Avec toutes sortes de visites

Allons ! C’était tellement beau, ces paysages savoyards ! Encore quelques photos, même si notre séjour n’est plus d’actualité !
Le jour de notre départ, entre Ugine et Queige, nous avons laissé la voiture à l’ombre et sommes partis au hasard sur un chemin…
Lets go ! It was so beautiful, these Savoyard landscapes! A few more photos, even if our stay is no longer relevant!
On the day of our departure, between Ugine and Queige, we left the car in the shade and set off randomly on a path…

En nous demandant si les coupes de bois, oui ou non, étaient dues à une tempête. Il reste quelques souches au milieu de la végétation qui repart.
By asking us if the wood cuts, yes or no, were due to a storm. There are still a few stumps in the middle of the vegetation which is starting again.

Soudain, voilà un pâturage, des vaches et des ruches.
Suddenly, here is a pasture, cows and beehives.

Le bruit d’Ugine n’arrive pas jusqu’ici. Nous découvrons un coin de rêve.
The noise from Ugine does not reach this place. We discover a dream corner.

Avec un magnifique point de vue.
With a magnificent view.

Une libellule se fait prendre en stop le temps de faire une petite causette. « Ça va chez vous  ? — Ça va, ça va… »
A dragonfly is caught hitchhiking long enough to have a little chat. « How is it at your place ? — Okay okay… »

Pendant notre période « jeux de rôle », Paul avait imaginé le pays de Trégor, un univers pour situer des aventures médiévales-fantastiques. Il en avait développé l’histoire, la géographie, et dessiné des cartes que nous avions demandé à Patrick Durand-Peyroles de reproduire dans un style ancien.
À notre retour de Savoie, nous apprenons une bonne nouvelle : les éditions Mnémos se lancent dans l’édition d’un jeu situé dans ce monde imaginaire.
Beaucoup de textes sont réécrits mais en respectant scrupuleusement les idées originales. Si la souscription aboutit, on aura vraiment un bel ouvrage.
During our « role-playing » period, Paul had imagined the country of Trégor, a universe to set medieval-fantasy adventures. He had developed its history, geography, and drawn maps that we had asked Patrick Durand-Peyroles to reproduce in an old style.
On our return from Savoy, we learn good news: Mnemos editions are launching the edition of a game set in this imaginary world.
Many texts are rewritten but scrupulously respecting the original ideas. If the subscription succeeds, we will have a really beautiful work.
Lien vers la présentation — Link to presentation
https://www.youtube.com/watch?time_continue=10&v=4Oge4v8Qsx0&embeds_referring_euri=https%3A%2F%2Ffr.ulule.com%2F&embeds_referring_origin=https%3A%2F%2Ffr.ulule.com&source_ve_path=Mjg2NjY&feature=emb_logo

L’ordinateur de Paul ne veut plus rien entendre. Nous faisons appel à notre informaticien favori, nous allons chez Dom pour le diagnostic, malheureusement le même que pour l’ordinateur précédent, la carte graphique est fichue. Il est donc impossible de faire un seul ordinateur avec des morceaux des deux. Plus tard Dom vient chez nous pour l’installation de la nouvelle machine. Car Paul, même s’il n’y passe pas tout son temps, aurait aussi bien que moi beaucoup de mal à se passer de son ordinateur.
Paul’s computer doesn’t want to hear anything anymore. We call on our favorite computer specialist, we go to Dom for the diagnosis, unfortunately the same as for the previous computer, the graphics card is ruined. It is therefore impossible to make a single computer with pieces of both. Later Dom comes to us for the installation of the new machine. Because Paul, even if he doesn’t spend all his time there, would have a hard time doing without his computer, it’s the same for me.

Bien sûr, nous retrouvons la routine quotidienne dès que nous sommes chez nous : arrosages, récoltes, désherbages… Nous invitons de temps en temps des amis à récolter les fruits et légumes que nous n’avons pas le temps de récolter nous-mêmes. Mais si la chaleur se fait de plus en plus intense, nous passerons de moins en moins de temps dehors.
Nous sommes invités chez Annabelle et Arnaud pour une soirée festive. C’est l’occasion de visiter leur jardin, devenu fort joli depuis qu’Étienne en prend soin.
Of course, we return to the daily routine as soon as we are at home: watering, harvesting, weeding… We invite friends from time to time to harvest the fruits and vegetables that we do not have time to harvest ourselves. But if the heat is more and more intense, we will spend less and less time outside.
We are invited to Annabelle and Arnaud for a festive evening. This is an opportunity to visit their garden, which has become very pretty since Etienne took care of it.

Yves n’habite plus à Morestel, mais il doit y revenir de temps en temps pour des raisons administratives ; et pour continuer de vider sa maison qui n’est toujours pas vendue. Lolo et moi nous chargeons de transporter un canapé chez Françoise, toujours ça de moins à déménager !
Yves no longer lives in Morestel, but he has to return there from time to time for administrative reasons; and to continue emptying his house which is still not sold. Lolo and I take care of transporting a sofa to Françoise’s, always that less to move!

Nous avons des invités pas toujours désirables : un rat très familier montre son museau à Lolo et Nanath, l’autre jour il est venu dans la cour. Et la salade décapitée, ça ne peut pas être les limaces. Il va falloir prendre des mesures rat-dicales ! Ou d-ra-stiques…
Au dernier recensement, il y a deux rats…
We have some not always desirable guests: a very familiar rat shows his snout to Lolo and Nanath, the other day it came into the yard. And the decapitated lettuce can’t be the slugs. We’re going to have to take rat-dical measures! Or d-ra-stic …
At the last census, there are two rats…

Nous avons aussi des invitées très attendues.
Prescilia a été mon élève, il y a très longtemps. Depuis, on a changé de millénaire. Prescilia et sa sœur ont été toutes les deux des élèves de Paul, et d’une chose à l’autre nous avons sympathisé avec leur maman.
Après tant d’années, le hasard nous permet de nous retrouver. Toutes les deux ont chacune un charmant bébé. Les papas sont au travail, nous ferons leur connaissance une autre fois.
Ce sont des retrouvailles qui font plaisir et laissent de bons souvenirs.
Un petit tour dans le parc qu’elles admirent. Tous nos visiteurs disent « mais quel travail ! » et cela me fait un effet bizarre : je n’ai pas l’impression d’y avoir participé.
Pourtant, il y a vingt ans, cet ancien champ de maïs ressemblait encore à un stade de foot…
We also have some eagerly awaited guests.
Prescilia was my student a very long time ago. Since then, we have changed millennium. Prescilia and her sister were both students of Paul, and from one thing to another we got on well with their mother.
After so many years, chance allows us to meet again. Both have a charming baby each. The dads are at work, we’ll meet them another time.
These are reunions that are fun and leave good memories.
A short walk in the park they admire. All our visitors say « but what a job! » and it has a weird effect on me: I don’t feel like I participated in it.
However, twenty years ago, this old cornfield still looked like a football stadium…

Nos invitées repartent, soudain l’une d’elle nous dit : « il y a un nid, là ! » Il s’agit d’un nid de frelons asiatiques, juste en dessus de la porte d’entrée de l’atelier ! Il doit être là depuis quelques semaines déjà, il est gros comme ma tête, et comme il est rare que l’on regarde en l’air, nous ne l’avions pas vu !
Our guests leave, suddenly one of them says to us: « There is a nest there! » It’s an Asian hornet’s nest, just above the entrance door to the workshop! It must have been there for a few weeks already, it’s as big as my head, and since it’s rare to look up, we hadn’t seen it!

Je trouve tout de suite un site pour faire le signalement de ces prédateurs. Je réponds au questionnaire, mais impossible de faire accepter ma réponse à une question : à quelle hauteur se situe le nid ? J’écris la même réponse sous des formes différentes, et après quatre ou cinq échecs (car la question est obligatoire) je laisse tomber et je contacte Claude, qui, lui, contacte René.
I immediately find a site to report these predators. I answer the questionnaire, but cannot get my answer to a question accepted: how high is the nest? I write the same answer in different forms, and after four or five failures (because the question is compulsory) I give up and contact Claude, who contacts René.

Celui-ci viendra dès qu’il pourra, à la nuit tombée, quand les insectes dorment. Il ne tarde pas à mourir de chaud sous ses épaisses protections. L’intervention est rapide, avec une large spatule il fait tomber le nid dans un sac qu’il enferme de plus dans une solide boîte. René est seul dehors, nous le laissons faire, nous n’avons pas à courir de risques. Après son intervention, il se hâte d’enlever ses vêtements rembourrés !
This one will come as soon as he can, at nightfall, when the insects are sleeping. It does not take long to die of heat under his thick protections. The intervention is quick, with a large spatula he makes the nest fall into a bag which he also encloses in a solid box. René is alone outside, we let him do it, we don’t have to run any risks. After his intervention, he hastens to take off his stuffed clothes!

Il prend alors le temps de nous parler des frelons : quel dommage que ces insectes ne soient que des prédateurs ! Dans leurs pays d’origine, ils ont des ennemis et ne peuvent pas se reproduire aussi facilement que chez nous. Ici, ils n’ont pas de prédateurs.
He then takes the time to tell us about the hornets: what a pity that these insects are only predators! In their countries of origin, they have enemies and cannot reproduce as easily as with us. Here they have no predators.

Alors que toutes les ouvrières meurent au début de l’hiver, les reines passent l’hiver dans un abri quelconque, un tas de feuilles peut leur suffire. Au début du printemps, elles créent un nouveau nid, le nid primaire, où elles vont bientôt commencer à pondre : ensuite les ouvrières naissent et partent bientôt chercher l’emplacement d’un nid secondaire, qui peut être énorme et abriter des centaines d’individus.
While all the workers die at the beginning of winter, the queens spend the winter in some shelter, a pile of leaves may be enough for them. In early spring, they create a new nest, the primary nest, where they will soon begin to lay eggs: then the workers are born and soon leave to search for the location of a secondary nest, which can be huge and be the home to hundreds of individuals.

Ces animaux se nourrissent d’insectes et sont capables de détruire rapidement toute la population d’une ruche. Les piqûres pour ce que j’en sais sont aussi dangereuses que celles du frelon européen, ni plus ni moins. Le problème supplémentaire avec les frelons asiatiques étant la destruction des ruchers.
These animals feed on insects and are able to quickly destroy the entire population of a hive. The bites for all I know are as dangerous as those of the European hornet, neither more nor less. The additional problem with Asian hornets being the destruction of apiaries.

J’oubliais ! Leurs magnifiques constructions sont faites essentiellement avec du bois. Pour le transformer en papier, les frelons cherchent de l’eau : c’est comme ça qu’on en trouve beaucoup tout au long des rivières. Maintenant que de nombreux particuliers ont leur piscine privée… ils adorent ! Les piscines, une aubaine pour les frelons asiatiques !
I forgot ! Their magnificent constructions are made mainly with wood. To turn it into paper, the hornets look for water: that’s how many are found all along the rivers. Now that many individuals have their own private pool…they love it! Swimming pools, a godsend for Asian hornets!

Site de René — René’site
http://jacheresdolomoises.e-monsite.com/
Autre site — Other site
https://lefrelon.com/biologie-du-frelon-asiatique

Comme souvent, vous remarquez un décalage entre mes petites histoires et les photos qui les accompagnent ! Faire des photos, cela peut déranger les gens, je n’aime pas ça. Les fleurs sont fières d’être photographiés, alors j’abuse de leur patience !
As often, you notice a discrepancy between my little stories and the photos that accompany them! Taking pictures can disturb people, I don’t like that. Flowers are proud to be photographed, so I profit from their patience!

Présent imparfait passé simple futur…
Au moment où j’écris, le séjour de Jack n’est pas loin de se terminer. Je vous le raconterai une autre fois.
Present imperfect past simple future…
As I write, Jack’s stay is almost over. I’ll tell you about him another time.

Avant de vous quitter, je vous donne l’adresse du site de Maria qui fabrique de bien jolis bijoux, ou des décorations d’intérieur, le tout dans le respect de l’environnement. Nous connaissons David et Maria depuis, ouh là là !, dix ans… Ils sont passés par ici comme helpers et c’est comme ça qu’ils ont commencé leur installation en France.
Before leaving you, I give you the address of the site of Maria who manufactures very pretty jewels, or interior decorations, all in the respect of the environment. We’ve known David and Maria for … ten years… They came through here as helpers and that’s how they started settling in France.
https://www.cambifolia.com/

https://www.cambifolia.com/

Homines quod volunt credunt

Col des Aravis — Aravis pass

À cause de l’actualité brûlante, les médias ont fort à faire, assurés d’avoir à traiter des sujets inépuisables. Il se dit que toutes les vingt minutes a lieu un refus d’obtempérer. Si les policers tiraient à chaque fois, cela ferait trois morts par minute, 72 par jour. Nous atteindrions au bout d’une année un total de 26 280 victimes de tirs d’armes à feu. Quelqu’un connaît-il une ville qui compte 26 280 habitants? Elle serait tout simplement rayée de la planète.
Because of the burning news, the media have a lot to do, guaranteed to have to deal with inexhaustible subjects. One says that every twenty minutes there is a refusal to comply. If the police fired every time, they would kill three people a minute, 72 a day. We would reach at the end of a year a total of 26,280 victims of shootings of firearms. Does anyone know a city with 26,280 inhabitants? It would simply be wiped off the planet.

Quel mauvais goût, quel cynisme allez-vous dire! Mais j’ai appris aussi que depuis 2017, cynisme là aussi, les représentants de l’ordre ne sont plus comme les citoyens ordinaires, ils ont ce que, moi, j’appelle le permis de tuer. James Bond 007 en quelque sorte. Sauf que dans un film bourré d’exploits impossibles, on peut avoir du recul et rire de ces histoires inventées. Dans la vraie vie, la mort c’est aussi la vraie mort.
Crazy idea! What cynicism are you going to say! But I also learned that since 2017, cynicism there too, law enforcement officials are no longer like ordinary citizens, they have what I call the license to kill. James Bond 007 in a way. Except that in a film full of impossible exploits, we can step back and laugh at these invented stories. In real life, death is also real death.

Il y a très longtemps que j’ai vu le film de Buñuel, « los olvidados » – « les oubliés ». Pourtant ce terrible récit me revient en mémoire à cause de l’actualité : parmi d’innombrables autres œuvres d’art, dans les livres et au cinéma en particulier, « Los olvidados » rappelle la nature fondamentalement bonne des enfants. Et que si l’on cherche à valoriser les jeunes, à leur faire confiance, on obtient d’eux le meilleur. Les œuvres d’art ne manquent pas non plus pour rappeler qu’au contraire, violence et répression génèrent la violence. J’ai pu vérifier ces évidences pendant mon parcours d’enseignante, en particulier lorsque j’ai eu comme élève une fillette de trois ans que la vie avait brisée : j’ai assisté à son long retour parmi nous grâce à ses camarades bienveillants.
It’s been a very long time since I saw Buñuel’s film, « los olvidados » – « the forgotten ones ». Yet this terrible tale comes back to me because of current events: among countless other works of art, in books and in cinema in particular, « Los olvidados » recalls the fundamentally good nature of children. And that if we try to value young people, to trust them, we get the best from them. Works of art are not lacking either to remind us that, on the contrary, violence and repression generate violence. I was able to verify these obvious facts during my teaching career, in particular when I had as a pupil a three-year-old girl who had been shattered by life: I witnessed her long return among us thanks to her caring comrades.

De nombreux jeunes sont destructeurs, que ce soit d’eux-mêmes ou des vitrines des magasins, parmi tant d’autres dégradations. Mais il est fort rare d’entendre un discours capable de faire la part des choses. Faut-il se contenter d’énoncer les faits ? Stalisnas Tomkiewicz, juif né à Varsovie en 1925, ayant survécu au ghetto et au camp de Bergen-Belsen, a consacré sa vie de psychiatre à aider du plus fort qu’il a pu les jeunes, y compris les délinquants, surtout les délinquants, et il a toujours dénoncé la violence institutionnelle.
Many young people are destructive, whether of themselves or of shop windows, among many other degradations. But it is very rare to hear a speech capable of making sense of things. Should we just state the facts? Stalisnas Tomkiewicz, a Jew born in Warsaw in 1925, having survived the ghetto and the Bergen-Belsen camp, devoted his life as a psychiatrist to helping young people as much as possible, including delinquents, especially delinquents, and he has always denounced institutional violence.

La violence institutionnelle, voilà ce dont on parle peu. Notre société donne une image de la réussite : ce sont ceux qui ont un bon salaire dont ils tirent tout leur bonheur par la consommation de biens ou de loisirs. Image qui incite au pillage des ressources naturelles et favorise la pollution, image qui ne devrait plus être, si on a vraiment pris conscience des problèmes écologiques. Et si certains citoyens réussissent selon ce diktat, cette situation n’est réservée qu’à une minorité. La réforme des retraites est une autre violence selon mon ressenti. La précarité, les salaires trop bas, toutes ces circonstances qui rendent la vie difficile et font peu à peu désespérer, en voilà, des violences. Je n’excuse ni n’approuve les émeutiers, mais je peux les comprendre en partie.
Institutional violence, this is what is rarely talked about. Our society gives an image of success: it is those who have a good salary from which they derive all their happiness through the consumption of goods or leisure. Image that encourages the looting of natural resources and promotes pollution, an image that should no longer be, if we have really become aware of ecological problems. And if some citizens succeed according to this diktat, this situation is reserved only for a minority. The pension reform is another violence according to my feelings. Precariousness, low wages, all these circumstances that make life difficult and gradually cause despair, there you have it, violence. I don’t excuse or condone the rioters, but I can partially understand them.

S’il n’y avait « que » la mort de Nahel, déjà gravissime, je pense que les émeutes seraient un peu plus difficiles à expliquer. Mais la justice n’est pas la même pour tous, cela se sait. Une partie de la population se sent méprisée, promise à un triste avenir, à un travail sans intérêt… ou au chômage. La réforme des retraites n’a rien arrangé. Les inquiétudes pour l’avenir passent par toutes les couleurs des nuages de pollution. Je ressens en permanence comme un poids, celui de la richesse arrogante, sourde et aveugle, celui du mépris dans lequel nous sommes tenus, nous, je ne sais qui : « les petites gens » ?
If it were « only » the already serious death of Nahel, I think the riots would be a little harder to explain. But justice is not the same for everyone, that is well known. A part of the population feels despised, promised a sad future, a job without interest… or unemployment. The pension reform has not helped. Concerns for the future pass through all the colors of the clouds of pollution. I constantly feel like a weight, that of arrogant, deaf and blind wealth, that of the contempt in which we are held, we, I don’t know who: « the little people »?

Relever la tête, c’est retrouver sa dignité, et, malheureusement, les chemins pour la retrouver étant rares, la violence semble le seul choix possible.
Je n’approuve pas la violence, mais jusqu’à un certain point, je comprends celle des émeutiers (mais détruire des écoles ou des bibliothèques, des commerces de quartier… c’est n’importe quoi). Quant à celle des policiers, ils obéissent aux ordres de personnes que je qualifiais récemment d’autistes ou de psychopathes.
To raise your head is to regain one’s dignity, and, unfortunately, the paths to find it being rare, violence seems the only possible choice.
I don’t approve of violence, but up to a point I understand that of rioters (but destroying schools or libraries, neighborhood businesses… that’s nonsense).

As for the police, they obey the orders of people I recently described as autistic or psychopathic.

Col des Aravis — Aravis pass

Paul me signale deux textes qui vont bien dans le sens de mes propos (seulement pour lecteurs francophones, les anglophones peuvent bien sûr utiliser un traducteur automatique) : sur le blog de Floreal, « choses vues de ma fenêtre », il est témoin de l’attitude provocatrice des policiers. « Dans ces deux histoires, il n’y a pas eu mort d’homme, comme on dit, mais voilà simplement comment s’autorisent à se comporter de vaillants gardiens des valeurs républicaines. Des anecdotes de ce genre, il y en a à la pelle, sans que rien ne puisse être fait contre cela. Pour déranger la police des polices, il faut que ça dérape. Le mépris et le comportement odieux ordinaire, c’est d’un banal. »
Paul points out to me two texts that go well in the direction of my remarks (only for French-speaking readers, English-speakers can of course use an automatic translator): on the blog of Floreal, « things seen from my window », he witnesses the provocative attitude of the police. « In these two stories, there was no death, as they say, but this is simply how valiant guardians of Republican values allow themselves to behave. Anecdotes of this kind, there are a shovel, and nothing can be done against it. To disturb the font of fonts, things have to go wrong. Ordinary contempt and obnoxious behavior is commonplace. »
LIEN – LINK
choses vues de ma fenêtre
https://florealanar.wordpress.com/2023/07/03/choses-vues-de-ma-fenetre/

Sur le blog de l’OCL (Organisation Communiste Libertaire), j’ai l’immense plaisir d’avoir des nouvelles de Serge, gravement blessé « à la manifestation contre la mégabassine de Sainte Soline du 25 mars 2023 ». J’en avais parlé là dans « mensonges » :
https://www.pasassezdetemps.com/?p=12978
Serge évoque sa lutte qui va être longue pour guérir de ses blessures. « Je le fais évidemment pour moi, mais aussi parce que je pense que refuser d’abdiquer, refuser d’être écrasé par la machine répressive est une nécessité politique, à l’heure où les Etats font le pari de la terreur et de notre passivité. »
Serge nous dit de plus qu’aucune des exactions commises par la police ne doit être passée sous silence.
On the blog of the OCL (Organisation Communiste Libertaire – Libertarian Communist Organization), I have the great pleasure of hearing from Serge, seriously injured « at the demonstration against the mega-basin of Sainte Soline on March 25, 2023. » I talked about it there in « lies »:
https://www.notenoughtime.com/?p=12978
Serge talks about his long struggle to heal from his injuries. « I do it obviously for me, but also because I think that refusing to abdicate, refusing to be crushed by the repressive machine is a political necessity, at a time when States are betting on terror and our passivity. »
Serge also tells us that none of the abuses committed by the police should be passed over in silence.
LIEN – LINK
https://oclibertaire.lautre.net/spip.php?article3831

Je me demande si je ferais mieux de raconter les chants d’oiseau au lever et à la fin du jour, les floraisons du jardin et les récoltes, la lutte contre les « cacopsylla pulchella » (cette année, j’ai gagné !) et un nouveau venu, un rat énorme et familier. Je risque de vous fatiguer à ressasser les événements dont tout le monde parle – manque d’originalité !
I wonder if I would do better to recount the birdsong at dawn and at dusk, the garden blossoms and the harvests, the fight against the « cacopsylla pulchella » (this year I won!) and a newcomer, a huge and familiar rat. I might wear you out rehashing the events everyone is talking about – lack of originality!

C’était mon billet de mauvaise humeur presque habituel. Comme presque tout le monde je suppose, je suis sensible aux événements, mais je ne peux pas m’arrêter à la vision simpliste des médias.
J’aurais préféré vous conter plus en détail le col des Aravis, l’explosion des fleurs dans les alpages, et la beauté des paysages. Alors je reprends le fil de nos cheminements.
It was my almost usual bad-tempered post. Like almost everyone I suppose, I am sensitive to events, but I can’t stop at the simplistic view of the media.
I would have preferred to tell you in more detail about the Col des Aravis, the explosion of flowers in the mountain pastures, and the beauty of the landscapes. So I resume the thread of our journeys.

Après avoir dépassé le col des Aravis, nous atteignons enfin « la Tête » avant de nous diriger vers notre but, le Chalet du Curé.
After passing the Col des Aravis, we finally reach « la Tête » before heading towards our goal, the Chalet du Curé.

Virages depuis la Giettaz
Bends from La Giettaz

Nous avons bien fait de ne pas choisir cet itinéraire. Difficile à voir sur cette photo, un sentier traverse le pierrier au pied des névés, le long d’une longue pente vertigineuse. Ensuite, un couloir d’apparence plus confortable permet d’arriver en haut de cette croupe verte, là où il y a des sapins. Une pente raide rejoint le Chalet du Curé, où nous avons trouvé une grosse pierre pour nous asseoir et manger.
We did well not to choose this route. Difficult to see in this photo, a path crosses the scree at the foot of the snowfields, along a long vertiginous slope. Then, a more comfortable-looking corridor leads to the top of this green ridge, where there are fir trees. A steep slope joins the Chalet du Curé, where we found a large stone to sit and eat.

Autres vues sur le passage difficile et le pierrier
Other views of the difficult passage and the scree

Le séjour en Savoie nous aide à garder notre distance sur les événements actuels, comme si plusieurs mondes se côtoyaient sans se rejoindre. Nous avons les pieds d’un côté et les yeux de l’autre. Espérant de toutes nos forces un avenir meilleur.
The stay in Savoie helps us to keep our distance from current events, as if several worlds rubbed shoulders without meeting. We have the feet on one side and the eyes on the other. Hoping with all our might for a better future.

Savoie, vraiment ?

Mes colères habituelles ne se calment pas, n’ont aucune raison de se calmer, alors que je rêve encore de Savoie, et que je souhaite continuer à partager les beaux moments de notre dernier séjour. Si mes chroniques sont trop longues, elles ne seront pas lues : comment faire ? Je ne vais pas attendre 107 ans pour exprimer colère et angoisse. Ou plutôt je laisse parler le Nouvel Obs, un journal ni extrémiste ni terroriste, cela donnera au besoin plus de poids à mes propos.
My usual anger does not calm down, has no reason to calm down, while I still dream of Savoie, and I want to continue to share the beautiful moments of our last stay. If my columns are too long, they will not be read: what should I do? I’m not going to wait 107 years to express anger and anguish. Or rather I let the Nouvel Obs do the talking, a neither extremist nor terrorist newspaper, this will give more weight to my remarks if necessary.
LIEN – LINK:
https://www.nouvelobs.com/opinions/20230624.OBS74918/dissolution-des-soulevements-de-la-terre-le-gouvernement-s-en-prend-a-ceux-qui-refusent-de-demeurer-passifs-face-a-la-catastrophe.html

Cette respectable revue déplore le tournant autoritaire et la politique écocidaire du gouvernement, dans un article qui dénonce la dissolution des « Soulèvements de la Terre. » Rien de bien nouveau dans l’attitude du gouvernement, qui cherche à rabaisser, mépriser, infantiliser, ou au contraire assimiler au grand banditisme les militants : à les dénigrer par tous les moyens. Alors qu’ils méritent, et de loin, le plus grand respect entre autre pour leur engagement et les risques qu’ils prennent consciemment. Je parle des militants écologistes bien sûr. Notre gouvernement a voté quantités de lois liberticides : si l’extrême-droite arrive au pouvoir (rappelez-vous, on attendait le duel entre Jospin et Chirac, c’était peut-être en 1995, et le duel a eu lieu entre Chirac et Le Pen. Depuis, l’avancée de l’extrême-droite se poursuit. On m’a expliqué que Mitterand est à l’origine de son essor pour d’obscures raisons, sans doute électoralistes, que j’ai oubliées. Au nom de la démocratie, on a laissé ce petit parti devenir gros, au nom de la démocratie on laisse s’approcher dangereusement du pouvoir un parti pas du tout démocratique, cherchez l’erreur – ouf, je reprends mon souffle !). Si l’extrême-droite arrive au pouvoir disais-je, elle n’aura qu’à appliquer les lois qui sont fin prêtes. Encore une fois cherchez l’erreur.
This respectable journal deplores the authoritarian turn and the government’s ecocidal policy, in an article that denounces the dissolution of the « Soulèvements de la Terre », « Earth Uprisings. » Nothing really new in the attitude of the government, which seeks to belittle, despise, infantilize, or on the contrary assimilate militants to organized crime: to denigrate them by all means. While they deserve, by far, the greatest respect, among other things, for their commitment and the risks they consciously take. I’m talking about environmental activists of course. Our government has passed many draconian laws: if the extreme right comes to power (remember, we were expecting the duel between Jospin and Chirac, maybe it was in 1995, and the duel took place between Chirac and Le Pen. Since then, the advance of the far right has continued. It was explained to me that Mitterand is at the origin of its rise for obscure reasons, undoubtedly electoralist, which I have forgotten. In the name of democracy, we let this little party grow big, in the name of democracy we let an undemocratic party get dangerously close to power, find the error – phew, I’m catching my breath!). If the extreme right comes to power, I was saying, it will only have to apply the laws that are ready. Again find the error.

« Je ne comprends pas » répète Michel Bühler à de nombreuses reprises dans sa très belle « lettre à Menétrey ». Il ne comprend pas comment un soldat peut empêcher de passer une voiture dans laquelle une enfant doit se rendre à l’hôpital pour sa dialyse, et faute de ces soins elle en mourra. Il ne comprend pas par quel processus un être humain peut perdre son humanité à ce point. Que le soldat soit israélien et la fillette palestinienne, est-ce que cela change quelque chose ?
« I don’t understand » Michel Bühler repeats many times in his beautiful « lettre à Menétrey ». He does not understand how a soldier can prevent a car from passing in which a child must go to the hospital for her dialysis, and without this care she will die. He does not understand by what process a human being can lose his humanity at this point. That the soldier is Israeli and the girl is Palestinian, does that make any difference?

St-Nicolas la Chapelle
l’école en bas, la cour de récréation par dessus
the school below, the playground above

Michel ne comprend pas non plus pourquoi l’humanité, engagée depuis toujours vers le progrès, vers l’amélioration des conditions d’existence au fil du temps, est maintenant prise dans une spirale de désespérance et de recul, de dégradation de ces conditions d’existence :
« Où est passé le progrès ? Il y a quelques dizaines d’années, les femmes obtenaient le droit de vote, l’égalité avec les hommes. Plus loin dans le temps, on abolissait l’esclavage. Beaucoup plus loin, il y a des millénaires, l’homme, chasseur, devenait cultivateur.
On allait vers un mieux.
Mais là, dans l’immédiat, sous notre nez ? Ne vivons-nous pas une période de reflux ? »
Michel also does not understand why humanity, which has always been committed to progress, to the improvement of living conditions over time, is now caught in a spiral of despair and setback, of degradation of these living conditions of existence :
« Where has the progress gone? A few decades ago, women obtained the right to vote, equality with men. Later in time, slavery was abolished. Much further, millennia ago, man, a hunter, became a farmer.
We were going for the better.
But right there, right under our noses? Aren’t we living in a period of ebb? »

J’imagine que Michel aurait autant que Paul et moi apprécié ce dialogue:
« Dis-moi mon garçon, demandait Jag qui aimait les fables, qu’est-ce qui est le mieux pour un mouton, le berger ou le loup ?
— Le berger.
— Et qui tond le mouton ?
— Le berger.
— Et qui le tue pour le manger ?
— Le loup !
— Non, Anton. C’est encore le berger. Il est bien rare qu’un loup parvienne à tuer un mouton, parce que le berger veille, et il a de gros chiens. Mais qui donc protège le mouton quand le berger veut l’immoler ?
— Personne.
— Et pourtant de qui a peur le mouton : du berger ou du loup ?
— Du loup !
— Oui mon garçon, voilà bien tout le drame des hommes : ils sont exactement comme les moutons. On leur fait croire à l’existence des loups et ceux qui sont censés les protéger sont en fait ceux qui les tondent et les tuent. »
Alain Mascaro (Avant que le monde ne se ferme)

I imagine that Michel would have enjoyed this dialogue as much as Paul and I:
« Tell me boy, asked Jag who loved fables, what is better for a sheep, the shepherd or the wolf?
— The shepherd.
— And who shears the sheep? »
— The shepherd.
— And who kills it to eat it? »
— The wolf !
— No, Anton. It is still the shepherd. It is very rare that a wolf succeeds in killing a sheep, because the shepherd is watching, and he has big dogs. But who protects the sheep when the shepherd wants to sacrifice it?
— Person.
—And yet who is the sheep afraid of: the shepherd or the wolf?
— The wolf !
— Yes, boy, that’s the whole drama of men: they’re just like sheep. They are made to believe in the existence of wolves and those who are supposed to protect them are in fact those who shear and kill them. »
Alain Mascaro (Avant que le monde ne se ferme)

Je ne comprends pas que le gouvernement soit aveugle au point de ne pas prendre les mesures d’urgence qui s’imposent. Après tout mêmes les plus riches seront victimes de la pollution, du dérèglement climatique, impossible d’y échapper même en consacrant des fortunes à un déménagement incertain. Certains de mes amis disent que nous sommes gouvernés par des psychopathes, d’autres par des autistes, toujours est-il que la distance est incroyable entre la réalité du monde et le discours de nos dirigeants. On nous propose mollement des mesures sans se donner le moyen de les appliquer. C’est la finance qui gouverne et qui décide. Dans la dissolution des « Soulèvements de la Terre » pèse le poids de la FNSEA qui représente les industriels de l’agro-alimentaire. Finance, encore et toujours. Déni plus ou moins discret des problèmes écologiques.
I do not understand why the government is blind to the point of not taking the necessary emergency measures. After all, even the richest will be victims of pollution, climate change, impossible to escape even by devoting fortunes to an uncertain move. Some of my friends say that we are governed by psychopaths, others by autistic people, but the distance between the reality of the world and the discourse of our leaders is incredible. They offer measures halfheartedly without giving the means to apply them. It is finance that governs and decides. In the dissolution of the « Soulèvements de la Terre » weighs the weight of the FNSEA which represents the industrialists of the food industry. Finance, again and again. More or less discreet denial of ecological problems.

Nombreux chalets, la plupart inoccupés
Many chalets, most unoccupied

Si la pub sur youtube vous exaspère, vous pouvez la supprimer contre un paiement de 25 euros par mois – un rien. Vous pouvez en faire bénéficier un nombre restreint de vos proches.
If the advertisement on youtube annoys you, you can remove it against a payment of 25 euros per month – nothing. You can benefit a limited number of your relatives.

Dans la réserve naturelle de Doñana, en Espagne, « des exploitations illégales de fraises ont puisé dans les sources d’eau et drainé les zones humides pour faire pousser leurs cultures. Pire encore, les autorités locales andalouses s’apprêtent à accorder une amnistie pour toutes les fermes irriguées illégalement. »
Vous pouvez en savoir plus et si vous le souhaitez signer la pétition.
In Doñana Nature Reserve, Spain, « illegal strawberry farms have tapped into water sources and drained wetlands to grow their crops. Worse still, local Andalusian authorities are preparing to grant an amnesty for all illegally irrigated farms. »
You can find out more and if you want to sign the petition.
LIEN – LINK:
https://act.wemove.eu/campaigns/sauvez-donana?utm_campaign=20230621_FR&utm_medium=email&utm_source=civimail-55846

Entre les « Soulèvements de la Terre », Michel Bühler, le loup d’Alain Mascaro, YouTube et les fraises espagnoles, vous allez dire que je mélange tout ? Eh bien non : pour moi, il y a un fil conducteur, un fil rouge bien visible, la notion de profit vue sous différents angles. En ce qui concerne Michel Bühler et la Palestine, le fil devient ténu, en fait la « lettre à Menétrey » mériterait une chronique entière à elle seule pour montrer l’immense humanité de l’auteur : le livre entier déborde d’humanisme, de sagesse.
Between the « Soulèvements de la Terre », Michel Bühler, Alain Mascaro’s wolf, YouTube and Spanish strawberries, are you going to say that I mix everything? Well no: for me, there is a common thread, a very visible red thread, the notion of profit seen from different angles. As far as Michel Bühler and Palestine are concerned, the thread becomes tenuous, in fact the « lettre à Menétrey » deserves an entire chronicle on its own to show the immense humanity of the author: the whole book overflows with humanism, wisdom.

Je ne pensais pas en dire aussi long, mes lectures passionnantes se liguent pour que ma page se rallonge indéfiniment. J’ai en tête beaucoup plus de questions que de réponses, leur donner forme écrite est une démarche intéressante. Et j’espère que ça vous apporte quelque chose, par exemple des listes de livres à vous procurer ?
I didn’t think I would say so much, my fascinating readings combine to make my page extend indefinitely. I have many more questions in mind than answers, giving them written form is an interesting approach. And I hope it brings you something, like lists of books to get?

Cette mystérieuse boîte aux lettres est-elle à l’un d’entre vous ? À mon avis, vous ne recevrez pas votre courrier tant que vous n’aurez pas fauché l’herbe !
Does this mysterious mailbox belong to any of you? In my opinion, you won’t get your mail until you mow the grass!

C’était une promenade au-dessus du village, et nous avons admiré le jardin d’une vielle dame, enchantée d’avoir un auditoire. Sa maison a été primée dans un concours de maisons fleuries, bon choix.
It was a walk above the village, and we admired the garden of an old lady, delighted to have an audience. Her house was awarded in a competition of flowered houses, good choice.

Savoie

Notre séjour en Savoie a tenu toutes ses promesses.
J’ai à peine évoqué le site du barrage de Saint-Guérin : nous y pique-niquons puis faisons un petit tour.
Our stay in Savoie kept all its promises.
I barely mentioned the site of the Saint-Guérin dam: we picnic there and then take a short walk.

Ces fleurs fanées ne sont sans doute pas du tussilage, mais comment savoir ?
Those faded flowers might not be coltsfoot, but how to know?

C’est si beau !
It is so beautiful !

Salut au vénérable barbu
Salute to the venerable bearded man

L’eau de fonte des neiges s’écoule à grand fracas dans le lac.
Snowmelt water rushes into the lake.

Zoom sur ce qui ne peut pas être une coupe de bois : quelle tempête a provoqué de tels dégâts ?
Zoom in on what can’t be a logging: what storm caused such damage?

Vue au travers de la passerelle himalayenne. On ressent toujours un flottement quand on est au milieu, elle bouge – à peine.
View through the Himalayan Gateway. You always feel a flutter when you’re in the middle, it moves – barely.

Nous reprenons la route. Nostalgie : nous avons campé là, ça va faire vingt ans.
We take the road again. Nostalgia: we camped there, it’s been twenty years.

Hauteluce est un charmant village. Nous ne pourrons pas prendre une boisson comme il y a deux ans, le bar est fermé. C’est une maladie grave qui frappe bars et restaurants, le nombre d’établissements qui ferment est très inquiétant. Les gens aux revenus moyens n’ont plus assez pour s’offrir le plaisir d’un verre ou d’un repas.
Déçus de ne pas pouvoir savourer un café, nous faisons quelques pas dans la rue principale et unique du village.
Hauteluce is a charming village. We won’t be able to get a drink like two years ago, the bar is closed. It is a serious disease that strikes bars and restaurants, the number of establishments that close is very worrying. People with average incomes no longer have enough to afford the pleasure of a drink or a meal.
Disappointed at not being able to enjoy a coffee, we take a few steps down the main and unique street of the village.

Je vous parlais de la maison de Maurice et Chantal, maison des douaniers. La frontière avec l’Italie passait aussi par ici.
I was telling you about Maurice and Chantal’s house, the customs house. The border with Italy also passed through here.

Un éco-musée nous ouvre sa porte. Il est désert, même le responsable ne nous a pas entendus. Nous faisons une visite fort intéressante, une belle collection nous raconte la vie d’autrefois, nous parle de différents métiers, nous montre l’intérieur d’un domicile… Avec beaucoup de matériel.
An eco-museum opens its door to us. It is deserted, even the manager did not hear us. We make a very interesting visit, a beautiful collection tells us about life in the past, tells us about different trades, shows us the interior of a home… With a lot of material.

La reconstitution de l’école nous rappelle des souvenirs ! Je me suis assise sur de tels bureaux (il y a bien longtemps !).
The recreation of the school brings back memories! I have sat on such desks (a long time ago!).

Pendant plusieurs années, maman était aussi ma maîtresse d’école, et ma sœur et moi pouvions parfois jouer dans la minuscule salle de classe, hors des horaires scolaires bien sûr.
Sur les murs étaient affichés les fameux tableaux didactiques Rossignol. Vous pouvez en acquérir pour des sommes conséquentes auprès de différents vendeurs.
Voici parmi d’autres, innombrables, ce que les « têtes blondes » (les têtes brunes, vous n’y pensez pas !) pouvaient admirer depuis leur banc de bois.
For several years, Mom was also my schoolteacher, and my sister and I could sometimes play in the tiny classroom, outside of school hours of course.
On the walls were displayed the famous Rossignol didactic paintings. You can acquire them for substantial sums from different sellers.
Here is among countless others what the « blonde heads » (brown heads, don’t even think on it!) could admire from their wooden bench.

LIENS — LINKS
http://www.authentic-antiques.com/zoom_tableaux-pedagogiques-Rossignol.html
https://www.ebay.fr/b/Rossignol-dans-affiches-scolaires-de-collection/117826/bn_7006232202

chez l’épicier
at the grocer
chez le tailleur
at the tailor

L’année dernière, j’ai expliqué (je ne sais plus à qui) que la vache est un ruminant : mon interlocutrice était stupéfaite. Pour moi qui ai presque toujours vécu à la campagne, et aussi parce que ce splendide panneau était peut-être affiché dans ma classe, les animaux ruminants n’avaient rien de surprenant. Seuls les lecteurs francophones pourront vraiment apprécier tous les détails : avez-vous appris que la vache marche sur la pointe de ses doigts et de ses orteils ? J’aime les précisions : contenance de la panse, longueur des intestins…
Last year, I explained (I forget to whom) that the cow is a ruminant: my interlocutor was amazed. For me who has almost always lived in the countryside, and also because this splendid panel was perhaps displayed in my classroom, ruminant animals were not surprising. Only French-speaking readers will really be able to appreciate all the details: did you learn that the cow walks on the tips of its fingers and toes? I like the details: capacity of the belly, length of the intestines…

Vis-à-vis du sport, ma position est souvent ambigüe, rarement enthousiaste. Et aussi vis-à-vis des grands spectacles télévisuels, ceux-ci accompagnant souvent ceux-là.
With regard to sport, my position is often ambiguous, rarely enthusiastic. And also vis-à-vis the great television shows, these often accompanying those.

Les nouveaux outils rendent-ils l’homme plus intelligent, plus sage ?
La télévision par exemple.
Depuis cinquante ans qu’elle existe, a-t-elle amélioré l’humanité ? Je n’en ai pas le sentiment. Simplement, parce qu’ils passent devant elle beaucoup de temps assis, elle a rendu les gens plus gros.
– Michel Bühler, « Lettre à Menétrey »

Do new tools make man smarter, wiser?
Television for example.
In the fifty years of its existence, has it improved mankind? I don’t feel it. Simply, because they spend a lot of time sitting in front of it, it made people fatter.
– Michel Bühler, « Lettre à Menétrey »

[Elle] eut un peu de peine pour tous ces gens assis devant la même image, chacun chez soi. Et elle entendit mourir les histoires, les palabres et les questions. « Plus rien d’intéressant ne peut se dire, maintenant, » pensa-t-elle.
– Éric Dupont, « La fiancée américaine »

[She] felt a little sorry for all these people sitting in front of the same image, each at home. And she heard the stories die, the palavers and the questions. « Nothing interesting can be said now, » she thought.
– Eric Dupont, « La fiancée américaine »

Pourtant Paul et moi avions admiré la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques à Albertville en 1992 avec la mise en scène grandiose de Decouflé. Ici, deux costumes portés par des enfants rappellent l’événement.
Yet Paul and I had admired the opening ceremony of the Olympic Games in Albertville in 1992 with the grandiose staging of Decouflé. Here, two costumes worn by children recall the event.

Nous quittons Hauteluce sous un ciel menaçant.
We leave Hauteluce under a threatening sky.

J’aime tellement marcher ! Nous n’avons pas fini de profiter de cette superbe région.
I love walking so much! We have not finished enjoying this superb region.

Grands mouvements

Le plus souvent, lors de nos sorties à vélo, c’est ce type de photos que vous voyez.
More often than not, during our bike rides, it is these types of photos that you see.

Ma dernière expédition en vélo était d’un tout autre style : j’ai accompagné pendant trois heures Dom qui, lui, avait décidé de courir pendant cent kilomètres. Il est venu à bout de ce défi en guère plus de 12 heures. Quand je l’ai rejoint, il avait déjà dépassé les 70 kilomètres…
Pour ne rien vous cacher, ce n’est pas la fatigue qui m’a fait quitter la piste avant la fin, ce sont mes fesses qui en avaient assez de se meurtrir sur une selle.
My last bike expedition was of a completely different style: I accompanied Dom for three hours, he had decided to run for one hundred kilometers. He completed this challenge in just over 12 hours. When I joined him, he had already exceeded 70 kilometers…
To be honest with you, it wasn’t fatigue that made me leave the track before the end, it was my butt that was tired of getting bruised on a saddle.

Lucas, ami et entraîneur, accompagne Dom toute la journée. Il transporte un pulvérisateur de jardin avec lequel il rafraîchit Dom régulièrement.
Un groupe de cyclistes nous double en disant « bravo bravo ! » car j’ai vendu la mèche. L’un d’eux saute de son vélo pour participer. Il accompagne Dom quelques minutes. Trop sympa !
Lucas, friend and trainer, accompanies Dom all day. He carries a garden sprayer with which he regularly refreshes Dom.
A group of cyclists pass us saying « bravo bravo ! »! because I spilled the beans. One of them jumps off his bike to participate. He accompanies Dom for a few minutes. So nice !

Malheureusement, il fait très chaud, d’ailleurs Dom absorbe neuf litres de liquide (eau pure ou additivée) pendant cette dure épreuve.
Ce n’est pas facile d’accompagner, je suis souple mais pas agile. Or tout doit être fait pour servir l’athlète, ne pas le ralentir, ne pas changer son rythme : Dom marche quand je lui donne à boire, je me mets à son niveau pour lui donner la gourde puis la reprendre.
Unfortunately, it is very hot, moreover Dom absorbs nine liters of liquid (pure or additive water) during this hard ordeal.
It is not easy to accompany, I am flexible but not agile. But everything must be done to serve the athlete, not to slow him down, not to change his pace: Dom walks when I give him a drink, I get to his level to give him the bottle and then take it back.

Dom a commencé à souffrir après quarante ou cinquante kilomètres : si je lui propose de s’arrêter au prochain relais pour qu’on le raccompagne en voiture, et ainsi de ne pas terminer l’épreuve trop dure, il refuse catégoriquement : s’il ne va pas au bout de ce défi il lui faudra recommencer, et c’est hors de question.
Dom began to suffer after forty or fifty kilometres: if I suggest that he stop at the next belay so that we can drive him home, and thus not finish the test too hard, he categorically refuses: if he doesn’t finish this challenge, he’ll have to start over, and that’s out of the question.

Tout en étant très attentifs aux demandes de Dom, un peu comme s’il était malade, Lucas et moi avons largement le temps de bavarder ; en même temps, nous poussons sans trop d’effort sur les pédales de nos VAE. Lucas est un entraîneur (j’évite comme d’habitude le franglais « coach »), et si, moi, j’ai proposé à Dom de ne pas aller au bout, cette pensée semble ne pas avoir effleuré Lucas : il est capable de savoir si le sportif peut y aller ou pas. La mode est aux sports extrêmes, et beaucoup de gens consultent Lucas sur des projets qu’il ne soutient pas : ils veulent faire quelque chose de très dur sans en avoir les moyens, ni assez d’entraînement. Il connaît parfaitement Dom. Le gros souci pendant ma période d’accompagnement, c’est que Dom est incapable de manger, et Lucas sera soulagé quand Dom réussira enfin à absorber un petit quelque chose.
While being very attentive to Dom’s requests, a bit like he was sick, Lucas and I had plenty of time to chat; at the same time, we push without too much effort on the pedals of our VAE (electrically assisted bicycle). Lucas is a trainer (in French as usual I avoid the Franglais/Frenglish « coach »), and if I suggested to Dom not to go to the end, this thought does not seem to have crossed Lucas: he is able to know if the sportsman can go there or not. Extreme sports are all the rage, and a lot of people consult Lucas on projects he doesn’t support: they want to do something really hard without having the means or enough training. He knows Dom perfectly. The big worry during my coaching period is that Dom is unable to eat, and Lucas will be relieved when Dom finally manages to absorb a little something.

C’est un défi gratuit. Rien d’autre que son entêtement ne pousse Dom à aller jusqu’au bout. Et l’addiction dont on parle tant ? Un peu comme moi avec mon blog après tout. Je ne peux pas me mettre dans sa peau, mais en quelque sorte, le défi je connais ça.
Nous l’attendons chez lui, et quand il a pris un peu de repos et une douche, il enfile un tee-shirt avec un vélo dessiné dessus et la formule : « faire du vélo c’est ma méditation. »
It’s a free challenge. Nothing but his stubbornness pushes Dom to go all the way. And the much talked about addiction? A bit like me with my blog after all. I can’t put myself in his shoes, but somehow, the challenge, I know that.
We wait for him in his house, and when he’s had some rest and a shower, he puts on a T-shirt with a bicycle drawn on it and the phrase, « cycling is my meditation. »

Sans être sportive (ni sédentaire), j’ai trouvé très intéressant de me trouver au cœur de l’effort, même s’il ne s’agit pas du mien. Le sport ne m’attire pas tellement, surtout le grand spectacle puant l’enjeu financier avec éructations d’un commentateur au discours indigent. Mais j’aime faire des efforts, à un tout autre niveau que Dom bien sûr. J’avais découvert le plaisir de l’escalade quand on grimpe de façon lente et régulière, alors que la paroi donne envie d’aller vite. Curieusement, c’est la pratique du yoga qui m’avait fait faire cette prise de conscience : être dans l’instant et chercher à s’y trouver bien, ce qui permet de doser l’effort autrement. Sinon tu t’épuises…
Without being sporty (nor sedentary), I found it very interesting to find myself at the heart of the effort, even if it is not mine. Sport does not attract me so much, especially the big show reeking of the financial stakes with the bellow of a commentator with poor speech. But I like to make efforts, on a whole different level than Dom of course. I had discovered the pleasure of climbing when you climb slowly and steadily, while the wall makes you want to go fast. Curiously, it was the practice of yoga that made me realize this awareness: to be in the moment and to try to feel good there, which allows me to balance the effort differently. Otherwise you get exhausted…

Lucas nous donne des informations au sujet de la sensation d’épuisement. Il sait que les ressources du corps sont très supérieures à ce que l’on croit.
Lucas gives us information about the feeling of exhaustion. He knows that the resources of the body are far superior to what we believe.

L’arrivée — The arrival
« Il reste deux cents mètres, je continue !!! »
« There are two hundred meters left, I continue!!! »
Ils méritent d’être fiers !
They deserve to be proud!

Et voici que je fais un grand bond très sportif, un grand bond dans l’espace et dans le temps : la course de Dom a eu lieu fin mai, voici que Paul et moi retournons en Savoie et que le mois de juin est bien entamé.
And here I am taking a very athletic big leap, a big leap in space and time: Dom’s race took place at the end of May, here Paul and I are returning to Savoie and the month of June is well underway.

Lac de Saint-Guérin

Nous retrouvons avec un immense plaisir « notre » gîte » à Saint-Nicolas-la-Chapelle : attirés par la Provence (ah ! Saint-Étienne-les-Orgues !) nous n’étions pas revenus en Savoie depuis deux ans.
We find with great pleasure « our » gîte in Saint-Nicolas-la-Chapelle: attracted by Provence (ah! Saint-Étienne-les-Orgues!) we had not returned to Savoie for two years.

Plus haut, le potager de Bernadette et Alain…
Higher up, Bernadette and Alain’s vegetable garden…

…encore plus haut, la chapelle.
…even higher, the chapel.

Il y a même un geai venu nous accueillir, ou bien est-il en train de se goinfrer de cerises ?
There’s even a jay to greet us, or is he stuffing himself with cherries?

Nous allons méditer (peut-être un tout petit peu), prendre notre temps et profiter de notre séjour par ici.
We are going to meditate (perhaps a little bit), take our time and enjoy our stay here.