Janet, aujourd’hui c’est vendredi !

 Avant de venir en France, Janet avait déjà commencé à étudier le français. Elle travaillait avec un livre qui proposait de nombreux exercices : parfois, quand elle avait un doute, elle me demandait de corriger son travail.
C’est comme ça que j’ai découvert les erreurs des auteurs du livre. Cela m’aura appris qu’on ne dit pas “je travaille pour une heure”, mais “je travaille pendant une heure”. Et aussi “j’en ai pour une heure.” Je le savais bien sûr, mais il m’a fallu repérer la formulation trop bizarre, pouvoir l’expliquer, c’est différent…
Nous parlons le français machinalement, sans y penser. Ce sont les questions des étrangers qui nous font réfléchir sur notre langue.

Je suis allée la chercher à l’aéroport le 18 juin. Elle voyage avec seulement un bagage de cabine, et je l’ai vue tout de suite, qui attendait tranquillement. Je n’ai même pas pensé qu’elle viendrait des États-Unis sans grosse valise : je n’ai pas pu croire qu’il s’agissait bien d’elle.

Janet a fait beaucoup d’autres choses qu’étudier le français ! Elle a passé des heures fastidieuses à récolter les groseilles, aussi avons-nous maintenant “sa” confiture. La prochaine fois que tu viendras en France, j’espère que tu pourras en emporter chez toi : tu nous as dit que les contrôles alimentaires à la frontière des États-Unis le permettront bientôt.

En plus de l’aide pour déménager l’atelier de Paul, en plus de beaucoup de travaux au jardin, récolte et entretien, Janet a visité la région à pied, à vélo. Nous avons trouvé le temps d’une balade à Innimont, d’une journée à Grenoble. Elle s’enthousiasme pour tout, partout elle trouve de nouveaux centres d’intérêt. Nous avons visité ensemble le musée d’art de Grenoble, aujourd’hui, elle le connaît mieux que nous.

J’aime beaucoup sa démarche : elle pouvait venir faire du tourisme en France, elle a préféré s’immerger chez nous, y passer du temps, partager notre mode de vie (“Que veux-tu manger ? – Pareil que toi !”), enfin, connaître et comprendre notre culture. Notre existence ne nous semble pas extraordinaire, ce n’est pas un modèle, c’est la nôtre. C’est bien cela qu’elle désirait partager.

Je n’ai pas pensé aux élections, honte !, je n’en connaissais pas la date ! C’est par hasard que je parle d’une Américaine, précisément dans un moment où tous les regards sont tournés vers votre vaste pays, et où tous les espoirs renaissent.

Janet a fait disparaître nos préjugés à l’égard des États-Uniens. Pour conforter cela, j’ai retrouvé les paroles de Sébastien, qui, lors de sa double traversée du continent, a rencontré beaucoup de jeunes : ceux-ci détestent l’ignorance dont s’enorgueillissent les hommes politiques, sont passionnés par le monde qu’ils ont envie de découvrir. L’élection d’Obama était un symbole très fort pour eux aussi.

Janet, nous avons été heureux de parler un moment avec toi par skype, en octobre, quand Mathieu est repassé par ici. Tu as beaucoup de travail et peu de temps. Pourtant, j’aimerais que tu nous expliques tes expériences avec les rats qui buvaient du coca-cola.

Je souhaite parler ici de chanson française. Si le groupe avec lequel tu continues d’étudier le français s’intéresse à ma proposition, je peux te communiquer des textes français. En attendant, voici une chanson de Georges Brassens dans une version fort intéressante par Joe Flood & Andy Villamil.

Aujourd’hui, c’est vendredi : en France, c’est vendredi tous les jours.

 

Janet, today is Friday !

Before coming to France, Janet had already began to study French. She worked with a book that offered many exercises : sometimes, when she had a doubt, she asked me to correct her work.
That’s how I discovered the errors of the book’s authors. It taught me that one has not to say “je travaille pour une heure”. It’s better to say “je travaille pendant une heure”. And also “j’en ai pour une heure.” I knew it of course, but I had to explain it, it’s different…
We speak French mechanically, without thinking. Foreigners’ questions make us think about our language.

I went to the airport to pick her up on June the 18th. She is traveling with only carry-on baggage, and I saw her immediately, waiting quietly. I did not even think that she would come from the States without a large suitcase : I could not believe that it was her.

Janet didn’t only study French ! She made a lot of other things ! She spent boring hours collecting currants, so we now have “her” jam. The next time when you will come to France, I hope that you will take back home some jam : you told us that food controls at the border of the States will soon allow this.

She helped moving Paul’s workshop, she helped also with a lot of works in the garden, harvesting and maintenance, she also visited the country on foot, by bicycle. We found time for a ride to Innimont, a day in Grenoble. All inspires her, she finds new interests everywhere. We visited with her the art museum of Grenoble, now she knows it better than us.

I love her approach : she could come as a tourist in France, she chose to spend time in our home, to share our way of life (« What do you eat? – Same as you! ») and to finally know and understand our culture. Our existence does not seem extraordinary, it is not a model, it is ours. That is what she wanted to share with us.

I did not think of the elections, shame !, I did not know the date! By chance I speak about an American, precisely at a time when all eyes are on your vast country, where all hopes revive.

With Janet, our prejudices against Americans disappear. I found Sebastian’s words to reinforce this. During his double crossing of the continent, he met many young people: they hate the ignorance of politicians who are proud of it. They are passionate about the world and want to discover it. Obama’s election was a powerful symbol for them too.

Janet, we were happy to speak with you during a moment by Skype on October, when Mathieu was  here. You have a lot of work and little time. However, I’d like you to explain to us your experiences with rats that drank coca-cola.

I wish to speak of French song. If the group whith which you continue studiing French is interested by my proposal, I can communicate you French texts. In the meantime, here’s a song by Georges Brassens in a very interesting version by Joe Flood & Andy Villamil.

Today is Friday : in France, all days are Friday.


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