Savoie, suite, et après

Le 4 juin, nous quittons à regret le gîte, et Bernadette et Alain… Mais nous avons réservé à nouveau début juillet, dans un mois nous serons là à nouveau ! Ce sont des « à bientôt » que nous échangeons, avec moins de regrets. Alain nous suggère comme balade le sommet du Gâteau, il nous explique comment y aller.
Nous nous garons avant Sciozier, c’est peut-être à la Touvière.
On June 4, we reluctantly left the gîte, and Bernadette and Alain… But we booked again at the beginning of July, in a month we will be there again! We exchange “see you soon”, with less regrets. Alain suggests the summit of Le Gâteau to us as a stroll, he explains how to get there.
We park before Sciozier, it may be in La Touvière.


Nous partons pour 260 mètres de dénivelé (le double d’hier !) et moins de 4 kilomètres : ce n’est pas beaucoup, mais plus que suffisant pour moi : j’ai toujours eu du mal dans les montées, et parfois aussi dans les descentes. Heureusement cette fois j’ai pris mes bâtons de marche.
Que les sportifs ne soient pas consternés, je ne suis pas sportive !
We set off for 260 meters of vertical drop (the double of yesterday!) and less than 4 kilometers: it is not much, but more than enough for me: I always had difficulty in the climbs, and sometimes also in the descents. Fortunately this time I took my trekking poles.
Let athletes not be dismayed, I am not athletic!

Beaux points de vue sur Praz-sur-Arly ainsi que du côté de l’aval.
Beautiful views over Praz-sur-Arly as well as on the downstream side.

Les prairies sont très fleuries, avec une dominante jaune, en montant il y a un peu plus de variété.
The meadows are very flowery, with a dominant yellow, going up there is a little more variety.

Toujours ces magnifiques chalets en bois, souvent l’eau coule dans le bachat. Always these magnificent wooden chalets, often water flows into the bachat.

Comme hier nous voyons les pots de géraniums sortis après les dernières nuits de gel.
As yesterday we see the pots of geraniums out after the last nights of frost.

On aperçoit peu à peu les sommets plus élevés (et blancs) du côté des Saisies, qu’on voit mieux depuis le gîte. Pour les voir d’ici, il faut monter.
On est doublés par un cycliste à qui je dis « c’est courageux », et quand on est proches du sommet, on croise un couple qui redescend : je commence à bien ressentir la fatigue, ils me rassurent. Encore un petit kilomètre et on y sera.
Ce n’est pas un chemin très fréquenté.
You can gradually see the higher (and white) peaks on the Saisies side, which can be seen better from the gîte. To see them from here, you have to ascend.
We are passed by a cyclist to whom I say « it’s brave », and when we are close to the top, we meet a couple coming back down: I am starting to feel the fatigue, they reassure me. Another small kilometer and we’ll be there.
It’s not a very busy path.

Au sommet, en plus du sentier qui permet de découvrir le panorama côté sud-ouest, d’autres chemins balisés conduisent ici ou là. On peut redescendre jusqu’à Flumet, ou quitter cette direction par une nouvelle intersection… Une autre fois, sans doute irons-nous à La Bonne Fontaine.
At the top, in addition to the path which allows you to discover the panorama on the southwest side, other marked paths lead here and there. We can go down to Flumet, or leave this direction at a new intersection … Another time, we will probably go to La Bonne Fontaine.

C’est fantastique de retrouver notre itinéraire précédent : nous avons suivi le chemin, en bas de la photo, puis traversé la forêt, puis nous nous sommes perdus juste avant la prairie des Avenières, près du névé.
It’s fantastic to find our previous route: we followed the path at the bottom of the photo, then crossed the forest, then we got lost just before the Avenières meadow, near the neve.
Avec le zoom, on peut même apercevoir le sentier zigzagant, si peu visible de près comme de loin.
With the zoom, we can even see the zigzagging path, so little visible from near as from afar.

Au retour, je ne retrouve pas les pierres que j’ai mises de côté, mais j’en ai deux ou trois dans les poches du pantalon. Je confie à Paul le sac à dos pour qu’il y mette les ardoises avec lesquelles il veut faire une jolie signalétique, 3 kg de jolies pierres, pourquoi se priver ?
On the way back, I can’t find the stones I put aside, but I have two or three in my pants pockets. I give Paul the backpack so that he can put the slates with which he wants to make pretty signage, 3 kg of pretty stones, why deprive himself?

Les ardoises ont-elles été exploitées un jour ? Il y en a tant ! Ici les chalets sont couverts de bardeaux ou de tuiles.
Have the slates ever been mined? There are so many! Here the chalets are covered with shingles or tiles.

Quelque chose me dit que cet arbuste n’est pas bienvenu ici. C’est peut-être une plante invasive, indésirable. Il est épineux, il atteint moins d’un mètre de hauteur et il envahit le talus.
Something tells me that this shrub is not welcome here. It may be an invasive, unwanted plant. It is thorny, it reaches less than a meter in height and it invades the embankment.

Après manger, avant de prendre tranquillement la route du retour, nous ne dérogeons pas à un petit moment tranquille à l’ombre, au bord d’un petit chemin providentiel. Il y a là des ancolies de toute beauté.
After eating, before quietly taking the road back, we do not deviate from a little quiet moment in the shade, at the edge of a providential little path. There are columbines of any beauty there.

À Albertville, il fait une chaleur écrasante, plus de 30°C. Je m’achète une jolie petite robe, fait anodin direz-vous, c’est pourtant une des choses les plus difficiles à faire pour moi… J’aime mes éternels sweat, tee-shirts et jeans, mais quand je veux changer, c’est le début des complications. Même la patience de Paul y trouve ses limites !
In Albertville, the heat is overwhelming, over 30 ° C. I buy myself a pretty little dress, harmless you might say, it is nevertheless one of the most difficult things for me to do … I love my eternal sweatshirts, T-shirts and jeans, but when I want to change, it is the start of complications. Even Paul’s patience finds its limits there!

De retour chez nous, après nos tranquilles randonnées, petites conquêtes du monde sans autres ambitions que notre bien-être et notre plaisir, nous pouvons maintenant regarder les vidéos de ce que font les autres sans ressentir de frustration ou de fourmis d’impatience. Et je prends conscience des dégâts collatéraux de la pandémie, dégâts dont je commence à faire le compte.
Back home, after our quiet hikes, little conquests of the world with no other ambitions than our well-being and our pleasure, we can now watch videos of what others are doing without feeling frustration or ants of impatience. And I realize the collateral damage of the pandemic, damage which I am beginning to take into account.

Chacun recommence à vivre comme avant ou essaie de. En réalité, je ressens une fêlure, une cicatrice. Séb l’exprime très bien dans son blog quand il parle d’une soif qu’il n’a pas oubliée, mais qu’il a enfouie tout au fond de lui. Il évoque une soif de rencontres, pas celle de changer d’horizon, mais ce n’est pas par hasard s’il a commencé à traverser la France par petites étapes, visitant des villes, des villages, découvrant de nouveaux sentiers : lui aussi avait besoin d’autres paysages. Et besoin d’oublier, aussi.
De toute façon, pour rencontrer il faut bouger, non ? Les deux vont de pair.
Everyone starts to live again as before or tries to. In reality, I feel a crack, a scar. Séb puts it very well in his blog when he talks about a thirst he hasn’t forgotten, but buried deep inside. He evokes a thirst for encounters, not that of changing horizons, but it is not by chance that he began to cross France in small stages, visiting towns, villages, discovering new paths: he, too, needed other landscapes. And need to forget, too.
Anyway, to meet you have to move, right? The two go hand in hand.

Comme pour Séb, nos conditions de confinement n’ont pas été les pires, loin de là, mais comme pour lui, comme pour tout le monde, il y a quelque chose de changé.
Une sorte de mutation s’est produite.
Le tissu de notre société est usé, il présente des accrocs, il est moins harmonieux. Même les privilégiés que nous sommes parce que nous avons de l’espace ont perdu quelque chose. Nous nous sommes confinés, nous nous sommes isolés, le Covid-19 a fait son chemin, et une espèce de cancer s’est répandu, cancer dans notre relation avec les autres : je crois qu’il faut d’urgence rouvrir nos portes et rencontrer des gens, nous confronter – pourquoi pas nous étriller. Sortir de notre isolement. Rencontrer consiste peut-être parfois, selon l’expression à la mode, « sortir de sa zone de confort ».
Like Séb, our confinement conditions weren’t the worst, far from it, but like him, like everyone else, something has changed.
Some sort of mutation has occurred.
The fabric of our society is worn, it has tears, it is less harmonious. Even the privileged that we are because we have space have lost something. We confined ourselves, we isolated ourselves, the Covid-19 has made its way, and a species of cancer has spread, cancer in our relationship with others: I believe that we urgently need to reopen our doors and meet people, confront us – why not curry up. Get out of our isolation. Dating may sometimes be, to use the buzzword, « stepping out of your comfort zone. »

Bien entendu, je parle pour ceux qui ont évité la catastrophe. Quant à ceux qui ont perdu des proches, qui se retrouvent sans travail ou sans logement, qui doivent faire appel pour la première fois de leur vie au secours populaire, ils le voient, le changement !
Of course, I speak for those who avoided the disaster. As for those who have lost loved ones, who find themselves without work or without housing, who have to appeal for the first time in their life to popular aid, the change, they see it!

Que serait devenu le mouvement des gilets jaunes sans la pandémie qui a été une excellente occasion pour mettre à mal les luttes sociales ? Pour briser dans la société ce quelque chose qui en fait le lien, le liant, le ciment ? Je ne relis pas mes textes précédents, mais je me rappelle avoir souvent répété que nous sommes des animaux de meute. Il y a quelque chose d’impérieux dans nos besoins animaux, ce sont les besoins les plus basiques. Respirer, boire, manger, dormir, côtoyer…
Vivre une fraternité complice…
What would have become of the yellow vests movement without the pandemic, which was an excellent opportunity to undermine social struggles? To break this something in society that makes the link, the binder, the cement? I don’t reread my previous texts, but I remember saying many times that we are pack animals. There is something urgent about our animal needs, these are the most basic needs. Breathe, drink, eat, sleep, be around …
Living in an accomplice fraternity …

4 réflexions sur « Savoie, suite, et après »

    • Sur les deux photos de la prairie en question, on voit bien qu’on ne le voit pas, le sentier ! Voilà pourquoi !
      Quant aux Avenières en Isère, effectivement, s’y perdre est assez difficile…

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