Gentiane et rinquiquin

Lurs

Je vous envoie souvent des liens pour vous balader ici ou ailleurs sur le web. Depuis quelques temps d’ailleurs il vous faut le copier car je n’arrive plus à « coller » ce lien : il était pourtant si simple de cliquer sur les fragment de texte en bleu.
Quand je vous ai conseillé d’écouter la fort émouvante interview de Manwei, j’ai oublié de vous donner le lien !
Le voici, il vous faut ensuite choisir l’émission n° 6.
https://www.couleursfm.com/entre-les-notes/
I often send you links to wander here or elsewhere on the web. For some time now you have to copy it because I can’t « paste » this link anymore: it was so easy to click on the text fragments in blue.
When I advised you to listen to the very moving interview with Manwei, I forgot to give you the link!
Here it is, then you have to choose program n° 6.
https://www.couleursfm.com/entre-les-notes/

Un miracle ? On dirait que ça marche cette fois-ci, cliquez donc sur les mots bleus.
A miracle ? Looks like it worked this time, so click on the blue words.

Je n’ai aucune idée du nombre de vos connexions sur les sites que je vous propose, peut-être même que je perds mon temps en vous communiquant ces adresses, peut-être lisez-vous rapidement mon coucou rituel avant de passer à d’autres sites… Je n’en sais rien…
I have no idea of the number of your connections on the sites that I propose to you, perhaps I am even wasting my time by communicating these addresses to you, perhaps you quickly read my ritual hello before moving on to other sites… I don’t know…

J’insiste pour que vous écoutiez Manwei, son histoire à elle mêlée à la grande histoire que nous connaissons plus ou moins. Quand je lui ai raconté qu’à l’époque de la révolution culturelle, nous étions en contact avec des collègues militants maoïstes « intégristes », qui ne juraient que par Mao, elle a ouvert de grands yeux, elle était stupéfaite. Elle qui s’était prise de passion pour le violon, instrument interdit par cette révolution culturelle, elle qui risquait la prison en jouant de cet instrument, elle a mesuré le gouffre qui séparait nos militants français de la réalité chinoise.
I insist that you listen to Manwei, her own story mixed with the great story that we more or less know. When I told her that during the time of the Cultural Revolution, we were in contact with fellow « fundamentalist » Maoist militants, who swore by Mao, she opened her eyes wide, she was amazed. She who had taken a passion for the violin, an instrument banned by this cultural revolution, she who risked prison by playing this instrument, she measured the gulf that separated our French activists from the Chinese reality.

Je vous souhaite une bonne écoute de cette tranche de vie, et maintenant je laisse Manwei pour en revenir à notre séjour provençal.
I wish you a good listening of this slice of life, and now I leave Manwei to come back to our stay in Provence.

Après avoir acheté des tonnes de livres, visité la fête des jardins et bavardé avec Jean-Yves Meignen, puis avec Anne et Martine, nous sommes retournés à Forcalquier pour le marché du lundi. La ville était noire de monde, il nous a fallu très longtemps pour garer la voiture, et encore cinq minutes à pied pour atteindre les premiers étals, mais on a réussi à faire encore une fois le tour.
After buying tons of books, visiting the garden festival and chatting with Jean-Yves Meignen, then with Anne and Martine, we returned to Forcalquier for the Monday market. The city was packed with people, it took us a very long time to find a place for the car, and another five minutes on foot to reach the first stalls, but we managed to go around once again.

Munis du minimum vital, nous allons à Lurs, encore un beau village perché au sommet d’une colline.
Equipped with the bare minimum, we go to Lurs, another beautiful village perched on top of a hill.

Pique-nique sur un banc en profitant du beau point de vue sur la plaine de la Durance. Petite balade par l’incontournable Chemin des Évêques. Au retour, traversant le village à nouveau, je trouve deux œufs de Pâques abandonnés… enfin pas tout à fait, la chasse aux œufs n’est pas commencée encore…
En arrivant sur la place, il y a foule d’enfants à qui on recommande de bien regarder partout.
Picnic on a bench enjoying the beautiful view over the plain of the Durance. A short stroll along the unmissable Chemin des Évêques. On the way back, crossing the village again, I find two abandoned Easter eggs…well, not quite, the egg hunt hasn’t started yet…
Arriving on the square, there are crowds of children who are recommended to take a good look everywhere.

Le lendemain, nous visitons le marché de Banon, où Paul trouve mes bonbons au miel favoris – toujours les mêmes rituels. Suivis de… mais de quoi ? Une visite au Bleuet bien sûr ! Et comme le Contadour, célèbre grâce aux écrits et à l’existence de Giono, se trouve à distance raisonnable, cap sur le Contadour !
The next day, we visit the Banon market, where Paul finds my favorite honey candies – always the same rituals. Followed by…but what? A visit to Le Bleuet of course! And as the Contadour, famous thanks to the writings and the existence of Giono, is at a reasonable distance, heading for the Contadour!

Ce sera une déception (malgré cet autocollant que je n’avais jamais vu en japonais, s’il s’agit bien de japonais !). Paul a lu quelque part que la propriété où se sont réunis si longtemps Giono et ses amis a été vendue. Pas l’ombre d’une plaque commémorative pour l’homme qui conserve pourtant dans la région une bonne notoriété (un peu plus je pense que dans le reste du pays, même s’il est un auteur universel).
It will be a disappointment (despite that sticker which I had never seen in Japanese, if it is indeed Japanese!). Paul has read somewhere that the property where Giono and his friends met for so long has been sold. Not the shadow of a commemorative plaque for the man who nevertheless retains a good reputation in the region (a little more I think than in the rest of the country, even if he is a universal author).

No admittance

Au retour, j’essaie de photographier le labyrinthe de cheminements, mais de quels animaux ?, sur le versant d’en face. Puis ce chêne à la symétrie remarquable.
On the way back, I try to photograph the maze of paths, but what animals?, on the opposite slope. Then this oak tree with its remarkable symmetry.

Il est temps de retourner au gîte, de manger, de voir si on a bien tout prévu pour l’arrivée de nos visiteurs, avec qui nous échangeons des textos à mesure que leur trajet se déroule. Leur voyage s’est bien passé, ils arrivent comme prévu, nous bavardons un moment puis en route vers la montagne de Lure !
Quelque part dans la montée, des panneaux barrent la route, laissant un petit passage, mais le sens interdit est bien visible. Bien visible aussi l’information : travaux du 18 au 28 avril… Heureusement, Jacques nous fait remarquer que nous ne sommes pas encore le 18… alors nous passons pour aller jusqu’au sommet de la montagne où nous ne verrons personne, si ce n’est deux marcheurs dans le lointain.
It is time to return to the lodge, to eat, to see if we have everything planned for the arrival of our visitors, with whom we exchange text messages as their journey unfolds. Their trip went well, they arrive as expected, we chat for a while and then off to the Lure mountain!
Somewhere in the climb, signs block the road, leaving a small passage, but the forbidden direction is clearly visible. Clearly visible also the information: works from April 18 to 28… Fortunately, Jacques points out that we are not yet on the 18th… so we pass to go to the top of the mountain where we will not see anyone, if not are two walkers in the distance.

Photo Paul

Depuis que nous louons des gîtes un peu partout, c’est la première fois que nous avons des invités ! Päivi et Jacques se sont montrés enthousiastes à l’idée de venir « chez nous » pour un bref séjour dans une région qu’ils connaissent à peine.
Since we’ve been renting out cottage all over the place, this is the first time we’ve had guests! Päivi and Jacques were enthusiastic about coming « to our house » for a brief stay in an area they hardly know.

Je fais un saut dans le temps pour une nouvelle qui est pour moi extraordinaire : nous venons d’apprendre l’existence de « réserves stratégiques d’hydrocarbures », utilisez ces mots si vous faites une recherche sur le web. Dans le sous-sol autour de Manosque se tiennent de si grandes réserves d’hydrocarbures que tous les blocages autour des raffineries n’ont qu’un impact très modéré sur la distribution de carburant. Site vidéo-surveillé, photos interdites, je n’ai pas osé passer outre. Mais les sites sont très visibles sur les photos aériennes.
I jump back in time for a piece of news that is extraordinary to me: we have just learned of the existence of « strategic hydrocarbon reserves », use these words if you search the web. In the subsoil around Manosque are held such large reserves of hydrocarbons that all the blockages around the refineries have only a very moderate impact on the distribution of fuel. Video-monitored site, photos prohibited, I did not dare ignore it. But the sites are very visible on aerial photos.

Bien entendu je vous raconterai la suite de nos aventures tranquilles, à quatre, puis de nouveau à deux. Nous nous sentons bien dans cette région, pas trop touristique, et où les gens sont le plus souvent souriants. Y reviendrons-nous encore et encore? Je suis partagée, il y a tant d’autres régions à connaître !
Of course I will tell you the rest of our quiet adventures, at four, then again at two. We feel good in this region, not too touristy, and where people are most often smiling. Will we come back again and again? I’m torn, there are so many more regions to know!

Pâques

Reconnaissez-vous cette photo ?
Do you recognize this photo?

Ou celle-ci ?
Or this one ?

Commençons par le commencement, la pénurie annoncée : chacun s’organise comme il peut, dissimulant le précieux combustible dans de grands récipients déguisés en remorques variées.
Let’s start at the beginning, the announced shortage: everyone organizes themselves as they can, hiding the precious fuel in large containers disguised as various trailers.

Après le pique-nique réglementaire, y compris les chips sinon ce n’est pas un pique-nique, on a fait un crochet par le col de Grimone fréquenté par les motos, quelques voitures, et nous avons vu trois cyclistes l’atteindre, chacun de son côté.
After the regular picnic, including the crispy fried potatoes otherwise it’s not a picnic, we made a detour via the Grimone pass frequented by motorcycles, a few cars, and we saw three cyclists reach it, their separate ways.

Le choix de balades est très varié.
The choice of walks is very varied.

Que celui qui a perdu sa clé me la réclame, elle s’était déguisée en copeau de bois.
Whoever lost their key, ask me for it, it was disguised as a wood chip.

Loin sur le versant en face, des rangées d’arbres m’intriguent : est-ce possible qu’il y ait là un chemin en lacets ?
Far on the slope opposite, rows of trees intrigue me: is it possible that there is a switchback path there?

Floraison de saules
Flowering willows

Nous reprenons la route en direction de Serres. Surprise : soudain devant nous une longue queue de voitures arrêtées. Puis qui roulent sur dix mètres et s’arrêtent à nouveau. Le mystère durera plus de trois quarts d’heure, on se croirait en ville ! Il y a un feu de chantier, automatique, avec un arrêt de plus de deux minutes à chaque fois. Beaucoup de voitures vont vers le sud, très peu vers le nord : pendant cette longue attente, nous croisons de temps en temps une demi-douzaine de véhicules.
We take the road again towards Serres. Surprise: suddenly in front of us a long line of stopped cars. Then which roll for ten meters and stop again. The mystery will last more than three quarters of an hour, it’s like being in town! There is a site fire, automatic, with a shutdown of more than two minutes each time. Many cars are going south, very few north: during this long wait, we occasionally pass half a dozen vehicles.

Quelques photos de paysage pendant que nous prenons notre mal en patience. Vous pouvez prendre vos ciseaux pour découper les photos et les rabouter si l’exercice vous tente.
A few landscape photos while we take our troubles patiently. You can take your scissors to cut the photos and join them if the exercise tempts you.

Nous finissons par arriver à Sisteron où nous faisons la halte rituelle.
We end up arriving in Sisteron where we make the ritual stop.

Et un moment après, nous atterrissons pour la troisième fois à « notre » gîte de Saint-Étienne-les-Orgues. Pourtant, la liste des régions que nous voulons découvrir un peu partout est interminable, mais on se sent tellement bien ici… Et on est loin d’en avoir fait le tour…
And a moment later, we land for the third time at « our » cottage in Saint-Étienne-les-Orgues. However, the list of regions that we want to discover everywhere is endless, but we feel so good here… And we are far from having gone all the way…

Petit tour au village en soirée
Evening tour of the village

No to deforestation! Lure mountain in danger

En octobre, souvenez-vous, nous avions rencontré Jean-Yves Meignen, le jardinier de l’abbaye de Valsaintes qui donnait une conférence passionnante. D’une chose à l’autre, Paul a appris que Jean-Yves dédicacerait son dernier livre, « Presque pas d’eau au potager » à la librairie « la Carline » à Forcalquier. J’ai certainement déjà parlé de cette librairie, dans tous les cas c’est une visite à ne pas manquer si vous passez dans la région. La librairie ouvrait exceptionnellement le dimanche, lendemain de notre arrivée. Nous avions déjà, hélas, manqué la rencontre avec Pierre Lieutaghi, même lieu, même motif, mais les libraires ont très gentiment fait dédicacer à Pierre son dernier roman, « Montée des eaux », à notre nom.
In October, remember, we met Jean-Yves Meignen, the gardener of the abbey of Valsaintes who gave a fascinating conference. From one thing to another, Paul learned that Jean-Yves would be signing his latest book, « Presque pas d’eau au potager » « Almost no water in the kitchen garden » at « La Carline » bookstore in Forcalquier. I have certainly already spoken about this bookstore, in any case it is a visit not to be missed if you are in the region. The bookstore opened exceptionally on Sunday, the day after our arrival. We had already, alas, missed the meeting with Pierre Lieutaghi, same place, same reason, but the booksellers very kindly had Pierre sign his latest novel, « Montée des eaux » « Rising waters », in our name.

Ce même jour, c’est la fête des jardins à Forcalquier. Elle a lieu deux fois par an, et voilà deux fois de suite que nous y assistons ! Après avoir parlé « jardin » avec Jean-Yves Meignen, et récupéré un nombre de livres raisonnable, nous profitons du beau soleil et des stands fort attirants.
That same day is the garden festival in Forcalquier. It’s held twice a year, and we’ve been to it twice now! After talking « garden » with Jean-Yves Meignen, and collecting a reasonable number of books, we take advantage of the beautiful sun and the very attractive stands.

Une dame et son immense marionnette nous saluent, puis la dame fait danser des papillons.
A lady and her huge puppet greet us, then the lady makes butterflies dance.

Activités pour enfants
Children’s activities

no swimming

Beaux outils en… cuivre et bronze ! Particulièrement destinés aux jardiniers (riches) pratiquant l’agriculture biodynamique.
https://boterre.fr/
Beautiful tools in… copper and bronze! Particularly intended for (wealthy) gardeners practicing biodynamic agriculture.
https://boterre.fr/

Après un excellent repas, nous faisons un tour au marché à la brocante où un vendeur de livres d’occasion capte notre attention et une somme modique de notre argent par un choix de titres remarquable. Ce monsieur aurait commencé à vendre sa propre bibliothèque pour vider sa maison, et maintenant il achète et vend, rencontre des gens, et parle de livres, parle de livres, parle de livres et en retire beaucoup de plaisir.
After an excellent meal, we take a trip to the flea market where a seller of second-hand books captures our attention and a modest sum of our money with an outstanding choice of titles. This gentleman allegedly started selling his own library to empty his house, and now he buys and sells, meets people, and talks about books, talks about books, talks about books and gets a lot of fun out of it.

J’appelle Martine Scozzesi que j’avais prévenue de notre arrivée dans sa région. Chance, elle n’est pas loin, en balade avec Anne, elles passent nous dire bonjour et bavarder un moment, et nous sommes tous les quatre heureux de leur trop courte visite.
I call Martine Scozzesi whom I had informed of our arrival in her region. Chance, she’s not far away, on a walk with Anne, they come by to say hello and chat for a while, and the four of us are happy for their too short visit.

Restaurant pour chats, Forcalquier
Restaurant for cats, Forcalquier

Notre séjour commence à peine et nos journées sont déjà riches de rencontres, de livres bien sûr, de plaisirs variés.
Our stay is just beginning and our days are already full of encounters, books of course, and varied pleasures.

Avec une indigestion de printemps — With a spring indigestion

J’ai posté un bref texte de colère, « mensonges », et j’ai envoyé le petit message habituel, « la piqûre de rappel », par Sendinblue. Je suis destinataire aussi, et je n’ai reçu le message que deux jours plus tard. Et vous, mes fidèles lecteurs, l’avez-vous reçu ?
I posted a brief angry text, « lies », and sent the usual little message, « the booster shot », by Sendinblue. I am the recipient too, and I did not receive the message until two days later. And you, my faithful readers, have you received it?

Il n’y a pas de quoi vous tenir en haleine avec le quotidien – et ça, je l’ai déjà évoqué. Inutile de dénombrer les salades que Paul a repiquées sous la serre, ni la multitude de travaux qui le font se plier dans tous les sens : son squelette doit se rappeler que le printemps est là et s’y habituer. Lolo fait plein de petits travaux qu’on est contents de biffer de nos listes, moi je fais de la taille à régime tranquille. Dans les groseilliers qui sont en train de feuillir*, les ronces s’installent, et je coupe des segments tout petits pour ne pas ébranler la plante. Je suis allée gratter la terre des topinambours, j’ai trouvé des tubercules, c’est parfait, les rats, eux, ne les ont pas trouvés. Paul m’a aidée à repiquer une graminée qui finit toujours par s’étouffer dans son pot à force de s’y plaire, alors elle s’étiole : on a coupé la motte en trois morceaux, j’attends impatiemment qu’elle reprenne belle allure.
*parler québécois
There is nothing to keep you in suspense with the daily life – and that, I have already mentioned. Needless to count the salads that Paul has transplanted in the greenhouse, nor the multitude of works that make him bend in all directions: his skeleton must remember that spring is here and get used to it. Lolo does a lot of small jobs that we are happy to cross off our lists, I prune at a leisurely pace. In the currant bushes that are leafing out*, brambles are taking hold, and I cut very small segments so as not to shake the plant. I went to scratch the earth for Jerusalem artichokes, I found tubers, it’s perfect, the rats didn’t find them. Paul helped me transplant a grass that always ends up suffocating in its pot from enjoying it, so it withers: we cut the root ball into three pieces, I’m impatiently waiting for it to grow again good appearence.
* speak Quebecois

Mais comme ce n’est que le début de la saison jardin, et puis Paul s’est promis de ne pas faire trop grand cette année, il reste du temps pour autre chose sans bouger d’ici. Alors Paul se dit qu’il pourrait commencer à récapituler nos voyages, à en faire la liste. En commençant par le plus récent, c’est plus facile. Je vais l’aider, en utilisant quelques points de repère temporel. Plus il s’agira de passé lointain, plus on aura du mal ! Peut-être que certains voyages vont passer à la trappe, ou d’autres se souder entre eux par erreur. Mais l’aventure est intéressante.
But since it’s only the beginning of the garden season, and then Paul has promised himself not to make it too big this year, there’s still time for something else without moving from here. So Paul thought he could start recapping our travels, listing them. Starting with the most recent is easier. I’m going to help him, using some time markers. The more distant past it is, the harder it will be! Maybe some trips will fall by the wayside, or others will weld together by mistake. But the adventure is interesting.

Pour ma part j’ai eu une idée radicalement différente.
J’ai l’intention d’écrire quelque chose concernant le travail, la meilleure et la pire des choses. Un sujet très chaud vu l’actualité du moment – mais chaud en permanence, toujours d’actualité. Le travail qu’on subit ou qu’on aime, qu’on fuit ou après lequel on court. Celui qui procure une saine fatigue ou celui qui détruit. Innombrables facettes de quelque chose qui prend une part si considérable dans nos existences !
Je ne sais pas si ma réflexion pourra aboutir à quelque chose de digeste, d’intéressant !
For my part, I had a radically different idea.
I intend to write something about work, the best and the worst things. A very hot subject given the current events – but always hot, always relevant. The work that we undergo or that we love, that we flee or after which we run. The one that provides healthy fatigue or the one that destroys. Countless facets of something that takes such a huge part in our lives!
I don’t know if my reflection will lead to something digestible, interesting!

Entre mes problèmes de santé et une météo peu favorable, j’ai eu souvent l’occasion de lire. J’ai dévoré assez vite les 1380 pages de « la diaspora des Desrosiers » de Michel Tremblay : il s’agit d’un regroupement de neuf romans et j’aurais peut-être mieux fait d’intercaler d’autres auteurs entre deux romans de la diaspora ; je ne sais pas. Comme son nom l’indique, Tremblay étant un nom très courant au Québec, Michel Tremblay habite la belle province. Ses livres sont écrits en pur québécois, une langue proche de la mienne, mais pas identique, surtout les dialogues, fréquemment des morceaux d’anthologie : comme c’est savoureux ! Il est parfois bien nécessaire de connaître certaines expressions, le lecteur de France peut se trouver déstabilisé.
Between my health problems and unfavorable weather, I often had the opportunity to read. I quickly devoured the 1380 pages of « la diaspora des Desrosiers » by Michel Tremblay: it is a collection of nine novels and I might have done better to insert other authors between two novels from the Diaspora; I don’t know. As his name suggests, Tremblay being a very common name in Quebec, Michel Tremblay lives in the beautiful province. His books are written in pure Québécois, a language close to mine, but not identical, especially the dialogues, frequently anthology pieces: how tasty! It is sometimes very necessary to know certain expressions, the reader of France can be destabilized.

Je ne résiste pas au plaisir de raconter une petite anecdote tirée de ce pavé : pour éviter de dire « WC », « toilettes » ou « lieux d’aisance », certains anglophones désignent ce lieu sous le terme de « back house », « la maison de derrière » : les francophiles ont repris le terme, l’ont transformé ironiquement en « bécosse ». Mais je crois que l’usage de ce mot est local, ainsi les Québécois peuvent-ils désarçonner leurs proches en l’utilisant.
I can’t resist the pleasure of telling a little anecdote from this cobblestone: to avoid saying « WC », « toilets » or « lavatories », some English speakers refer to this place as « back house », « the house behind »: the Francophiles have taken up the term, ironically transformed it into « bécosse ». But I believe that the use of this word is local, so Quebecers can throw off their loved ones by using it.

« Le cycle des Belles-Sœurs, les Chroniques du Plateau-Mont-Royal et La Diaspora des Desrosiers appartiennent au corpus des œuvres majeures de la littérature francophone actuelle » nous dit Actes Sud, éditeur de Michel Tremblay pour la France.
« Le cycle des Belles-Sœurs, les Chroniques du Plateau-Mont-Royal et La Diaspora des Desrosiers » belong to the corpus of the major works of current French-speaking literature, » Actes Sud, publisher of Michel Tremblay for France, says.

Je recommande à tous la lecture de ses œuvres. Mais je dois préciser que même s’il y a des fous rires, aussi bien chez les héros que chez les lecteurs, les sentiments qui dominent sont très mitigés, quand ce n’est pas une profonde tristesse. Tout ce que je connais de la littérature québécoise est imprégné de mélancolie.
I recommend everyone to read his works. But I must specify that even if there are giggles, both among the heroes and among the readers, the feelings that dominate are very mixed, when it is not a deep sadness. Everything I know of Quebec literature is steeped in melancholy.

Pas de mélancolie pourtant quand nous sommes allés écouter un concert des « Tireux d’Roches », un groupe québécois avec un nom pareil ! Ils s’inspirent des répertoires traditionnels québécois et français, jouent d’un grand nombre d’instruments et dégagent une belle énergie !
No melancholy though when we went to listen to a concert of « Tireux d’Roches », a Quebec group with a similar name! They are inspired by traditional Quebec and French repertoires, play a large number of instruments and exude a beautiful energy!

Le concert avait lieu dans une immense belle cave voûtée où il ne faisait pas chaud. Le lieu n’était pas très favorable pour l’acoustique, et j’ai eu bien du mal à comprendre ce qui se disait ou se chantait en pur québécois. Plaisir de retrouver et la langue et son accent particulier. Mais toujours cette part de nostalgie qui nous serre le cœur à un détour.
The concert took place in a huge beautiful vaulted cellar where it was not hot. The place was not very favorable for the acoustics, and I had a hard time understanding what was being said or sung in pure Quebec. Pleasure to find and the language and its particular accent. But always this part of nostalgia that squeezes our hearts at a detour.

Un autre événement très différent s’est produit près de chez nous : venues de la-Tour-du-Pin, un groupe de femmes a organisé une marche de protestation contre les violences faites aux femmes, pour informer et sensibiliser. Elles sont les membres du groupe « plus fortes ensemble », mais chacun pouvait les accompagner au cours de leur périple de quatre jours.
Quand une femme est victime de violence, le plus souvent elle se croit en faute et elle a honte. Le collectif souhaite que la honte change de camp !
Another very different event happened near us: coming from la-Tour-du-Pin, a group of women organized a protest march against violence against women, to inform and raise awareness. They are the members of the « stronger together » group, but each could accompany them on their four-day journey.
When a woman is the victim of violence, most often she feels at fault and she is ashamed. The collective wants shame to change sides!

Elles ont été accueillies à l’ancienne école de St-Sorlin-de-Morestel, où un goûter et des boissons les attendaient. La maire de St-Sorlin a fait un discours pour rappeler la réalité de ce grave problème, puis la chorale de Faverges (enfin, seulement les choristes qui ont pu se libérer !) a chanté plusieurs chansons. Concernant les femmes bien sûr. Avec au final le célèbre « hymne des femmes ».
They were welcomed at the old school of St-Sorlin-de-Morestel, where a snack and drinks awaited them. The mayor of St-Sorlin made a speech to remind us of the reality of this serious problem, then the choir of Faverges (well, only the choir members who were able to free themselves!) sang several songs. Regarding women of course. With in the end the famous « women’s anthem ».

Il paraît que l’hymne des femmes a été créé en 1971 par le MLF : il était temps que je le découvre. La mélodie, je la connaissais, il s’agit du « chant des marais », en anglais « peat bog soldiers », et cette belle chanson a été pour moi l’occasion d’une découverte étonnante.
D’après Wikipédia, « le Chant des marais a été écrit en juillet 1933 par des prisonniers allemands antinazis au camp de Börgermoor, un des premiers camps de concentration conçus pour y enfermer les opposants au nouveau régime. Le travail, éreintant, consistait à assécher les marais voisins. »
Les détenus étaient des opposants politiques ou religieux allemands sous la surveillance de recrues SS.
It seems that the women’s anthem was created in 1971 by the MLF (women’s liberation movement): it was time for me to discover it. The melody, I knew it, it is the « chant des marais », in English « peat bog soldiers », and this beautiful song was for me the occasion of an astonishing discovery.
According to Wikipedia, « “le chant des marais” was written in July 1933 by German anti-Nazi prisoners at Börgermoor camp, one of the first concentration camps designed to hold opponents of the new regime. The grueling work involved draining the nearby marshes. »
The detainees were German political or religious opponents under the supervision of SS recruits.

Stronger together
Listen Support Raise awareness

Wolfgang Langhoff, un homme de théâtre, fait appel à Johann Esser pour écrire ce qui deviendra le Börgermoorlied, le chant des marais. Musique de Rudi Goguel. Tous les trois sont des prisonniers. Il s’agit d’activités culturelles, les nazis sont informés et autorisent le spectacle auquel certains assisteront. L’exercice est délicat, il s’agit de montrer aux nazis que les prisonniers ne sont pas des sous-hommes, sans faire de provocation, sans les laisser utiliser le spectacle pour leur propagande.
Wolfgang Langhoff, a man of the theater, calls on Johann Esser to write what will become the Börgermoorlied, le chant des marais. Music by Rudi Goguel. All three are prisoners. These are cultural activities, the Nazis are informed and allow the spectacle that some will attend. The exercise is delicate, it is a question of showing the Nazis that the prisoners are not sub-human, without provoking, without letting them use the spectacle for their propaganda.

Lien
Link
https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Chant_des_déportés

« Le “Cirque Konzentrazani” critiquait les conditions du camp, principalement par l’ironie, et se moquait indirectement du côté primaire des gardiens. Malgré tout, les SS furent favorablement impressionnés par le spectacle, qui les surprit par son originalité et sa jovialité.
(…)
Le contenu des numéros lui aussi devait être adapté au niveau limité des SS. D’une manière légère et drôle, il remettait en question l’idéologie nazie. »
« The “Cirque Konzentrazani” criticized the conditions of the camp, mainly through irony, and indirectly mocked the primary side of the guards. Despite everything, the SS were favorably impressed by the spectacle, which surprised them with its originality and joviality.
(…)
The content of the issues also had to be adapted to the limited level of the SS. In a light and funny way, it questioned Nazi ideology. »

C’est moi, dans le miroir rond à droite !
It’s me, in the round mirror on the right!

À la fin de la représentation, le Börgermoorlied est chanté, et même certains SS, isolés dans ces marais autant que les prisonniers, se sentent concernés par la chanson.
Elle a eu un succès foudroyant, les détenus déplacés dans un autre camp la faisaient connaître, ensuite elle a été traduite dans de nombreuses langues, elle reste une chanson de lutte. Il en existerait près de deux cents versions, avec des traductions plus récentes en hongrois, finlandais, arabe, breton…

At the end of the performance, the Börgermoorlied is sung, and even some SS men, isolated in these marshes as much as the prisoners, feel concerned by the song.
It was a resounding success, the detainees who moved to another camp made it known, then it was translated into many languages, it remains a song of struggle. There would be nearly two hundred versions, with more recent translations into Hungarian, Finnish, Arabic, Breton…

Ce n’est pas un hasard si cette chanson est célèbre sous des formes diverses, et c’est une bonne chose si les luttes des femmes sont à l’origine d’une de ses versions.
Pour en savoir plus, Wikipédia nous renvoie sur le site « holocaustmusic » au nom explicite.
Je vous invite à utiliser les liens ci-dessous pour connaître en détail la genèse de cette chanson, et savoir comment les détenus du camp de Börgermoor se sont battus pour conserver leur dignité et tenter de pousser les nazis à une prise de conscience.
It’s no coincidence that this song is famous in various forms, and it’s a good thing that women’s struggles are behind one of its versions.
For more information, Wikipedia directs us to the self-explanatory « holocaustmusic » site.
I invite you to use the links below to know in detail the genesis of this song, and to know how the prisoners of the Börgermoor camp fought to maintain their dignity and try to push the Nazis to an awakening.

http://holocaustmusic.ort.org/fr/places/camps/music-early-camps/moorsoldatenlied/

http://holocaustmusic.ort.org/fr/places/camps/music-early-camps/borgemoor/zirkus-konzentrazani/

Les six dernières photos
ont été prises à
la foire aux plantes de
la-Motte-Servolex

The last six photos
were taken at
the la-Motte-Servolex
plant fair

Mensonges — Lies

En décembre 1988, une dizaine de paysans guatémaltèques, tous du même village, ont été assassinés. Je me trouvais dans ce pays où nous avions rencontré la consul de France pour un tout autre motif, mais bien entendu nous avions évoqué avec elle ce crime sordide. La police accusait une des factions les moins radicales des guérilleros d’en être les auteurs, et j’avais demandé à notre aimable interlocutrice pourquoi. La technique d’assassinat était celle utilisée couramment par l’armée, qui accusait les guérilleros, tout ça était facile à comprendre, mais pourquoi les moins violents de tous.
In December 1988, a dozen Guatemalan peasants, all from the same village, were murdered. I was in this country where we had met the French consul for a completely different reason, but of course we had discussed this sordid crime with her. The police were accusing one of the less radical factions of the guerrillas of being the perpetrators, and I had asked our amiable interlocutor why. The assassination technique was the one commonly used by the army, which accused the guerrillas, all that was easy to understand, but why the least violent of all.

Elle nous avait traduit le message : « Vous savez que nous sommes les coupables, mais vous devez faire comme si nous disions la vérité. » C’était une façon de faire la preuve de leur pouvoir totalitaire. De terroriser une population déjà écrasée. Le message était d’autant plus fort si on accusait des guérilleros peu portés sur les actions violentes.
She translated the message for us: « You know we’re the culprits, but you have to act like we were telling the truth. » It was a way of demonstrating their totalitarian power. To terrorize an already crushed population. The message was all the stronger if they accused guerrillas with little interest in violent actions.

Avant que nous quittions son bureau, elle nous avait instamment priés de parler, de raconter ce qui se passait dans ce pays, par ailleurs si beau. « Nous, ici, nous ne pouvons rien faire » et ses yeux brillaient bien trop fort.
Before we left her office, she had urged us to talk, to tell what was happening in this otherwise beautiful country. « Here, we can’t do anything » and her eyes were shining way too brightly.

Au moment où j’écris, Serge Duteuil-Graziani est toujours dans le coma, « blessé à la tête lors du rassemblement “antibassines” de Sainte-Soline le week-end dernier. »
As I write, Serge Duteuil-Graziani is still in a coma, « wounded in the head during the Sainte-Soline “antibassines” rally last weekend. »

Un fait divers comme tant d’autres. Je résume : on utilise des armes de guerre contre les manifestants, un homme est blessé gravement (coma, pronostic vital engagé), le commandant des forces de l’ordre a interdit aux secours d’intervenir, alors que c’était possible car le calme était revenu (je simplifie). L’affaire fait du bruit, la Ligue des Droits de l’Homme, présente sur les lieux, témoigne. Je ne vais pas détailler une affaire qui me semble bien médiatisée.
A news story like so many others. To summarize: they use weapons of war against the demonstrators, a man is seriously injured (coma, vital prognosis involved), the commander of the security forces forbade the emergency services to intervene, when it was possible because the calm had returned (I’m simplifying). The case makes noise, the League of Human Rights, present on the spot, testifies. I’m not going to detail a case that seems to me to be well publicized.

Je ressens depuis des années comme une montée de la violence policière en parallèle avec l’instauration de lois liberticides.
Vous me direz que la situation en France est très différente, on ne peut pas comparer avec la France un pays avec une culture tellement différente, avec un fort pourcentage d’illettrés, situé dans une zone que le gendarme mondial veut à tout prix contrôler. Un pays avec je crois une criminalité plus forte que chez nous.
Oui, c’est en effet très différent.
I have felt for years like an increase in police violence in parallel with the establishment of draconian laws.
You will tell me that the situation in France is very different, we cannot compare with France a country with such a different culture, with a high percentage of illiterates, located in an area that the world policeman wants to control at all costs. A country with I believe a higher criminality than at home.
Yes, it is indeed very different.

Mais quand j’entends des ministres mentir effrontément, que ce soit au sujet de Serge ou à l’occasion d’innombrables autres événements, je crois les entendre dire : « Vous savez que nous sommes les coupables, mais vous devez faire comme si nous disions la vérité. »
But when I hear ministers lying outright, whether it’s about Serge or countless other events, I think I hear them say, « You know we’re the culprits, but you have to act like we were telling the truth. »

Les mensonges ne sont pas anodins. On nous ment. Et ça me fait peur.
Lies are not trivial. We are being lied to. And that scares me.

Les uns et les autres — One and the other

Notre intestin a longtemps été considéré comme un tube très ordinaire, qui se remplit d’un côté et qui, de l’autre, produit des excréments, des choses considérées comme sales, que l’on évite d’évoquer si ce n’est chez le médecin.
Cependant, depuis quelques années, cet organe a pris une grande importance et a conquis ses lettres de noblesse.
Parmi les innombrables ouvrages qui font l’éloge de ce deuxième cerveau, comme il est devenu de bon ton de l’appeler maintenant, je n’ai lu que celui de Giulia Enders, « le charme discret de l’intestin », et l’ai trouvé passionnant.
Our intestine has long been considered a very ordinary tube, which fills on one side and which, on the other, produces excrement, things considered dirty, which we avoid mentioning except at the doctor.
However, in recent years, this organ has taken on great importance and won its letters of nobility.
Of the countless books praising this second brain, as it has become fashionable to call it now, I only read Giulia Enders’, « Gut : the inside story or our body’s most underrated organ », and found it fascinating.

Trouvé sur Babélio
Selon Giulia Enders, l’intestin est un système d’organes aussi complexe et enchevêtré que le cerveau. Au cours de votre journée, votre intestin travaille dur pour décomposer les aliments, fournir des nutriments à votre corps et même entraîner votre système immunitaire à combattre les infections.
Found on Babelio’ site
According to Giulia Enders, the gut is a system of organs as complex and intricate as the brain. As you go about your day, your gut is hard at work breaking down food, delivering nutrients to your body, and even training your immune system to fight infection.

Caprice de l’informatique ?
Impossible de coller le lien sur mon texte, vous pouvez le copier ci-dessous :
https://www.babelio.com/livres/Enders-Le-charme-discret-de-lintestin–Tout-sur-un-orga/708966#!
IT quirk? Unable to paste the link on my text, you can copy it below:
https://www.babelio.com/livres/Enders-Le-charme-discret-de-lintestin–Tout-sur-un-orga/708966#!

Notre tube digestif joue un des rôles les plus importants pour notre santé, puisque si nous mangeons, dans des conditions relaxantes, des repas sains et équilibrés, alors la nourriture nous fournit de l’énergie, tout ce dont nous avons besoin pour grandir ou maintenir en bon état tout notre organisme. Sans oublier la bonne humeur, induite par le plaisir des papilles, et, cerise sur le gâteau, la joie d’être à plusieurs quand c’est le cas.
À l’inverse… Mais vous le savez, on a même inventé le terme de « malbouffe ».
Si on mange trop vite une nourriture de qualité médiocre et mal cuisinée, on en ressent les conséquences.
Peut-être ferez-vous la grimace si je vous parle de flatulence (parmi d’innombrables autres manifestations désagréables), c’est pourtant mon propos de ce jour : elles sont dues parfois à des maladies, mais pour la majorité des gens à des aliments qui ne leur conviennent pas.
Our digestive tract plays one of the most important roles for our health, since if we eat, in relaxing conditions, healthy and balanced meals, then food provides us with energy, everything we need to grow or maintain in good condition all our organism. Without forgetting the good mood, induced by the pleasure of the taste buds, and, icing on the cake, the joy of being with others when this is the case.
Conversely… But you know, we even coined the term « junk food ».
If we eat poor quality and badly cooked food too quickly, we feel the consequences.
You may cringe if I tell you about flatulence (among countless other unpleasant manifestations), but that’s what I’m talking about today: they are sometimes due to illnesses, but for the majority of people foods that are unsuitable for them.

J’en arrive aux vaches, accusées de produire des gaz à effet de serre, pauvres bêtes déjà si souvent maltraitées ! En réalité, ce sont des herbivores à qui on fait manger du soja ou du maïs (on a arrêté de les nourrir de farines animales avec les crises de la vache folle et de la tremblante du mouton). Les vaches nourries comme elles devraient l’être à l’herbe (ou au foin) sur des pâturages qui ne sont pas ré-ensemencées toutes les années… ne pètent pas autant que les malheureuses victimes de l’industrie agro-alimentaire.
I come to the cows, accused of producing greenhouse gases, poor beasts already so often abused! In reality, they are herbivores who are made to eat soybeans or corn (we stopped feeding them with animal meal with the mad cow and scrapie crises). Cows fed as they should be on grass (or hay) on pastures that are not re-seeded every year… do not fart as much as the unfortunate victims of the food industry.

Cela fait cinquante ans que je lis des ouvrages de Claude Aubert. À l’époque, cet ingénieur agronome qui a consacré son existence à défendre l’agriculture biologique, prévoyait déjà les crises sanitaires qui n’ont pas manqué de se produire, par exemple l’encéphalopathie spongiforme bovine ou la tremblante du mouton, autre forme d’encéphalopathie spongiforme, appelée aussi « gratte » ou « scrapie » (de l’anglais « to scrape »).
I have been reading works by Claude Aubert for fifty years. At the time, this agronomist who devoted his life to defending organic farming, was already foreseeing the health crises which inevitably occurred, for example bovine spongiform encephalopathy or scrapie in sheep, another form spongiform encephalopathy, also called « gratte » or « scrapie » (from English « to scrape »).

Dans son dernier ouvrage, « qui veut la peau des vaches ? », Claude Aubert fait la différence entre des vaches prisonnières, mal nourries et stressées, et des vaches élevées à l’herbe, dans des prairies « durables » si je peux dire : il s’agit d’entretenir des pâturages dans des zones où il est impossible de faire pousser des céréales ou des légumes, parce que le sol est trop pauvre, le climat défavorable, ou encore le relief inaccessible aux machines. Les vaches produisent un engrais naturel qui nourrit le sol, la flore se diversifie avec le temps, les vaches ont donc accès à une nourriture variée (et savez-vous qu’elles croquent aussi sauterelles ou autres insectes qui leur tombent sous la dent ?). Ces bêtes ont une santé bien meilleure que celles qui ne voient jamais la lumière du jour. Depuis quelques temps, j’entends parler de cercle vertueux : les vaches en liberté dans les prairies en représentent un.
Je laisse la parole à Claude Aubert :
« Ne l’oublions pas, les prairies sont de fabuleuses réserves de biodiversité et séquestrent du carbone dans le sol. »
« Les vaches qui pâturent contribuent très peu, voire pas du tout, au réchauffement climatique. »
In his latest book, « qui veut la peau des vaches ? », « Who Wants Cowhide? » Claude Aubert makes the difference between cows that are prisoners, malnourished and stressed, and cows raised on grass, in « sustainable » meadows if I can say so: it is a question of maintaining pastures in areas where it is impossible to grow cereals or vegetables, because the soil is too poor, the climate unfavorable, or the terrain inaccessible to machines. Cows produce a natural fertilizer that nourishes the soil, the flora diversifies over time, so cows have access to a variety of food (and did you know that they also crunch grasshoppers or other insects that come their way?) . These beasts have much better health than those that never see the light of day. For some time now, I’ve been hearing about a virtuous circle: the cows roaming the grasslands are one.
I leave the floor to Claude Aubert:
« Let’s not forget, grasslands are fabulous reserves of biodiversity and sequester carbon in the soil. »
« Grazing cows contribute very little, if at all, to global warming. »

Pourquoi s’intéresser aux travaux de Claude Aubert ?
Parce que je pense que l’industrie agro-alimentaire, en plus de piller les ressources non renouvelables de la planète, favorise l’apparition d’innombrables pathologies, nous empoisonne à petit feu.
« Le pire ennemi de la bio, c’est la bio industrielle » dit encore Claude Aubert. Il est inquiétant de constater que l’agriculture bio est aujourd’hui en recul et malheureusement souvent trop chère (pas toujours). Bien entendu, ceux qui se sont lancés dans l’aventure pour profiter des aides d’état et sans véritable formation ont abandonné rapidement.
Why care about the work of Claude Aubert?
Because I think that the agri-food industry, in addition to plundering the non-renewable resources of the planet, promotes the appearance of countless pathologies, poisoning us little by little.
« The worst enemy of organic is industrial organic, » says Claude Aubert. It is worrying to note that organic farming is now in decline and unfortunately often too expensive (not always). Of course, those who embarked on the adventure to take advantage of state aid and without any real training gave up quickly.

Je vous conseille vivement de lire ce livre qui rétablit une vérité trop souvent occultée. Pour conclure, je laisse la place à quelques mots pris dans la quatrième de couverture :
« Élevées sur des pâturages ou dans les estives, les vaches émettent moins de méthane et favorisent largement la recapture du CO2, tout en enrichissant le sol (…). La présence de bétail dans les prairies (…) préserve la biodiversité. »
I urge you to read this book which restores a truth that is too often overlooked. To conclude, I leave room for a few words taken from the back cover:
« Raised on pasture or in the mountain pastures, cows emit less methane and greatly promote the recapture of CO2, while enriching the soil (…). The presence of livestock in the grasslands (…) preserves biodiversity. »

Difficile enchaînement qui vous fera peut-être retrouver le sourire…
Je vous ai parlé du concert de Lolo et Nanath chez nous en décembre.
J’avais parlé de Quentin, ingénieur du son, venu enregistrer le spectacle : avec l’accord de Lolo et Nanath, il a produit un joli petit bijou que l’on peut écouter sur youtube. Je retrouve dans ce bref extrait l’ambiance si drôle qui a régné ce soir-là. Parlez-en autour de vous, le spectacle « c’est si bon » mérite d’être connu !
Difficult sequence that may make you smile again…
I told you about the Lolo and Nanath concert at our house in December.
I had mentioned Quentin, sound engineer, who came to record the show: with the agreement of Lolo and Nanath, he produced a nice little gem that you can listen to on youtube. I find in this brief extract the funny atmosphere that reigned that evening. Talk about it, the show « it’s so good » deserves to be known!

Le lien
The link
https://www.pasassezdetemps.com/?p=12536
Youtube
https://www.youtube.com/watch?v=mzswC82wyBw

Encore un enchaînement un peu particulier. Il faut dire que notre existence est de nouveau bien routinière, entre les salades qui grossissent sous la serre et un printemps en forme de douche écossaise. Nous continuons à faire des balades sans ambition, la pluie menace, les primevères sont de toute beauté. Pas de quoi vous tenir en haleine avec des récits palpitants.
C’est pourquoi je vous invite à écouter un récit étonnant au lieu de vous raconter les péripéties répétitives de notre quotidien.
Another somewhat unusual sequence. It must be said that our existence is again very routine, between the salads which grow in the greenhouse and a spring in the form of a Scottish shower. We continue to walk without ambition, the rain threatens, the primroses are absolutely beautiful. Not enough to keep you going with thrilling stories.
This is why I invite you to listen to an amazing story instead of telling you about the repetitive adventures of our daily lives.

Manwei est une amie depuis longtemps. Elle est discrète, je la connaissais peu, je l’appréciais pourtant et j’avais deviné qu’elle a une volonté peu commune.
Elle joue du violon au conservatoire de Bourgoin. Elle a été interviewée sur une radio locale et j’ai pu écouter le récit de sa vie, de son enfance en Chine, à l’époque de la révolution culturelle, de sa passion pour le violon.
Quand elle a dit à ses parents qu’elle voulait être violoniste, son père le lui a interdit, craignant qu’elle soit punie de prison pour ce crime anti-révolutionnaire.
Pendant ce temps-là, en France, je côtoyais des collègues, militants maoïstes purs et durs (pratiquement des fanatiques) pour qui Mao Tse Toung était le sauveur de l’humanité !
Manwei raconte comment, à cette époque, elle a réussi à se procurer un violon et à en jouer, en cachette et sans recevoir aucun enseignement. Elle dit qu’elle y a pris de mauvaises habitudes, qu’ils ont bien du mal au conservatoire pour l’aider à s’en débarrasser.
Manwei has been a friend for a long time. She is discreet, I knew her little, yet I liked her and I had guessed that she has an unusual will.
She plays the violin at the conservatory of Bourgoin. She was interviewed on a local radio and I was able to listen to the story of her life, of her childhood in China, at the time of the cultural revolution, of her passion for the violin.
When she told her parents that she wanted to be a violinist, her father forbade her, fearing that she would be punished with prison for this anti-revolutionary crime.
Meanwhile, in France, I rubbed shoulders with colleagues, die-hard Maoist militants (virtually fanatics) for whom Mao Tse Toung was the savior of humanity!
Manwei tells how, at that time, she managed to get a violin and play it, in secret and without receiving any teaching. She says she picked up bad habits there, that they have a hard time at the conservatory to help her get rid of them.

Mais ce violon est chinois !
But this violin is Chinese!

Quand Manwei joue du violon chez nous, j’aurais bien du mal à lui trouver des défauts. Bien sûr, je ne suis pas violoniste, mais je suis capable d’apprécier une belle interprétation.
Cette interview a fait du bien à Manwei, mais a réveillé en même temps le regret de son pays.
When Manwei plays the violin with us, I would have a hard time finding fault with her. Of course, I am not a violinist, but I am able to appreciate a beautiful interpretation.
This interview did Manwei good, but at the same time aroused her country’s regret.

Je lui ai dit que je me sens moi aussi déracinée (un peu). Mais quand je rêve de l’Ardèche, il me revient un frais matin d’été où j’étais allée m’assoir sur les rochers au bord de la rivière – le soleil n’avait pas encore pénétré tout en bas dans les gorges. De fines rides couraient à la surface de l’eau, clapotant contre les rochers : cela n’existe plus, ni mon enfance, ni le camping sauvage dans les gorges de l’Ardèche.
I told her that I too feel uprooted (a little). But when I dream of the Ardèche, I come back to a cool summer morning when I had gone to sit on the rocks by the river – the sun had not yet penetrated far below in the gorges. Fine ripples ran on the surface of the water, lapping against the rocks: that no longer exists, neither my childhood, nor the wild camping in the gorges of the Ardèche.

Je sais bien que ça n’a pas grand-chose à voir, quitter la Chine pour la France ou aller vivre à deux cents kilomètres de sa région d’origine. Il aura fallu beaucoup de courage, d’énergie et de détermination à Manwei pour accepter un tel changement, et je l’admire d’avoir fait cela.
I know very well that it has little to do with leaving China for France or going to live two hundred kilometers from your region of origin. It took a lot of courage, energy and determination for Manwei to accept such a change, and I admire her for doing this.