Avec réflexions intenses


polémique – controversy

Il n’y a pas une seule nouveauté, de quelque domaine qu’elle soit, artistique ou scientifique parmi d’innombrables autres, qui fasse l’unanimité : l’impressionnisme a créé des polémiques, de même que l’invention du moteur à explosion. Certains Inuits (ou un autre peuple arctique ?) se demandaient si c’était une bonne chose d’adopter l’arc à feu pour obtenir une braise, alors que jusque-là c’est entre leurs mains que tournait le foret destiné à donner l’étincelle. Mais d’autres parmi eux ne se posaient pas de question, et adoptaient sans attendre la nouvelle technique.
There is not a single novelty, in any field whatsoever, artistic or scientific among countless others, which is unanimous: impressionism has created controversy, as has the invention of the combustion engine. Some Inuit (or another arctic people?) wondered if it was a good thing to adopt the fire bow to obtain an embers, while until then it was their hands that made the drill turn to give the spark. But others among them did not ask a question, and immediately adopted the new technique.

C’est une attitude normale et évidente de l’être humain, cette façon de réagir plus ou moins fort à la nouveauté. Quand il s’agit d’un vaccin utilisé avant que les protocoles habituels n’aient été appliqués, avant les délais courants, les réactions deviennent vite agitation, et d’autant plus si la clause de confiance ne fonctionne pas.
It is a normal and obvious attitude of the human being, this way of reacting more or less strongly to new things. When it comes to a vaccine used before the usual protocols have been applied, before the usual deadlines, reactions quickly become restless, and more so if the confidence clause does not work.

Mais dans le monde qui nous entoure, beaucoup agissent comme si l’usage du vaccin – son efficacité, son innocuité – était aussi évident que le lever du soleil le matin. Le doute, ce puissant stimulant, qui est un indice de la diversité de réaction des humains, est nié, alors la réflexion s’atrophie.
But in the world around us, many act as if the use of the vaccine – its effectiveness, its safety – is as obvious as sunrise in the morning. Doubt, this powerful stimulus, which is a clue to the diversity of human response, is denied, so thinking atrophies.

Caroline*, infirmière, consulte un gynécologue car elle est enceinte. En apprenant qu’elle n’a pas le vaccin anti-covid, le médecin se met dans une colère noire et la traite d’irresponsable. Enceinte par-dessus le marché, et pas vaccinée ! En voilà un qui ne se pose pas de question. Il balaie d’un revers de main tous les arguments de Caroline. Pour lui ils ne sont pas recevables. Où est le débat ?
*J’ai changé le nom !
Caroline *, nurse, consults a gynecologist because she is pregnant. Upon learning that she does not have the anti-covid vaccine, the doctor becomes enraged and calls her irresponsible. Pregnant to boot, and not vaccinated! Here is one who does not ask a question. He brushes aside all of Caroline’s arguments. For him they are not admissible. Where is the debate?
* I changed the name!

J’ai peur de ces gens-là, dont l’opinion est dure comme un roc : immuable. Dans une société normalement constituée on discute, on échange, on écoute l’autre ! Comment avancer si on ne sait dire que « vous avez tort ! »
I am afraid of these people, whose opinion is hard as a rock: immutable. In a normally constituted society, we discuss, we exchange, we listen to each other! How to move forward if we only know how to say « you are wrong! »


“slaughterhouse”
— I sometimes wonder where we’re going
— Don’t start playing your nerd

De quel droit ce médecin ignorant se permet-il de faire la morale ? D’autres médecins cherchent à faire la liste des accidents vaccinaux, voilà une information objective dont nous avons un grand besoin.
By what right does this ignorant doctor allow himself to lecture? Other doctors are trying to make a list of vaccine accidents, this is objective information that we badly need.

répression – repression
J’étais institutrice adjointe. En redevenant directrice pendant les cinq dernières années, je me suis mise à faire plus attention aux notes de service de notre hiérarchie, puisque j’avais l’obligation de tout transmettre à mes collègues indépendamment de mon opinion. J’ai été frappée pendant ces cinq années de voir que toutes les propositions « révolutionnaires » (fin de l’échec scolaire, de la déscolarisation, des agressions contre les enseignants etc) ne proposaient que de la répression. De façon insidieuse, on en arrive à trouver cela normal alors que ce n’est pas crédible. Si l’on améliorait les conditions de scolarisation (baisse des effectifs des classes…), les conditions de travail des parents d’élèves, mais aussi de leur logement, et pourquoi pas leur alimentation, bref, toute leur existence… les problèmes de l’école diminueraient, ainsi que l’appel à la répression. Il faudrait pour cela que notre pays qui fait partie des plus riches de la planète cesse de distribuer ses précieux bénéfices à une minorité qui n’en a pas besoin.
I was an assistant school teacher. As I became a manager again for the past five years, I began to pay more attention to the memos from our hierarchy, since I had an obligation to convey everything to my colleagues regardless of my opinion. I was struck during these five years to see that all the « revolutionary » proposals (end of school failure, of dropping out of school, attacks on teachers etc) only proposed repression. Insidiously, we come to find this normal when it is not credible. If we improve the conditions of schooling (decrease in class sizes …), the working conditions of the parents of students, but also of their accommodation, and why not their food, in short, their entire existence … school problems would decline, as well as the call for repression. This would require our country, which is one of the richest on the planet, to stop distributing its precious benefits to a minority that does not need them.

blues – blues
Avec le temps évolue lentement mon inquiétude, plus ou moins perceptible, plus ou moins enfouie au fond de moi. Avec le temps, comme si je prenais plus de recul, je vois les choses différemment. D’un côté, je suis enthousiasmée par tout ce qui se passe, toutes les belles initiatives fraternelles, toutes les actions prouvant que nous ne sommes pas tous profondément égoïstes ou totalement abrutis. D’un autre côté, ma peur due à tout ce qui ne va pas grandit comme une espèce d’animal familier qui ne me quitte pas et que je n’oublie jamais tout à fait. Cette peur fait partie de moi, il est donc impossible de m’en débarrasser. En effet, les personnes les plus aptes à prendre les bonnes décisions sont celles qui ne le feront pas. Nous manquons de temps pour construire un monde meilleur. Et de toute façon il y a déjà tant de souffrances, d’injustices, d’inégalités… Pour aujourd’hui le monde meilleur, c’est raté. Et ça ne va pas en s’arrangeant.
Over time my worry slowly evolves, being more or less perceptible, more or less buried deep inside me. Over time, as if I took a step back, I see things differently. On the one hand, I am excited about everything that is going on, all the great fraternal initiatives, all the actions that prove that we are not all deeply selfish or totally stupid. On the other hand, my fear of everything that is wrong grows like a kind of pet that never leaves me and that I never quite forget. This fear is part of me, so it’s impossible to get rid of it. Indeed, the people best able to make the right decisions are those who will not. We are running out of time to build a better world. And anyway there is already so much suffering, injustice, inequality … For today a better world, it has failed. And that doesn’t work out.

Dans ces pages, depuis le début de la pandémie, j’ai déjà déploré la confusion permanente entre prévention contre le covid et répression. L’avenir est sinistre.
In these pages, since the start of the pandemic, I have already deplored the permanent confusion between prevention against covid and repression. The future is grim.

conclusion – conclusion
Il y a deux semaines, j’avais déjà ce discours en train de mûrir dans mon esprit, mais le formuler demandait tellement de temps et d’énergie que ce jour-là, j’ai choisi de le reporter à plus tard et de m’abandonner à la paresse. Voilà donc le fruit de mes réflexions dans une formulation que j’espère compréhensible.
Two weeks ago I already had this speech maturing in my mind, but formulating it took so much time and energy that that day I chose to postpone it until later and to give up to laziness. So this is the fruit of my reflections in a formulation that I hope is understandable.

Une façon pour moi de me rappeler que si j’ai choisi d’attendre encore avant de me faire vacciner, ce n’est pas irresponsabilité, inconscience, insouciance, ni à cause d’un caractère asocial. Mais tout le contraire…
One way for me to remind myself that if I chose to wait even longer before getting the vaccine, it was not irresponsibility, unconsciousness, recklessness, or because of an antisocial character. But quite the opposite …

le reste – the rest
Plusieurs fois déjà cette année, j’ai mis un espace de deux semaines au lieu d’une entre deux publications. Le plus souvent je fais cela quand je vais en visite chez papa où il n’y a pas internet. Je passerais volontiers en mode « quinzaine » définitif si je ne craignais de faire le désespoir de mes fidèles lecteurs.
I put a space of two weeks instead of one between two posts several times already this year. Most of the time I do this when I visit daddy’s place where there is no internet. I would gladly switch to definitive « fortnight » mode if I were not afraid of causing the despair of my loyal readers.

Fin juillet/début août, j’ai fait marcher mon père sur les pas de mon enfance. Autrefois, maman était l’unique institutrice du minuscule village de Larnas, où j’ai vécu jusqu’à mes huit ans. Quand j’étais petite, je partais parfois avec ma sœur et nos petites voitures jusqu’à Sable Rouge, tout à côté d’un calvaire en mauvais état. Posé comme un gardien bienveillant, il nous fournissait ses débris de béton pour tracer nos routes sur le sable, et nous passions des heures à les faire rouler.
At the end of July / beginning of August, I made my father walk in the footsteps of my childhood. Formerly, Mom was the only teacher in the tiny village of Larnas, where I lived until I was eight. When I was little, I would sometimes drive with my sister and our toy cars to Sable Rouge (Red Sand), right next to a very damaged Calvary. Posed as a benevolent guard, it provided us with its concrete debris to mark our roads on the sand, and we spent hours rolling them.

Plus audacieuses, nous montions parfois jusqu’à Sang de Pierre au sommet de la colline. Il y avait là, comme un dragon endormi, un alignement de rochers énormes. Du grès ? Rouge, pour expliquer ce nom ? Notre activité principale à cet endroit consistait certainement à grimper aux arbres. Si nos parents, exceptionnellement, nous accompagnaient, c’était pour chercher des champignons, mais ils avaient moins de loisir que nous.
More daring, we sometimes climbed to Sang de Pierre (Stone Blood) at the top of the hill. There was there, like a sleeping dragon, a row of enormous rocks. Sandstone? Red, to explain this name? Our main activity there was certainly tree climbing. If our parents, exceptionally, accompanied us, it was to look for mushrooms, but they had less leisure than us.

De là-haut, nous avions une vue dégagée, et c’est comme ça qu’un jour nous avons vu passer un camion de pompiers en direction de Saint-Remèze. Les flammes de l’incendie nous ont tout de suite informées et nous avons galopé jusqu’à la maison, la peur au ventre.
From up there, we had a clear view, and that’s how one day we saw a fire truck go by towards Saint-Remèze. The flames of the fire informed us immediately and we galloped home with fear in our stomachs.

Nous avons quitté Larnas pour la rentrée des classes en septembre 1960. Depuis, j’ai parfois traversé le village, revu la belle petite église, l’école où nous habitions, mais totalement transformée… Mais je ne savais pas retourner ni à Sable Rouge ni à Sang de Pierre, et j’ai proposé à papa de rechercher ces lieux. Le calcul est vite fait, je ne les avais pas revus depuis soixante ans.
We left Larnas for the start of the school year in September 1960. Since then, I have sometimes crossed the village, seen the beautiful little church, the school where we lived, but totally transformed… But I did not know how to return to Sable Rouge. nor to Sang de Pierre, and I suggested to papa to search for these places. The calculation is quickly done, I had not seen them for sixty years.

Voici le calvaire, remis en état, plus de fragments de béton, mais plus de sable pour faire rouler nos autos. Je n’ai pas photographié Sang de Pierre dans son épaisse forêt de chênes verts, dont les rochers ont bien diminué — mais quel bonheur de retrouver enfin ces deux lieux !
Here is the Calvary, restored, no more fragments of concrete, but no more sand to run our cars. I have not photographed Sang de Pierre in its thick forest of holm oaks, the rocks of which have shrunk considerably – but what a joy to finally find these two places!

Vous avez remarqué encore une fois la Dent de Retz, cette montagne que nous pouvions voir de notre fenêtre, pour laquelle j’ai cherché différents angles de prise de vue. Je vous montre aussi le lointain mont Ventoux vu au travers d’un pylône à haute tension. L’autre pylône me servira à retrouver Sang de Pierre quand j’y retournerai un jour. Dans soixante ans ?
You noticed once again the Dent de Retz, this mountain that we could see from our window, for which I looked for different angles of view. I also show you the distant Mont Ventoux seen through a high voltage pylon. The other pylon will be used to find Sang de Pierre when I return there one day. In sixty years?