Luberon? Not really

NON, CE N’EST PAS LA GUERRE !
NO, THIS IS NOT WAR!

La guerre dresse des nations les unes contre les autres. De l’autre côté de la frontière, le voisin devient l’ennemi. On est décoré si on l’abat. On est passible de cour martiale si l’on reste ami…
War raises nations against each other. On the other side of the border, the neighbor becomes the enemy. We are decorated if we shoot him down. We are liable to court martial if we remain friends …

Je pourrais continuer la comparaison longtemps. Une pandémie peut toucher toute la planète : il y a alors intérêt (commun) à unir nos forces et à combattre au coude à coude, mais pas contre aucun autre être humain.
I could continue the comparison for a long time. A pandemic can affect the whole planet: there is then a (common) interest in joining forces and fighting shoulder to shoulder, but not against any other human being.

La notion de profit qui depuis toujours nous contamine devrait être éradiquée : que les laboratoires travaillent ensemble, sans se concurrencer, sans profit à espérer autre que la satisfaction de faire du bon travail. En l’occurence il s’agit de trouver une solution pour faire reculer la maladie. C’est utopique ? Bien sûr, mais les personnes désireuses de soigner les autres sont nombreuses, et si ces valeurs se mettaient en place il y aurait des candidats.
The notion of profit which has always contaminated us should be eradicated: laboratories have to work together, without competing, without profit to hope other than the satisfaction of doing good work. In this case it is a question of finding a solution to roll back the disease. Is it utopian? Of course, but there are many people who want to care for others, and if these values were put in place there would be candidates.

Alors que cette catastrophe planétaire menace l’humanité toute entière, ceux qui cherchent à s’enrichir grâce à la pandémie sont innombrables. Il me semble que l’état renfloue les banques et continue à oublier l’hôpital, je n’ai pas de mot pour qualifier cela. La Belgique (11.4 millions en 2018) débloque un milliard d’euros pour les hôpitaux, la France (67 millions d’habitants) 200 millions.
As this planetary disaster threatens all of humanity, there are countless those who seek to enrich themselves through the pandemic. It seems to me that the state is bailing out the banks and continues to forget about the hospital, I have no words to describe this. Belgium (11.4 million inhabitants in 2018) releases one billion euros for hospitals, France (67 million inhabitants) 200 million.

Bien sûr, la situation actuelle rappelle la guerre par quelques analogies, mais on m’a appris à appeler un chat un chat. Cette formulation volontairement fausse me rappelle les mensonges permanents de nos dirigeants.
C’est tout de même incroyable ! Ils ont accès à des informations que le commun des mortels ne connaît pas, mais leur ego surdimensionné ou leur incompétence a retardé les mesures qui auraient protégé la planète entière !

Of course, the current situation recalls the war by some analogies, but I was taught to call a spade a spade. This deliberately false formulation reminds me of the permanent lies of our leaders.
It’s still amazing! They have access to information that ordinary people do not know, but their oversized ego or incompetence has delayed the actions that would have protected the entire planet!

Paul me signale que l’Allemagne dispose de 25 000 lits d’hôpital avec appareils respiratoires contre 7000 en France et 5000 en Italie.
Paul reports that Germany has 25,000 hospital beds with breathing apparatus, compared to 7,000 in France and 5,000 in Italy.

Il y a une vingtaine d’années, un médecin nous expliquait la catastrophe à venir, alors que le recrutement d’étudiants en faculté de médecine avait baissé de façon drastique : on voit aujourd’hui les effets de ces « économies » mal placées.
About twenty years ago, a doctor explained to us the disaster to come, while the recruitment of medical school students had dropped drastically: we are now seeing the effects of these ill-placed « savings ».

Que vont devenir les prisonniers, les migrants entassés dans des « camps », les habitants des bidonvilles, les SDF ?
What will become of the prisoners, the migrants piled up in « camps », the inhabitants of the slums, the homeless?

Bien sûr j’exprime toute mon admiration pour le personnel soignant. Et je partage leur dégoût, leur désespoir.
Of course I express my admiration for the nursing staff. And I share their disgust, their despair.

Nous avons pu parler avec nos chère petites-filles par skype, quelle chance ! Mais quand pourrons-nous les serrer dans nos bras ? Le confinement génère l’isolement. Combien de personnes fragiles ne vont plus pouvoir lutter contre leur dépression ? Combien de suicides seront dus aux mesures de confinement ?
We were able to speak with our dear granddaughters by skype, we’re so lucky! But when can we hug them? Confinement generates isolation. How many fragile people will no longer be able to fight against their depression? How many suicides will be due to containment measures?

Chacun vit la crise avec sa propre sensibilité : ceux qui souhaitent plus que tout la survie de la planète se réjouissent déjà de la baisse de la pollution. Pouvoir respirer dans Paris ou Lyon c’est bien sûr une excellente chose. Mais notre société laborieuse n’est pas faite pour ces vacances inattendues, cette vacuité, ce vide. Travailler rapporte de l’argent, et cet argent ne sert pas seulement à acheter n’importe quoi, tout le monde a besoin de certains biens de première nécessité. « Plus d’un mois d’arrêt serait dramatique pour l’économie française » nous dit-on. Encore une confusion entre les besoins réels et les besoins artificiels. Je me moque des industriels, mais je m’inquiète pour les travailleurs dans des situations de plus en plus précaires.
Everyone is experiencing the crisis with their own sensitivity: those who want the survival of the planet more than anything are already delighted by the reduction in pollution. Being able to breathe in Paris or Lyon is of course an excellent thing. But our hard working society is not made for this unexpected vacation, this vacuity, this emptiness. Working earns money, and that money is not only used to buy anything, everyone needs certain basic necessities. « More than a month of downtime would be dramatic for the French economy, » we are told. Another confusion between real needs and artificial needs. I don’t care about industrialists, but I worry about workers in increasingly precarious situations.

Et les besoins basiques des personnes les plus démunies devraient être satisfaits.
And the basic needs of the poorest people should be fulfilled.

Si les consommateurs de biens inutiles prennent conscience de la futilité de leurs achats et changent de comportement, ce sera une bonne conséquence.
If consumers of useless goods become aware of the futility of their purchases and change their behavior, this will be a good consequence.

Ceux qui ne le savent pas encore verront que la nourriture est une des premières nécessités (bien avant la voiture à grosse cylindrée). Comprendront-ils l’intérêt des circuits courts de production ? Plutôt que des unités gigantesques, de petites fermes à taille humaine seraient bien plus adaptées.
Those who do not know it yet will see that food is one of the first necessities (long before the big-displacement car). Will they understand the value of short production circuits? Rather than gigantic units, small farms on a human scale would be much more suitable.

Une fois la pandémie contrôlée (est-ce possible ?), y aura-t-il une réflexion sur la production industrielle ? Aura-t-on la bonne idée de (re)créer de petites unités de production qui seraient capables très vite de fabriquer des masques médicaux ou des gels désinfectants ou n’importe quoi de nécessaire dès que le besoin s’en fait sentir ?
Once the pandemic has been controlled (is it possible?), will there be a reflection on industrial production? Will we have the good idea to (re)create small production units which would be able very quickly to manufacture medical masks or disinfectant gels or anything necessary as soon as the need arises?

Je suis certaine d’avoir déjà publié cette sentence qui est attribuée à plusieurs Amérindiens célèbres :
« Quand ils auront coupé le dernier arbre, pollué le dernier ruisseau, pêché le dernier poisson.
Alors ils s’apercevront que l’argent ne se mange pas. »
I am sure that I have already published this sentence which is attributed to several famous Native American:
« When they have cut down the last tree, polluted the last stream, caught the last fish.
Then they will realize that money can not be eaten. »

Ce n’est pas tout à fait adapté à la situation mais c’est à garder présent à l’esprit !
It is not quite suitable for the situation but it is to be kept in mind!

Depuis quelques années notre pays ne fabrique plus ses médicaments, alors que les faits prouvent maintenant que les pays devraient être autonomes pour les produits indispensables.
For a few years now, our country has no longer manufactured its medicines, while the facts now prove that countries should be autonomous for essential products.

Ne plus vouloir rentabiliser l’hôpital (ni les transports, ni plus généralement tous les services dits publics) mais offrir aux citoyens des soins de qualité, une existence de qualité.
No longer want to make the hospital profitable (neither transport, nor more generally all so-called public services) but offer citizens quality care, a quality existence.

Ceux qui veulent changer le monde sentent bien que le moment est là, propice, presque à portée de main.
Those who want to change the world feel that the time is there, favourable, almost at hand.

Déjà, on apprend que le Covid 19 (COronaVIrusDisease2019) fait moins de victimes que la pollution en Chine ! Inquiétude : quand le confinement sera levé, la production rattrapera-t-elle le retard en faisant de nouveau mourir quantité de victimes ?
We have already learned that the Covid 19 (COronaVIrusDisease2019) claims fewer victims than pollution in China! Worry: when the containment is lifted, will production catch up by causing many victims to die again?

Comme tout le monde, je suis bien sûr très affectée par la tragédie que nous connaissons. Pourtant je découvre, ailleurs, des gens dont la situation est bien pire que la nôtre. Paul a regardé un début de reportage sur Arte (disponible jusqu’au 19 avril en cliquant sur ce lien, et pour les insomniaques il sera diffusé le 25 mars à 00:10.)
I am of course very affected like everyone, by the tragedy we are experiencing. However, I discover, elsewhere, people whose situation is much worse than ours. Paul watched the beginning of a report on Arte (available until April 19 by clicking on this link, and for insomniacs it will be broadcast on March 25 at 12:10 am).

« Chez eux, en Éthiopie, les Oromos n’ont rien. Par dizaine de milliers, ils migrent vers l’Arabie Saoudite, richissime contrée où ils s’imaginent un avenir. Mais la route est longue, périlleuse, impossible. Elle se pratique à pied, faute de pouvoir payer les passeurs (…). Au Yémen, l’industrie migratoire est infiltrée par les mafias locales. Les migrants oromos y deviennent des proies. Les plus pauvres sont les plus vulnérables. Déviés de la route, aux prises avec des passeurs sans scrupules, ils sont torturés jusqu’à ce que leurs familles paient la rançon, parfois ruinées par la vente de toutes leurs terres pour sortir un fils ou une fille de l’enfer des maisons de torture. »
« At home in Ethiopia, the Oromos have nothing. By the tens of thousands, they migrate to Saudi Arabia, a wealthy country where they imagine a future. But the road is long, perilous, impossible. It is practiced on foot, for lack of being able to pay the smugglers (…). In Yemen, the migration industry is infiltrated by local mafias. Oromo migrants become prey there. The poorest are the most vulnerable. Deviated from the road, faced with unscrupulous smugglers, they are tortured until their families pay the ransom, sometimes ruined by the sale of all their land to get a son or a daughter out of the hell of the houses of torture. »

Nous croyons vivre un cauchemar — nous vivons un cauchemar — mais ces hommes vivent bien pire que nous. Nous n’avons pas besoin de marcher pendant mille kilomètres pour trouver des moyens d’existence.
We believe we are living a nightmare — we are living a nightmare — but these men live much worse than we do. We don’t have to walk a thousand miles to find a livelihood.

Comment prendre conscience de ce qui se passe ailleurs ? Comment exiger plus d’égalité, et que la fraternité dépasse les frontières ? J’avais beaucoup aimé l’expression « devoir d’ingérence », il faudrait se la remettre en mémoire.
How do you become aware of what is happening elsewhere? How to demand more equality, and that the brotherhood crosses borders? I really liked the expression « duty of interference », it should be remembered.

Cette chronique n’est pas structurée, c’est déjà assez pénible de ressasser ces idées. Mes lecteurs m’en voudront peut-être, gavés du même sujet : excusez-moi. Pourtant je n’ai aucune envie d’éviter cette désagréable obsession. Ce blog est un journal, j’y raconte ce que je vis ou ce qui me passe par la tête.
This column is not structured, it is already painful enough to rehash these ideas. My readers may be mad at me, stuffed with the same subject: excuse me. However, I have no desire to avoid this unpleasant obsession. This blog is a diary, I tell you what I live or what comes to my mind.

En une semaine, beaucoup de choses se sont passées puisque nous sommes maintenant confinés. Avec Gaëlle, avec Séb. Les jours passent et notre santé reste bonne, pas de contamination par ici apparemment.
In a week, a lot has happened since we are now confined. With Gaëlle, with Séb. Days go by and our health remains good, no contamination around here apparently.

Mardi dernier j’ai bien regretté de ne pas publier davantage de photos. Alors je vous fais revivre tout au long de ce texte les balades racontées la semaine dernière, la visite de Saignon, la virée en vélo au milieu des champs de lavande, retour (en longeant la gare désaffectée de Saignon par la piste cyclable aménagée sur l’ancienne voie ferrée) et enfin l’exploration de Caseneuve puis de Viens. Mention spéciale pour ce figuier qui ne voulait pas rentrer dans mon Canon, un tronc qui tire sa substance entre la pierre et le goudron et monte jusqu’au ciel ! Deux photos pour tenter d’avoir une idée de sa hauteur !
Last Tuesday I regretted not publishing more photos. So let me relive throughout this text the rides told last week, the visit of Saignon, the bike ride in the middle of the lavender fields, return (along the disused station of Saignon by the cycle path built on the old railroad) and finally the exploration of Caseneuve then Viens. Special mention for this fig tree which did not want to enter my Canon, a trunk which draws its substance between stone and tar and goes up to the sky! Two photos to try to get an idea of its height!

 

À situation exceptionnelle,
demande exceptionnelle

In exceptional situation,
exceptional demand

Quelques-uns d’entre vous échangent avec moi, mais je ne sais pas qui sont les autres : je voudrais que vous tous vous m’écriviez, juste quelques mots, par commentaire ici ou par courriel.
Je voudrais avoir de vos nouvelles,
je souhaite très fort que tout se passe pour vous aussi bien que possible.

Prenez bien soin de vous,
respectez les mesures d’hygiène,
et rêvez avec moi au monde de demain.

Some of you are in touch with me, but I don’t know who the others are: I would like all of you to write to me, just a few words, by comment here or by email.
I would like to hear from you,
I very much hope that everything goes for you as well as possible.

Take good care of yourself,
respect hygiene measures,
and dream with me of the world of tomorrow.

4 réflexions sur « Luberon? Not really »

  1. Si j’avais une bicyclette,
    J’irais dès le soleil levant,
    Par les routes blanches et nettes
    J’irais plus vite que le vent.
    (Ernest Perochon)

  2. Salut Caly, ça va? Ici en Italie je vais bien et mes proches aussi. Maintenant ça fait un mois qu’on vit dans la quarantaine (on y est entrée progressivement), et commence a devenir un peu difficile.
    Je partage tes réflexions sur la situation. Le virus va changer le monde, c’est vrai, il faut seulement attendre et voir comment (je ne suis pas positif maintenant sur la direction qu’on va prendre).
    Je ne sais pas bien quelle est la situation maintenant en France, mais prennez soin de vous.
    A bientot, un bisou, Enrico.

    • Merci pour ton message, Enrico. Je suis contente que tout le monde aille bien autour de toi, d’autant plus que la situation en Italie n’est pas enviable !
      Les mesures de confinement sont comme des mesures de dictature, à la différence près qu’on les accepte… Il faudra récupérer toutes les libertés le moment venu. Ce n’est pas gagné mais il faudra se battre. D’autres se sont battus avant nous pour un monde meilleur, je trouve que la moindre des choses c’est de continuer sur le même chemin.
      Un bisou à toi de Kaly

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