Par-ci par-là — Here and there


Par-ci — Here

Si je continue à raconter nos séances de bûcheron, mes lecteurs vont s’endormir d’ennui… Je souhaite quand même vous montrer la technique de Claude. Quand j’essaie de refendre le bois, je vise soigneusement, et paf ! la hache tape à côté. J’ai toujours évité de la recevoir sur le pied, mais je ne réussis jamais à taper où je veux… Alors j’admire Claude, mais aussi Paul et tous ceux qui sont capables de taper correctement.
If I go on telling about our lumberjack sessions, my readers will fall asleep from boredom … I still wish to show you Claude’s technique. When I try to split the wood, I aim carefully, and wham!, the ax hits next to it. I always avoided getting it on the foot, but I never managed to beat where I want … So I admire Claude, but also Paul and all those who are able to beat correctly.

Voici comment Paul affûte sa goyarde (c’est presque une serpette). Il déclenche un tout petit tout joli feu d’artifice.
This is how Paul sharpens his « goyarde » (it’s almost a pruning hook). It sets off a tiny little firework.


par-là — and there
Juste avant la manifestation que j’ai racontée en détail il y a deux semaines, j’avais un rendez-vous post-opératoire avec le chirurgien. C’était l’occasion de faire une visite à Bernadette, et pour Paul de parler généalogie avec sa sœur ; les générations suivantes s’y intéressent, cela réveille l’enthousiasme de Paul et Bernadette. Profitant de ce court séjour à Grenoble, c’était l’occasion aussi de revoir Badette et Emma, perdues de vue pendant quelques décennies et retrouvées, nos rencontres nous font toujours un grand plaisir !

I had a post-operative appointment with the surgeon just before the protest that I described in detail two weeks ago. It was an opportunity to visit to Bernadette, and for Paul to talk about genealogy with his sister; the following generations are interested in it, it awakens the enthusiasm of Paul and Bernadette. Taking advantage of this short stay in Grenoble, it was also an opportunity to see Badette and Emma, lost for several decades and found, our meetings are always a great pleasure!

L’heure de mon rendez-vous approche, alors je côtoie dans le TAG (tramway de Grenoble) des gens repliés sur eux-mêmes. Je m’intéresse au paysage : il doit bien y avoir des photos à faire…
The time for my rendez-vous is approaching, and I meet people who are withdrawn on themselves in the TAG (Grenoble tramway). I’m interested in the landscape: there must be photos to take …

Je trouve toujours une occasion d’échanger quelques mots, mais la majorité des passagers restent isolés. Ce n’est pas mieux à la campagne d’ailleurs. Pas besoin de tramway pour montrer un visage fermé.
There is always an opportunity to exchange a few words, but the majority of passengers remain isolated. It’s not better in the countryside. No tram needed to show a closed face.



La visite avec le chirurgien se passe bien, tout va parfaitement du côté de ma main opérée et je peux poser toutes mes questions. Nous passons plus de temps à refaire le monde : les inquiétudes environnementales reviennent toujours dans les discussions avec les uns ou les autres.
The visit with the surgeon is going well, everything is going perfectly on the side of my operated hand and I can ask all my questions. We spend more time remaking the world: environmental concerns always come up in discussions with one or the other.

Au retour la nuit n’est pas loin.
When I come back night is not far away.

Par-ci — Here
Trois jours plus tard, nous allons chez Arlette et Bernard écouter un concert. On est serrés dans leur salle à manger, dans une ambiance vraiment plaisante. Mex, un gars du coin, est accompagnée par Marie Pouvesle, et dépanné à la guitare par Raphaël pendant que le bras cassé de Mex finit de se réparer.
Three days later, we go to Arlette and Bernard’s house to listen to a concert. We are tight in their dining room, in a really pleasant atmosphere. Mex, a local guy, is accompanied by Marie Pouvesle, and helped on the guitar by Raphaël while Mex’s broken arm finishes repairing itself.

Nous avions entendu Mex à Rives en janvier il y a un an, huit artistes au programme, cela ne lui avait pas laissé beaucoup de temps. Il avait repris la fameuse chanson de Brassens adressée à un cambrioleur : Mex a écrit la réponse du monte-en-l’air, je la reconnais avec plaisir.
We had heard Mex in Rives in January an year ago, eight artists on the program, that had not left him much time. He had wrote again the famous Brassens song addressed to a burglar: Mex wrote the answer of the robber, I recognize the song with pleasure.

Par-là — and there
La Compagnie « le Petit Bastringue » a joué « l’homme qui plantait des arbres » de Jean Giono. Ce n’est pas une pièce de théâtre. L’acteur et metteur en scène Michel Durantin en a « avalé » les trente pages et a mis en scène ce récit de façon remarquable. Sa sœur, Véronique Durantin, artiste peintre, lui donne la réplique par des illustrations qu’elle projette avec un vidéo-projecteur. Le narrateur parfois se tourne vers ces illustrations, des formes ébauchées mais très parlantes, qui m’ont le plus souvent laissé une impression paisible.
The Theatre Company « le Petit Bastringue » played « l’homme qui plantait des arbres » by Jean Giono. It is not a play. The actor and director Michel Durantin « swallowed » the thirty pages and staged this story in a remarkable way. His sister, Véronique Durantin, painter, replies with illustrations that she projects with a video projector. The narrator sometimes turns to these illustrations, rough but very meaningful shapes, which most often left a peaceful impression on me.

Un musicien du groupe électro La Reine Mab sonorise le spectacle par une musique d’ambiance, des chants d’oiseaux… Il se déchaîne quand le récit en arrive à la première guerre mondiale, et mon voisin trouve qu’il se lâche un peu trop : je lui réponds que c’est la guerre.
A musician from the electro group La Reine Mab sounds to the show with background music, birdsong… He is unleashed when the story comes to the First World War, and my neighbor says that he lets go a little too much : I answer him that it is war.

Je n’en dirai pas plus pour vous laisser la chance de découvrir ce spectacle si l’occasion se présente, lisez ou relisez le petit livre plein de sagesse de Giono, guettez le calendrier du Petit Bastringue et visitez le site de Véronique, une artiste sensible qui fait de fort belles choses.
I will say no more to give you the chance to discover this show if the opportunity arises, read or reread the little book full of wisdom by Giono, watch the calendar of Petit Bastringue and visit the website of Véronique, a sensitive artist  who does very beautiful things.

Le texte de Giono a été repris de façons fort diverses, je trouve l’interprétation par le Petit Bastringue vraiment excellente.
Giono’s text has been interpreted in very different ways, for me the interpretation by Le Petit Bastringue  is really excellent.

Par-ci — Here
En Chine le corona virus fait des ravages. Plus occupées au départ à traquer le lanceur d’alerte (décédé maintenant) qu’à lutter contre la maladie, les autorités ont perdu un temps précieux. Je me demande ce que va donner l’hôpital de Leishenshan construit en dix jours et qui couvre 21.9 hectares.
In China the corona virus is wreaking havoc. Busier initially tracking down the whistleblower (now deceased) than fighting the disease, authorities have lost precious time. I wonder how it will be going with the Leishenshan Hospital that has been build in ten days and covers 21.9 hectares.

Faudra-t-il « essuyer les plâtres » de cet hôpital ? Je vais parfois sur le site « expressio » qui décortique l’origine des expressions françaises : sur « essuyer les plâtres », je copie ceci :
Should they have to « wipe the plaster » of this hospital? I sometimes go to the site « expressio », which dissects the origin of French expressions: on « wipe the plasters », I find this:

Claude Duneton cite en effet un certain Louis-Sébastien Mercier qui dans “Tableau de Paris”, en 1783, évoque les nombreux inconvénients attribués alors au plâtre frais comme “des influences meurtrières, des paralysies et autres maladies” ; au point d’ailleurs que les maisons neuves étaient d’abord occupées par des filles publiques (car on se moquait bien de ce qu’elle pouvaient attraper, en plus des maladies vénériennes), dont Théophile Gautier rappelle qu’on les surnommait aussi des “essuyeuses de plâtres”.

Year 1783, Mercier talked about serious disadvantage due to fresh plasters. They were considered as so dangerous that new houses were first inhabited by prostitutes (because they made fun of what could happen to them, in addition to venereal diseases). Théophile Gautier reminds us they were also called « plaster wipers ».



Les hôpitaux ne sont pas des lieux où l’on se plaît, je n’aimerais vraiment pas me retrouver dans celui-ci en particulier, alors que toutes sortes de produits chimiques s’évacuent sans doute des matériaux…
Hospitals are not fun places, I really wouldn’t want to be in this one in particular, when all kinds of chemicals are probably leaking out of materials …

par-là — and there
Pendant ce temps, c’est à peine si on parle de la fièvre de Lassa au Nigéria.
Meanwhile, it’s barely talking about Lassa fever in Nigeria.

Partis là-bas — Left there
Je parlais d’enfants légalement maltraités. Je regarde peu la télé, quand je le fais je regarde Arte (je devrais regarder plus souvent aussi La Chaîne Parlementaire). Au hasard de ses émissions, je découvre un nouveau scandale, et je vais illico chercher plus de détails sur le web, précisément sur FranceInfo :
I was talking about legally abused children. I don’t watch often TV, when I do I watch Arte (I should watch La Chaîne Parlementaire more often too). Randomly from its shows, I discover a new scandal, and immediately I look for more details on the web, specifically on FranceInfo:

« Le roi Manuel du Portugal à la recherche de financements pour son expansion coloniale décida également d’imposer de lourds impôts aux juifs, qu’ils devaient acquitter immédiatement. Lorsqu’il s’avéra que la majorité ne parvenait pas à les payer, le roi exila leurs jeunes enfants à São Tomé et à Principe en représailles.
Ainsi, 2000 jeunes enfants de moins de huit ans furent séparés de leurs parents et déportés dans ces îles où la plupart périrent de faim ou de maladie. »
« King Manuel of Portugal in search of funding for his colonial expansion also decided to impose heavy taxes on the Jews, that they had to pay immediately. When it turned out that the majority were unable to pay them, the king exiled their young children to São Tomé and Principe in retaliation.
As a result, 2,000 young children under the age of eight were separated from their parents and deported to these islands where most died of hunger or illness. »

Vous me direz que cela s’est passé à la fin du XVè siècle mais pourquoi y aurait-il prescription ?
You will tell me that it happened at the end of the 15th century but why would there be a prescription?

Suite de l’histoire sur l’île de Sao Tomé, il ne s’agit plus d’enfants déportés, mais ce n’est pas mieux.
The story continues on the island of Sao Tome, these are no longer deported children, but this is no better.

Avec l’introduction de la canne à sucre et du cacao dont la culture demandait beaucoup de main d’œuvre, « la déportation de juifs et de proscrits portugais n’étant plus de mise, les bras ne pouvaient provenir que de la main-d’œuvre africaine. »
With the introduction of sugar cane and cocoa, the cultivation of which required a lot of workforce, « the deportation of Jews and Portuguese outlaws being no longer appropriate, workforce could come only from Africa. »

Je vous invite vivement à lire l’article de Wikipédia concernant Sao Tomé-et-Principe — j’espère que les anglophones pouront trouver eux aussi des informations sur ce sujet. Les besoins en esclaves étaient tels (on fait venir chaque années près de 4 000 captifs sur Sao Tomé depuis les côtes du royaume du Kongo) qu’au XVè siècle, le roi Alphonse 1er du Kongo « écrit au roi Jean III du Portugal pour dénoncer les abus de la traite, vaine tentative car la traite négrière est désormais indispensable à l’économie coloniale. »
I urge you to read the Wikipedia article on Sao Tome and Principe – I hope English speakers can find information on this too. The need for slaves was such (each year nearly 4,000 captives are brought to Sao Tome from the coasts of the kingdom of Kongo) that in the 15th century, King Alfonso I of Kongo « wrote to King John III of Portugal to denounce abuses of the slave trade, vain attempt because the slave trade is henceforth essential to the colonial economy. »

Aujourd’hui, on nous dit que la réforme des retraites est indispensable à l’économie macronienne. Je sais, les enjeux n’ont rien à voir, mais la façon de faire passer l’innacceptable reste la même — non ?
Today we are told that pension reform is essential to the Macron economy. I know, the stakes have nothing to do with it, but the way to get across the unacceptable remains the same – right?

2 réflexions sur « Par-ci par-là — Here and there »

    • Merci Lavande !
      C’était la seule solution pour rendre plus lisible le texte en français. Le problème pour moi maintenant, c’est le choix des couleurs, car je tiens à laisser évident le changement de langue, certainement plus confortable pour le lecteur. Or, quand je poste un lien il y a ce bleu que je ne peux pas modifier, alors pour aller avec, pas évident…

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