci aux « Amis de Viens » d’y contribuer…
The bories are therefore very numerous in the town, yet I can see that Huguette’s heart sinks when she sees that such and such a small building will soon be nothing more than a ruin. She is a thousand times right. I’m not outdated, I don’t believe that « it was better before », but I believe even less in current technology, in the manufacture of fragile, unsustainable things, whose manufacture and then destruction pollute. We must respect the work of the elders who had thought a lot, experimented, and developed. Their know-how must be transmitted, thank you to the « Amis de Viens » for contributing…

Je vous laisse en compagnie de ce puits avec cette tuile en travers pour faire s’écouler l’eau — de l’ingéniosité, partout. Si vous le souhaitez, vous pouvez à votre tour faire certaines de ces rencontres, en cliquant sur les liens que je vous donne. Ce ne sera que virtuel, mais cela peut donner une approche intéressante…
I leave you in the company of this well with this tile across it to let the water flow — ingenuity, everywhere. If you wish, you can in turn make some of these meetings, by clicking on the links that I give you. It will only be virtual, but it can give an interesting approach…

Album de voyage

Les levers de soleil sur Saint-Étienne-les-Orgues sont splendides.
Depuis le mois de mars, Paul rêvait d’un pique-nique au Revest-Saint-Martin, c’est chose faite.
The sunrises on Saint-Étienne-les-Orgues are splendid.
Since March, Paul had been dreaming of a picnic at Revest-Saint-Martin, it’s done.

Nous ne tardons pas à partir en balade. Le vieux petit cimetière abandonné est toujours aussi joli. Il fait un temps splendide avec le soleil, toujours au rendez-vous.
We are not long in going for a walk. The old little abandoned cemetery is still pretty. The weather is splendid with the sun, always there.

Bien entendu il faut que je m’amuse avec mon zoom braqué sur Saint-Étienne-les-Orgues.
Of course I have to have fun with my zoom aimed at Saint-Étienne-les-Orgues.

Les maisons de la Blache sont belles, bien réhabilitées. Malheureusement elles semblent désertes. Occupées seulement pendant l’été ?
The houses of La Blache are beautiful, well rehabilitated. Unfortunately they seem deserted. Busy only during the summer?

Certains ont de l’humour.
Some have a sense of humor.

Departure time of the 1st train — Great French express company

Le petit village de Montlaux connaît une animation intéressante, « les Paniers de Lure. » En plus d’un marché de producteurs il y a un stand de reconnaissance des fruits à pépins régionaux (pommes, poires, coings) : je crois que l’idée, c’est de conserver les variétés locales. Les gens sont invités à apporter de ces fruits, plus tard ils apprendront à greffer.
The small village of Montlaux knows an interesting animation, « les Paniers de Lure » « The Baskets of Lure ». In addition to a farmers’ market there is a recognition stand for regional pome fruits (apples, pears, quinces): I think the idea is to preserve local varieties. People are welcome to bring these fruits, later they will learn how to graft.

Pendant ce temps, Patrick Guernier fait les balances voix et guitare aidé de ses amis. Il marche avec de grandes difficultés. J’ai fini par trouver des informations sidérantes à son sujet : atteint de la polio à l’âge de deux ans, il est resté handicapé et a beaucoup souffert de discriminations et même de sadisme auprès de certains enseignants. Le problème s’est posé à nouveau quand il a cherché un travail. Alors, en 2013, il a fait un tour de France en vélo à la force des bras, plus de 4000 kilomètres, pour démontrer que s’il en était capable, alors il pouvait également travailler !
Ce soir c’est aux commandes de la guitare qu’il se trouve, et non pas du vélo. Dans une ambiance amicale, il nous propose des reprises et aussi de ses propres compositions : chapeau bas, l’artiste !
During this time, Patrick Guernier does the voice and guitar sound checks with the help of his friends. He walks with great difficulty. I ended up finding some amazing information about him: he had polio at the age of two, he remained handicapped and suffered a lot of discrimination and even sadism from some teachers. The problem arose again when he looked for a job. So, in 2013, he cycled around France by arm’s length, more than 4000 kilometers, to demonstrate that if he could, then he could also work!
Tonight he is at the controls of the guitar, and not of the bike. In a friendly atmosphere, he sings other people’s songs and also his own creations: hats off, the artist!

J’avais bien dit que nous retournerions à la célèbre librairie des Bleuets à Banon. Je n’avais pas prévu d’y faire de la prise de vue. Et puis, j’ai cru voir un frelon venu feuilleter les livres, et j’ai préféré prévenir un vendeur, qui a ouvert toute grande la porte vers le petit jardin. Il bougeait beaucoup, l’animal (pas le vendeur bien sûr) mais j’ai réussi à prouver que mon Canon a une bien meilleure vision que moi !
I had said that we would return to the famous Bleuets bookstore in Banon. I hadn’t planned to shoot there. And then, I thought I saw a hornet come to leaf through the books, and I preferred to warn a salesman, who opened the door wide to the small garden. He was moving a lot, the animal (not the seller of course) but I managed to prove that my Canon has much better vision than me!

Au moins, l’avertissement est clair !
At least the warning is clear! « no entry – dead end – private property »

Nous quittons Banon pour pique-niquer aux Lardiers, sous ce marronnier où vous pouvez voir un cœur ou une tête d’animal.
We leave Banon to picnic at Les Lardiers, under this chestnut tree where you can see a heart or the head of an animal.

rose trémière — Hollyhock

Petit moment avant d’y aller…
A little moment before going…

…et on y va !
…and here we go!

Collet du Champon

Parfois, une bonne surprise
Sometimes a good surprise

« legal refusal of the “Linky” communicating sensor meter »

Oui ? Quoi ? Je n’entends rien. JE N’ENTENDS RIEN ! Si c’est mieux ? Ah, voilà qui est bien. Oui ? Trop long ? Aaaaarg ! Bon, j’ai compris…
On me glisse dans l’oreillette que si je veux fidéliser mon cher lectorat, il ne faut pas écrire trop long. La balade aux Lardiers, c’était mardi dernier ! Et notre petit voyage n’est pas fini.
Alors je vous laisse en compagnie de ce tracteur philosophe…
Yes ? What ? I do not hear anything. I DO NOT HEAR ANYTHING ! If it’s better? Oh, that’s good. Yes ? Too long ? Aaaaarg! Alright, I got it…
I am told in the headset that if I want to retain my dear readership, I should not write too long. The Lardiers ride was last Tuesday! And our little journey is not over.
So I leave you with this philosophical tractor…

Premières impressions

Lever de soleil — Sunrise

– FOURRE-TOUT DE MAUVAISE HUMEUR
« Avec Extinction Rebellion » « vendredi 23 et samedi 24 septembre, Attac a organisé deux actions au Bourget et à Antibes pour bloquer les jets privés et yachts des ultra-riches afin de dénoncer leur responsabilité dans la crise climatique. Ces actions ne sont qu’un début : nous appelons à poursuivre les criminels climatiques dans tout le territoire ! »
Vous pouvez en lire plus au sujet des jets en cliquant ici, et des yachts en cliquant là…
– BAD MOOD TOTE
« With Extinction Rebellion » « Friday September 23 and Saturday September 24, Attac organized two actions at Le Bourget and Antibes to block the private jets and yachts of the ultra-rich in order to expose their responsibility for the climate crisis. These actions are just the beginning: we call for the prosecution of climate criminals across the territory! »
You can read more about jets by clicking here, and yachts by clicking here…

Mais rassurez-vous, chez nous les délinquants n’ont qu’à bien se tenir. On dresse cerfs, blaireaux et pingouins des îles pour exercer une surveillance étroite et efficace du territoire en leur apprenant à manipuler les caméras de surveillance.
But rest assured, with us the offenders just have to behave themselves. Deer, badgers and island penguins are trained to exercise close and effective surveillance of the territory by teaching them how to handle surveillance cameras.

Property under video surveillance

Je fauche à Bernadette une image extrêmement pertinente. Je mélange tout avec n’importe quoi ? Pas du tout, je dénonce la bêtise humaine et criminelle.
I steal Bernadette an extremely relevant image. I mix everything with anything? Not at all, I denounce human and criminal stupidity.

SPA : Animal protection Society

J’aurais eu grand plaisir à publier un texte que m’a envoyé Hortensia, rappelant les consignes d’économie qui nous sont serinées tandis que les « sports » à grand spectacle, ou les avions qui volent à vide continuent de gaspiller allègrement ces ressources fossiles raréfiées. J’enverrai son message à tous ceux qui en feront la demande car malgré tout l’intérêt de son avertissement, je crains de faire déborder mon fourre-tout.
I would have had great pleasure in publishing a text sent to me by Hortensia, reminding us of the saving instructions that are repeated to us while the « sports » with great spectacle, or the planes which fly empty continue to happily waste these resources rarefied fossils. I will send her message to anyone who requests it because despite all the interest of her warning, I fear to overflow my tote.

ON ARRÊTE LES FOURRE-TOUT
Je préfère les commémorations à notre échelle : le 28 septembre 1972, quittant enfin l’hôpital et ses suites après un « bel » accident de deudeuche, je me suis trouvée passagère d’une autre deudeuche moins cassée. Mon gentil pilote m’a conduite dans la belle école de Vertrieu où Paul officiait, son premier poste, et c’est ainsi que mon existence de couple a commencé. Ne sortez pas vos calculettes, Paul et moi avons célébré nos cinquante ans de vie commune le 28 septembre, et c’est vachement plus intéressant que de râler dans toutes les directions. Les noces d’or officielles, légales, viendront après, nous n’avions pas l’intention de nous marier : cela s’est fait quatre mois plus tard.

WE STOP THE TOTES
I prefer commemorations on our scale: on September 28, 1972, finally leaving the hospital and its suites after a « beautiful » deudeuche (2CV) accident, I found myself a passenger in another less broken deudeuche. My kind pilot took me to the beautiful school of Vertrieu where Paul officiated, his first position, and that’s how my existence as a couple began. Don’t get out your calculators, Paul and I celebrated our fifty years together on September 28, and it’s so much more interesting than bitching in all directions. The official, legal golden wedding will come after, we had no intention of getting married: it happened four months later.

Photo Gérard

Le 28 septembre dernier, nous avons joyeusement entamé la seconde session (les cinquante années à venir) en mangeant à l’Armoire à Cuillères à Crémieu. Perrine est toujours aussi accueillante, sa cuisine toujours aussi recherchée et toujours excellente. Avec sa serveuse, elles ont bien pris soin de nous. Et, comme toutes les autres personnes auxquelles nous parlions de cet anniversaire, elles ont reconnu que cinquante ans, c’est pas facile, ça ne se fait pas comme ça. Je ne les contredirai pas.
On September 28, we happily started the second session (the next fifty years) by eating at l’Armoire à Cuillères in Crémieu. Perrine is always so welcoming, her cook always so sought after and always excellent. Together with her waitress, they took good care of us. And, like all the other people we spoke to about this anniversary, they recognized that fifty years is not easy, it does not happen like that. I will not contradict them.

Crémieu
Ce n’est pas Crémieu — It is’nt Crémieu

Je l’ai déjà dit, on est passé de trop chaud à très frais, de trop sec à bien arrosé. Cela nous a permis de réduire les séquences au jardin, même si j’y ai fait une belle récolte de haricots verts (tardifs, pour eux aussi la chaleur a compliqué la croissance). Je l’ai déjà dit aussi, on a de nouveau la bougeotte, j’aurais pu intituler cette page « vagabondages (3) »… On a fait un petit tour jusqu’à Passins. Je tenais à voir de plus près la maison en partie effondrée, cause d’une déviation bien compliquée de la circulation sur l’axe Crémieu-Morestel (une route très fréquentée). Le hasard nous a fait croiser la route d’un monsieur qui a été facteur pendant des années, un monsieur très gentil avec qui nous avons bavardé quelques instants.
As I have already said, we went from too hot to very cool, from too dry to well watered. This allowed us to reduce the sequences in the garden, even if I had a good harvest of green beans there (late, for them too the heat complicated their growth). I’ve already said it too, we’re on the move again, I could have titled this page « vagabondages (3) »… We took a short walk to Passins. I wanted to take a closer look at the partly collapsed house, that caused a very complicated diversion of traffic on the Crémieu-Morestel axis (a very busy road). Chance made us cross paths with a gentleman who had been a postman for years, a very nice gentleman with whom we chatted for a few moments.

Enfin, le grand jour est arrivé. Je n’ai jamais pris autant de bagages avant de partir pour même pas deux semaines ! Comme en décembre, comme en mars, on a passé le Col de la Croix Haute. Nous sommes à nouveau installés dans le gîte de Saint-Étienne-les-Orgues et très contents d’être là.
Finally, the big day has arrived. I have never taken so much luggage before leaving for not even two weeks! As in December, as in March, we passed the Col de la Croix Haute. We are once again settled in the Saint-Étienne-les-Orgues gite and very happy to be there.

Vue depuis la fenêtre avec photographe au miroir
View from window with photographer in mirror

Le « lever de soleil », et le « ce n’est pas Crémieu », c’est ici.
The « sunrise », and the « it’s not Crémieu », it’s here.

À peine arrivés, nous retrouvons les jolies petites rues du village, avec les portes que Paul collectionne, des sculptures ingénieuses (j’aime tout particulièrement cette armée de lecteurs le nez dans leur bouquin), et sur le romarin l’étrange floraison de plumes de pigeons…
Barely arrived, we find the pretty little streets of the village, with the doors that Paul collects, ingenious sculptures (I particularly like this army of readers with their noses in their books), and on the rosemary the strange flowering of feathers pigeons…

Avec sculpture — With sculpture

Après s’être goinfrés de cotoneaster, les escargots font la sieste.
After stuffing themselves with cotoneaster, the snails take a nap.

Une belle balade, Fontienne-Le Revest
A nice walk, Fontienne-Le Revest

La même vue de Saint-Étienne-les-Orgues avec et sans le zoom.
The same view of Saint-Étienne-les-Orgues with and without the zoom.

Des propriétés luxueuses, à l’écart, inoccupées
Luxurious properties, secluded, unoccupied

Abondance de colchiques
Abundance of colchicum

Ces premières impressions sont bien plaisantes. Et mardi, main basse sur Banon !
These first impressions are very pleasant. And Tuesday, stranglehold on Banon!