Balades

« Y’avait dans l’temps
un biau grand chemin
à c’t’heure n’est pas
plus grand qu’la main
par où donc que j’chemin’rai d’main »


Le cheminot de Gaston Couté chemine, chemine, mais d’année en année le chemin diminue jusqu’à devenir « mince comme une couleuvre ».
Tout près de chez nous, il y avait un chemin qui, depuis la route de Passins, vous permettait de monter en douceur directement dans les bois. Il n’a pas eu le temps de mincir : quand le paysan qui possédait le terrain le long du chemin a acheté le terrain de l’autre côté, il a fait disparaître le chemin d’un bon coup de charrue.
« C’est toujours ça de gagné, tu payes pas d’impôt dessus, et puis ce chemin il y passait jamais personne. »
Ce qui est faux bien sûr. Il n’y a plus que la carte d’état-major qui n’ait pas été informée de l’escamotage.

« In the old days there was
a nice wide path
now it’s not
bigger than the hand
by where will I go tomorrow »

Gaston Couté’s walker (cheminot) walks, walks, but year after year the path decreases until it becomes « as thin as a snake ».
Very close to us, there was a path which allowed you, from the Passins road, to climb smoothly directly into the woods. It had no time to decrease down: when the peasant who owned the land along the path bought the land on the other side, he swept the path away with a good blow of the plow.
« It’s always a win, you pay no tax on it, and then no one ever went down this path. »
Which is of course false. There is only the staff card that was not informed of the concealment.

Je vous parlais la semaine dernière de la balade que Paul et moi avons faite près de Quirieu. Nous y retournons le lundi et le mardi, pour découvrir chaque fois un nouvel itinéraire, et nous conservons les traces de ces sorties dans nos archives car elles sont fort plaisantes, nous aurons plaisir à y retourner.
I was telling you last week about the walk that Paul and I took near Quirieu. We return there on Monday and Tuesday, to discover a new itinerary each time, and we keep the traces of these outings in our archives because they are very pleasant, we will be happy to return there.

Je vous pose à nouveau la question « où est le sud où est le nord » ? Quand j’étais petite, on m’avait parlé d’adret et d’ubac. Ma photo aurait bien aidé à comprendre le phénomène.
I ask you again the question « where is the south where is the nort »? When I was a child, I was told about « adret » and « ubac ». My photo would have helped to understand the phenomenon.

En passant je remarque cet arbre « malade du haut », que je vous découpe pour mieux voir et pour vous faire partager ma perplexité : il ne va pas bien mais je me demande ce qui lui est arrivé !
In passing I notice this tree « sick from the top », which I cut you to see better and to share my perplexity with you: it is not doing well but I wonder what happened to it!

Le mardi, nous sommes fatigués, mais les jours sans pluie sont si rares, nous avons envie d’en profiter. Nous laissons encore une fois la voiture près de Quirieu, nous allons jusqu’au Rolland à l’entrée de Bouvesse et de là à Marlieu, puis nous prenons la direction de Chavannes : nous avons laissé un chemin pour une route, mais elle est petite et tranquille. Elle sinue au milieu des bois.
Tuesday we are tired, but days without rain are so rare, we want to take advantage of them. Once again we leave the car near Quirieu, we go to the Rolland at the entrance of Bouvesse and from there to Marlieu, then we take the direction of Chavannes: we have left a path for a road, but it is small and quiet. It winds through the woods.

Nous cherchons en vain le chemin qui doit nous permettre de contourner Chavannes et de rejoindre la voiture. Un sentier mal dessiné semble se perdre le long d’une récente coupe de bois, alors nous restons sur la route.
We search in vain for the path that should allow us to bypass Chavannes and join the car. A poorly designed path seems to get lost along a recent log, so we stay on the road.

 

« Y’avait dans l’temps
un biau grand chemin
cheminot cheminot chemine
à c’t’heure n’est pas
plus grand qu’la main
par où donc que j’chemin’rai d’main »
« In the old days there was
a nice wide path
walker walker walks
now it’s not
bigger than the hand
by where will I go tomorrow »

Deux petits tracteurs lourdement chargés de bois nous doublent à petite vitesse.
Two small tractors heavily loaded with wood pass us at low speed.

C’est comme ça que nous passons devant chez toi, Geneviève. Chez toi ? Je crois que j’ai reconnu l’endroit, mais ça fait si longtemps que nous ne sommes pas venus ! L’un des bûcherons est peut-être ton frère. Nous hésitons à taper à ta porte – si toutefois il s’agit bien de ta porte – mais la fatigue se fait sentir et nous avons hâte de rentrer maintenant.
This is how we walk past your home, Geneviève. Your home ? I think I recognized the place, but it’s been so long since we last came! One of the loggers might be your brother. We hesitate to knock on your door – if it is indeed your door – but fatigue sets in and we can’t wait to get home now.

Malheureusement, comme notre retour par les bois a échoué, nous terminons la balade par une route plus importante et bien plus passante. Ce sont principalement des SUV, de quoi m’exaspérer ! « Une tonne pour transporter quatre-vingt kilos ! » dénonçait un militant, dénonçant l’usage de la voiture individuelle à la place de transports collectifs. Il n’y a pas vraiment de place pour les piétons par ici. On se serait bien passés de ce kilomètre supplémentaire.
Unfortunately, as our return through the woods failed, we end the walk with a larger and more busy road. They’re mostly SUV, which annoys me! « A ton to transport eighty kilos! » an activist said, denouncing the use of private cars instead of public transport. There isn’t much room for pedestrians around here. We would have done well without this extra kilometer.

Je me chantonne la chanson de Gaston Couté, ce n’est pas la première fois qu’un chemin disparaît.


« Le ch’min c’était à leur jugé
d’la bonne terre perdue
à chaque labour ils l’ont mangé
d’un sillon d’charrue »

 

I sing the song of Gaston Couté to myself, it is not the first time that a path has disappeared.

« The path was at their judgment
good soil lost
with each plowing they ate it
of a plow furrow »

Il nous faudra chercher le bout de chemin par son autre extrémité, au Buissonnet, pour suivre une autre fois ce parcours.
We will have to look for the end of the path at its other end, at Buissonnet, to follow this route again.

Nous ne sommes pas les seuls à nous promener : les chevreuils continuent à nous faire des visites régulières. Les salades broutées à l’automne n’ont pas survécu et ont pourri. Paul et Lolo prévoient de remettre un grillage partout sur leurs passages, Lolo a déjà commencé, derrière la serre.
We are not the only ones to walk: the deer continue to make regular visits to us. The salads grazed in the fall did not survive and rotted. Paul and Lolo plan to put a fence everywhere on their passages, Lolo has already started, behind the greenhouse.

Les pivoines montrent leur nez, Paul se hâte de les rendre visibles avec du grillage. Les samares s’ouvrent par centaines, mais nous ne laisserons pas la forêt se développer.
The peonies show their noses, Paul hastens to make them visible with wire mesh. The samaras are opening by the hundreds, but we will not let the forest grow.

Vendredi 12, neige et froid, vendredi 19 chaleur printanière en dessus des moyennes saisonnières. Ce n’est pas sans inquiétude que nous voyons le printemps se manifester, des gelées tardives seraient catastrophiques. Mais une autre part de nous se réjouit et profite de ce renouveau : on est si bien dehors !
Dimanche 14, sortie avec parka, dimanche 21, sans parka, même le sweat est de trop !
Friday 12 snow and cold, Friday 19 spring heat above seasonal averages. It is not without concern that we see spring breaking in, late frosts would be catastrophic. But another part of us rejoices and takes advantage of this renewal: we are so well outside!
Sunday 14th, outing with a parka, Sunday 21st, without a parka, even the sweatshirt is too much!

Le texte « les mangeux d’terre » se trouve ici. Sur youtube vous pouvez écouter la version chantée par Gérard Pierron.
The text « les mangeux d’terre » can be found here. On youtube you can listen to the version sung by Gérard Pierron.



Je voulais parler de l’industrie agro-alimentaire et comment elle nous empoisonne, mais je recommence à écouter un peu la radio du fait que je conduis sur de petits trajets (une habitude que j’ai, écouter la radio quand je suis seule) : j’ai entendu France culture présenter une émission, « la fabrique de l’ignorance », à voir sur Arte aujourd’hui, mardi 23. Au passage l’émission égratigne le comportement des Français : après avoir critiqué les vaccins anti-Covid, ils se ruent sur les centres de vaccination (ce qui n’est pas mon cas, bien entendu).
I wanted to talk about the food industry and how it poisons us, but I’m starting to listen to the radio a bit again as I drive short trips (a habit I have, listening to the radio when I’m alone) : I heard France Culture present a program, « la fabrique de l’ignorance », to see on Arte today, Tuesday 23. By the way, the show scratches the behavior of the French: after having criticized the anti-Covid vaccines , they rush to the vaccination centers (which is not my case, of course).

C’est facile de se moquer. Après plus d’un an d’insupportable matraquage médiatique (on ne peut appeler cela « de l’info »), après avoir distillé l’angoisse et généré la folie, on propose la solution miracle, et on voudrait que notre esprit cartésien ne cède pas à un besoin atavique de sécurité ?
It’s easy to laugh at. After more than a year of unbearable media hype (we can’t call it « news »), after having distilled anxiety and generated madness, they are proposing the miracle solution, and they would like our Cartesian mind not to not give in to an atavistic need for security?

En plus d’être diffusée aujourd’hui, l’émission « la fabrique de l’ignorance » est disponible jusqu’au 23 avril en cliquant sur ce lien, et je vous invite vivement à la suivre.
In addition to airing today, the show « la fabrique de l’ignorance » is available until April 23 by clicking on this link, and I urge you to follow it.

Je me rappelle très nettement tout le bien qu’on disait du tabac dans les années 70. L’émission nous apprend qu’en réalité, dès les années 50, la recherche avait révélé « que le tabac constitue un facteur de cancer et d’accidents cardiovasculaires. Pour contrer une vérité dérangeante, car susceptible d’entraîner une réglementation accrue au prix de lourdes pertes financières, l’industrie imagine alors en secret une forme particulière de désinformation, qui se généralise aujourd’hui : susciter, en finançant, entre autres, abondamment des études scientifiques concurrentes, un épais nuage de doute qui alimente les controverses et égare les opinions publiques. »

I can vividly remember all the good things said about tobacco in the 1970s. The show tells us that in fact, as early as the 1950s, research had revealed « that tobacco is a factor in cancer and cardiovascular events. To counter a disturbing truth, because it could lead to increased regulation at the cost of heavy financial losses, the industry then secretly imagines a particular form of disinformation, which is becoming widespread today: to arouse, by financing, among other things, abundantly competing scientific studies, a thick cloud of doubt that feeds controversies and misleads public opinion. »

La stratégie des industriels du tabac est bien explicitée, et c’est la même que reprennent d’autres firmes à mesure que les problèmes émergent.
The tobacco industry’s strategy is well articulated, and it is the same that other firms are picking up on as problems emerge.

« Le doute est notre produit car c’est le meilleur moyen de concurrencer l’ensemble des faits présents dans l’esprit du public. C’est aussi le moyen d’établir une controverse. »
« Doubt is our product because it is the best way to compete with all of the facts in the public mind. It is also the way to establish controversy. »

Il s’agit utiliser la science pour éviter la vérité. Prenons la vitesse de la chute d’une pomme, dit un des intervenants. C’est aujourd’hui un fait scientifique, démontré, qu’il n’est plus nécessaire de remettre en question. Mais l’industrie remet en question ce qui n’a pas besoin de l’être, afin de générer le doute. Les néonicotinoïdes tuent les abeilles, disent les apiculteurs, mais plutôt que de le reconnaître, les industriels lancent une fausse campagne d’information à coups de millions de dollars ou d’euros.
It’s about using science to avoid the truth. One of the speaker says: « consider the speed of an apple falling. This is now a proven scientific fact that no longer needs to be questioned. » But the industry questions what doesn’t need to be, in order to generate doubt. Neonicotinoids kill bees, say beekeepers, but rather than admit it, industry is launching a bogus information campaign with millions of dollars or euros.

Un peu comme des Don Quichotte, incompris souvent, les chercheurs se battent contre cet état de fait. Il existe maintenant un mot, l’agnotologie : l’étude de l’ignorance. Cela ressemble à un paradoxe, mais il s’agit bien de fabriquer de l’ignorance et nous avons tous intérêt à savoir repérer ce qui est science et ce qui ne l’est pas.
Researchers are fighting against this state of affairs’, a bit like Don Quixotes, often misunderstood. There is now a word, agnotology: the study of ignorance. It sounds like a paradox, but it is all about fabricating ignorance and we all have an interest in knowing how to spot what is science and what is not.

Je vous parlais avec regret de Callenbach et de son « Écotopia » : ces tristes affaires comme l’agnotologie font rêver d’un autre monde, avec d’autres mentalités, d’autres attitudes ; une vraie prise en compte des vrais problèmes qu’il faut chercher à résoudre, les industries faisant perdre un temps précieux par leurs enfumages.
I spoke to you with regret about Callenbach and his « Écotopia »: these sad affairs, like agnotology, make you dream of another world, with other mentalities, other attitudes; a real taking into account of the real problems that must be sought to solve, as industries waste precious time by their smoking.

En plus de Callenbach et de son « Écotopia », j’avais évoqué l’écrivain Georges Stewart, dont le livre « Maria la tempête » avait vivement frappé Callenbach. Paul m’a trouvé ce « Maria » dans sa première édition en français, un exemplaire édité en 1951 (j’étais pas née), un drôle de bouquin vraiment !
In addition to Callenbach and his « Écotopia », I had mentioned the writer Georges Stewart, whose book « Storm » had struck Callenbach deeply. Paul found me this « Storm » in its first edition in French, a copy published in 1951 (I was not born), a really funny book!

Eh bien, nous quittons l’agnotologie et son cortège d’angoisses. Les peurs dans « Maria la tempête » sont d’un tout autre ordre. Le récit se situe pendant une douzaine de jours entre 1945 et 1948. Il s’agit en quelque sorte d’un cours de météorologie, exhaustif je crois, extrêmement documenté, avec les moyens d’époque : pas de satellites, pas d’internet, les infos étant transmises depuis les navires, les avions, par radio, par téléphone… ou par Télétype (ou téléscripteur).
Well, we leave agnotology and its attendant anguish. The fears in « Storm » are of a different order. The story takes place over a dozen days between 1945 and 1948. It is in a way a meteorology course, exhaustive I believe, extremely documented, with the means of the time: no satellites, no internet , the information being transmitted from ships, planes, by radio, by telephone… or by Teletype (or teleprinter).

Dans le Bureau Météorologique de San Francisco travaillent un jeune stagiaire et son chef plus âgé, qui reçoivent souvent la visite du « Vieux », chacun des trois estimant bien meilleure sa propre façon d’agir : c’est l’occasion de présenter l’évolution de la science météorologique entre la fin du dix-neuvième siècle et les années d’après-guerre.
In the Meteorological Office of San Francisco work a young intern and his older boss, who often receive a visit from the « Old », each of the three considering their own way of doing much better: this is an opportunity to present the evolution of meteorological science between the end of the nineteenth century and the post-war years.

Ce poste a la grave responsabilité de faire des prévisions permettant aux humains de vaquer à leurs occupations en fonction du temps qu’il fera. Ainsi les responsables de la voirie savent s’ils doivent se tenir prêts à déneiger les routes.
This position has the serious responsibility of making forecasts allowing humans to go about their business according to the weather. This way, road officials know whether they should be ready to clear the roads.

Je n’aurais pas cru qu’un long roman sur le sujet puisse me captiver autant. Honnêtement, j’ai survolé sans comprendre les fronts froids, les fronts chauds, les pressions basses ou hautes, les isobares, absolument incapable d’imaginer la carte que chaque jour, le stagiaire dessine en fonction des données arrivées dans le Télétype, par téléphone ou par radio…
I wouldn’t have believed that a long novel on the subject could captivate me so much. Honestly, I flew over without understanding the cold fronts, the warm fronts, the low or high pressures, the isobars, absolutely unable to imagine the map that each day, the trainee draws according to the data arrived in the Teletype, by telephone or by radio …

Mais Stewart mène très bien sa barque et gère les innombrables personnages qui vont accompagner le récit depuis la naissance de Maria, sur la carte : petit ovale en forme de ballon de rugby, jusqu’à la mort de cette tempête. Dans ce livre, les personnages assument leurs responsabilités en toute conscience. Je ressens comme un lien entre tous ceux qui en quelque sorte accompagnent la tempête, la surveillent, réparent les dégâts aussi bien en grimpant aux poteaux qu’en ouvrant les vannes pour que l’eau s’écoule.
But Stewart manages his boat very well and manages the countless characters who will accompany the story from the birth of Maria, on the map: a small oval in the shape of a rugby ball, until the death of this storm. In this book, the characters assume their responsibilities conscientiously. I feel like a bond between all those who are in some way accompanying the storm, watching it, repairing the damage both by climbing the poles and opening the floodgates for the water to flow.

Chacun à sa place joue son rôle à la perfection, on assiste comme à un ballet bien réglé. Le nombre de personnes et d’activités nécessaires pour prévoir le temps, dégager les routes, faire voler les avions ou rouler les trains dans des conditions extrêmes est impressionnant.
Each in his place plays his role to perfection, we attend like a well-regulated ballet. The number of people and activities required to predict the weather, clear roads, fly planes or run trains in extreme conditions is staggering.

Au moins, il n’y a pas de personnages doubles qui vont tenter de faire croire que le tabac est inoffensif et qu’on peut sur-consommer du sucre sans danger pour sa santé. C’est peut-être ce qui me plaît dans ce livre : il n’y a pas de personnages malfaisants, menteurs, mal intentionnés. La fiction repose d’une réalité peu supportable…
At least there aren’t any double characters who will try to make people believe that tobacco is harmless and that you can over-consume sugar without endangering your health. Maybe that’s what I like about this book: there are no evil, lying, evil-minded characters. The fiction is more comfortable than an unbearable reality …

J’oubliais : c’est à cause de ce livre peu connu que, depuis, on donne un nom aux tempêtes…
I forgot: it’s because of this little-known book that we’ve given storms a name since …

Je laisse la parole d’abord à Georges Stewart, pour la dédicace qu’il a faite de son livre, ensuite à Wikipédia qui cite un détail particulièrement savoureux de l’histoire de la météorologie !
I leave the floor first to Georges Stewart, for the dedication he made of his book, then to Wikipedia, which cites a particularly tasty detail from the history of meteorology!
The author thanks the organizations whose names he cites for their generous assistance.


Wikipédia : “L’histoire de la prévision du temps remonte à des temps immémoriaux avec les oracles et devins. Elle ne fut pas toujours bien vue. Ainsi une loi anglaise de 1677 condamnait au bûcher les météorologues, taxés de sorcellerie. Cette loi ne fut abrogée qu’en 1959 mais ne fut pas toujours appliquée à la lettre. Ainsi le Group Captain James Stagg, météorologue en chef, et les membres de ses trois équipes de prévision, purent prédire une accalmie pour le débarquement de Normandie le matin du 6 juin 1944, sans crainte de subir ce sort. ”
Wikipedia: “The history of weather forecasting dates back to time immemorial with oracles and diviners. It was not always well seen. Thus an English law of 1677 condemned meteorologists, accused of witchcraft, to the stake. This law was not repealed until 1959 but was not always applied to the letter. Thus Group Captain James Stagg, chief meteorologist, and the members of his three forecasting teams, were able to predict a lull for the Normandy landings on the morning of June 6, 1944, without fear of suffering this fate.”

Des sououououououououous !

Chaque mardi, après avoir cliqué sur « publier », je commence à me demander dans quelle laine sera tricotée ma prochaine chronique !
Every Tuesday, after clicking on « publish », I start to wonder in which yarn my next column will be knitted!

Un virus agressif et plein de dents, échappé d’un laboratoire chinois, est venu directement chez nous en volant sur ses petites ailes maléfiques. Il s’est posé sur le câble du téléphone : court-circuit et hop !, plus de téléphone, plus d’internet… J’appelle le robot (cela fait quelques années que nous avons cédé à la mode du portable : c’est utile quand on tombe de vélo, ou quand on doit faire appel à MAIF assistance pour sortir la voiture d’un mauvais pas). Donc j’appelle le robot du service d’entretien qui me pose tout un tas de questions auxquelles je réponds par OUI ou par NON, jusqu’à ce qu’il se décide à me mettre en communication avec une personne humaine.
An aggressive, toothy virus that escaped from a Chinese laboratory came straight to us flying on its evil little wings. It landed on the telephone cable: short circuit and presto !, no more telephone, no more internet… I call the robot (it’s been a few years since we gave in to the mobile phone fashion: it’s useful when you fall off your bike, or when you have to call on MAIF assistance – insurance help – to get the car out of a bad situation). So I call the robot in the maintenance department and it asks me a lot of questions that I answer YES or NO, until it decides to put me in touch with a human person.

Espoir d'arbre - Tree hope

Après une attente agrémentée d’une horrible petite musique, la personne humaine se manifeste, je lui indique la panne et le diagnostic : le technicien passera demain mercredi entre huit et treize heures. C’est une bonne surprise, je suis très satisfaite.
After a wait accompanied by a horrible little music, the human person answers me, I tell him about the fault and the diagnosis: the technician will come tomorrow Wednesday between eight and one o’clock. It’s a good surprise, I’m very satisfied.

Le mercredi, après une attente vaine, j’appelle à nouveau, longtemps après treize heures, et j’affronte à nouveau les questions du robot à qui je donne les mêmes réponses. La personne humaine me répond enfin, consulte ses dossiers, me dit « le technicien ne s’est pas présenté. » Puis me propose un rendez-vous téléphonique jeudi entre treize et quatorze heures.
On Wednesday, after a vain wait, I call again, long after one o’clock, and again face the robot’s questions to which I give the same answers. The human person finally answers me, consults his files, says « the technician did not come ». Then offers me a telephone meeting Thursday between one and two o’clock.

Hortensia... - Hydrangea ...

...et déjà des bourgeons ouverts ! - ... and already open buds!

Et me rappelle jeudi entre treize et quatorze heures pour me dire que je serai rappelée dans 48 heures, peut-être même 24 si j’ai de la chance. Bon, tant pis, que faire ?
And calls me back Thursday between 1 and 2 p.m. to tell me I’ll be called back in 48 hours, maybe even 24 if I’m lucky. Well, too bad, what to do?

Quelques minutes plus tard, Paul regarde dehors par hasard et voit passer un camion-nacelle : voilà notre dépanneur !
A few minutes later, Paul by chance looks outside and sees a bucket truck pass: here is our convenience store!

Problème : s’il n’est pas venu hier, c’est que personne ne le lui a demandé. Je devrais sans doute dire « aucun robot ne le lui a demandé ». J’espère qu’il n’y aura pas une distorsion temporelle qui le rendrait responsable de sa non-venue d’hier. Nous parlons un peu des robots, il déteste : ce matin, il aurait dû être à six endroits différents à huit heures. On licencie, on fait faire le travail par des machines, et on voudrait que ça fonctionne ?
Problem: If he didn’t come yesterday, no one asked him to. I should probably say « no robot asked him ». I hope there won’t be a time warp that blames him for not showing up yesterday. We talk a little about the robots, he hates: this morning he should have been in six different places at eight o’clock. We lay people off, we have machines do the work, and we want it to work?

Le téléphone est réparé, pas l’accès à internet : le technicien va à Morestel faire d’autres branchements et changer des pièces. Il appelle pour connaître le résultat, toujours pas d’internet, mais dès qu’il a raccroché la connexion se rétablit. Je n’ai aucun moyen de le rappeler pour le lui dire !
The phone is repaired, not the internet access: the technician goes to Morestel to make other connections and change parts. He calls to know the result, still no internet, but as soon as he hangs up the connection is restored. I have no way of calling him back to tell him!

Où est le sud, où est le nord ? - Where is the south, where is the north?

Donc tout marche bien à nouveau, ce qui n’empêche pas Orange de laisser un message, le jour suivant, vendredi, pour nous dire que la réparation sera bientôt faite. Et en effet un nouveau camion mandaté par une autre société arrivera quelques jours plus tard, le lundi, et ce nouveau technicien sera obligé de vérifier à son tour que tout va bien (pour prouver qu’il était bien là et pas en promenade ?).
So everything is working fine again, which does not prevent Orange from leaving a message the next day, Friday, to tell us that the repair will be done soon. And indeed a new truck commissioned by another company will arrive a few days later, on Monday, and this new technician will have to check in turn that all is well (to prove that he was indeed there and not out for a walk?) .

Mon histoire est un peu longue et de peu d’intérêt. Je suis toujours abasourdie de constater à quelles aberrations nous mène la technologie orientée vers un maximum d’économie et les réductions drastiques d’emplois. À quoi rime cette folie d’économie ? Bien sûr, je suis hostile au gaspillage, mais il ne s’agit pas de cela dans le monde du travail : il s’agit de rationaliser au-delà de toute raison pour ne rien laisser au hasard afin de garder, conserver, accumuler le maximum d’argent comme le ferait le plus fou de tous les avares.
My story is a bit long and of little interest. I am always stunned to see the aberrations leading us to technology geared towards maximum savings and drastic reductions in jobs. What does this madness of economy mean? Of course, I am hostile to waste, but it is not about that in the world of work: it is about streamline beyond all reason to leave nothing to chance in order to keep, conserve, accumulate the as much money as the craziest of all the miser would do.

Reconnaissons-le : l’argent, c’est plus simple que le troc. Si j’élève des poules et que je paye toutes mes factures en gallinacés, il vient un moment où mes fournisseurs auront gagné assez de poules pour ne plus vouloir faire affaire avec moi. À la place des poules, l’argent est une valeur universelle.
Let’s face it: money is easier than bartering. If I raise chickens and pay all my bills in gallinaceous, there comes a time when my suppliers will have won enough chickens that they no longer want to do business with me. Instead of chickens, money is of universal value.

Mais c’est aussi une maladie comme l’excès de sel ou de sucre : il en faut, le moins possible. Et les problèmes commencent. À partir de quand a-t-on trop d’argent ?
But it’s also a disease like too much salt or sugar: you need it, as little as possible. And the problems begin. When do you have too much money?

Comme le dit Patrice à propos des gros actionnaires, « ils n’auront pas assez d’une vie pour dépenser tout ce qu’ils auront mis en banque alors que de part leurs façons de vivre ils mettent des millions de gens dans la pauvreté et la faim. »
As Patrice says about the big shareholders, « they will not have enough of a life to spend all that they will have put in the bank whereas by share of their ways of living they put millions of people in poverty and hunger. »

Des exemples d’enrichissements scandaleux, ce n’est pas ce qui manque.
There is no shortage of examples of scandalous enrichment.

Je me rappelle avoir vu passer un jour une information concernant le cholestérol : pour s’enrichir davantage, les laboratoires (je dois préciser « poussés par les actionnaires », merci Angelo) ont fait baisser le seuil à partir duquel on traite les patients contre le cholestérol. Ainsi les ventes ont augmenté sans aucun effet positif sur la santé des gens. Au contraire :
I remember having seen one day an information concerning cholesterol: to enrich themselves further, the laboratories (I must specify « pushed by the shareholders », thank you Angelo) lowered the threshold from which we treat patients against cholesterol. So sales have increased with no positive effect on people’s health. On the contrary:


Comme on a besoin de compensation, les gens « victimes » d’hypercholestérolémie ont remplacé les aliments gras par des aliments sucrés, et maintenant il y a une grande quantité de diabétiques. Aujourd’hui, le corps médical s’inquiète bien plus du diabète que du cholestérol.
Because of the need for compensation, people who are « victims » of high cholesterol have replaced fatty foods with sugary foods, and now there are a large number of diabetics. Today, the medical profession is far more concerned about diabetes than cholesterol.

Comme je ne suis pas journaliste, je vous transmets ces affirmations sans rien vous garantir, à vous de faire la recherche si vous le souhaitez.
As I am not a journalist, I send you these affirmations without guaranteeing anything, it is up to you to do the research if you wish.

Argent toujours, Paul à trouvé ceci sur Seenthis, son média préféré :
Always money, Paul found this on Seenthis, his favorite media:

Paris. 1 mètre carré = 1 plaque d’égout = 11404€
« Je me suis dit qu’on se rendrait mieux compte de la cherté de si peu si le prix du mètre carré était affiché 😉 »
Paris. 1 square meter = 1 manhole cover = € 11,404
« I thought to myself that we would better appreciate the high price of so little if the price per square meter was posted;) »

Et un coup de colère, maintenant que je vais souvent visiter le blog de Claude Guillon.
And a stroke of anger, now that I often visit Claude Guillon’s blog.

To fight against Covid, the police are closing bakeries …
… and you will see that they will be surprised to be hanged on the lampposts!

« My God, why so much violence? »

The bakery informs its customers that having served customers after 6 p.m. (curfew time) the store will close for two weeks!

Let’s be fair! They are also closing tobacco shops…

At the tobacco shop they served a nurse at 6:10 am, the store is also closed for two weeks!

À part un câble téléphonique tout neuf, qu’y a-t-il de changé par ici ?
Other than a brand new phone cable, what’s changed around here?

Nous avons invité l’élagueur qui est déjà monté à plusieurs reprises dans le platane. On compte trois ans entre deux élagages. Comme chaque année, le platane se retrouve nu. Guillaume m’a appris que les boules que constitue l’arbre contiennent des nutriments, il ne les coupe donc jamais.
We invited the pruner who has already climbed several times in the plane tree. There are three years between two prunings. As every year, the plane tree is found naked. Guillaume taught me that the balls of the tree contain nutrients, so he never cuts them.

Après son passage, il y avait un beau tas de bois par terre. Moi je n’ai pas fait grand-chose ! Mais Séb, Paul, Lolo et Chantal ont transporté, taillé ou broyé tout le bois qui n’est pas resté longtemps sur place.
After his intervention, there was a nice pile of wood on the ground. I haven’t done much! But Séb, Paul, Lolo and Chantal transported, cut or crushed all the wood that did not stay long there.

Dernier épisode neigeux le 12 février, maintenant on nous annonce deux semaines sans (trop de) pluie. Nous sommes allés à Marignieu où je n’avais encore jamais essayé le sauna. Je m’y suis installée avec Dom qui, lui, venait de courir. Chaleur intense, très agréable. Quand Dom m’a proposé d’aller dans la neige, j’étais entièrement d’accord : il n’y en avait pas beaucoup, mais bien assez pour me frictionner le visage et les bras. Après cela, quelques minutes au chaud c’est suffisant et on est bien détendu !
Last snowy episode on February 12, now we are told two weeks without (too much) rain. We went to Marignieu where I had never tried the sauna before. I moved in with Dom who had just run. Intense heat, very pleasant. When Dom asked me to go out in the snow, I totally agreed: there wasn’t a lot, but enough to rub my face and arms. After that, a few minutes in the warmth is enough and you are very relaxed!

Plus classique : une nouvelle balade avec Paul. On est fatigués de partir toujours de chez nous, on l’a fait tant de fois ! Dimanche on est allés garer la voiture à Quirieu et on a suivi la Viarhona. Paul avait pris la carte, il a repéré un chemin permettant de suivre une boucle.
More classic: a new ride with Paul. We are tired of always leaving from our home, we have done it so many times! Sunday we went to park the car in Quirieu and we followed the Viarhona. Paul had taken the map, he spotted a path to follow a loop.

Au retour, on a lu avec difficulté le bombage : « la brume s’abat sur le paysage et avec elle les chatoyantes couleurs d’automne. »
On the way back, we read with difficulty the painting: « The mist descends on the landscape and with it the shimmering colors of autumn. »

À cause de la neige (encore !), à cause de nos balades, vous aurez des photos de neige dans le parc, avec le piétinement des chevreuils, et d’autres photos prises près de Quirieu.
Because of the snow (again!), because of our walks, you will have photos of snow in the park, with the trampling of deer, and other photos taken near Quirieu.

Le pied du chevreuil a glissé - The deer's foot has slipped

Je m’arrête là pour aujourd’hui : très sollicitée, mon épaule se manifeste souvent, si je ne suis pas en balade je suis mieux allongée et ce n’est pas pratique pour écrire sur son clavier ! Ce matin, la kinésithérapeute m’a rassurée, tout va bien, les os, les muscles et tout ce qui les accompagne se « remettent en place », alors c’est normal si ça chahute. C’est que… je ne voudrais surtout pas recommencer du début cette période de précautions et d’inquiétude ! J’avais acheté un kilo de patience et il n’en reste pas beaucoup.
I will stop there for today: very busy, my shoulder often shows up, if I am not out for a walk I am better lying down and it is not practical to write on the keyboard! This morning, the physiotherapist reassured me, everything is fine, the bones, muscles and everything that goes with them are « getting back into place », so it’s normal if things are disturbing. It’s because… I don’t want to start this period of caution and worry all over again! I had bought a kilo of patience and there isn’t much left.

Je remercie mes lecteurs, ceux qui m’écrivent en privé, ceux qui commentent, ces contacts « en distanciel » sont tellement importants, à défaut de contacts directs ! Et merci à Jacky pour sa visite éclair et son pot de miel, ça vient de ruches où les abeilles sont heureuses. J’espère que personne ne va rigoler avec ça : les abeilles aussi méritent d’être bien traitées.  Les petits, les plus faibles, ont droit a autant de considération que tous les autres.
I thank my readers, those who write to me in private, those who comment, these « remote » contacts are so important, for lack of direct contacts! And thank you to Jacky for his quick visit and his pot of honey, it comes from beehives where the bees are happy. I hope no one is going to laugh about it: bees also deserve to be treated well. The little ones, the weakest, are entitled to as much consideration as everyone else.

Et un rien d’utopie

Photos de février 2019.
Nombril de Vénus,
balade au bord du Rhône,
balade parmi des animaux de toutes sortes,
Doris et Lou-Anne embauchées pour brûler les branches du noyer abattu,
leur tableau de land-art,
balade en vélo
avec halte restau à Crémieu
et halte lecture au retour
pour profiter du doux soleil,
le jardin qui redémarre…
Photos from February 2019.
Umbilicus rupestris,
stroll along the Rhône,
stroll among all kinds of animals,
Doris and Lou-Anne hired to burn the branches of the felled walnut tree,
their land-art painting,
bike ride
with a restaurant stop in Crémieu
and a reading stop on the way back
to enjoy the soft sun,
the garden is restarting …

 

Le principe d’un vaccin, c’est de développer notre immunité en nous injectant une maladie sous une forme atténuée (je simplifie un peu).  C’est une bonne idée. Ce qui la pervertit, c’est la notion de profit… Alors oui à un vaccin qui serait fabriqué et contrôlé au grand jour, accessible non pas à prix modique, mais au prix le plus bas possible que l’acheteur soit capable de payer : dans les pays on l’on se nourrit correctement pour deux euros par jour, il est hors de question que le prix soit le même que dans les pays où cette somme ne suffit même pas pour garer sa voiture. Soyons un peu utopiques : si tous les laboratoires de tous les pays travaillaient main dans la main, se signalaient instantanément les résultats de toutes leurs recherches, les effets secondaires, les réussites et les ratés, tout irait tellement plus vite !
The principle of a vaccine is to develop our immunity by injecting us with a disease in an attenuated form (I’m simplifying it a bit). It’s a good idea. What perverts it is the notion of profit … So yes to a vaccine that would be manufactured and controlled in the open, accessible not at low cost, but at the lowest possible price that the buyer is able to pay: in countries where you eat properly for two euros a day, it is out of the question that the price is the same as in countries where this amount is not even enough to park your car. Let’s be a bit utopian: if all laboratories in all countries worked hand in hand, instantly reporting the results of all their research, side effects, successes and failures, everything would go so much faster!

Non assistance à personnes en danger, ou crimes prémédités contre l’humanité ? Certains laboratoires licencient pour augmenter leurs bénéfices, au lieu de tourner à plein régime et de produire. Le profit étant sacré, les laboratoires refusent de céder leur brevet, c’est-à-dire de faire « tomber » les vaccins dans le domaine public pour que tous les pays puissent se lancer dans la fabrication, au lieu de mendier des doses… Combien de vies humaines cette attitude va-t-elle coûter ?
Failure to assist people in danger, or premeditated crimes against humanity? Some laboratories are laying off people to increase their profits, instead of running at full speed and producing. Profit being sacred, the laboratories refuse to assign their patent, that is to say to « drop » vaccines into the public domain so that all countries can start manufacturing, instead of begging for doses … How many human lives will this attitude cost?

J’imagine certains d’entre vous levant les bras au ciel, on n’a jamais vu ça, les labos qui renonceraient à leur profit, y penser est bien de la dernière stupidité ! Bien sûr, si nous ne rêvons pas, nos rêves ne se réaliseront pas.
I imagine some of you raising your arms in the sky, we’ve never seen that, the labs that would give up on their profit, to think about it is the last stupidity! Of course, if we don’t dream, our dreams won’t come true.

Dans son roman « la vengeance des mères » (fiction située dans un cadre historique), Jim Fergus précise que si recommençaient de nos jours les massacres d’Amérindiens perpétrés, parmi d’autres, lors de la ruée vers l’or, cela occasionnerait des poursuites devant la cour pénale internationale pour crime de guerre ou génocide. Pourquoi les laboratoires ne seraient-ils pas poursuivis un jour pour avoir fait passer des vies humaines après leurs bénéfices ?
In his novel « The Vengeance of Mothers » (fiction set in a historical setting), Jim Fergus specifies that if the massacres of Amerindians perpetrated, among others, during the gold rush, were to start again today, this would lead to prosecution before the international criminal court for war crimes or genocide. Why wouldn’t laboratories be prosecuted one day for putting human lives after their profits?

Je n’ai pas changé d’attitude à l’égard des vaccins, dont je me méfie terriblement. S’ils peuvent contribuer à la lutte contre le Covid-19, alors il faut les développer, mais pourrait-on aussi gérer cette guerre des laboratoires ? Les contraindre à la transparence, à la coopération, limiter leurs bénéfices ? Afin de réduire les accidents et de mettre ce médicament à la portée de tous.
I have not changed my attitude towards vaccines, which I am terribly suspicious of. If they can contribute to the fight against Covid-19, then we must develop them, but could we also manage this war of the laboratories? Force them to transparency, to cooperation, to limit their profits? In order to reduce accidents and make this drug available to everyone.

Il faut que tout se passe au grand jour… Utopie, utopie, quand tu nous tiens… Au lieu de cela, on s’est beaucoup méfié de la Chine et je crains fort que cette méfiance ait fait prendre un retard dramatique aux mesures anti-Covid – rappelez-vous, début 2020… Maintenant on se méfie du Sputnik et de la Russie dont les résultats annoncés seraient pourtant excellents… Propagande ? Bien sûr, si ça vient de Russie on pense tout de suite à de la propagande…
Everything must take place in broad daylight … Utopia, utopia, when you hold us … Instead, we were very wary of China and I am very afraid that this mistrust has caused a dramatic delay in anti-measures Covid – remember, early 2020… Now we are wary of Sputnik and Russia, whose announced results would be excellent… Propaganda? Of course, if it comes from Russia we immediately think of propaganda …

Alors que j’écris, Paul regarde une vidéo qui a déjà disparu de youtube, et qui dénonce, dit Paul, « pas de complot mondial, mais un lobbying phénoménal des labos et des voix dissidentes, sérieuses, qui ont du mal à se faire entendre. L’intéressant c’est que c’est la situation en Belgique qui est analysée. L’auteur est très clair : il ne s’agit pas de minimiser la gravité de l’épidémie, encore moins de la nier, mais d’essayer de comprendre comment fonctionnent les mécanismes de l’information mise en scène. »
As I write, Paul is watching a video that has already disappeared from youtube, and which denounces, Paul says, « no global conspiracy, but phenomenal lobbying from the labs and the dissenting, serious voices that are struggling to to be heard. The interesting thing is that it is the situation in Belgium that is analyzed. The author is very clear: it is not about downplaying the seriousness of the epidemic, let alone denying it, but trying to understand how the mechanisms of staged information work. »

Le lien sur Vimeo — The link on Vimeo

La solidarité ça existe pourtant. Séb m’a fait découvrir « les Castors ». « Après la seconde guerre mondiale, le manque de logements était criant. Des particuliers se sont alors regroupés pour construire ensemble leurs maisons. » Quand l’une était finie, on commençait la suivante. Certains ont même pratiqué le tirage au sort, une fois la maison construite, pour savoir à qui elle serait attribuée !
Solidarity does exist, however. Séb introduced me to « les Castors ». « After World War II, the housing shortage was dire. Individuals then came together to build their houses together. » When one was finished, they started the next. Some even practiced the draw, once the house was built, to find out to whom it would be attributed!

Leur histoire est d’autant plus intéressante que les auto-constructeurs, l’habitat partagé, et pourquoi pas la colocation, ça existe toujours. Après avoir arrêté presque toute activité quand l’état a fait construire de grands ensembles, les castors reviennent. Les techniques ont évolué, aujourd’hui par exemple on se préoccupe d’écologie, mais l’état d’esprit reste le même.
Their story is all the more interesting than the self-builders, the shared housing, and why not the roommate, it still exists. After almost all activity has ceased when the state has built large complexes, « les Castors » are returning. Techniques have evolved, today for example we are concerned with ecology, but the mindset remains the same.

Avant de s’intéresser aux tiny-houses, Lolo avait envisagé d’occuper un habitat participatif (= habitat groupé, habitat coopératif, habitat en autopromotion…). Dans le même temps, Nanath s’intéressait aux micro-maisons. Résultat, Lolo habite une tiny et Nanath est impliquée dans un projet d’habitat participatif, ils sont comme ça Lolo et Nanath, imprévisibles ! Et nous, avec notre grande maison (accueillante), nous éprouvons un vif intérêt pour tous ces projets où solidarité, partage, mutualisation des ressources, mixité sociale, écologie… ne sont pas de vains mots.
Before becoming interested in tiny-houses, Lolo had considered occupying participatory housing (= group housing, cooperative housing, self-promotion housing, etc.). At the same time, Nanath was interested in micro-houses. Result, Lolo lives in a tiny and Nanath is involved in a participatory housing project, they are like that Lolo and Nanath, unpredictable! And we, with our large (welcoming) house, have a keen interest in all these projects where solidarity, sharing, pooling of resources, social mix, ecology… are not empty words.

Cette démarche implique les futurs habitants dans le projet, l’auto-construction est fréquente.
This approach involves the future inhabitants in the project, self-construction is frequent.

« Le groupement de ménages et le partage d’espaces réduisent la consommation d’électricité et l’empreinte écologique, encouragent les échanges sociaux et renforcent la solidarité. Entreprendre la construction d’un habitat groupé évite les frais du promoteur immobilier, réalise un habitat conçu selon les souhaits de ses habitants fondateurs » nous dit Wikipédia. Souvent, les participants au projet créent des espaces communs : buanderie, atelier, chambre d’ami…
« The grouping of households and the sharing of spaces reduce electricity consumption and the ecological footprint, encourage social exchanges and strengthen solidarity. Undertaking the construction of a grouped habitat avoids the costs of the real estate developer, realizes a habitat designed according to the wishes of its founding inhabitants, » Wikipedia tells us. Often, project participants create common spaces: laundry room, workshop, guest room …

L’intérêt pour ces habitats coopératifs est grand, et dans le même temps les maisons minuscules aussi ont beaucoup de succès : au moment où vous me lirez, Séb recevra pour une interview la visite d’une étudiante qui s’est penchée sur les micro-habitats.
The interest in these cooperative habitats is great, and at the same time the tiny houses also have a lot of success: as you read me, Séb will receive for an interview a visit from a student who has studied the micro-habitats.

Il y a quelques temps déjà, la revue « la Décroissance » a publié une critique virulente des tiny houses, « plus particulièrement [de] l’idéologie de l’hypermobilité qui y était attachée » dira le journaliste. Lolo, un de leurs fidèles abonnés, s’est insurgé par courrier contre cette critique, et « la Décroissance » lui a proposé un rendez-vous. Puis a publié l’interview de Lolo — j’aime l’honnêteté de cette démarche.
Some time ago, the magazine « La Décroissance » published a virulent criticism of the tiny houses, « more particularly [of] the ideology of hypermobility which was attached to it » the journalist said. Lolo, one of their loyal subscribers, protested by mail against this criticism, and « La Décroissance » offered him a date. Then published the interview with Lolo – I like the honesty of the process.

Lolo a droit à une pleine page avec photo, où il se dit « pur produit des communautés des années 1970 » racontant brièvement son existence et comment elle l’a conduit à sa démarche actuelle. « J’ai toujours gardé en moi l’idée que c’est bon de partager avec les autres » dit-il. S’il s’est senti « pris dans le courant » de la consommation, il a pris du recul et plus tard « je me suis rendu compte que ça me faisait plaisir de réduire mes besoins ».
Lolo is entitled to a full page with photo, where he describes himself as « a pure product of the communities of the 1970s » briefly recounting his existence and how it led him to his current approach. « I’ve always kept the idea that it’s good to share with others, » he says. If he felt « caught in » the consumption, he took a step back and later « I realized I was happy to reduce my needs. »

C’est bien à cause de ce vécu et de comment ça l’a façonné, à cause de qui il est, qu’on a très vite souhaité l’installation de Lolo quand on s’est connus. Ce ne sont pas seulement ses paroles mais sa façon d’être qui nous ont inspiré confiance. Cela va faire sept mois qu’il habite ici, sans regret pour personne, ni pour lui ni pour nous, bien au contraire.
It was because of this experience and how it shaped him, because of who he is, that we quickly wanted Lolo to settle down when we got to know each other. It’s not just his words, but his way of being that gave us confidence. He’s been living here for seven months, with no regrets for anyone, for him or for us, quite the contrary.

Notre quotidien évolue tout doucement, à mesure que ma rééducation me fait progresser. Paul m’a soutenue tout ce temps où il avait fort à faire pour me dorloter — il a apprécié que cet accident n’ait pas eu lieu en pleine saison de jardinage, il aurait été impossible de tenir tête à tout. Recommencer à faire les fromages, les yaourts, ce sont mes petites victoires et un peu de temps gagné pour que Paul soit plus libre de faire ce qu’il a à faire. Même si je lui demande de porter les accessoires trop lourds. J’ai retrouvé une bonne dextérité, balayer devient un plaisir et préparer une salade de fruits se passe vraiment bien.
Our daily life is changing slowly, as my rehabilitation makes me progress. Paul supported me all the time he had a hard time pampering me – he appreciated that this accident hadn’t happened in the middle of gardening season, it would have been impossible to stand up to everything. Going back to making the cheeses, the yogurts, these are my small victories and a little time saved so that Paul is more free to do what he has to do. Even if I ask him to bring me the accessories that are too heavy. I have regained good dexterity, sweeping becomes fun and making a fruit salad is going really well.

Les périodes de pluie excessive nous ramollissent. Nous cherchons à marcher dès que cela devient possible, en évitant les chemins boueux. Depuis mon accident nous avons fait beaucoup de balades en partant d’ici à pied, mais maintenant nous prenons la voiture pour avoir des départs de balade différents. La viarhona, ce n’est pas trop loin, on peut aller au pont de Groslée, au pont d’Évieu, ou encore plus loin, au barrage, alors ça permet de varier les sorties. Bien sûr nous rêvons de randonnées dans des endroits que nous ne connaîtrions pas ! En attendant, nous nous entretenons et c’est déjà ça !
Periods of excessive rain make us soggy. We seek to walk as soon as possible, avoiding muddy paths. Since my accident we have done a lot of walks starting from here on foot, but now we take the car to have different departure points. The viarhona is not too far, you can go to the Groslée bridge, the Évieu bridge, or even further, to the dam, so that allows you to vary your exits. Of course we dream of hiking in places we would not know! In the meantime, we are maintaining and that’s it already!

La pluie cause un nouveau problème pour les maraîchers : ils sont nombreux à travailler sur les sols fertiles, limoneux, pas loin du Rhône. Le fleuve les inonde rarement, mais les sols gardent l’eau : récolter des légumes devient mission impossible et les producteurs des environs sortent de leur cave des pommes de terre, des oignons ou des courges, mais pas grand-chose d’autre, le choix est vraiment réduit.
The rain is causing a new problem for market gardeners: many of them work on fertile, loamy soils not far from the Rhône. The river rarely floods them, but the soils retain water: harvesting vegetables becomes an impossible task and the producers of the surroundings take out of their cellars potatoes, onions or pumpkins, but not much else, the choice is really reduced.

Jean-Pierre et Chantal avaient disparu du paysage ! On est tout heureux de les revoir, au moins le week-end. Le monde de la musique et de la chanson est en grande souffrance. Pour eux, ça se passe sans trop de souci, mais beaucoup de leurs proches ont des existences bouleversées, vidées, c’est très difficile.
Jean-Pierre and Chantal had disappeared from the landscape! We are very happy to see them again, at least on weekends. The world of music and song is in great pain. For them, it goes without too much worry, but many of their relatives have disrupted, empty lives, it is very difficult.

La musique, ça ne manque pas ici ! Lolo joue régulièrement du trombone à coulisse. Avec Nanath ils vont tous les deux au fond du parc dans la cabane, elle chante et il l’accompagne. Paul s’est remis à l’accordéon. Parfois, nous nous retrouvons à quatre, flûte traversière, guitare, accordéon et chant : je recommence à chanter, on arrive à travailler à quatre sans faire trop de couac. Il faut dire que Lolo a suivi une vraie formation en musique, comme musicien et comme enseignant. J’ai reconstitué mon classeur de chants, j’ai viré ceux que je ne supporte pas, de temps en temps je rajoute un nouveau titre.
Music is not lacking here! Lolo regularly plays the slide trombone. With Nanath they both go to the back of the park in the cabin, she sings and he accompanies her. Paul returned to the accordion. Sometimes there are four of us together, flute, guitar, accordion and vocals: I start singing again, we manage to work in four without making too much noise. It must be said that Lolo followed a real training in music, as a musician and as a teacher. I rebuilt my songbook, I fired the ones I can’t stand, every now and then I add a new song.

Le 6 février, sous un ciel chargé de nuages, il y avait une étrange clarté éblouissante. Les couleurs n’étaient pas naturelles, et la luminosité était bien supérieure à ce qu’elle aurait dû être. Paul en était ébloui ! Le phénomène s’est atténué. Nous avons appris que le foehn avait soufflé depuis le Sahara, laissant tomber sur la neige d’Ariège une poussière d’un brun orangé qui a coloré la neige.
On February 6, under a cloudy sky, there was a strange dazzling light. The colors were unnatural, and the brightness was much higher than it should have been. Paul was dazzled! The phenomenon has abated. We learned that the foehn blew from the Sahara, dropping an orange-brown dust on the Ariège snow that colored the snow.

Un drôle d’oiseau dans le platane, ce matin !
A strange bird in the plane tree this morning!

Floooooood

Dimanche 31,
Paul et moi sommes passés
entre les gouttes
pour aller faire un peu d’exercice.
Par endroit la Viarhona est coupée par la montée du fleuve.
J’ai profité
de la balade
pour vous concocter
un reportage
très humide !

Sunday the 31st
Paul and I went
through the drops
to get a little exercise.
In places the Viarhona is cut off by the rising river.
I took advantage
of the ride
to concoct
a very wet
report!


Les états de Washington, Oregon et Californie ont fait sécession, se regroupant sous le nom d’Écotopia. Vingt ans après, un journaliste new-yorkais, William Weston, spécialiste des relations internationales, va faire un séjour officiel en Écotopia alors que jusque-là, visite ou communication étaient interdites.
The states of Washington, Oregon and California have seceded, regrouping under the name Ecotopia. Twenty years later, a New York journalist, William Weston, a specialist in international relations, makes an official stay in Ecotopia while until then, visit or communication were prohibited.

Ce récit utopique d’Ernest Callenbach a été publié en 1975 et son succès ne s’est pas démenti. Il est composé des notes personnelles de William Weston alternant avec ses articles publiés, ce qui permet de connaître le fond de sa pensée et ce qu’il choisit de communiquer au public.
This utopian tale by Ernest Callenbach was published in 1975 and its success has not wavered. It is composed of William Weston’s personal notes alternating with his published articles, which allows to know the depths of his thoughts and what he chooses to communicate to the public.

Ce récit est aussi la lente transformation d’un New-Yorkais plutôt imbu de lui-même et de ses valeurs, d’abord hostile, puis partisan du projet Écotopia.
This story is also the slow transformation of a New Yorker rather imbued with himself and his values, first hostile, then supporter of the Ecotopia project.


Lu en pleine pandémie, ce livre me trouve particulièrement sensibilisée aux relations sociales telles que décrites par l’auteur. Alors que nous crevons d’isolement, l’auteur compare l’existence de William à New-York, et en Ecotopia : là, il y a plus d’isolement qu’ici. Depuis sa chambre d’hôtel, il entend une altercation et devient le témoin d’une dispute amoureuse extrêmement violente. D’abord en paroles, puis le couple en vient aux coups. Quand l’homme semble prêt à fracasser la tête de sa compagne contre un mur, les témoins le retiennent. Mais ils ont laissé des coups moins dangereux s’échanger. Le couple vide littéralement sa querelle et après ce pugilat, ils tombent en pleurant dans les bras l’un de l’autre.
Read in the midst of the pandemic, this book finds me particularly sensitive to social relations as described by the author. As we die of isolation, the author compares William’s existence in New York, and in Ecotopia: there, there is more isolation than here. From his hotel room, he hears an altercation and becomes the witness of an extremely violent romantic argument. First in words, then the couple hit it off. When the man seems ready to smash his partner’s head against a wall, the witnesses hold him back. But they let less dangerous blows trade. The couple literally ends their quarrel and after this fight, they fall crying into each other’s arms.

« Les autres, ça me regarde » semble nous dire l’auteur. Même si la limite entre l’ingérence et une intervention moins dérangeante n’est pas évidente, je suis favorable à ce type d’attitude, mais il n’est pas dans notre culture où l’on « lave le linge sale en famille ».
The author seems to say to us « The others, that concerns me ». Even if the line between interference and a less disturbing intervention is not obvious, I am in favor of this type of attitude, but it is not in our culture where you « don’t wash your dirty linen in public. »


Le jour de mon accident de vélo, j’étais assise par terre à rassembler mes esprits, pendant que des voitures passaient sans s’arrêter. En Écotopia, j’aurais été secourue tout de suite.
On the day of my bicycle accident, I was sitting on the floor, gathering my minds, as cars passed by without stopping. In Écotopia, I would have been rescued immediately.


Ce n’est pas la seule fois où Ernest Callenbach évoque les relations sociales. En Écotopia, on n’est pas isolé. D’ailleurs, la moindre famille compte facilement dix personnes si ce n’est plus. Il s’agit de famille au sens large, peu importe en réalité s’il y a un degré de parenté. Alors que le tissu social au temps du Covid-19 se désagrège, que les comportements se teintent de toutes les dérives folles dues à l’isolement, dépressions, agressivités… en Écotopia ce même tissu est solide : d’ailleurs William, pur Américain, a beaucoup de mal à s’habituer à la façon dont on s’intéresse à lui, les inconnus n’hésitant pas à lier la conversation.
This is not the only time Ernest Callenbach talks about social relations. In Ecotopia, we are not isolated. In fact, any family easily has ten people if not more. It is a family in the broad sense, regardless of whether there is a degree of kinship. While the social fabric at the time of Covid-19 is disintegrating, as behavior is tinged with all the crazy drifts due to isolation, depression, aggressiveness … in Ecotopia this same fabric is solid: moreover William, a pure American, has a hard time getting used to the way they are interested in him, strangers not hesitating to strike up a conversation.


J’approuve vivement l’auteur pour son insistance sur cet aspect de nos existences.
I warmly endorse the author for his emphasis on this aspect of our lives.


Il aborde d’innombrables questions. On ne trouve pas de sodas en Écotopia, pas de nourriture industrielle, pas d’obèses non plus, les véhicules « à combustion interne » ont disparu mais pas les vélos, et des foules non soumises au stress de la rentabilité se déplacent à pied ou en vélo, portant de lourds chargements au besoin, chacun étant bien entraîné à un mode de vie non sédentaire. La pollution n’est plus générée et a disparu, on a laissé le PNB s’écrouler. Les Écotopiens ne cherchent pas à dominer les autres espèces mais à co-exister pacifiquement. On a rétabli une égalité absolue hommes-femmes. On a décentralisé écoles, hôpitaux, industrie…
He addresses countless questions. There are no sodas in Ecotopia, no junk food, no obese either, « internal combustion » vehicles have disappeared but not bicycles, and crowds not subject to the stress of profitability are moving on foot or by bicycle, carrying heavy loads as needed, each well trained in a non-sedentary lifestyle. The pollution is no longer generated and has disappeared, the GNP has been allowed to collapse. Ecotopians do not seek to dominate other species but to co-exist peacefully. Absolute equality between men and women has been restored. They have decentralized schools, hospitals, industry …


Je veux en savoir plus sur ce roman traduit de l’américain, d’abord connaître son titre original : je tape donc quelques mots en anglais pour aboutir et je trouve Ecotopia (sans accent – normal. Pour une fois une traduction n’est pas à six mille kilomètres de l’original). En français ou en anglais, il s’agit, à l’évidence, d’un mot-valise constitué d’écologie et d’utopie. Mais je vais en apprendre davantage.
I want to know more about this novel translated from the American, first to know its original title: so I type a few words in English to end up and I find Ecotopia (without accent – normal. For once a translation is not six thousand kilometers from the original). In French or in English, it is obviously a portmanteau made up of ecology and utopia. But I will learn more.


Je découvre une interview d’Ernest Callenbach par « Bay Nature magazine » : dans sa jeunesse, raconte-t-il, fasciné par la lecture de « Maria la tempête », il en contacte l’auteur, Georges Rippey Stewart, qu’il rencontre, Callenbach étant âgé de 17 ans, à l’époque où Stewart enseigne à Berkeley. Ernest Callenbach prend un bus de nuit. Il traverse à l’aube les collines arides et desséchées de Livermore en Californie, à moitié endormi par le long trajet, il se promène dans une confortable fraîcheur et il a le coup de foudre pour ce lieu fantastique, au goût de paradis, où il se sent chez lui, au point qu’il y reviendra pour « prendre racine et s’installer ».
I discover an interview with Ernest Callenbach by « Bay Nature magazine » : in his youth, he says, fascinated by reading « Storm » (in French : « Maria la tempête »), he contacts the author, Georges Rippey Stewart, whom he meets, Callenbach being 17 years old, when Stewart is teaching at Berkeley. Ernest Callenbach takes a night bus. He crosses at dawn the arid and parched hills of Livermore in California, half asleep by the long journey, he walks in a comfortable coolness and he falls in love with this fantastic place, with the taste of paradise, where he feels at home, to the point where he will come back « to put down roots and settle down. »


Note : vous trouverez quantité de magnifiques photos
si vous cherchez les collines de Livermore en Californie,
mais sans doute pas libres de droit alors je ne les publie pas.
Si ça vous chante, à vous d’essayer de comprendre
la fascination que leurs courbes sensuelles ont exercée sur notre écrivain.

Note: you will find plenty of wonderful photos
if you are looking for the Livermore Hills in California,
but probably not copyright free so I am not publishing them.
If you feel like it, it’s up to you to try to understand
the fascination that their sensual curves exerted on our writer.


Longtemps après sa rencontre avec George R. Stewart et les collines de Livermore, alors qu’il s’apprête à envoyer son livre chez l’imprimeur, Callenbach a l’idée de rechercher la racine grecque de son « écologie utopique » : or, elle signifie « chez soi, lieu d’origine » heureuse surprise pour lui ! Comme si ses mots pouvaient dire encore plus que ce que l’auteur souhaitait exprimer.
Long after his meeting with George R. Stewart and the hills of Livermore, when he is about to send his book to the printer, Callenbach has the idea of looking for the Greek root of his « utopian ecology »: it means « home place » nice surprise for him! As if his words could say more than what the author wanted to say.


Eco du grec oikos ( la maison ou le foyer)
Topia du grec topos ( le lieu).

Eco from the Greek oikos (the house)
Topia from the Greek topos (the place).


« On se sent vraiment chez soi, c’est la chose étrange, et l’air est toujours très important. » Ernest Callenbach
« It really did feel like home, that’s the weird thing, and the air is still very important. » Ernest Callenbach

En continuant mes sauts de puce sur le web, je découvre un mouvement bien réel, un projet de sécession, Cascadie. Si le roman Écotopia concerne les états de Californie, Oregon et Washington, Cascadie ne comprend pas la Californie. On y retrouve l’Oregon et l’état de Washington ainsi que la Colombie-Britannique au Canada.
By continuing to jump on the web, I discover a very real movement, a secession project, Cascadia. If the Ecotopia novel concerns the states of California, Oregon and Washington, Cascadia does not include California. It includes Oregon and Washington State as well as British Columbia in Canada.


« Les gens de cette région sont liés par la géographie, par l’expérience de la nature, l’éloignement des capitales (Ottawa et Washington) et par une société plus tolérante, mais sans l’excès qui caractérise la Californie. Les centres urbains les plus importants de Cascadia seraient Seattle, Vancouver, Portland » nous dit Wikipédia.
« The people of this region are linked by geography, by experience of nature, remoteness from the capitals (Ottawa and Washington) and by a more tolerant society, but without the excess that characterizes California. The most important urban centers of Cascadia would be Seattle, Vancouver, Portland, » Wikipedia tells us.


Cascadia ou Cascadie ? L’article complet publié par Wikipédia vous donnera les différentes significations du terme « Cascadia ».
Cascadia or Cascadie? The full article published by Wikipedia will give you the different meanings of the term « Cascadia ».

Cascadia en anglais
Cascadia in English

Cascadie en français
Cascadie in French

Ici est publiée une interview de Ernest Callenbach par « cascadia now ». L’interview date de 2005, trente ans après la parution d’Écotopia, et la question se pose de savoir ce qui a changé en trente ans.
Here an interview is published with Ernest Callenbach by « cascadia now ». The interview dates back to 2005, thirty years after the release of Ecotopia, and the question arises of what has changed in thirty years.

La réalité rejoint la fiction : Callenbach évoque Écotopia avec des militants de Cascadie, et Wikipédia publie cette carte sur laquelle Écotopie et Cascadia sont délimitées.
Reality meets fiction: Callenbach evokes Écotopia with activists from Cascadia, and Wikipedia publishes this map on which Écotopie and Cascadia are delimited.

The different regions of Cascadia: Gray zone: the historic regions of the Oregon Country and the Columbia Disctrict at its greatest extent. Green Line: Cascadia Bioregion (= Pacific Northwest Bioregion), defined as « the watersheds of rivers that flow into the Pacific Ocean through North Americas’s temperate rainforest zone ». Yellow line: Ecotopia. Red Line: Cascadia Subduction Zone

Pressée par le temps, l’approche du mardi et la publication du blog je n’ai pas terminé ma lecture d’Écotopia.
Time running, the approach of Tuesday and the blog post, I haven’t finished reading Ecotopia.


Imaginons qu’une pandémie style Covid-19 se soit abattue sur les Écotopiens : ce sont des gens responsables, responsabilisés, dans ces conditions chacun donne le meilleur de lui-même. Ils auraient pris des initiatives variées, ils n’auraient pas fait une affaire politique du problème, lequel serait resté du domaine médical exclusivement. Tous auraient œuvré pour étudier les moyens de lutte les plus efficaces contre la pandémie. J’imagine qu’ils n’auraient confiné que les malades, asymptomatiques ou pas. Et ce confinement n’aurait pas été isolement, enfermement, alors que depuis vingt ans leurs belles forêts repoussent.
Let’s imagine that a pandemic like Covid-19 has befallen on the Ecotopians: they are responsible, empowered people, in these conditions everyone gives the best of themselves. They would have taken various initiatives, they would not have made a political affair of the problem, which would have remained exclusively in the medical field. All would have worked to study the most effective means of combating the pandemic. I imagine they would  have confined only the sick, asymptomatic or not. And this confinement would not have been isolation, imprisonment, while for twenty years their beautiful forests have been growing back.


Une réflexion féconde à nous mettre sous la dent.
A fruitful reflection to put in our mouths.


« Eh, Kaly, tu nous racontes vraiment la vie au Charbinat, là ?
« Hey, Kaly, are you really telling us about life in Charbinat, there?
— Oups… cette fois il s’agit de ma vie intérieure, de mes réflexions, des idées qui me passent par la tête.
— Oops… this time it’s about my interior life, my thoughts, the ideas that go through my head.
— Et pour la vie non intérieure, ça se passe comment ?
— And for non-interior life, how does it work?
— Avec mes quatre rendez-vous par semaine, j’ai l’impression de ne plus être à la retraite ! Disons-le : la rééducation se passe bien, les résultats sont encourageants. Il y a deux ou trois semaines, j’ai trouvé passionnante mon aventure à l’hôpital, de guichet en salle d’attente, et j’en ai donné tous les détails. Il paraît que c’était un peu fastidieux. Eh bien quand on est dedans c’est tellement ubuesque qu’on a envie de raconter l’incroyable, mais sorti de là on voit bien que c’est pareil pour tout le monde.
— With my four dates a week, I don’t feel like I’m retired anymore! Let’s say it: the rehabilitation is going well, the results are encouraging. Two or three weeks ago, my adventure in the hospital, from wicket to waiting room, seemed exciting and I have given all the details. It seems it was a bit tedious. Well when you’re in it it’s so ubiquitous that you want to tell the incredible story, but out of there you can see that it’s the same for everyone.
— Et tu n’oublies personne ?
— And you are not forgetting anyone?
— Il faudrait que je fasse un papier sur Georges Rippey Stewart, dont le “Storm” “Marie la tempête” a provoqué ce fameux voyage au cours duquel Ernest Callenbach a découvert les collines de Livermore. Cette histoire d’un cyclone “fit naître l’idée de donner un nom aux tempêtes tropicales” nous dit-on sur Babélio. Georges R. Stewart a aussi écrit un roman de science-fiction post apocalyptique en 1949, “La Terre demeure”. De quoi lire par ces journées pluvieuses ! »
— I would have to write a paper on Georges Rippey Stewart, whose “Storm” caused this famous trip during which Ernest Callenbach discovered the hills of Livermore. This story of a cyclone “gave birth to the idea of giving a name to tropical storms” we are told on Babélio. Georges R. Stewart also wrote a post apocalyptic science fiction novel in 1949, “Earth Abides”. Something to read on these rainy days! »