Les uns et les autres — One and the other

Notre intestin a longtemps été considéré comme un tube très ordinaire, qui se remplit d’un côté et qui, de l’autre, produit des excréments, des choses considérées comme sales, que l’on évite d’évoquer si ce n’est chez le médecin.
Cependant, depuis quelques années, cet organe a pris une grande importance et a conquis ses lettres de noblesse.
Parmi les innombrables ouvrages qui font l’éloge de ce deuxième cerveau, comme il est devenu de bon ton de l’appeler maintenant, je n’ai lu que celui de Giulia Enders, « le charme discret de l’intestin », et l’ai trouvé passionnant.
Our intestine has long been considered a very ordinary tube, which fills on one side and which, on the other, produces excrement, things considered dirty, which we avoid mentioning except at the doctor.
However, in recent years, this organ has taken on great importance and won its letters of nobility.
Of the countless books praising this second brain, as it has become fashionable to call it now, I only read Giulia Enders’, « Gut : the inside story or our body’s most underrated organ », and found it fascinating.

Trouvé sur Babélio
Selon Giulia Enders, l’intestin est un système d’organes aussi complexe et enchevêtré que le cerveau. Au cours de votre journée, votre intestin travaille dur pour décomposer les aliments, fournir des nutriments à votre corps et même entraîner votre système immunitaire à combattre les infections.
Found on Babelio’ site
According to Giulia Enders, the gut is a system of organs as complex and intricate as the brain. As you go about your day, your gut is hard at work breaking down food, delivering nutrients to your body, and even training your immune system to fight infection.

Caprice de l’informatique ?
Impossible de coller le lien sur mon texte, vous pouvez le copier ci-dessous :
https://www.babelio.com/livres/Enders-Le-charme-discret-de-lintestin–Tout-sur-un-orga/708966#!
IT quirk? Unable to paste the link on my text, you can copy it below:
https://www.babelio.com/livres/Enders-Le-charme-discret-de-lintestin–Tout-sur-un-orga/708966#!

Notre tube digestif joue un des rôles les plus importants pour notre santé, puisque si nous mangeons, dans des conditions relaxantes, des repas sains et équilibrés, alors la nourriture nous fournit de l’énergie, tout ce dont nous avons besoin pour grandir ou maintenir en bon état tout notre organisme. Sans oublier la bonne humeur, induite par le plaisir des papilles, et, cerise sur le gâteau, la joie d’être à plusieurs quand c’est le cas.
À l’inverse… Mais vous le savez, on a même inventé le terme de « malbouffe ».
Si on mange trop vite une nourriture de qualité médiocre et mal cuisinée, on en ressent les conséquences.
Peut-être ferez-vous la grimace si je vous parle de flatulence (parmi d’innombrables autres manifestations désagréables), c’est pourtant mon propos de ce jour : elles sont dues parfois à des maladies, mais pour la majorité des gens à des aliments qui ne leur conviennent pas.
Our digestive tract plays one of the most important roles for our health, since if we eat, in relaxing conditions, healthy and balanced meals, then food provides us with energy, everything we need to grow or maintain in good condition all our organism. Without forgetting the good mood, induced by the pleasure of the taste buds, and, icing on the cake, the joy of being with others when this is the case.
Conversely… But you know, we even coined the term « junk food ».
If we eat poor quality and badly cooked food too quickly, we feel the consequences.
You may cringe if I tell you about flatulence (among countless other unpleasant manifestations), but that’s what I’m talking about today: they are sometimes due to illnesses, but for the majority of people foods that are unsuitable for them.

J’en arrive aux vaches, accusées de produire des gaz à effet de serre, pauvres bêtes déjà si souvent maltraitées ! En réalité, ce sont des herbivores à qui on fait manger du soja ou du maïs (on a arrêté de les nourrir de farines animales avec les crises de la vache folle et de la tremblante du mouton). Les vaches nourries comme elles devraient l’être à l’herbe (ou au foin) sur des pâturages qui ne sont pas ré-ensemencées toutes les années… ne pètent pas autant que les malheureuses victimes de l’industrie agro-alimentaire.
I come to the cows, accused of producing greenhouse gases, poor beasts already so often abused! In reality, they are herbivores who are made to eat soybeans or corn (we stopped feeding them with animal meal with the mad cow and scrapie crises). Cows fed as they should be on grass (or hay) on pastures that are not re-seeded every year… do not fart as much as the unfortunate victims of the food industry.

Cela fait cinquante ans que je lis des ouvrages de Claude Aubert. À l’époque, cet ingénieur agronome qui a consacré son existence à défendre l’agriculture biologique, prévoyait déjà les crises sanitaires qui n’ont pas manqué de se produire, par exemple l’encéphalopathie spongiforme bovine ou la tremblante du mouton, autre forme d’encéphalopathie spongiforme, appelée aussi « gratte » ou « scrapie » (de l’anglais « to scrape »).
I have been reading works by Claude Aubert for fifty years. At the time, this agronomist who devoted his life to defending organic farming, was already foreseeing the health crises which inevitably occurred, for example bovine spongiform encephalopathy or scrapie in sheep, another form spongiform encephalopathy, also called « gratte » or « scrapie » (from English « to scrape »).

Dans son dernier ouvrage, « qui veut la peau des vaches ? », Claude Aubert fait la différence entre des vaches prisonnières, mal nourries et stressées, et des vaches élevées à l’herbe, dans des prairies « durables » si je peux dire : il s’agit d’entretenir des pâturages dans des zones où il est impossible de faire pousser des céréales ou des légumes, parce que le sol est trop pauvre, le climat défavorable, ou encore le relief inaccessible aux machines. Les vaches produisent un engrais naturel qui nourrit le sol, la flore se diversifie avec le temps, les vaches ont donc accès à une nourriture variée (et savez-vous qu’elles croquent aussi sauterelles ou autres insectes qui leur tombent sous la dent ?). Ces bêtes ont une santé bien meilleure que celles qui ne voient jamais la lumière du jour. Depuis quelques temps, j’entends parler de cercle vertueux : les vaches en liberté dans les prairies en représentent un.
Je laisse la parole à Claude Aubert :
« Ne l’oublions pas, les prairies sont de fabuleuses réserves de biodiversité et séquestrent du carbone dans le sol. »
« Les vaches qui pâturent contribuent très peu, voire pas du tout, au réchauffement climatique. »
In his latest book, « qui veut la peau des vaches ? », « Who Wants Cowhide? » Claude Aubert makes the difference between cows that are prisoners, malnourished and stressed, and cows raised on grass, in « sustainable » meadows if I can say so: it is a question of maintaining pastures in areas where it is impossible to grow cereals or vegetables, because the soil is too poor, the climate unfavorable, or the terrain inaccessible to machines. Cows produce a natural fertilizer that nourishes the soil, the flora diversifies over time, so cows have access to a variety of food (and did you know that they also crunch grasshoppers or other insects that come their way?) . These beasts have much better health than those that never see the light of day. For some time now, I’ve been hearing about a virtuous circle: the cows roaming the grasslands are one.
I leave the floor to Claude Aubert:
« Let’s not forget, grasslands are fabulous reserves of biodiversity and sequester carbon in the soil. »
« Grazing cows contribute very little, if at all, to global warming. »

Pourquoi s’intéresser aux travaux de Claude Aubert ?
Parce que je pense que l’industrie agro-alimentaire, en plus de piller les ressources non renouvelables de la planète, favorise l’apparition d’innombrables pathologies, nous empoisonne à petit feu.
« Le pire ennemi de la bio, c’est la bio industrielle » dit encore Claude Aubert. Il est inquiétant de constater que l’agriculture bio est aujourd’hui en recul et malheureusement souvent trop chère (pas toujours). Bien entendu, ceux qui se sont lancés dans l’aventure pour profiter des aides d’état et sans véritable formation ont abandonné rapidement.
Why care about the work of Claude Aubert?
Because I think that the agri-food industry, in addition to plundering the non-renewable resources of the planet, promotes the appearance of countless pathologies, poisoning us little by little.
« The worst enemy of organic is industrial organic, » says Claude Aubert. It is worrying to note that organic farming is now in decline and unfortunately often too expensive (not always). Of course, those who embarked on the adventure to take advantage of state aid and without any real training gave up quickly.

Je vous conseille vivement de lire ce livre qui rétablit une vérité trop souvent occultée. Pour conclure, je laisse la place à quelques mots pris dans la quatrième de couverture :
« Élevées sur des pâturages ou dans les estives, les vaches émettent moins de méthane et favorisent largement la recapture du CO2, tout en enrichissant le sol (…). La présence de bétail dans les prairies (…) préserve la biodiversité. »
I urge you to read this book which restores a truth that is too often overlooked. To conclude, I leave room for a few words taken from the back cover:
« Raised on pasture or in the mountain pastures, cows emit less methane and greatly promote the recapture of CO2, while enriching the soil (…). The presence of livestock in the grasslands (…) preserves biodiversity. »

Difficile enchaînement qui vous fera peut-être retrouver le sourire…
Je vous ai parlé du concert de Lolo et Nanath chez nous en décembre.
J’avais parlé de Quentin, ingénieur du son, venu enregistrer le spectacle : avec l’accord de Lolo et Nanath, il a produit un joli petit bijou que l’on peut écouter sur youtube. Je retrouve dans ce bref extrait l’ambiance si drôle qui a régné ce soir-là. Parlez-en autour de vous, le spectacle « c’est si bon » mérite d’être connu !
Difficult sequence that may make you smile again…
I told you about the Lolo and Nanath concert at our house in December.
I had mentioned Quentin, sound engineer, who came to record the show: with the agreement of Lolo and Nanath, he produced a nice little gem that you can listen to on youtube. I find in this brief extract the funny atmosphere that reigned that evening. Talk about it, the show « it’s so good » deserves to be known!

Le lien
The link
https://www.pasassezdetemps.com/?p=12536
Youtube
https://www.youtube.com/watch?v=mzswC82wyBw

Encore un enchaînement un peu particulier. Il faut dire que notre existence est de nouveau bien routinière, entre les salades qui grossissent sous la serre et un printemps en forme de douche écossaise. Nous continuons à faire des balades sans ambition, la pluie menace, les primevères sont de toute beauté. Pas de quoi vous tenir en haleine avec des récits palpitants.
C’est pourquoi je vous invite à écouter un récit étonnant au lieu de vous raconter les péripéties répétitives de notre quotidien.
Another somewhat unusual sequence. It must be said that our existence is again very routine, between the salads which grow in the greenhouse and a spring in the form of a Scottish shower. We continue to walk without ambition, the rain threatens, the primroses are absolutely beautiful. Not enough to keep you going with thrilling stories.
This is why I invite you to listen to an amazing story instead of telling you about the repetitive adventures of our daily lives.

Manwei est une amie depuis longtemps. Elle est discrète, je la connaissais peu, je l’appréciais pourtant et j’avais deviné qu’elle a une volonté peu commune.
Elle joue du violon au conservatoire de Bourgoin. Elle a été interviewée sur une radio locale et j’ai pu écouter le récit de sa vie, de son enfance en Chine, à l’époque de la révolution culturelle, de sa passion pour le violon.
Quand elle a dit à ses parents qu’elle voulait être violoniste, son père le lui a interdit, craignant qu’elle soit punie de prison pour ce crime anti-révolutionnaire.
Pendant ce temps-là, en France, je côtoyais des collègues, militants maoïstes purs et durs (pratiquement des fanatiques) pour qui Mao Tse Toung était le sauveur de l’humanité !
Manwei raconte comment, à cette époque, elle a réussi à se procurer un violon et à en jouer, en cachette et sans recevoir aucun enseignement. Elle dit qu’elle y a pris de mauvaises habitudes, qu’ils ont bien du mal au conservatoire pour l’aider à s’en débarrasser.
Manwei has been a friend for a long time. She is discreet, I knew her little, yet I liked her and I had guessed that she has an unusual will.
She plays the violin at the conservatory of Bourgoin. She was interviewed on a local radio and I was able to listen to the story of her life, of her childhood in China, at the time of the cultural revolution, of her passion for the violin.
When she told her parents that she wanted to be a violinist, her father forbade her, fearing that she would be punished with prison for this anti-revolutionary crime.
Meanwhile, in France, I rubbed shoulders with colleagues, die-hard Maoist militants (virtually fanatics) for whom Mao Tse Toung was the savior of humanity!
Manwei tells how, at that time, she managed to get a violin and play it, in secret and without receiving any teaching. She says she picked up bad habits there, that they have a hard time at the conservatory to help her get rid of them.

Mais ce violon est chinois !
But this violin is Chinese!

Quand Manwei joue du violon chez nous, j’aurais bien du mal à lui trouver des défauts. Bien sûr, je ne suis pas violoniste, mais je suis capable d’apprécier une belle interprétation.
Cette interview a fait du bien à Manwei, mais a réveillé en même temps le regret de son pays.
When Manwei plays the violin with us, I would have a hard time finding fault with her. Of course, I am not a violinist, but I am able to appreciate a beautiful interpretation.
This interview did Manwei good, but at the same time aroused her country’s regret.

Je lui ai dit que je me sens moi aussi déracinée (un peu). Mais quand je rêve de l’Ardèche, il me revient un frais matin d’été où j’étais allée m’assoir sur les rochers au bord de la rivière – le soleil n’avait pas encore pénétré tout en bas dans les gorges. De fines rides couraient à la surface de l’eau, clapotant contre les rochers : cela n’existe plus, ni mon enfance, ni le camping sauvage dans les gorges de l’Ardèche.
I told her that I too feel uprooted (a little). But when I dream of the Ardèche, I come back to a cool summer morning when I had gone to sit on the rocks by the river – the sun had not yet penetrated far below in the gorges. Fine ripples ran on the surface of the water, lapping against the rocks: that no longer exists, neither my childhood, nor the wild camping in the gorges of the Ardèche.

Je sais bien que ça n’a pas grand-chose à voir, quitter la Chine pour la France ou aller vivre à deux cents kilomètres de sa région d’origine. Il aura fallu beaucoup de courage, d’énergie et de détermination à Manwei pour accepter un tel changement, et je l’admire d’avoir fait cela.
I know very well that it has little to do with leaving China for France or going to live two hundred kilometers from your region of origin. It took a lot of courage, energy and determination for Manwei to accept such a change, and I admire her for doing this.

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