300, Cathy et Babélio

Le 28 mai 2019, mon compteur affichait la publication de 100 chroniques fabuleuses, il a atteint 200 le 7 juin 2021, et aujourd’hui, c’est toujours aussi fabuleux, j’arrive à 300 et ma modestie habituelle souffre de réaliser un tel exploit, sans filet ni assurance ni dopage.
On May 28, 2019, my counter showed the publication of 100 fabulous chronicles, it reached 200 on June 7, 2021, and today, it’s still as fabulous, I reach 300 and my usual modesty suffers from achieving such a feat, without net or insurance or doping.

« Babélio » est un regroupement de lecteurs, chacun y présente les livres qu’il souhaite partager… Je me décide enfin à m’inscrire, jusqu’à présent j’ai été seulement lectrice des autres…
Malheureusement pour les anglophones, le livre dont je vous parle n’est pas traduit en anglais.
« Babélio » is a group of readers, everyone presents the books they want to share… I finally decide to register, so far I have only been reading others…
Unfortunately for English speakers, the book I am talking about is not translated into English.

Et voilà ce que j’ai écrit
à propos de « Têtes Hautes » de Cathy Ytak,
collection Les Héroïques,
éditeur Talents Hauts.

And this is what I wrote
about « Têtes Hautes » from Cathy Ytak,
collection Les Héroïques,
editor Talents Hauts.

Cathy, il y a longtemps ! — Cathy, a long time ago!

Cathy, chère amie
Comment les lecteurs vont-ils le prendre ?
Voilà que je me décide enfin à rejoindre Babélio, et comme première contribution je propose de t’adresser cette lettre, une façon peu conventionnelle de participer. Mais comme j’ai le privilège d’être ton amie, comme nous partageons de nombreuses idées, c’est une trop belle occasion de parler de toi (et avec toi ?).
Cathy, dear friend
How will readers take it?
Now I finally decide to join Babélio, and as a first contribution I propose to send you this letter, an unconventional way to participate. But as I have the privilege of being your friend, as we share many ideas, it’s too good an opportunity to talk about you (and with you?).

Il faut dire que je viens de dévorer « Têtes Hautes ». J’ai lu beaucoup de tes livres – souvent des histoires de jeunes blessés par la vie. Dans Têtes Hautes, tu racontes en plus un événement historique dont on ne m’a pas parlé à l’école, et pourtant si mes sources sont bonnes il s’agit de la première grève menée par des femmes, et qui ont obtenu gain de cause. Tu évoques donc deux jeunes penn sardin, ouvrières qui travaillent dans les sardineries de Douarnenez. En 1924, pas de bateaux équipés, pas le moindre réfrigérateur, quand le bateau entre au port les femmes doivent être prêtes à préparer les poissons. L’aspect historique de ton roman est très bien documenté, depuis le terrible quotidien de ces ouvrières jusqu’à l’enclenchement du mouvement, son déroulement, ses difficultés, et les manœuvres criminelles des patrons.
I must say that I just devoured « Têtes Hautes ». I have read many of your books – often stories of young people hurt by life. In Têtes Hautes, you also recount a historical event that I was not told about at school, and yet if my sources are correct, it is the first strike led by women, and who won cause. So you are talking about two young penn sardin, workers who work in the sardine factories of Douarnenez. In 1924, no equipped boats, not the slightest refrigerator, when the boat entered port the women had to be ready to prepare the fish. The historical aspect of your novel is very well documented, from the terrible daily life of these workers to the start of the movement, its progress, its difficulties, and the criminal maneuvers of the bosses.

Mais l’une des deux ouvrières est embauchée à Paris comme bonne à tout faire, chez Carol et Suzanne que tu nous fais connaître. Ces deux jeunes adultes n’ont pas l’existence dorée que leur fortune permettrait d’imaginer, chacune ayant ses propres tourments. Bravo pour le malentendu qui s’installe entre les deux jeunes Bretonnes, Yarig étant persuadée que sa sœur mène à Paris une existence bien plus facile, alors que Angèle affronte mille difficultés. Là aussi tu décris une réalité historique, les conditions sordides de travail des bonnes à tout faire, et le mépris dont elles sont victimes, pensez donc, ces paysannes qui puent le poisson ! Auxquelles on ne verse aucun salaire sous des prétextes, alors qu’elles ont un horaire de travail infernal.
But one of the two workers is hired in Paris as a housekeeper, with Carol and Suzanne, whom you introduce to us. These two young adults do not have the golden existence that their fortune would allow them to imagine, each having their own torments. Bravo for the misunderstanding that develops between the two young Bretons, Yarig being convinced that her sister leads a much easier existence in Paris, while Angèle faces a thousand difficulties. Here too you describe a historical reality, the sordid working conditions of the maids, and the contempt of which they are victims, think of these peasant women who stink of fish! To whom no salary is paid under pretexts, while they have a hellish work schedule.

Dans tes livres, tu parles souvent de sexe, même si je préfèrerais dire « amour ». Mais voilà, les personnages de tes romans ont souvent des problèmes, cela peut être celui de l’identité sexuelle : quel qu’il soit, tu en parles de façon directe et j’apprécie beaucoup cette absence de pudibonderie. Cela me rappelle ton intervention au salon du livre de Saint-Paul-trois-Châteaux : tu avais parlé de « Rien que ta Peau », une histoire d’amour entre deux adolescents qui, eux, n’ont pas de problème d’identité sexuelle. Louvine a des difficultés dans un autre domaine. On ne sait pas trop quel est son handicap, et j’apprécie aussi que tu ne l’aies pas précisé, une étiquette devient vite une aliénation supplémentaire pour les personnes différentes.
In your books, you often talk about sex, although I would prefer to say « love ». But now, the characters in your novels often have problems, it can be that of sexual identity: whatever it is, you talk about it in a direct way and I very much appreciate this lack of prudishness. It reminds me of your talk at the Saint-Paul-trois-Châteaux book fair: you talked about « Rien que ta Peau », a love story between two teenagers who have no gender identity issue. Louvine has difficulties in another area. We don’t really know what her handicap is, and I also appreciate that you didn’t specify it, a label quickly becomes an additional alienation for different people.

Tu nous avais lu le début de « Rien que ta Peau », de ta voix tranquille, dans l’espace aménagé pour les rencontres entre les auteurs et le public, et l’on entendait le brouhaha du salon tout autour. Et tu nous avais fait partager l’intimité de Mathis et Louvine, j’en garde une impression extraordinaire : contraste entre l’ambiance festive d’un côté, un peu bruyante, et les deux amants enlacés au cœur de la nuit, de l’autre.
You had read to us the beginning of « Rien que ta Peau », in your quiet voice, in the space set up for meetings between the authors and the public, and we could hear the hubbub of the book fair all around. And you had shared with us the intimacy of Mathis and Louvine, I have an extraordinary impression of it: contrast between the festive atmosphere on one side, a little noisy, and the two lovers entwined in the heart of the night, on the other.

Dans « Têtes Hautes », tu abordes le problème de Carol de la même façon directe, par petites touches, jusqu’au dialogue avec sa mère qui éclaire les lecteurs. Tu le sais : les idées que tu défends dans ce livre sont une de mes raisons de te lire. Condition féminine, condition ouvrière, particularité sexuelle, ton discours est clair et ça fait du bien. Mais, alors qu’on n’est pas loin de la sociologie, c’est un roman que tu écris, pas un essai, et les messages passent d’autant mieux et pour un plus large public. Ce livre est destiné à des adolescents, c’est vraiment une bonne chose de leur offrir de ces lectures-là ! Moi j’ai passé l’âge et depuis très longtemps, mais, ne le dis à personne, je continue à me régaler avec la littérature pour la jeunesse.
In « Têtes Hautes », you approach Carol’s problem in the same direct way, in small touches, until the dialogue with her mother which enlightens the readers. You know it: the ideas you defend in this book are one of my reasons for reading you. Female condition, working condition, sexual particularity, your speech is clear and it feels good. But, while we are not far from sociology, it is a novel that you are writing, not an essay, and the messages pass all the better and for a wider audience. This book is intended for teenagers, it is really a good thing to offer them these readings! I have passed the age and for a very long time, but, do not tell anyone, I continue to enjoy myself with children’s literature.

J’ai remarqué que les éditions « Talents Hauts » offrent un catalogue de bonne tenue pour le public adolescent. Ce qui me pousse à parler du rôle de l’écrivain : quand j’avais lu « Cinquante minutes avec toi », une histoire de maltraitance, je t’avais dit que ce livre dérange, et c’était un compliment. Tu m’avais répondu : « Je pense que c’est le rôle de quelqu’un qui écrit que de bousculer un peu ses lecteurs, de les déranger, de faire naître une réflexion. Si je peux le faire, à mon petit niveau, c’est bien (…). Si mon livre peut libérer quelques ados enfermés dans des histoires similaires (et il y en a toujours, malheureusement), je serai vraiment contente. »
I noticed that the « Talents Hauts » editions offer a catalog of good performance for the adolescent public. Which prompts me to talk about the role of the writer: when I read « Cinquante minutes avec toi », a story of abuse, I told you that this book disturbs, and that was a compliment. You answered me: « I think it’s the role of someone who writes to jostle their readers a little, to disturb them, to make them think. If I can do it, at my small level, that’s good (…). If my book can free up a few teens locked into similar stories (and there always are, unfortunately), I’d be really happy. »

Ces quelques mots suffisent sans doute pour préciser comment toi et moi nous voyons le rôle de l’écrivain.
Alors non, je ne vais pas faire une analyse de ton style (qui me plaît beaucoup), de la construction de ton roman, (super bien structuré), je veux simplement te remercier d’avoir écrit « Têtes Hautes », dont je parle autour de moi, un bien bel ouvrage. Je te remercie aussi de me faire découvrir les éditions « Talents Hauts » dont les titres sont alléchants !
These few words are probably enough to clarify how you and I see the role of the writer.
So no, I’m not going to do an analysis of your style (which I really like), the construction of your novel, (super well structured), I just want to thank you for writing « Têtes Hautes », which I’m talking about around me, a very beautiful work. I also thank you for introducing me to the « Hauts Talents » editions whose titles are enticing!

Une Penn Sardin de Carl Moser

Avant de te quitter, je ne résiste pas au plaisir de te citer quelques mots de Gabriel Celaya, un texte connu surtout par l’interprétation qu’en a faite Paco Ibañez, « la poésie est une arme chargée de futur » (traduction à ma façon).

« Je maudis la poésie conçue comme un luxe
Culturel pour les neutres
(…)
Je maudis la poésie de ceux qui ne prennent pas parti jusqu’à se compromettre. »
Before leaving you, I can’t resist the pleasure of quoting you a few words from Gabriel Celaya, a text best known for Paco Ibañez’s interpretation of it, « Poetry is a weapon charged with the future » (translation to my way).

« I curse poetry conceived as a luxury
Cultural for neutrals
(…)
I curse the poetry of those who do not take sides to the point of compromising themselves. »

Copie d’écran d’une interview publiée par Babélio
Screenshot of an interview published by Babélio

Baladons baladins baladant

À la fin de ses (trop courtes) vacances, Jérôme a fait une brève escale avant de retourner à Paris. Depuis longtemps on voulait lui faire découvrir les environs du col de Portes et l’Auberge de la Vieille Cure à Arandas. Ce n’est pas tellement loin de chez nous mais les kilomètres semblent deux fois plus longs…!
At the end of his (too short) vacation, Jérôme made a brief stopover before returning to Paris. For a long time we wanted him to discover the surroundings of the Col de Portes and the Auberge de la Vieille Cure in Arandas. It’s not that far from our house but the kilometers seem twice as long…!

Pas loin d’ici, les moines confectionnaient la fameuse bouteille en bois dans laquelle on plaçait les flacons d’« élixir végétal de la Grande Chartreuse », qui titre 71 degrés (l’élixir, pas les Chartreux). Il en reste (des moines) mais fabriquent-ils toujours la bouteille ? Je l’ignore.
Not far from here, the monks made the famous wooden bottle in which they placed the vials of « plant elixir of the Grande Chartreuse », which has a title of 71 per cent (the elixir, not the Chartreux). There are some left (monks) but are they still making the bottle? I do not know.

Après un bon repas, petite sieste obligatoire chacun selon ses goûts (moi, après avoir pris des photos, je somnole dans le siège de la voiture).
After a good meal, obligatory nap each according to his tastes (me, after taking pictures, I doze in the seat of the car).

Encore une petite balade très raisonnable pour nous réveiller, avec zoom sur les feuilles du chêne pour être bien certains qu’il s’agit d’un chêne.
Another very reasonable short walk to wake us up, zooming in on the oak leaves to be sure it is an oak tree.

Deux jours plus tard, Paul et moi faisons le tour du plateau, en échangeant quelques mots avec une dame pour la féliciter de son beau jardin.
Two days later, Paul and I walk « le tour du plateau », exchanging a few words with a lady to congratulate her on her beautiful garden.

Les daturas sont communes dans la région.
Daturas are common in the region.

Avec Paul on a décidé de faire encore une fois le circuit au départ de la table d’orientation d’Innimont (Innimond ?). Nouveauté : une coupe de bois éclaircit la forêt.
With Paul we decided to follow the path again starting from the orientation table of Innimont (Innimond?). New: A logging clears up the forest.

C’est moche, mais on a une vue splendide sur les environs, tout en bas dans la plaine.
It’s ugly, but we have a splendid view of the surroundings, all the way down in the plain.

On retrouve la belle forêt.
Again the beautiful forest.

Voici un fouillis de couleurs, que je décompose.
Here is a jumble of colors, which I break down.

On continue
We continue

Bzzzzzzz

Les engins des bûcherons dévastent les chemins.
The machines of the loggers devastate the paths.

Col du Grand Pertuis
Ça monte — It’s rising

Vue sur la « plaine » (pas vraiment une plaine en réalité) et un petit morceau du Rhône
View of the « plain » (not really a plain actually) and a small piece of the Rhône

Avec Innimont
Sans Innimont

Flou artistique (photo Paul)
Artistic blur (photo Paul)

L’intérêt des balades, c’est comme ça simplifie mon boulot ! Le sujet du jour se tisse de lui-même.
The interest of rides is how it simplifies my job! The subject of the day weaves itself.

Pour terminer, un bon sujet de dissertation pour meubler vos journées de farniente.
« Le principal fléau de l’humanité n’est pas l’ignorance, mais le refus de savoir. »
Attribué sous réserve à Simone de Beauvoir sans que je puisse le vérifier. Bien sûr, c’est mieux si on en connaît l’auteur, mais que cela ne nous fasse pas négliger la qualité de la formule.
Finally, a good dissertation topic to fill your lazy days.
« The main scourge of humanity is not ignorance, but the refusal to know. »
Attributed with reservations to Simone de Beauvoir without my being able to verify it.
Of course, it is better if we know the author, but that does not make us neglect the quality of the formula.

Comme d’hab’

cigarettes non véganes — non-vegan cigarettes

Nous recevons des « bénévoles » depuis maintenant onze ans, Steve et Jacqueline sont nos 95è et 96è visiteurs dans le cadre de Help X ou Workaway : autant dire que nous avons l’habitude de ces aventures chaque fois renouvelées ; de rencontrer de nouvelles personnalités, de nouveaux comportements. Les déceptions sont très rares, exceptionnelles, mais il nous arrive d’en parler à nos visiteurs : inutile de faire croire à la perfection, au paradis. Ici comme partout il y a des problèmes, et quand nous évoquons les moments désagréables, nos helpers nous racontent souvent à leur tour des expériences semblables. Il faut en parler si nous voulons que Help X et Workaway continuent à permettre une si grande qualité dans les rencontres.
We have been hosting « volunteers » for eleven years now, Steve and Jacqueline are our 95th and 96th visitors as part of Help X or Workaway: in other words, we are used to these adventures each time renewed; to meet new personalities, new behaviors. Disappointments are very rare, exceptional, but we sometimes tell our visitors about them: no need to make people believe in perfection, in paradise. Here as everywhere there are problems, and when we talk about the unpleasant moments, our helpers often tell us about similar experiences. We have to talk about it if we want Help X and Workaway to continue to allow such high quality in meetings.

Ces rencontres sont très importantes pour nous, et pas seulement pour toute l’aide qu’elles procurent. Elles nous permettent aussi de voyager sans bouger et de rencontrer de belles personnes.
L’accueil que nous proposons doit permettre à chacun de se sentir chez soi, y compris pour ceux qui se sentent perdus, loin des leurs, de leur pays, de leur culture.
Et quand il nous arrive de recevoir, par exemple, cette personne raciste, homophobe et xénophobe, je n’en parle pas sur mon blog.
Bien évidemment, Steve et Jacqueline font partie des gens que nous sommes très heureux de connaître, que nous apprécions, et dont le départ nous les fait regretter déjà. Mais nous avons l’espoir de les revoir un jour.
These encounters are very important to us, and not just for all the help they provide. They also allow us to travel without moving and to meet beautiful people.
The welcome we offer must allow everyone to feel at home, including for those who feel lost, far from their loved ones, their country, their culture.
And when we happen to receive, for example, this racist, homophobic and xenophobic person, I do not talk about her/him on my blog.
Of course, Steve and Jacqueline are among the people we are very happy to know, whom we appreciate, and whose departure already makes us miss them. But we hope to see them again one day.

photo Jacqueline

Nous essayons toujours de proposer des travaux qui intéressent nos « helpers », qui leur permettent d’apprendre ou au contraire de mettre en pratique leurs compétences.
Steve a eu peur de bâcler le travail quand Paul lui a demandé de passer de l’huile de lin sur les portes : cela n’est pas fait assez souvent et le bois était devenu noir par endroit. C’est Steve qui a souhaité nettoyer les portes bien à fond, avec l’aide de Jacqueline : si nos helpers souhaitent prendre de telles initiatives, nous en sommes très satisfaits.
We always try to offer work that interests our « helpers », which allows them to learn or on the contrary to practice their skills.
Steve was afraid to rush the job when Paul asked him to put linseed oil on the doors: it is not done often enough and the wood had turned black in places. It was Steve who wanted to clean the doors thoroughly, with the help of Jacqueline: if our helpers want to take such initiatives, we are very happy.

Alors quand Paul leur a demandé de repeindre la cabane, nous n’avons pas été surpris de leur réaction : pas question de peindre sur de la peinture écaillée. Un vieux drap a permis de récupérer les débris de la peinture ancienne qui a été soigneusement arrachée de son support. Quand Jacqueline a passé la deuxième couche, on voyait la différence de couleur entre la peinture déjà sèche et la fraîche.
So when Paul asked them to repaint the cabin, we weren’t surprised at their reaction: no painting over peeling paint. An old sheet made it possible to recover the debris of the old paint which was carefully torn from its support. When Jacqueline applied the second coat, you could see the difference in color between the already dry paint and the fresh one.

Lolo est revenu de sa randonnée en Savoie : nous avons déjà lu le super album qu’il en rapporte, récit de ses aventures. Sa valise-carriole était bien lourde finalement mais il a l’air content de sa balade et de toutes les baignades dans les torrents.
Lolo has returned from his hike in Savoie: we have already read the great album he brings back, the story of his adventures. His suitcase-carriole was very heavy in the end, but he seems happy with his walk and all the swimming in the torrents.

Il y a les travaux répétitifs, arrosages, désherbages, cueillettes. Le plus souvent tous les jours. Il y a un travail pénible consistant à charger des remorques de fumier, heureusement ça ne dure pas trop longtemps. On a demandé à Lolo et Steve de s’en charger, mais Lolo a eu un problème avec son outil et il a dû revenir, laissant Steve tout seul charger la remorque. Paul a beaucoup ri en inventant l’histoire du mec au fort accent étranger, en train de voler du fumier en remplissant une remorque qui n’est pas attelée à une voiture : des passants pourraient le regarder faire et le prendre pour un fou.
There are repetitive jobs, watering, weeding, picking. Most often every day. There is a heavy job of loading trailers with manure, luckily it doesn’t take too long. Lolo and Steve were asked to do it, but Lolo had a problem with his tool and he had to come back, leaving Steve to load the trailer all by himself. Paul laughed a lot when he made up the story of the guy with a strong foreign accent, stealing manure while filling up a trailer that was not hitched to a car: passers-by might watch him do it and think he was crazy.

Bavarder : un travail très dur — Chatting: very hard work

Il y a une saison bien en avance sur le calendrier : nous avons une grande quantité de tomates, courgettes, côtes de blettes, on a déjà préparé des conserves de courgettes, du coulis de tomates – Paul fou de joie de remettre en marche la super machine à séparer pulpe et jus des déchets. Pour déstocker, mais aussi pour le plaisir, j’ai fait une soupe de concombre vite prête. Je ne vais pas faire de mon blog un livre de recettes, mais quand même, celle-ci est si simple : tu broies deux concombres (crus) avec 200 grammes de fromage blanc, menthe, ail, jus de citron, sel et poivre et tu gardes au frais. Bien sûr, un concombre suffit, pour ceux qui doivent les acheter. Et tu peux modifier l’assaisonnement comme il te plaira.
There is a season well ahead of calendar: we have a large quantity of tomatoes, zucchini, chards, we have already prepared canned zucchini, tomato coulis – Paul overjoyed to restart the super machine to separate pulp and juice from waste. To destock, but also for fun, I made a cucumber soup quickly ready. I’m not going to turn my blog into a cookbook, but still, this one is so simple: you grind two cucumbers (raw) with 200 grams of cottage cheese, mint, garlic, lemon juice, salt and pepper and you keep cool. Of course, one cucumber is enough, for those who have to buy them. And you can change the seasoning as you like.

Jacqueline a déjà récolté des mûres (la variété sans épine), alors j’en ai fait une mousse : pour 550 grammes de coulis, je compte trois œufs et de la crème fraîche comme on voudra. Je fais un mélange moussant avec 100 grammes de sucre et les jaunes d’œuf, j’y ajoute le coulis de mûre avec un peu de fécule de pomme de terre et je fais épaissir doucement, par ailleurs je prépare de la crème chantilly et je bats les œufs en neige avant de mélanger tout ça.
« Et tu viens de dire que tu ne vas pas faire de ton blog un livre de recettes ?
– Sûr et certain, disons que c’est une parenthèse. Au fait, Jacqueline, si ce n’est pas suffisamment précis tu me le dis, tu me poses des questions ! »
D’ailleurs avec la récolte de Jacqueline, j’avais en réalité 800 grammes de coulis ! À vos fourneaux ! Et je ne vous donne pas la recette de ma terrine de courgette dont l’intérêt est de consommer un kilo et demi de ce légume providentiel !
Jacqueline has already harvested blackberries (the thornless variety), so I made a mousse out of them: for 550 grams of coulis, I count three eggs and sour cream as you like. I make a foaming mixture with 100 grams of sugar and the egg yolks, I add the blackberry coulis to it with a little potato starch and I let it thicken gently, moreover I prepare whipped cream and I beat the eggs stiff before mixing it all together.
« And you just said you’re not going to make your blog a cookbook?
– Sure and certain, let’s say it’s a parenthesis. By the way, Jacqueline, if it’s not specific enough you tell me, you ask me questions! »
Besides, with Jacqueline’s harvest, I actually had 800 grams of coulis! To your stoves! And I’m not giving you the recipe for my zucchini terrine, the point of which is to consume a kilo and a half of this providential vegetable!

Alors que le mois de juillet se termine à peine, nous avons déjà de nombreuses conserves, sans oublier de la compote de reine-claude, ces fruits-là aussi ayant mûri très tôt.
While the month of July is barely over, we already have many preserves, not to mention the compote of Reine-Claude, these fruits also having ripened very early.

Cormoran(t)

L’année dernière, à l’occasion d’un chantier chez Jean-Pierre, nous avons remplacé sa vieille cuisinière : vieille, mais qui fonctionne encore, nous l’utilisons quand il fait trop chaud, sous le préau.
Last year, on the occasion of a construction site at Jean-Pierre, we replaced his old stove: old, but which still works, we use it when it is too hot, under the courtyard.

compote d’abricot en devenir – apricot compote in the making

Il y a, il y a, il y a ceci et il y a cela. Mais il n’y a pas que le travail. On n’aura pas eu le temps de proposer à Jacqueline et Steve toutes les explorations que Paul avait l’intention de faire, mais on est quand même allés saluer les cygnes sur la viarhona. Pour moi c’était l’occasion de suivre en vélo le méandre du Saugey et de rentrer de mon côté après les avoir accompagnés un moment.
There is, there is, there is this and there is that. But there is not just work. We did not have time to offer Jacqueline and Steve all the explorations that Paul intended to do, but we still went to greet the swans on the viarhona. For me it was an opportunity to follow the meander of the Saugey by bike and come back on my side after having accompanied them for a while.

À cette occasion j’ai pris les quelques photos qui se promènent sur cette page.
On this occasion I took the few photos that are on this page.

cours d’apnée chez les cygnes — freediving course with swans

Jacqueline et Steve rêvaient de nous préparer un tajine, après tout, juste avant de venir ici ils participaient à un séjour gastronomique à Uzès : pourquoi ne pas mettre rapidement en pratique ce qu’ils y avaient appris ?
Jacqueline and Steve dreamed of preparing a tajine for us, after all, just before coming here they were taking part in a gastronomic stay in Uzès: why not quickly put into practice what they had learned there?

On a fêté l’anniversaire de Nanath, celui de Lolo le lendemain, et celui de l’installation de sa minuscule cabane, toutes ces festivités regroupées en une seule qui a permis à Steve de se mettre sur son trente et un.
Encore un moment de convivialité et de franche rigolade.
We celebrated Nanath’s birthday, Lolo’s the next day, and that of the installation of his tiny cabin, all these festivities grouped into one that allowed Steve to put on his thirty-one.
Another moment of conviviality and frank laughter.

Que dire de plus ? Comme tout le monde, on a connu une chaleur écrasante. Mais nous sommes chanceux, elle n’a pas (trop) duré. Les jours, et même les années se ressemblent pourtant. Le jardin réclame beaucoup de présence. Et n’oublions pas ce que Jacqueline a rappelé : le travail du jardin commence dans le jardin, mais il est loin d’être terminé quand on veut faire des conserves.
Avec Jacqueline et Steve, on a eu la chance de recevoir des gens qui non seulement cherchaient un nouveau contrat Help X, mais qui, en tant que vrais jardiniers, souhaitaient partager leur passion.
What more can be said ? Like everyone else, we experienced overwhelming heat. But we are lucky, it did not last (too) long. The days, and even the years are alike, however. The garden requires a lot of presence. And let’s not forget what Jacqueline said: garden work begins in the garden, but it’s far from over when it comes to canning.
With Jacqueline and Steve, we were lucky to receive people who were not only looking for a new Help X contract, but who, as real gardeners, wanted to share their passion.

Un peu de tout…

« Ça prend du temps pour s’ouvrir et pour moi c’était un peu dur » nous dit Mireille, car elle s’est sentie terriblement isolée en arrivant en Suisse. Mais elle ajoute que sa joie de vivre a pris le dessus. Née au Mali, elle a épousé l’amour de sa vie, un Suisse, alors elle l’a suivie mais sans jamais vraiment quitter son pays d’origine. Le sous-titre de l’émission précise : «  Mireille crée des ponts entre sa terre d’accueil et son Afrique natale. » On ne peut pas mieux dire : bouleversée par les difficultés pour se faire soigner au Mali, elle a créé un festival qui a lieu dans les deux pays, et a permis la construction d’un dispensaire. Elle montre son mode de vie aux femmes suisses en allant puiser de l’eau ou en cuisinant dans la forêt sur un feu de bois…
« It takes time to open up and for me it was a bit hard, » Mireille tells us, as she felt terribly isolated upon arriving in Switzerland. But she adds that her zest for life has taken over. Born in Mali, she married the love of her life, a Swiss, so she followed him but never really left her country of origin. The subtitle of the show states: « Mireille builds bridges between her host land and her native Africa. » It couldn’t be said better: overwhelmed by the difficulties of getting treatment in Mali, she created a festival that takes place in both countries, and enabled the construction of a dispensary. She shows her way of life to Swiss women by going to draw water or cooking in the forest on a wood fire…
Pour voir la vidéo :
To see the video:
https://www.youtube.com/watch?v=GvU3Ijs7ZmU

Si je vous parle de cette femme exceptionnelle, c’est non seulement pour donner en exemple son humanité, son énergie, toutes les qualités qui font d’elle une très belle femme, mais c’est aussi pour vous parler de ce festival car il aura lieu, bientôt en Suisse : « festival Yelen (lumière) à Baulmes, en Suisse, du 7 au 10 septembre » – il apporte sa lumière sur la mixité des cultures.
If I am telling you about this exceptional woman, it is not only to give an example of her humanity, her energy, all the qualities that make her a very beautiful woman, but it is also to tell you about this festival because it will take place soon in Switzerland: « Yelen (light) festival in Baulmes, Switzerland, from September 7 to 10 » – it sheds light on the diversity of cultures.
LIEN – LINK
https://www.tempslibre.ch/vaud/festivals/428117-7e-festival-yelen-7-10-septembre-2023

Irez-vous à Baulmes en septembre ? Dans l’immédiat je vous ramène ici un peu brusquement.
Par un de ces enchaînements dont j’ai le secret, je vous informe de la guerre impitoyable (ne serait-ce pas un pléonasme ?) que Paul mène contre les rats : il y en avait une invasion, si on commence à les voir, cela veut dire qu’ils sont très nombreux. On ne les voit plus, et les appâts dispersés par Paul ont disparu. Nous voilà revenus sur terre après cet épisode suisso-malien.

Are you going to Baulmes in September? In the immediate future I bring you back here a little abruptly.
By one of these sequences of which I have the secret, I inform you of the pitiless war (wouldn’t it be a pleonasm?) that Paul leads against the rats: there was an invasion of them, if we begin to see them, it means that they are very numerous. We no longer see them, and the baits scattered by Paul have disappeared. Here we are back on earth after this Swiss-Malian episode.

De l’autre côté de la grande flaque, Séb, enchanté de retrouver Montréal telle qu’il l’aime, a exposé ses photos du festival « Montréal complètement cirque » dans « l’auberge alternative du Vieux Montréal » où il travaille. Cette exposition, « hommage aux artistes de cirque », sera visible à la Maison de la Culture Verdun de Montréal du 8 septembre au premier octobre, et nous sommes aussi fiers que lui de cette reconnaissance de son talent.
On the other side of the big puddle, Séb, delighted to find Montreal as he loves it, exhibited his photos of the « Montréal complètement cirque », « Montréal completely circus » festival in the « l’auberge alternative du Vieux Montréal » « alternative hostel in Old Montreal » where he works. This exhibition, « tribute to circus artists », will be visible at the Maison de la Culture Verdun in Montreal from September 8 to October 1, and we are as proud as he is of this recognition of his talent.

Jack est parti après un séjour très plaisant, et Jacqueline et Steve sont bientôt arrivés, depuis l’Australie, mais en passant par la Nouvelle-Zélande et Uzès. Entre autres points de chute. Ce sont des jardiniers expérimentés, capables de faire bien plus que la distinction entre une tomate et du persil. C’est à peine si je vais au jardin dans ces conditions, et Paul aussi apprécie beaucoup leur travail. Récoltes, désherbage, arrosages, ils n’ont pas besoin d’explications détaillés. On leur a confié aussi la tondeuse. Pour remettre en état les deux portes d’entrée, Steve a souhaité faire le travail bien à fond et voilà deux portes comme neuves!
Jack left after a very pleasant stay, and Jacqueline and Steve soon arrived, from Australia, but via New Zealand and Uzès. Among other drop points. They are experienced gardeners, able to do much more than distinguish between a tomato and parsley. I hardly go to the garden in these conditions, and Paul also appreciates their work very much. Harvesting, weeding, watering, they do not need detailed explanations. We also gave them the mower. To restore the two front doors, Steve wanted to do the job thoroughly and here are two doors like new!

Il ne manque plus qu’à remonter les cadres. Remarquez ces accroche-pinceaux ingénieux !
All that remains is to reassemble the frames on the doors. Notice those ingenious brush holders!

Un soir où Jacques et Päivi aussi étaient là, j’ai conduit tout le monde vers le massif des onagres, et nous avons eu droit au spectacle incroyable de ces fleurs que l’on voit s’ouvrir en quelques secondes. Ce sont des fleurs très communes dans la région, et pas seulement : si vous en trouvez par hasard sur un talus, au bord d’une route, essayez d’assister à l’ouverture des fleurs, juste avant la tombée de la nuit, quand la lumière commence à diminuer…
One evening when Jacques and Päivi were also there, I led everyone towards the massif of the evening primrose, and we attended the show of the incredible spectacle of these flowers that we see opening in a few seconds. These are very common flowers in the region, and not only: if you find some by chance on an embankment, by the side of a road, try to attend the opening of the flowers, just before nightfall, when the light begins to diminish…

J’ai demandé l’aide de Jacqueline pour préparer des yaourts, puis des pâtes, les uns et les autres sont toujours un régal.
Ils souhaitaient nous préparer un bon repas, ce fut un excellent festin !
I asked for Jacqueline’s help to prepare yogurts, then pasta, both are always a treat.
They wanted to cook us a good meal, it was a great feast!

Noter l’élégance de Steve avec le tablier que nous avait offert la maman de David : on y trouve la recette de la « tortilla »!
Note Steve’s elegance with the apron that David’s mom gave us: there is the recipe for the « tortilla » !

Nous sommes allés à Crémieu pour la biennale de poterie, où nous avons vu de magnifiques créations. Manwei est venue elle aussi jouer de son violon chinois.
Je suis revenue en vélo, une petite excursion très agréable.
We went to Crémieu for the pottery biennial, where we saw some wonderful creations. Manwei also came to play her Chinese violin.
I came back by bike, a very pleasant little excursion.

Deux hommes et une femme sont passé assez bas au dessus de nous. Cela arrive de temps en temps.
Two men and a woman passed quite low above us. It happens from time to time.

J’aurai beaucoup d’autres choses à raconter, mais si j’ai choisi de nommer mon blog « pas assez de temps », j’avais de bonnes raisons.
Quant aux photos du parc, elles ont été faites à l’arrivée de Jacqueline et Steve lors de la visite du parc.
I’ll have plenty more to say, but if I chose to name my blog « not enough time », I had good reason.
As for the photos of the park, they were taken when Jacqueline and Steve arrived during the visit of the park.

Avec fouillis de photos

Le mal est partout : notre cher président de région, bien connu pour avoir accordé de scandaleuses subventions aux sociétés de chasse qui ne savent plus quoi en faire, a coupé parmi d’autres celles destinées à la lutte contre le frelon asiatique. J’ai assez parlé de cette sale bête, je précise seulement que, si j’ai tout bien compris (Jacky, dis-moi si je me trompe !), quand il y a une reine en début d’année, il peut y en avoir 200 ou jusqu’à 300 l’année suivante.
J’ai de la chance, je ne crains pas les piqûres de guêpe : j’ai eu un peu peur en me faisant piquer par le frelon asiatique quand je suis passée trop près des débris du nid détruit. J’aurais pu utiliser le sèche-cheveux pour faire chauffer la zone de la piqûre, car le venin est détruit à quarante degrés. J’ai préféré prendre un bain de pied dans l’eau à quarante degrés. Puis j’ai mis de l’huile essentielle de lavande et je n’ai pas tardé à oublier l’incident.
The evil is everywhere: our dear regional president, well known for having granted scandalous subsidies to hunting companies that no longer know what to do with them, has cut among others those intended for the fight against the Asian hornet. I’ve talked enough about this nasty beast, I’m just saying that, if I understood everything correctly (Jacky, correct me if I’m wrong!), when there is a queen at the beginning of the year, there can be 200 or up to 300 the following year.
I’m lucky, wasp stings don’t bother me : I got a little scared of being stung by the Asian hornet when I passed too close to the debris of the destroyed nest. I could have used the hair dryer to heat the sting area, as the venom is destroyed at forty degrees. I preferred to take a foot bath in water at forty degrees. Then I put some lavender essential oil and it didn’t take long for me to forget the incident.

Présent imparfait passé simple futur… Pour Jack, j’ai ressorti mon Grévisse (édition 1991), où j’ai appris qu’en anglais aussi bien qu’en allemand, on utilise le prétérit pour remplacer indifféremment le passé simple ou l’imparfait. Alors quoi ! On m’a appris très tôt que l’imparfait, c’est loooooong, et le passé simple c’est un événement tout petit tout petit enchâssé dans l’événement long : « Alors que je gravissais [événement long] péniblement une montagne élevée, j’aperçus [le temps d’un bref coup d’œil] une fée aux commandes d’un hélicoptère. » Comment une langue peut-elle rendre la subtilité de la durée de ces événements si la fée prend autant de temps à conduire son hélico (faut-il qu’il soit poussif), que moi qui grimpe laborieusement dans la pierraille ?
Present imperfect past simple future… For Jack, I brought out my Grévisse (1991 edition), where I learned that in English as well as in German, the preterite is used to replace either the past simple or the imperfect. So what ! I was taught early on that the imperfect is looooooong, and the past simple is a tiny tiny event embedded in the long event: « As I was trudging up [long event] a high mountain , I saw [for a brief glance] a fairy at the controls of a helicopter. » How can a language convey the subtlety of the duration of these events if the fairy takes as long driving her chopper (does it have to be winded), as me climbing laboriously through the rocks?

Le plus souvent, nos helpers non francophones, désirent vivement apprendre la langue de Coluche mais ne tardent pas à renoncer, démotivés par les innombrables difficultés. Au contraire, Jack est plongé dans un bain de langues multiples avec le français en bonne place.
Jack vient de Nouvelle-Zélande ou, si vous le préférez, de Norvège. Ou, si vous le préférez, de la région de Perpignan. Comme il le dit lui-même, il est grand mais très gentil. Il a vécu des années en Nouvelle-Zélande, d’autres années en Australie. Pendant son trop court séjour chez nous, il a bien progressé en français.
Most often, our non-French-speaking helpers are keen to learn the language of Coluche but are quick to give up, demotivated by the innumerable difficulties. On the contrary, Jack is immersed in a bath of multiple languages with French in good place.
Jack is from New Zealand or, if you prefer, Norway. Or, if you prefer, from the Perpignan region. As he says himself, he is tall but very kind. He lived for years in New Zealand, other years in Australia. During his too short stay with us, he made good progress in French.

Pour commencer, il s’est attaqué aux mûres sans épines, totalement envahies par les prunelliers, quelques érables et d’innombrables autres envahisseurs : après son passage, les mûres, ayant enfin assez d’espace, se sont mises à faire des fruits…
Il a désherbé les blettes, récolté pommes de terre et haricots, démonté et remonté le portail après l’avoir repeint, lasuré, il a verni les bancs dans le parc… bref, il a fait sa part avec une grande efficacité et une gentillesse non moins grande.
To begin with, he attacked the thornless blackberries, totally overrun by blackthorns, a few maples and countless other invaders: after his passage, the blackberries, finally having enough space, began to bear fruit…
He weeded the chard, harvested potatoes and beans, dismantled and reassembled the gate after repainting it, staining it, he varnished the benches in the park… in short, he did his part with great efficiency and equal kindness.

Je n’ai pas pris beaucoup de photos de Jack, craignant de déranger. Pour la même raison je n’ai pas pris de photos pendant la représentation de « l’emprise de la passion », farce éprouvante, par la Compagnie En Aparté. J’ai fait seulement quelques clichés des acteurs lorsqu’ils finissaient de se préparer. Tous deux assumaient chacun un jeu difficile, des rôles forts, intenses, et cela m’a frappée de voir Fred dans les coulisses l’instant d’avant, et sur scène, presque méconnaissable, rentré instantanément dans son rôle.
I didn’t take many pictures of Jack, fearing to disturb. For the same reason, I did not take any photos during the performance of « l’emprise de la passion », « The Grip of Passion », a grueling farce, by Compagnie En Aparté. I only took a few shots of the actors when they finished getting ready. Both took on a difficult game, strong, intense roles, and it struck me to see Fred backstage the moment before, and on stage, almost unrecognizable, instantly back in his role.

Mais j’ai pris des photos de Lolo, Claude et Paul en plein travail : Hélène et Marie s’installent dans une ferme pour devenir paysannes-boulangères. Claude a proposé de les aider en réparant la vieille batteuse, Paul a été tout de suite d’accord, et Lolo n’a pas hésité à participer ! Rappelez-vous les frelons : ils étaient juste au-dessus de leur tête pendant qu’ils démontaient les vieux cadres en bois pour les remplacer…
But I took pictures of Lolo, Claude and Paul hard at work: Hélène and Marie settle on a farm to become peasant bakers. Claude offered to help them by fixing the old threshing machine, Paul immediately agreed, and Lolo did not hesitate to participate! Remember the hornets: they were right over their heads as they dismantled the old wooden frames to replace them…
Leur projet :
Their project:
https://fermes.terredeliens.org/rhone-alpes/fermes-de-la-r%C3%A9gion-rh%C3%B4ne-alpes/rosiere/

Nous sommes allés jusqu’à cette nouvelle ferme (vieille aussi !) pour livrer les grilles remises en état. La batteuse est une magnifique vieille chose. J’ai filmé le démarrage, il s’est fait dans un bruit infernal ! Il a fallu plusieurs jours aux paysannes-boulangères pour optimiser les réglages de la machine.
We drove to this new farm (also old!) to deliver the refurbished sieves. The thresher is a wonderful old thing. I filmed the start, it was done with an infernal noise! It took several days for the peasant bakers to optimize the settings of the machine.

La grille… — the sieve …
…installée à sa place
… installed in its place

J’ai filmé aussi la fanfare « Tonnerre de Brens » qui jouait dans le cadre d’une soirée « ciné-lauze* ». Alfred est un chef d’orchestre extraordinaire, excellent musicien, capable de vous tirer des sons de n’importe quoi. Il participe à des spectacles musicaux variés. La fanfare est là, presque au complet ; elle compte des débutants et des musiciens chevronnés, et ça fonctionne.
*La région a produit une très grande quantité de lauzes.
I also filmed the « Tonnerre de Brens » fanfare playing as part of a « ciné-lauze* » evening. Alfred is an amazing conductor, excellent musician, able to get you sounds out of anything. He participates in various musical shows. The band is there, almost complete; it has beginners and seasoned musicians, and it works.
*Lauze : slate
The region produced a very large quantity of slates.

Alfred
Liliane
Arnaud
Lolo

Quand il fait assez sombre, nous assistons à la projection d’un film remarquable, « la visite de la fanfare ». « C’est un film franco-américano-israélien réalisé par Eran Kolirin, sorti en 2007 », nous dit wkipédia. La fanfare de la police d’Alexandrie invitée en Israël se retrouve perdue dans un village oublié de tous. Je suis touchée par la profonde humanité des personnages, par leur détresse. Un jour, dans ta vie, tu fais une erreur, et tu le regrettes pour le restant de tes jours…
When it gets dark enough, we watch a remarkable film, « la visite de la fanfare », « Visit of the Band ». « It’s a Franco-American-Israeli film directed by Eran Kolirin, released in 2007, » Wikipedia tells us. The Alexandria police band invited to Israel finds itself lost in a village forgotten by all. I am touched by the deep humanity of the characters, by their distress. One day in your life, you make a mistake, and you regret it for the rest of your life…

Les musiciens et le public ont eu bien chaud ce soir-là.
Il fait souvent très chaud. Un jour, j’ai noté vers 16 h 30, 25,8°C dans la salle à manger, 34°C tout en haut au grenier, 37,5°C dehors. Il y a bien pire, je le sais !
The musicians and the public were very hot that evening.
It is often very hot. One day, around 4:30 p.m., I noticed 25.8°C in the dining room, 34°C upstairs in the attic, 37.5°C outside. There is much worse, I know!

Love is in the meadow

Dans ces conditions, assister au festival Biolozic sous une chaleur accablante est devenu bien compliqué. D’autant plus pour Paul qu’il a eu une crise invalidante, de sciatique sans doute.
Under these conditions, attending the Biolozic festival in oppressive heat has become very complicated. All the more so for Paul as he had a debilitating crisis, probably sciatica.

« L’association Biolozic a été créée en 2009 à Saint-Savin, dans le but de défendre, sensibiliser, informer et promouvoir deux cultures : l’agriculture biologique et la culture musicale. » Cette association organisait un festival sur des terrains appartenant à Vincent Gay, agriculteur biologique très proche de Biolozic. Il souhaite réunir des artisans, des associations, des artistes de théâtre ou de musique : milieux différents mais ayant en commun de se trouver souvent en butte à de grosses difficultés financières.
« The Biolozic association was created in 2009 in Saint-Savin, with the aim of defending, raising awareness, informing and promoting two cultures: organic farming and musical culture. » This association organized a festival on land belonging to Vincent Gay, an organic farmer very close to Biolozic. He wants to bring together craftsmen, associations, theater or music artists: different backgrounds but having in common that they are often faced with major financial difficulties.

Arrivée là de mon récit, je me rappelle qu’ils existe des associations de soutien aux paysans : si certains d’entre eux ont une fortune immense, un bien trop grand nombre vit en dessous du seuil de pauvreté alors que la journée de travail n’a pas de fin. Les agriculteurs sont très souvent isolés. Le taux de suicide en milieu agricole est largement supérieur à la moyenne. J’en avais parlé avec Philippe de la ferme « l’Abreuvoir » où je vais une fois par semaine récupérer ma commande : l’Abreuvoir fait partie d’un réseau de distribution. Philippe (le père de Marie, la paysanne-boulangère) fait partie des bénévoles qui assurent l’écoute des paysans en détresse.
Mais en cherchant à retrouver des traces de cette aide sur le web, c’est au Québec que j’ai trouvé l’organisme « écoute agricole ». « Des travailleurs de rang présents dans les Laurentides et en Outaouais pour vous aider » depuis 2015.
At this point in my story, I remember that there are associations supporting peasants: if some of them have an immense fortune, far too many live below the poverty line while the working day has no end. Farmers are very often isolated. The agricultural suicide rate is well above average. I had talked about it with Philippe from the farm « l’Abreuvoir » where I go once a week to pick up my order: l’Abreuvoir is part of a distribution network. Philippe (the father of Marie, the peasant-baker) is one of the volunteers who listen to peasants in distress.
But while trying to find traces of this help on the web, it was in Quebec that I found the organization « écoute agricole », « agricultural listening ». « Rank workers present in the Laurentians and Outaouais to help you » since 2015.
Beaucoup d’informations sur ce site, bilingue, sauf les vidéos.
A lot of information on this site, bilingual, except the videos.
https://www.ecouteagricole.com/

Il est évident pour moi que Vincent Gay et Biolozic sont conscients de ces problèmes.
Malgré la chaleur, ce festival a eu lieu dans une ambiance vraiment sympathique. J’ai participé à la scène ouverte sans me préparer vraiment ; avec Françoise et Jacques on a proposé quelques morceaux traditionnels.
En fin d’après-midi, on a assisté à un spectacle de théâtre joué par Christèle, de la Compagnie le Cri de la Langouste. Jérôme Laronze a été assassiné par la police en 2017. C’était un agriculteur « entré en résistance » contre l’agro-industrie. Christèle raconte le difficile parcours de ce paysan poussé à bout, le texte est magnifique, poétique, bien joué.
It is obvious to me that Vincent Gay and Biolozic are aware of these issues.
Despite the heat, this festival took place in a really friendly atmosphere. I went to the open stage without really preparing; with Françoise and Jacques we proposed some traditional pieces.
At the end of the afternoon, we attended a theater performance performed by Christèle, from the Compagnie le Cri de la Langouste. Jérôme Laronze was murdered by the police in 2017. He was a farmer who « went into resistance » against agribusiness. Christèle recounts the difficult journey of this peasant pushed to the limit, the text is magnificent, poetic, well played.

Avant de vous quitter j’espère vous mettre en appétit avec cet énorme plat de pâtes, préparé à la machine avec l’aide de Jack.
Et vous faire sourire avec ce vélo en stationnement de longue durée et ce panneau comme un sourire aimable.
Before leaving you, I hope to whet your appetite with this enormous pasta dish, prepared by machine with the help of Jack.
And make you smile with this long-time parked bike and sign like a kind smile.

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